- Les Caprices De Marianne
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Les Caprices de Marianne
Les Caprices de Marianne Auteur Alfred de Musset Genre Drame romantique Pays d'origine France Lieu de parution Paris Éditeur La Revue des Deux Mondes Lieu de la 1re représentation Comédie-Française Les Caprices de Marianne est une pièce de théâtre écrite par Alfred de Musset. Elle paraît le 15 mai 1833 dans La Revue des Deux Mondes et appartient au courant du romantisme . Elle sera jouée à la Comédie-Française le 14 juin 1851. Cette pièce est qualifiée de comédie par Musset mais en vérité elle s'apparente au genre du drame. Elle est composée de deux actes :
- Le premier acte comporte trois scènes.
- Le second acte comporte six scènes.
Sommaire
L'histoire
La pièce se passe à Naples (un Naples imaginaire). Elle raconte l'histoire de Cœlio, un jeune homme qui tente désespérément de conquérir Marianne, elle-même déjà mariée. N'osant l'aborder, il fait appel en premier lieu à Ciuta, une vieille femme qui accepte d'aborder la jeune Marianne pour essayer de la convaincre de parler à Cœlio, tentative qui malheureusement n'aboutit pas car Marianne veut rester fidèle à son époux Claudio. Cœlio, ne sachant que faire, et décidé à obtenir l'amour de Marianne, va faire appel à son ami Octave, un libertin, cousin de Claudio, mari de la dulcinée. Celle-ci continue de refuser ses avances mais tombe peu à peu amoureuse d'Octave : par caprice, elle lui offre même un rendez-vous où elle lui annonce sa décision de prendre un amant, mais surtout lui avoue à demi-mot son amour.
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Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
Octave cependant, après une longue période d'indécision et de nombreuses répliques ambigües, décide de renoncer à Marianne, s'effaçant au profit de son ami Cœlio. Pendant ce temps, Claudio, l'époux de Marianne et cousin d'Octave, soupçonne sa femme d'adultère. Il décide d'employer des spadassins (tueurs à gages) pour abattre l'amant dès qu'il approchera de la maison. Cœlio tombe dans le guet-apens et meurt assassiné, croyant en plus que son ami Octave l'avait trahi, en l'envoyant pour se faire tuer à sa place.
Pendant la dernière scène, Octave clarifie sa position vis-à-vis de Marianne, en lui déclarant qu'il n'avait jamais rien ressenti de sérieux pour elle. La fin est tragique pour tous : Cœlio est mort, Octave renonce aux plaisirs de la vie, Marianne a le cœur déchiré juste après son premier amour.
Les personnages
Les Caprices de Marianne ne présente que neuf personnages avec des rôles plus ou moins importants : en effet c'est le trio Marianne-Cœlio-Octave qui mène l'intrigue .
Claudio
Claudio est le mari de Marianne, mais ce mariage n'est pas un mariage d'amour pour la capricieuse Marianne. Claudio est juge et pourtant il engage des tueurs à gages afin de tuer l'amant de sa femme. Claudio représente un véritable obstacle pour le trio Marianne-Cœlio-Octave mais à la fin c'est lui qui triomphe : sa puissance lui permet d'échapper à la Justice. Claudio, dépendant des interprétations, peut être vu au début comme un personnage burlesque (voir scène avec Octave), même si à la fin son rôle assume d'autres proportions, qui lui confèrent un caractère plus menaçant et plus crédible. Le thème du double dans les caprices de Marianne acte 1 scène 1 évoque le personnage à double masque, personnage qui joue sur l'impression.
Marianne
Elle est la femme de Claudio. Elle est représentée comme une femme très dévote malgré ses dix-neuf ans, au début de la pièce, puis évolue vers l'envie d'aimer (apparition du premier caprice de marianne), vers une sensualité toujours croissante. Cette jeune femme ne s'intéresse pourtant pas à l'amour que Cœlio lui porte : c'est Octave qui l'intéresse. Marianne est représentée comme une femme libre, mais elle représente aussi les femmes du XIXe siècle, c'est-à-dire une femme sous la tutelle de son mari, un juge jaloux. À la fin de cette pièce, Marianne avoue son amour à Octave qui refuse l’amour de la belle par respect pour son "bon double", Cœlio
Cœlio
Cœlio est amoureux de Marianne. Il est le fils d'Hermia, la voisine de Claudio. Ce noble jeune homme cherche, pendant toute la pièce, à montrer son amour pour Marianne : il demandera même de l'aide à Ciuta et à Octave, son ami. Mais malheureusement, c'est Octave qui sera aimé de Marianne. À la fin de cette pièce, rongé par la jalousie et la rancœur, Cœlio décide de se laisser mourir car il pense que son ami l'a trahi. Il est représenté comme un héros romantique (c'est-à-dire un héros inadapté à son monde et qui représente le mal du siècle) lyrique, toujours enveloppé d'une auréole de mystère et de sombres pressentiments, dont la mort est tragique. Il est aussi considéré comme le "bon double" d'Octave.
Octave
Octave montre pendant le premier acte son côté bohémien, ivre et insouciant, même lors de la première rencontre avec Marianne, qu'il essaie de convaincre à aimer Cœlio. Cependant, pendant le deuxième acte, ses actions se nuancent, et peu à peu son masque tombe, pour découvrir un personnage sensible, et qui, ne sachant quoi faire quant à Marianne, décide finalement de la laisser à Cœlio. Cette idée de sentimentalisme, de remords est menée à l'extrême lors de la dernière scène, où, après la mort tragique de son ami Cœlio, et devant la tombe de celui-là, Octave est l'auteur de la dernière réplique de la pièce : « Je ne vous aime pas, Marianne. C'était Cœlio qui vous aimait.»
Hermia
Elle est la mère de Cœlio. Toutefois elle n'occupe pas une place de grande importance : elle n'apparaît que dans une scène (acte I, scène 2). Le passage où Hermia apparaît nous révèle la douce mélancolie de Cœlio par rapport à son enfance et le récit de cette mère permet de découvrir le funeste destin de son fils, véritable instrument du destin. En effet, lors de l'entrevue entre Cœlio et Hermia se révèlent de nombreux points communs entre leurs histoires, le récit d'Hermia permet donc une progression dramatique de la pièce.
Malvolio
Malvolio est un intendant d'Hermia.
Tibia
C'est le valet de Claudio.
Ciuta
Ciuta est une vieille domestique
L'intérêt de la pièce
L'intérêt de la pièce réside notamment dans l'acte 2, scène 1. Nous assistons à une véritable joute verbale entre les deux personnages (Marianne et Octave). Cette scène incarne ce qu'on pourrait appeler une bataille des sexes, avec d'un côté Octave qui veut que Marianne tombe dans les bras de Coelio, et de l'autre Marianne qui complaint le sort des femmes face au libertinage.
Le genre de cette pièce
Comédie ou tragédie ? Les deux notions sont présentes alternativement au long de la pièce :
- au niveau des scènes (comédie : acte I, scène 1 ; ou acte II, scène 1, entre Claudio et Coelio); (tragédie : acte II, scène 6)
- au niveau des personnages : certains sont plutôt burlesques (Tibia; Claudio, parfois et dépendant des interprétations), d'autres typiques de la tragédie (Coelio), d'autres encore évoluent au long de la pièce pour devenir plus matures, plus "réels" (Octave; Marianne)
Cette alternance entre comédie et tragédie, mais aussi entre classicisme et romantisme est une caractéristique essentielle dans un théâtre dit moderne, puisqu'elle donne à la pièce une ressemblance avec la Vie, avec la complexité du quotidien.
Plus précisément cette pièce fait partie du genre drame romantique.Un genre très à la mode au XIXe siècle.
D'autre part, la pièce est volontairement localisée d'une manière floue dans le temps (dans une première édition une didascalie nous situe au XVIe s., alors qu'après la localisation dans le temps n'existe plus du tout, et que certains des thèmes abordés, comme un certain type de féminisme, remettent plutôt au XIXe s.) et dans l'espace (Naples plus imaginaire que réelle). Ceci lui octroie une portée beaucoup plus grande, visible encore de nos jours, l'immortalise, et si quelques clichés sont présents, ils ne servent que de références, comme déjà au temps de Musset.
De plus, la variété des questions traitées par les différents personnages ne cesse d'impressionner, ainsi que la manière de les traiter par chacun d'entre eux. C'est pour cela que l'on ne peut énoncer facilement le thème des Caprices de Marianne sans réduire l'œuvre à une insignifiance indigne. Parmi ses principaux sujets on peut pourtant distinguer : la condition de la femme dans la société, l'amour, la beauté, la religion, l'amitié, ou encore d'autres que l'on peut déceler dans les abondantes réflexions proposées par l'auteur.
Sur le plan de la forme, l'œuvre est aussi remarquable : un texte riche et varié, qui sculpte les caractères des personnages avec précision et humour/lyrisme.
Les Caprices de Marianne sur scène
Parue en 1833, la pièce ne sera jouée qu'en 1851 à la Comédie Française, avec de nombreux changements imposés par la censure (la pièce sera tout de même un succès). En effet, l'œuvre était en partie considérée comme moralement reprochable, et sa construction qui méprisait les règles d'écriture existantes a choqué. Néanmoins, malgré les nombreux changements de décor qui ne peuvent ralentir le rythme, mais qui au contraire doivent être un facteur de dynamisme, la pièce est jouée de nos jours d'après sa version originale, véritablement hardie et nouvelle.
La pièce ne sera jouée qu'en 1851 car lors d'une interprétation d'une pièce de théâtre de Musset, "La Nuit Vénitienne", le public de l'Odéon avait assez mal accueilli les acteurs. Certes, Mademoiselle Béranger, qui tenait le premier rôle, était ravissante dans sa robe de satin blanc ; mais elle avait eu la fâcheuse idée de s'appuyer sur un treillage vert dont la peinture était encore fraîche ; on l'avait vue brusquement couverte de carreaux verdâtres de la ceinture jusqu'aux pieds ; alors le parterre avait poussé des cris d'animaux et Musset avait déclaré qu'il ne voulait plus que l'on joue ses pièces. Mais le succès de "Les caprices de Marianne" fit oublier l’échec de "La Nuit Vénitienne", et détermina la Comédie Française à puiser dans le Théâtre d'Alfred de Musset.
2009 : Les caprices de Marianne mis en scène par Sébastien Azzopardi, au Lucernaire. Avec Elisa Sergent, Christophe de Mareuil, Grégoire Bourbier, Frédéric Imberty, Richard Delestre et Cindy Rodrigues.
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