- Les Chevaux de feu
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Les Chevaux de feu
Données clés Titre original Тіні забутих предків (ukrainien) ou Тени забытых предков (russe) Réalisation Sergueï Paradjanov Scénario Mykhailo Kotsiubynsky
Ivan TchendeïActeurs principaux Ivan Mykolaïtchouk
Laryssa Kadotchnikova
Mykhaïlo Kotsioubynskyi
Tatiana BestaïevaSociétés de production Studio Dovjenko (période Studio Alexandre Dovjenko de Kiev) Pays d’origine URSS Sortie 1964 Durée 97 minutes Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Les Chevaux de feu (en ukrainien Тіні забутих предків ou en russe Тени забытых предков ce qui pourrait se traduire par Les ombres des ancêtres disparus) est un film de fiction soviétique de Sergueï Paradjanov, réalisé en 1964.
Synopsis
L'action se situe dans un village houtsoule dans les Carpates ukrainiennes à une époque inconnue.
Après la messe (la religion orthodoxe est présente tout au long du film), le père du jeune Ivan se bat avec un homme qui le tue. Le sang envahit l'écran ainsi que l'ombre de chevaux rouges en plein galop. Ivan se lie avec Maritchka, la fille de l'homme qui a tué son père.
Devenus adultes, les deux amoureux décident de se marier malgré la haine des deux familles. Mais Ivan doit d'abord aller travailler à l'alpage et demande à Maritchka de l'attendre. Mais une nuit, celle-ci n'en peut plus et part rejoindre celui qu'elle aime. Malheureusement, elle tombe dans un ravin et se tue. Ivan devient très solitaire, bourru et malade.
Il décide après une longue période de recommencer sa vie en se mariant avec Palagna. Bonheur de courte durée, car Youra, le sorcier du village, envoûte sa femme. Dans une taverne, les rivaux se rencontrent et se battent, Ivan reçoit un coup de couteau. Il déambule jusque dans la forêt où il finit par mourir à son tour.
Commentaire
À contre-courant du cinéma soviétique officiel de l'époque, Paradjanov signe ici un film qui stupéfie toujours par sa modernité.
L'histoire est adaptée d'une nouvelle de Mykhailo Kotsiubynsky, et s'imprègne du folklore carpathe.
Mais le scénario n'est que secondaire. Ce qui fait la force de ce film, ce sont ses mouvements de caméra déjantés, tordus en tous sens, s'enchaînant avec une rapidité folle. Ce travail sur l'image est à mettre au crédit du chef opérateur du film, Youriï Illienko. Il faut signaler aussi que le réalisateur, dans la scène du meurtre du père, n’hésite pas à ensanglanter l’objectif de la caméra. S'ajoute à cette image toute en mouvement une bande son du même acabit : solos de cors des Carpates, flûtes, trompes traditionnelles, etc. Enfin, tout le film est baigné d’une lumière extraordinaire. On peut voir dans cette façon de faire sentir la présence de la caméra, des éclairages ou de la bande-son une manière de dire qu’il s’agit d’un conte dont effectivement le scénario est secondaire (de même on peut lire au générique que ce film nous "introduit dans un monde de légende encore vivante"). Tandis que la puissance de l’image, de même que dans les œuvres postérieures de Paradjanov, emporte le spectateur.
Les autorités soviétiques virent d'un très mauvais œil ce chef-d'œuvre avant-gardiste et empêchèrent pendant longtemps Paradjanov d'exercer son métier.
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