Strasbourg

Strasbourg
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48° 35′ 05″ N 7° 45′ 02″ E / 48.584760, 7.750576

Strasbourg
Bords de l'Ill et cathédrale Notre-Dame.
Bords de l'Ill et cathédrale Notre-Dame.
Armoiries
Détail
logo
Détail
Administration
Pays France
Région Alsace (préfecture)
Département Bas-Rhin (préfecture)
Arrondissement Strasbourg-Ville (chef-lieu)
Canton Chef-lieu de dix cantons :
1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10
Code commune 67482
Code postal 67000, 67100, 67200
Maire
Mandat en cours
Roland Ries
2008 - 2014
Intercommunalité Communauté urbaine de Strasbourg
Site web www.strasbourg.eu
Démographie
Population 272 116 hab. (2008[1])
Densité 3 477 hab./km²
Aire urbaine 757 609 hab. (2008)
Gentilé Strasbourgeois, Strasbourgeoise
Géographie
Coordonnées 48° 35′ 05″ Nord
       7° 45′ 02″ Est
/ 48.584760, 7.750576
Altitudes mini. 132 m — maxi. 151 m
Superficie 78,26 km2

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

Strasbourg (prononcer [stʁazbuʁ] Prononciation du titre dans sa version originale), Strossburi (prononcer [ʃtrøsburi]) en alsacien et Straßburg en allemand, est une ville située dans l'est de la France, sur la rive gauche du Rhin. C'est le chef-lieu de la région Alsace et du département du Bas-Rhin. La ville, siège du Conseil de l'Europe depuis 1949, du Parlement européen depuis 1992 et de la Cour européenne des droits de l'homme au sein du Palais de Droits de l'Homme depuis 1998, porte les titres de capitale européenne et de capitale de l'Europe. Ses habitants sont appelés les Strasbourgeois(es).

Par sa population, Strasbourg intra muros est la première commune du Grand Est français et la septième de France[2]. Elle est l'un des principaux pôles économiques du nord-est et se distingue par un secteur secondaire très diversifié et un secteur tertiaire essentiellement tourné vers les activités financières, la recherche et le conseil aux entreprises[3]. L'économie strasbourgeoise est également marquée par l'implantation de deux pôles de compétitivité, l'un consacré aux sciences de la vie, biotechnologies et à la pharmacie, l'autre aux véhicules du futur[4].

Ville frontière avec l'Allemagne, Strasbourg est profondément biculturelle. Son histoire, riche et tourmentée, a laissé un patrimoine architectural remarquable. Son centre-ville, situé sur la Grande Île, est entièrement classé patrimoine mondial de l'humanité par l’Unesco depuis 1988 et comprend notamment la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg et le quartier de la Petite France[5].

Strasbourg est également devenue le symbole de la réconciliation franco-allemande et plus généralement de l’Union européenne. La ville s’est progressivement spécialisée dans les fonctions politiques, culturelles, et institutionnelles. Elle est ainsi l’une des seules villes, avec Genève et New York, à être le siège d'organisations internationales sans être capitale d’un pays[6]. Strasbourg est une ville de congrès internationaux, la deuxième de France après Paris[7].

La présence de plusieurs établissements nationaux renommés, comme le théâtre national, la bibliothèque nationale et universitaire et l’opéra national du Rhin en fait un centre culturel important. Strasbourg est aussi une grande ville étudiante. Son université et ses écoles sont résolument tournées vers l'international avec plus de 20 % d'étudiants étrangers et plus de cent nationalités représentées[8].

Sommaire

Toponymie

Le premier nom de la ville fut en celtique *Argantorati > Argentorate, romanisé en Argentoratum (Argentoraton IIe siècle), même nom qu'Argentré (Mayenne, Argentrato IXe siècle). L’étymologie de ce terme est discutée, certains y voyant un lien avec la Grande déesse celte, dont Argantia est un des épithètes et qui est identifiée avec la lune. L’acception la plus courante[9] voudrait que la racine celtique *arganto- (argent, luisant) renvoie à la couleur et la brillance argentée d'un cours d'eau (cf. l’Argens, l'Arc, etc.), en l'occurrence de l'Ill (Ainos en gaulois). Cette hypothèse est renforcée par l’ancien nom de Horbourg (Argentovaria), commune également située sur l’Ill, dont l'élément ver / var désigne précisement un cours d'eau en indo-européen.

-rate de *rāti désigne une levée de terre ou une fortification (cf. vieil irlandais ráith / ráth, fortin, fortification). Cette hypothèse affirme donc qu'Argentoratum est l'enceinte sur l'Argenta, in extenso la cité de la rivière, du fleuve. Ce nom était alors en parfaite cohérence avec la perception de ce lieu frontière, situé à proximité du Rhin, partie intégrante du réseau de camps défendant le limes nord de l’empire romain.

Puis, à la suite de son intégration dans l'entité germanique, cette ville n'était plus frontalière, mais au cœur du réseau des cités allemandes. Sa perception n’était dès lors plus sur un axe fluvial et orienté nord-sud, mais routière et sur un axe est-ouest. Strasbourg était en effet au niveau d’un des rares ponts permettant de franchir le Rhin et de ce fait placée sur une route majeure est-ouest. Son nom évolua alors en Straßburg, le château (die Burg) sur la route (die Straße), issu de Stratiburg nom antérieur à la mutation consonantique haut-allemande mentionné pour la première fois au VIe siècle par saint Grégoire[10].

La commune est appelée Strassburg ou Straßburg[11] en allemand et Strossburi[12] en alsacien.

Géographie

Situation

Quais de la Krutenau, vus depuis le palais des Rohan (180°)

Localisation

Position de Strasbourg par rapport aux grandes villes européennes
Strasbourg vue par le satellite SPOT

Excentrée par rapport au reste de la France, dont la plaine d'Alsace représente l'extrême façade nord-est, Strasbourg occupe en revanche une position centrale en Europe occidentale, sur une importante voie de passage nord-sud. Il faut en effet la replacer dans l'entité plus vaste dont elle fait partie intégrante : la vallée du Rhin supérieur qui, de Bâle à Mayence, forme un couloir naturel.

À la limite de l'Europe atlantique et de l'Europe continentale, elle communique au sud par les vallées de la Saône et du Rhône avec l'Europe méditerranéenne et s'ouvre au nord, au-delà des massifs hercyniens allemands, sur les grandes plaines de l'Europe du Nord jusqu'à la vallée de la Ruhr. À vol d'oiseau, Strasbourg se trouve ainsi à égale distance (environ 750 kilomètres) de la Méditerranée, de la Baltique et du littoral atlantique. Elle se situe aussi à égale distance (environ 500 kilomètres) de la mer du Nord et de l'Adriatique.

Strasbourg est distante de 136 kilomètres de Stuttgart, de 184 kilomètres de Zurich, de 192 kilomètres de Luxembourg, de 208 kilomètres de Francfort-sur-le-Main, de 876 kilomètres de Toulouse, de 406 kilomètres de Bruxelles et de 447 kilomètres de Paris (distance orthodromique)[13],[14]. La ville est par ailleurs située à 40 kilomètres du massif des Vosges et à 170 kilomètres du massif du Jura.

Communes limitrophes

Climat

Article connexe : Climat du Bas-Rhin.
Ville Ensoleillement
(h/an)
Pluie
(mm/an)
Neige
(j/an)
Orage
(j/an)
Brouillard
(j/an)
Moyenne nationale 1 973 770 14 22 40
Strasbourg[15] 1 633 632 30 29 56
Paris 1 630 642 15 19 13
Nice 2 668 767 1 31 1
Brest 1 492 1 109 9 11 74

Le climat qui règne à Strasbourg est de type climat océanique dégradé (Cfb selon la classification de Köppen) avec une assez grande amplitude de température. Ainsi, les hivers connaissent des précipitations neigeuses assez fréquentes tandis que certaines journées d'été peuvent être chaudes et étouffantes. Située entre deux massifs montagneux (les Vosges et la Forêt-Noire) la ville est peu exposée aux vents. De même, les précipitations sont relativement peu abondantes et irrégulières comparées aux autres régions françaises grâce à la protection naturelle contre les vents d'ouest dominants que constituent les Vosges (effet de foehn). La ville est souvent sujette à de violents orages au début et à la fin de l’été.

L'absence de vent, les températures élevées en été ainsi que la situation géographique favorisent logiquement l'apparition de pics de pollution[16].

Records des températures par mois, enregistrés à Strasbourg / Entzheim depuis 1923[15]

  Janvier Février Mars Avril Mai Juin
Minimale (Année) --23,6 °C (1942) --22,3 °C (1929) --16,7 °C (1965) --5,6 °C (1938) --2,4 °C (1953) 1,0 °C (1923)
Maximale (Année) 17,5 °C (1991) 21,1 °C (1990) 25,7 °C (1989) 29,7 °C (1949) 33,4 °C (2005) 37,0 °C (1947)
  Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre
Minimale (Année) 4,9 °C (1961) 3,2 °C (1923) --1 3 °C (1943) --7,6 °C (1950) --10,8 °C (1973) --23,4 °C (1938)
Maximale (Année) 37,4 °C (1952) 38,5 °C (2003) 33,4 °C (1947) 29,1 °C (1985) 22,1 °C (1926) 18,3 °C (1965)

Températures , précipitations et ensoleillement moyens[17]

Mois Jan. Fév. Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Année
Températures minimales moyennes (Normales 1971 / 2000) (°C) -1,0 -0,7 2,2 4,6 9,0 12,1 13,9 13,6 10,3 6,6 2,3 0,3 6,1
Températures moyennes (Normales 1971 / 2000) (°C) 1,6 2,8 6,7 9,7 14,3 17,3 19,5 19,3 15,5 10,6 5,3 2,8 10,45
Températures maximales moyennes (Normales 1971 / 2000) (°C) 4,2 6,2 11,1 14,9 19,6 22,4 25,1 25,0 20,7 14,6 8,3 5,3 14,8
Précipitations (Normales 1971 / 2000) (mm) 30,0 35,1 36,1 42,5 78,2 76,9 66,2 57,9 62,1 52,5 49,8 44,6 631,9
Ensoleillement moyen (Normales 1991 / 2000) (h) 53,8 82,7 131,6 169,5 205,8 205,6 224,1 232,1 157,4 84,1 50,8 35,4 1632,9 Sources des données : Météo France

Site

Située à une altitude moyenne de 140 mètres au-dessus du niveau de la mer[18], Strasbourg est caractérisée par un relief relativement plat. Ainsi au centre-ville, on ne perçoit que de très légères ondulations du terrain, culminant notamment à proximité de la cathédrale et à la croisée de la Grand-Rue et de la rue du Fossé-des-Tanneurs, correspondant aux zones d'habitation les plus anciennes, établies à l'origine sur une butte émergeant des marais environnants.

Le quai de l'Ill dans le quartier de la Petite France

La ville est construite sur l'Ill ainsi que le long de la rive gauche du Rhin. L'Ill est la colonne vertébrale de la ville, reliée au Rhin par des anciens bras désormais canalisés (le Canal de jonction et différents bassins d'usage portuaire). Plusieurs affluents traversent les différents quartiers de la ville : la Bruche et le canal de la Bruche à la Montagne Verte et à Koenigshoffen, l'Aar aux Contades et au Wacken, le Rhin Tortu et le Ziegelwasser (anciens bras du Rhin) à la Meinau, au Neuhof et au Neudorf, le canal de la Marne au Rhin au nord. Ainsi Strasbourg est constituée de plusieurs îles dont l'ellipse insulaire du centre historique, l'île aux Épis, l'île du Rohrschollen et le Port du Rhin.

La ville est par ailleurs située sur l'une des plus grandes réserves d'eau potable d'Europe (près de 35 milliards de m3)[19]. La densité importante de l'hydrographie cumulée à l'affleurement de la nappe phréatique contribue à rendre le secteur très sensible aux inondations. C'est pourquoi la plupart des extensions urbaines de la ville puis de l'agglomération se sont faites au moyen de remblais importants (notamment pour la construction du quartier allemand), accompagnées du comblement ou de la canalisation des multiples bras d'eau, réduisant d'autant les surfaces d'épandage et augmentant la rapidité et le débit des eaux en cas de crue.

Strasbourg est aujourd'hui confrontée à un risque d'inondation important dans certains quartiers (Montagne Verte au sud-ouest et Robertsau au nord) qui pèse sur les projets d'extension urbaine et de densification de l'habitat.

Morphologie urbaine

Tissu urbain

Le centre historique de Strasbourg, qui occupe la grande île, se caractérise par des rues étroites typiquement médiévales, notamment autour de la cathédrale Notre-Dame et dans le quartier de la Petite France. Au nord, le vaste quartier allemand construit entre 1870 et 1914 s'étend de la gare aux portes de l'Allemagne. Il est irrigué par de larges avenues rectilignes qui débouchent sur des zones moins denses, notamment sur le quartier des XV dont les premières constructions remontent au début du XXe siècle. Le sud-est est occupé par le quartier de la Krutenau, l'un des plus anciens de la ville. Un peu plus à l'est se trouve le quartier de l'Esplanade. Construit à partir des années 1960 pour faire face à la poussée démographique, ce quartier est essentiellement composé de grands immeubles (plus de dix étages) ce qui en fait le plus dense de Strasbourg. Au sud, les habitations de densité moyenne prédominent, comme dans le quartier de Neudorf. Les habitations les plus récentes sont réparties dans l'agglomération, mais aussi au sein de la commune, notamment dans les quartiers sud et sud-est de la ville Danube, Rives de l'Etoile et Porte de France. Dans les quartiers ouest et sud-ouest, on retrouve la plupart des logements HLM de la ville Cronenbourg, Hautepierre, Koenigshoffen, Montagne Verte et Elsau. Afin d'améliorer les dessertes du Port Autonome de Strasbourg (PAS) situées dans le secteur de l'ile aux Épis, une requalification de la RN4 est en cours. Elle doit permettre à terme de désengorger le trafic des poids lourds sur cet axe majeur et ainsi contribuer à créer une nouvelle centralité transfrontalière en désenclavant le quartier du Port du Rhin. L'objectif principal étant de paysager l'entrée en France depuis l'Allemagne autour du symbole de la frontière et encourager une plus grande mobilité sur l'axe Est Ouest, en sus de l'axe Nord Sud. Strasbourg doit reconquérir les berges du Rhin en comblant sur cet axe les vides successifs provoqués par les dépendances et les friches industrielles. De l'habitat plus dense devrait donc voir le jour et connecter durablement Strasbourg aux franges du Rhin.

Quartiers

Strasbourg est composée de 14 quartiers[20] :

Architecture

Façades typiques du quartier allemand

L'architecture est une spécificité intéressante de la ville, car elle est profondément biculturelle. Le centre historique regroupe de nombreuses maisons à colombages, notamment dans le quartier de la Petite France, aux abords de l'hôpital civil (quartier du Finkwiller) et de la cathédrale. Ces maisons ont été construites pour la plupart entre le XVIe et le XVIIIe siècle ; les plus emblématiques sont la maison Kammerzell et la maison des tanneurs. D'autres courants architecturaux sont représentés par certains bâtiments remarquables : la Renaissance avec la Chambre de Commerce et d'industrie et le Classicisme avec le Palais des Rohan et l'Aubette. À partir de l'arrivée de Louis XIV, Strasbourg reprend certains codes architecturaux français, notamment la construction d'hôtels particuliers : la Cour de Honau (actuelle mairie, place Broglie), l'hôtel de Deux-Ponts, le palais épiscopal, l'hôtel Klinglin (actuelle résidence du préfet).

Le grès rose des Vosges est l'une des pierres les plus utilisées, du fait de sa proximité géographique. On le retrouve donc sur de nombreux monuments, et notamment sur la cathédrale. La couleur de cette pierre est cependant très variable. Ainsi, l'église Saint-Paul utilise un grès pâle, tandis que l'aubette présente une teinte très marquée. Le grès des Vosges est cependant une pierre très friable qui nécessite une attention régulière.

Entre 1870 et 1914, le quartier allemand, dit de la Neustadt (nouvelle ville en allemand) est construit. Il forme un ensemble homogène à prédominance résidentielle et au style typiquement germanique (wilhelmien). Les architectes allemands reprennent de nombreux codes esthétiques : néo-renaissance pour le palais du Rhin (anciennement le palais d'été de l'empereur), néo-gothique pour la Poste centrale, néo-classique pour le campus universitaire ; on note aussi la présence d'immeubles Art nouveau (allée de la Robertsau, intersection des rues Foch et Castelnau, palais des Fêtes entre autres) qui font de Strasbourg l'un des centres de cette architecture (Jugendstil allemand). Strasbourg est aussi la seule ville avec Metz qui a gardé une trace de l'architecture monumentale allemande du XIXe siècle à travers la place de la République (palais de Rhin, préfecture, hôtel des Impôts, Bibliothèque universitaire et Théâtre national). Les immeubles résidentiels utilisent généralement la pierre de taille (pour le rez-de-chaussée et les ornements) associée à la brique (rouge ou ocre, pour le reste de la façade). Le grès rose est lui aussi couramment utilisé pour certaines parties.

Urbanisme

Logements

En 2005, la commune de Strasbourg comptait 135 340 logements. Par rapport à 1999, le nombre de logements a augmenté de 1,9 % alors que le nombre de ménages a grimpé de 6,8 % sur cette même période[21]. Néanmoins, Strasbourg compte plus de 9 % de logements vacants[22].

Selon le recensement complet de 1999, la ville compte 87,9 % de résidences principales contre seulement 0,4 % de résidences secondaires[23]. Les logements individuels représentent 6,6 % du parc immobilier, ce qui est très faible comparé à des villes comme Bordeaux (26,9 %) ou Nantes (23,4 %) mais supérieur à Lyon (3,3 %). La ville se caractérise aussi par l'importance des logements anciens puisque 35,5 % d'entre eux ont été construits avant 1949. En revanche, les logements construits après 1990 ne représentent que 8,9 % du parc. Enfin, les logements strasbourgeois sont essentiellement de grande taille avec 38,3 % de 4 pièces et plus.

Entre 1999 et 2005, la part des propriétaires a légèrement augmenté en passant de 24 % à 26 %, mais reste relativement faible. La part des locataires s’établit à 71 %.

Les logements sociaux représentent environ 22 % des logements. Parmi les 30 507 logements sociaux que compte la ville, 3,4 % d’entre eux sont vacants. Ces logements sont essentiellement des 3 pièces (37,6 %) et des 4 pièces (31,0 %). On dénombre en revanche peu de petits appartements (studios et 1 pièce)[24].

Projets

Le nouveau quartier Fronts du Neudorf articulé autour du centre commercial Rivétoile de l'UGC Ciné-Cité Étoile et de la Médiathèque Malraux.

Le développement de la ville s'appuie sur plusieurs projets urbains, notamment :

  • Deux-Rives :

Lancé en 2011, ce projet d'aménagement urbain consiste à urbaniser l'axe Strasbourg-Kehl. Selon la municipalité, cela devrait permettre d'ouvrir Strasbourg "à 360" [25]. Il s'agit d'un projet urbain de grande ampleur visant concernant près de 250 hectares et visant à la construction de 9000 logements. L'opération sera articulée autour de l’extension de la ligne D du tramway de Strasbourg vers le centre-ville de Kehl qui sera inaugurée en 2015, cela entrainera la construction d'un nouveau pont sur le Rhin (cofinancée par l'Allemagne)[26]. Dans ce projet, on trouve notamment l'aménagement du Heyritz, de l'écoquartier Danube ou la requalification du quartier du Port-du-Rhin. La réalisation est échelonné de 2012 à 2025.

  • Wacken-Europe :

Aussi lancé en 2011, il vise au déplacement du parc des expositions, à la rénovation et l'agrandissement du Palais des Congrès mais principalement à la réalisation d'un quartier d'affaires à la place de l'actuel parc des expositions[26]. L'extension et restructuration du Palais de la Musique et des Congrès sera achevé pour fin 2014 et le nouveau Parc des expositions sera réalisé de 2014 à 2016[27]. Quant au quartier d'affaires international, à proximité direct du Parlement Européen, il sera réalisé en deux phases :

    • 1ère phase : Elle sera réalisée par Bouygues à partir de 2013 et entrainera la construction de 65 000 m² de bureaux (dont 30 000 destinés aux institutions européennes), 11 000m² d'hôtels, 17 000m² de logements et 3700m² de commerces et services[28].
    • 2e phase : Plus de 150 000 m² de bureaux à partir de 2017[29].
  • Gare basse :

Le projet d'aménagement de la gare basse de Strasbourg se tient à un horizon plus lointain; 2025, car c'est le délai que la SNCF et RFF estiment nécessaire pour déplacer toutes les installations ferroviaires de cette partie de la gare. A cette échéance, la ville souhaite aménager ce secteur pour permettre l'ouverture à 360° de la gare. Un quartier d'affaires prendra place sur ces emprises, en lien direct avec la LGV Rhin-Rhône et la LGV Est[30].

Espaces verts

Le nord-est et le sud-est de la commune sont couverts de vastes forêts : la forêt de la Robertsau (493 hectares) et la forêt du Neuhof (797 hectares)[31]. Elles sont les vestiges de l'ancienne luxuriante forêt rhénane qui occupait tout le lit majeur du Rhin, fleuve tumultueux et sauvage jusqu'au XIXe siècle. Cette forêt présentait une vitalité et une richesse en espèces remarquables, abritant une avifaune très diversifiée. Si l'endiguement et les aménagements successifs du fleuve l'ont fortement réduite, elle conserve son caractère de zone humide, abrite la réserve naturelle du Rohrschollen, et demeure un terrain d'élection pour la LPO. En outre, le programme « Rhin vivant » dans le cadre du projet LIFE Nature conservation et restauration des habitats naturels de la bande rhénane a été lancé avec l’objectif de restaurer les écosystèmes rhénans.

Le pavillon Joséphine (vue arrière) dans le parc de l'Orangerie

Par ailleurs, la ville compte 324 hectares de parcs et de jardins[31] dont le plus réputé est le parc de l'Orangerie composé à l'anglaise. Situé face au Palais de l'Europe, il comporte des attractions telles qu'un zoo, une mini-ferme et un élevage de cigognes et s'agrémente d'un lac avec une cascade romantique ainsi que d'un pavillon construit en 1804 en l'honneur de l'impératrice Joséphine. Il couvre une superficie de 26 hectares. Le jardin botanique possède quant à lui des origines très anciennes. Initialement créé en 1619 puis transformé en cimetière en 1870 après le siège de la ville par les Allemands, le jardin actuel a été inauguré en 1884 pour les étudiants de la faculté de médecine et de pharmacie. Il regroupe 6 000 espèces réparties sur une petite surface de 3,5 hectares[32].

Très original puisque situé sur les vestiges de la citadelle de Vauban construite en 1681, le parc de la Citadelle s'étend sur 12,5 hectares. Plus conventionnel, le parc des Contades créé au XVIIIe siècle par le maréchal de Contades est d'abord une promenade arborée extérieure à la ville. Aujourd'hui, il fait partie intégrante du quartier allemand et couvre 7,9 hectares. Le jardin des deux rives, est quant à lui un parc transfrontalier aménagé de part et d'autre du Rhin. Sa superficie de 55 hectares en fait le plus grand de la ville. Les deux rives du Rhin sont reliées par la passerelle piétonne Mimram.

Situé à la Robertsau, aux abords de la forêt, le parc du château de Pourtalès est un espace de 24 hectares qui abrite notamment une galerie de sculptures contemporaines Une grande partie des berges est également aménagée, notamment dans le centre, à la Montagne Verte, à la Robertsau et à la Meinau.

Strasbourg a été récompensée par deux fleurs au palmarès 2007 du concours des villes et villages fleuris[33].

Histoire

Article détaillé : Histoire de Strasbourg.

Héraldique

Blason de Strasbourg
Blason de Strasbourg sous le Premier Empire

Les armes de Strasbourg sont le résultat d'une inversion des couleurs du blason de l'évêque de Strasbourg (bande de gueule sur argent) à l'issue de la révolte des bourgeois de la ville au Moyen Âge qui ont pris leur indépendance face à la tutelle de l'évêque. Celui-ci conserva néanmoins son pouvoir sur la campagne environnante. Le même phénomène s'est observé à Bâle, expliquant ainsi l'actuelle inversion des couleurs des blasons des cantons de Bâle-Ville et Bâle-Campagne.

Cependant le blasonnement est apparemment sujet à discussion. Outre l'interprétation graphique ci-contre, on rencontre au moins deux blasonnements différents :

D'argent à la bande de gueules (le champ diapré). (Grand Larousse encyclopédique en 10 volumes)
D'azur, à une Notre-Dame de carnation assise sur un trône d'or et sous un pavillon de même, tenant de la main dextre un sceptre d'or, et sur le bras sénestre l'enfant Jésus : auprès de la Vierge est un écusson d'argent, chargé d'une bande de gueules. (Malte-Brun, La France illustrée, 1884)
Grandes Armes de Strasbourg

Pendant le Premier Empire, Strasbourg fut au nombre des bonnes villes et autorisée à ce titre à demander des armoiries au nouveau pouvoir. Elles devenaient : D'azur diapré d'or à la bande d'argent, au chef de gueules chargé de trois abeilles d'or, qui est des bonnes villes de l'Empire.

Les Grandes Armes de Strasbourg se composent du blason bandé et de certains ajouts à l'extérieur. Le Musée historique de Strasbourg ainsi que d'autres bâtiments historiques en conservent des exemples, sur pierre ou sur vitraux, dont l'emploi remonte au XIIIe siècle. Il sert officiellement pour la première fois de décor sur une charte municipale de 1399, où est venue se joindre, en 1919, la Légion d’honneur. Si les ornements extérieurs font appel à l'ancienne condition de ville libre du Saint-Empire romain germanique, le champ diapré n'est qu'un élément décoratif[34].

Les Grandes Armes de Strasbourg ont servi de décoration à des fins officielles, comme pour les médailles de l'Exposition de la ville[35], timbres postaux et documents officiels jusque dans les années 1980, quand la corporation municipale décida de faire usage d'un logo.

Le logo de la ville de 1980 à 2010

Préhistoire et Antiquité

Fontaine de Janus, réalisée par Tomi Ungerer pour les 2000 ans de la ville en 1988

Les premières traces d’occupation humaine à Strasbourg et ses alentours remontent à –600 000[36] et de nombreux objets du néolithique, de l’âge de bronze et de fer ont été retrouvés lors de fouilles archéologiques. Mais c’est des environs de 1300 av. J.-C. que date l’installation durable de peuples protoceltes. Vers la fin du IIIe siècle av. J.‑C. le site est devenu une bourgade celte du nom d’Argentorate, dotée d’un sanctuaire et d’un marché. Grâce à d’importants travaux d’assèchement, les maisons sur pilotis cèdent leur place à des habitations bâties sur la terre ferme[37]. Les Romains arrivent en Alsace en 58 av. J.-C. et s’installent sur le site de Strasbourg. En 12 av. J.-C. La ville devient un camp militaire fortifié positionné sur le limes du Rhin faisant partie des forts de Drusus. Au fil du temps, la ville va prendre de l’importance. Promue colonie militaire, Argentorate est déjà un carrefour commercial important et aux alentours de l’an 20 la population est estimée à près de 10 000 habitants, armée romaine incluse[38]. La ville reste néanmoins essentiellement militaire et donc totalement dépendante de cette activité. Au cours des IIe et IIIe siècles, avec l’agrandissement de l’Empire romain, Argentoratum va servir de base de repli pour les troupes romaines installées en Germanie. Mais en 260, les légions quittent la Germanie et Strasbourg redevient une ville frontière[39].

En 355, la ville est saccagée par les Alamans. Julien reconquiert la ville en 357 après une victoire décisive sur les Alamans lors de la bataille de Strasbourg. Mais en 406 les Germains envahissent à nouveau la Gaule puis en 451, la ville est complètement détruite par Attila[40].

Moyen Âge

Une ville épiscopale en développement

Elle est restaurée sous le nom de Strateburgum en 496 par les Francs qui favorisent le développement de la ville, après la conversion de Clovis au christianisme. En effet, Argentorate est l’une des rares villes de la région à être le siège d'un évêque, véritable gouverneur de l’époque[41]. En cette période de paix, la ville se développe à nouveau. Dès le VIe siècle, sous l’impulsion de l’évêque Arbogast de Strasbourg, une première cathédrale et un couvent sont édifiés[42].

Grand sceau des bourgeois de Strasbourg, 1201
Les ponts couverts du XIIIe siècle

Sous l’ère mérovingienne, Strasbourg devient ville royale mais reste de taille très modeste. Au VIIIe siècle, la ville compte 1 500 habitants. Les activités sont essentiellement agricoles mais on exporte déjà du vin, du blé et du bois de chêne vers l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Angleterre et la Scandinavie. En 842, la ville accueille Charles le Chauve et Louis le Germanique qui s’allient contre leur frère Lothaire pour le partage de l’Empire légué par leur grand-père Charlemagne et prononcent les Serments de Strasbourg, le plus ancien texte rédigé en langue romane (ancêtre du français, entre autres) et en langue tudesque (ancêtre de l’allemand)[43]. En 843, le traité de Verdun attribue Strasbourg à Lothaire. Mais peu après sa mort, en 870, la ville revient à la Louis le Germanique. En 962, Otton le Grand fonde le Saint-Empire romain germanique et Strasbourg va connaître une période d’expansion : au cours du XIIe siècle une nouvelle enceinte fortifiée et un hôpital voient le jour tandis que la construction de l'actuelle cathédrale débute[44]. En seulement deux siècles, la ville passe de 3 000 à 10 000 habitants et devient l’une des plus grandes villes du Saint-Empire.

L'enceinte fortifiée est agrandie aux XIIe et XIIIe siècles et le système défensif des ponts couverts édifié. Les quatre tours actuelles faisaient partie des remparts (qui comptaient 80 tours) et étaient reliées par des ponts couverts d'une toiture en bois, disparue au XVIIIe siècle. Elles abritaient les corps de garde mais servaient aussi de prison. En 1201, Philippe de Souabe élève Strasbourg au rang de ville libre. Peu après, en 1220, naît le conseil municipal. Il est alors chargé de fonctions jusque-là attribuées au clergé, notamment l’administration et la justice. La bourgeoisie acquiert une autonomie remarquable vis-à-vis du pouvoir épiscopal. Mais en 1260, Walter de Geroldseck est élu évêque de Strasbourg et exige qu’on lui restitue les pleins pouvoirs. Très vite, une guerre éclate entre les Strasbourgeois et l’armée épiscopale. En 1262, le prélat est vaincu à la bataille de Hausbergen, par les troupes strasbourgeoises, bien aidées par Rodolphe Ier du Saint-Empire[45].

Strasbourg tombe alors entre les mains des plus grandes familles nobles de Strasbourg dont les rivalités incessantes, ainsi que leur mépris des bourgeois, finissent par agacer et en 1332 une guerre civile éclate. Le pouvoir revient alors à la classe marchande. Au milieu du XIVe siècle, la peste envahit toute l’Europe et atteint Strasbourg. Comme dans de nombreuses villes, les juifs sont accusés d’avoir empoisonné les puits. Le 13 février 1349 près de 2 000 juifs sont brûlés vifs[46],[47].

Strasbourg, ville libre impériale

La ville en 1493

Affranchie du pouvoir épiscopal, Strasbourg est proclamée ville libre impériale par Charles IV. En cette période de trouble politique, la cité va cependant accroître sa notoriété et de nombreux édifices vont voir le jour. Le commerce fluvial se développe sous l'égide de la corporation des bateliers, chargée de taxer les marchandises[48]. À la fin du XIVe siècle, un nouvel agrandissement de la ville est entrepris. Toute la cité se transforme en un véritable chantier d'églises et de couvents, fondés par des moines ou des familles nobles. De cet ensemble demeurent le cloître de l'église Sainte-Madeleine et celui de Saint-Pierre-le-Jeune. En 1439, après quatre siècles de construction, la flèche de la cathédrale Notre-Dame est achevée. Elle est alors le monument le plus haut de la chrétienté et symbolise la puissance de la ville. Cinq ans plus tard, en 1444, Strasbourg compte 26 000 habitants - dont 10 000 réfugiés de la guerre de Cent Ans qui vivent extra muros[49] - et peut lever, à tout moment, une armée de 4 500 hommes[46]. Son enceinte fortifiée et son impressionnant dispositif d’artillerie en font une place fortifiée de tout premier plan. La ville est à son apogée[50].

S’ensuit au début du XVe siècle une période de conflits qui oppose les bourgeois strasbourgeois gouvernant la ville, à la noblesse alsacienne. Ville bancaire par excellence, Strasbourg est en effet une ville riche qui suscite la convoitise. La vie intellectuelle est marquée au XVe siècle par la révolution de l'imprimerie. Né à Mayence et installé à Strasbourg depuis 1434, Johannes Gensfleisch, dit Johannes Gutenberg conçoit l’imprimerie à caractères mobiles. On note cependant que Gutenberg est retourné à Mayence entre 1444 et 1448 ce qui fait qu’on ignore exactement où a été finalisée cette invention majeure. Toujours est-il que Strasbourg devient très vite un des grands centres de l'imprimerie, puisque dès la fin du XVe siècle la ville compte une dizaine d’ateliers d’imprimerie, notamment la prestigieuse officine des Grüninger. De fait, Strasbourg va attirer nombre d’intellectuels et d’artistes. Sculpteurs, architectes, orfèvres, peintres, horlogers, la ville excelle dans de nombreux domaines[51].

Époque moderne

Berceau de l'humanisme et bastion de la Réforme

Frontispice d'une Relation de 1609

Le développement de l'imprimerie favorise le courant humaniste qui fait jour à Strasbourg et qui va préparer l'avènement de la réforme protestante. En effet, l’humanisme et la Réforme sont les faits marquants de l'époque et Strasbourg est une des premières villes qui appelle au changement. Dès 1519, les thèses de Martin Luther sont affichées aux portes de la cathédrale et les dirigeants de la ville, notamment Jacques Sturm, sont favorables à ce changement. La ville adopte la Réforme en 1525 et devient protestante en 1532 avec l’adhésion à la Confession d'Augsbourg. Strasbourg est alors l’un des principaux bastions de la Réforme protestante, ce qui va largement contribuer à son rayonnement.

Plan de la ville en 1572

La ville devient une terre d’accueil pour les huguenots, ces protestants chassés de France pour leur croyance. Parmi eux, notamment Jean Calvin qui s’installera plus tard à Genève. Cependant, devenue ville protestante, Strasbourg ne sera pas autorisée à créer sa propre université. La ville propose déjà de nombreux enseignements, notamment en médecine et en théologie depuis 1538 grâce au gymnase de Jean Sturm, mais ceux-ci ne donnent pas lieu à un grade universitaire reconnu[52].

Une période de conflits

Dans les années 1530, l’empereur Charles Quint, catholique, entre en guerre contre les princes protestants et leurs alliés et les vainc en 1547 à la bataille de Muehlberg. Strasbourg va alors conclure plusieurs alliances, notamment avec Zurich. Mais en 1592, après d’interminables délibérations, la cathédrale est partagée en deux avec l’élection de deux évêques : un catholique et un protestant. Commence alors la longue et ridicule guerre des évêques qui va plonger la ville dans d’importantes difficultés financières. Ce conflit qui durera jusqu’en 1604 se soldera par la victoire des catholiques et Charles de Lorraine deviendra le seul et unique évêque de la ville. En 1605, l'éditeur Johann Carolus commença à Strasbourg à produire la première gazette hebdomadaire du monde au nom de « Relation aller Fürnemmen und gedenckwürdigen Historien » (« Communication de toutes histoires importantes et mémorables »).

Dans toute l’Europe, la tension monte entre les protestants et les catholiques et en 1618, la guerre de Trente Ans éclate. Strasbourg, à l’abri dans ses fortifications modernisées par Daniel Specklin, n’intervient pas dans le conflit[53].

À l’issue de la guerre en 1648, par les traités de Westphalie, une partie de l’Alsace (les possessions des Habsbourg) est rattachée à la France, mais Strasbourg demeure ville libre impériale. Épargnée par la guerre, la ville est néanmoins isolée, financièrement affaiblie, et n’a rien à attendre de l’Empire germanique vaincu. Le 28 septembre 1681, la ville est assiégée par une armée de 30 000 hommes sous le commandement de Louis XIV et deux jours plus tard, après de rapides négociations, Strasbourg accepte la reddition[54].

Strasbourg, une ville du royaume de France

La Maison Kammerzell, de type Renaissance rhénane

Un accord est passé entre Louis XIV et Strasbourg visant à préserver les libertés essentielles de la cité, sur les plans politique, administratif et religieux. Par contre, elle est privée de son artillerie et de ses milices et doit accepter l'installation d'une troupe de garnison. De surcroît, un prêteur royal doit veiller à ce qu’aucune décision ne soit préjudiciable aux intérêts du roi.

Si la ville a changé de nationalité, elle reste une ville frontière et un point de passage important pour rejoindre l’empire germanique. De fait, Louis XV séjournera à Strasbourg durant la guerre de Succession d’Autriche. La société aristocratique se développe et de nombreux hôtels particuliers voient le jour. Si l’allemand reste la langue courante, Strasbourg accueille de nombreux immigrants : entre 1681 et 1697, la ville passe de 22 000 à 26 500 habitants. Par ailleurs, Strasbourg abrite environ 6 000 soldats français, basés pour la plupart à la citadelle de Vauban dont les travaux ont débuté dès 1682[55].

Au niveau religieux, la ville prend un tournant important. En 1704, un prince de la famille Rohan devient évêque de la ville. La famille conservera le pouvoir épiscopal jusqu’en 1790 et fera construire le fameux palais des Rohan de Strasbourg, situé tout près de la cathédrale, sur les rives de l’Ill. Durant toute cette période, le catholicisme va se développer même si les protestants restent majoritaires[56].

Assoupie depuis l’annexion de Strasbourg à la France, l’université de Strasbourg retrouve peu à peu son éclat d’antan et entre 1721 et 1755 la ville va accueillir plus de 4 000 étudiants. L’université est déjà internationale : les étudiants étrangers viennent généralement d’Allemagne, de Scandinavie ou des Pays-Bas, mais aussi de Grande-Bretagne et de Russie. Certains d’entre eux sont devenus célèbres, comme Goethe qui y fit des études de droit. Le rayonnement universitaire de Strasbourg est important et certains enseignements comme le droit et la médecine sont très réputés[57].

Un chant pour l'armée du Rhin

Mise à sac de l’hôtel de ville de Strasbourg, le 20 juillet 1789

Lorsque le 14 juillet 1789 la Bastille tombe aux mains des révolutionnaires, la population strasbourgeoise se soulève. Le 21 juillet, l’hôtel de ville est saccagé. Le calme revient très vite jusqu’en 1792, date à laquelle la France entre en guerre contre la Prusse et l’Autriche. Le 26 avril, le jeune Rouget de l’Isle compose à la demande du maire de Strasbourg, Un chant pour l’armée du Rhin sans se douter qu’il deviendra un symbole de la Révolution française en devenant la Marseillaise[58].

En 1797, l’armée française prend plusieurs villes allemandes, notamment Kehl et Offenbourg. Strasbourg est hors de danger, mais la révolution a profondément désorganisé la ville. Deux ans plus tard, Napoléon Bonaparte prend le pouvoir et plusieurs institutions voient le jour : la préfecture, la bourse de commerce en 1801, la chambre de commerce en 1802. Un nouveau pont sur le Rhin est construit et les routes sont rénovées. Autant d’évolutions qui vont favoriser les activités commerciales de la ville. Strasbourg redevient un carrefour commercial important ; on vend notamment du tabac, du vin, du coton et des épices[59].

Époque contemporaine

La révolution industrielle

À la fin du XVIIIe siècle, la ville est engoncée dans ses murailles, et d’importants travaux débutent au début du XIXe siècle. C'est le début de la révolution industrielle. De nouveaux canaux vont être construits, reliant la Marne et le Rhône au Rhin. En 1841 est ouverte la ligne de Strasbourg (Koenigshoffen) à Bâle (Saint-Louis) par la Compagnie du chemin de fer de Strasbourg à Bâle. La ligne de chemin de fer reliant Paris à Strasbourg est inaugurée en 1847, et le télégraphe électrique cinq ans plus tard. Néanmoins, la ville reste essentiellement tournée vers le commerce et la finance, contrairement à Mulhouse dont l’industrie connaît un véritable essor[60]. À partir de 1853, le français devient la seule et unique langue d’enseignement, mais l’allemand et l’alsacien restent les langues les plus utilisées au quotidien[61].

Strasbourg, capitale du Reichsland d'Alsace-Lorraine

Carte de Straßburg en 1888
La place Kléber, vers 1900

La ville est prospère, mais en juillet 1870, une nouvelle guerre éclate. Dès le mois d’août, les Prussiens, sous le commandement du général August von Werder, envahissent l’Alsace et assiègent Strasbourg. La ville est mal préparée et son enceinte fortifiée du XVIIe siècle siècle n’est pas adaptée aux tirs de l’artillerie moderne[62].

Le 28 septembre 1870, après plus d’un mois de bombardements, Strasbourg capitule. Après la fin de la guerre en 1871, l’Alsace-Lorraine est rattachée à l’Allemagne, par le traité de Francfort, et Strasbourg devient capitale du Reichsland d’Alsace-Lorraine[63]. Les Strasbourgeois sortent traumatisés de cette guerre, et le rattachement de la ville à l’Allemagne est très mal vécu[64].

Mais Strasbourg retrouve rapidement la prospérité, grâce notamment à la volonté du gouvernement qui souhaite faire de la ville une vitrine du savoir-faire allemand. Un vaste plan d’urbanisation est mis en place, la Neustadt voit le jour. Celui-ci s’organise selon deux axes, l’avenue de la paix et l’avenue des Vosges, prolongée par l’avenue de la Forêt-Noire. La place impériale (aujourd’hui place de la République) constitue alors le nouveau centre névralgique de la ville, regroupant l’hôtel des postes, le palais impérial, la bibliothèque universitaire et, un peu plus loin, le Palais universitaire. Une nouvelle gare est édifiée, ainsi que plusieurs églises, notamment l’église Saint-Paul. La ville s’agrandit considérablement et se modernise jusqu’à la Première Guerre mondiale[65].

À partir de 1870, l’industrie va ainsi connaître un développement rapide, principalement dans les secteurs alimentaire (brasseries, conserverie) et mécanique. Ces nouvelles activités sont bien relayées par un réseau de tramway étendu (électrifié en 1894) et le nouveau port autonome, construit hors de la ville. Parallèlement, les activités bancaires s’intensifient, notamment depuis la création de la banque mutualiste du Crédit mutuel[66]. Entre 1871 et 1914, la ville va gagner près de 100 000 habitants et la vie culturelle se développe. La Première Guerre mondiale va cependant mettre un terme à cette prospérité. Contrairement au conflit de 1870, Strasbourg est bien préparée à la guerre.

Une période trouble

Dès le début du conflit, les manifestations francophones sont interdites. Rudolf Schwander, maire de la ville, va cependant œuvrer de sorte à ce que la population ne soit pas touchée par la faim et à l’issue de la guerre, Strasbourg sort relativement indemne. Par le traité de Versailles, l'Alsace-Moselle est rendue à la France. Le changement de nationalité se fait sinon dans la violence, du moins dans la brutalité : les Allemands sont expulsés de la ville et certains monuments impériaux sont détruits, notamment la statue de Guillaume Ier. Le bilan démographique est plus lourd. Aux Allemands chassés de la ville ou partis de leur plein gré s’ajoutent 3 000 Strasbourgeois morts au combat sous l’uniforme allemand. Durant les années 1930, la croissance démographique va reprendre avec l’arrivée de juifs d’Europe centrale qui fuient la montée rapide de l’antisémitisme[67].

La ville retrouve une certaine prospérité et le trafic fluvial augmente considérablement malgré une conjoncture économique peu favorable, due à la crise des années 1930. Le port autonome ainsi que le réseau de chemin de fer vont favoriser le développement de l’industrie et en 1932, une nouvelle bourse de commerce est édifiée[68].

La synagogue, avant sa destruction par les nazis en 1940

Le traumatisme

Mais une nouvelle guerre se dessine. Dès le 2 septembre 1939, le gouvernement français fait évacuer de la ville 120 000 personnes. Après l'armistice du 22 juin 1940, l’Alsace est annexée de fait par l’Allemagne et va subir une politique de germanisation très dure, sous l’impulsion de Robert Wagner. Lorsqu’en juillet les premiers réfugiés reviennent à Strasbourg, seuls les habitants d’origine alsacienne sont acceptés. Les juifs sont refoulés et la synagogue est incendiée. Les noms des rues sont traduits en allemand, la langue française est interdite et les vies associative et religieuse disparaissent.

Dès septembre 1940, Marcel Weinum, âgé de 16 ans, organise un réseau de résistance constitué de 25 garçons de 14 à 16 ans et spécialisé dans la propagande, le sabotage et le renseignement. À la suite d'un attentat contre le Gauleiter Robert Wagner, les membres du groupe seront tous arrêtés et dix d'entre eux seront jugés par un tribunal spécial. Marcel Weinum sera condamné à mort et décapité à Stuttgart le 14 avril 1942.

À partir de 1942, l’embrigadement est obligatoire et les jeunes d’Alsace et de Moselle sont enrôlés de force dans l’armée allemande. Les malgré-nous sont envoyés sur le front russe et très peu d’entre eux reviendront[69].

Dès 1943, la ville est bombardée par les forces alliées. En 1944, plusieurs édifices sont touchés, notamment le Palais des Rohan, l’Ancienne Douane et la cathédrale. Cependant, Strasbourg est libérée assez facilement, grâce à la rapidité de l'offensive menée par le général Leclerc, et à la reddition tout aussi rapide du général Vaterrodt. Le 23 novembre, le drapeau français est hissé au sommet de la cathédrale : Strasbourg est libérée. En 1947, lors d’un discours à Strasbourg, le général de Gaulle annonce la création du Rassemblement du peuple français. Jusqu’en 1962, la droite gaulliste va dominer la scène politique, dont l’une des figures les plus emblématiques est Pierre Pflimlin[70].

Strasbourg, ville symbole

En 1949, Strasbourg se voit attribuer les premières institutions européennes, notamment le Conseil de l'Europe. À ce titre, le ministre britannique des Affaires étrangères, Ernest Bevin a déclaré « Nous cherchions un centre qui puisse convenir aux nations européennes et devenir un symbole de l'unité de l'Europe. Le choix de Strasbourg m'a paru évident. Cette grande cité avait été témoin de la stupidité du genre humain qui essayait de régler les affaires par la guerre, la cruauté et la destruction ». Un an plus tard, Strasbourg accueille la Cour européenne des droits de l'homme. Puis, en 1952, la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). En 1969, l'Institut des Droits de l'Homme. En 1972, le Centre européen de la jeunesse. En 1979, le Parlement européen est élu pour la première fois au suffrage universel et son maintien à Strasbourg confirmé. En 1966, la communauté urbaine de Strasbourg (CUS) est créée. Elle regroupe 27 communes et est l’une des quatre premières communautés urbaines de France avec Lyon, Lille et Bordeaux. Son objectif est d’optimiser la gestion des différentes communes. Cette même année, le pont de l’Europe est construit et relie Strasbourg à Kehl. Durant les années 1970, le port autonome va se développer et le charbon va progressivement laisser place à des marchandises à plus forte valeur ajoutée (pétrole, produits chimiques)[71].

Le siège du Parlement européen

En 1970, l’université de Strasbourg est scindée en trois : après la Seconde Guerre mondiale, de grands projets urbains sont mis à pied d’œuvre. Les édifices historiques sont restaurés et le quartier de l’Esplanade est construit. Les logements sociaux se multiplient, notamment dans les quartiers de Neuhof et de Hautepierre[72].

Disparu depuis 1960, le tramway strasbourgeois réapparaît en 1994 et connaît un vif succès. La dernière extension, qui s’achève en novembre 2010, fait du réseau strasbourgeois le plus grand de France, la quasi totalité de la ville est accessible en tram qui se divise en 6 lignes (A,B,C,D,E,F) La ligne F est la dernière construite, achevée en 2010, elle relie le quartier de l'Elsau à la place d'Islande, située dans l'Esplanade. Des extensions sont prévues pour s'approcher encore plus de la frontière allemande. L'arrivée du TGV Est en 2007 place Strasbourg à 2h20 de Paris et renforce la position centrale de la ville au sein de l'Europe.

En 1967, le Conseil de l'Europe donnait à la ville de Strasbourg le Prix de l'Europe[73].

Actuellement, Strasbourg mise beaucoup sur la coopération transfrontalière. La convention relative à la création de l'Eurodistrict Strasbourg-Ortenau a été paraphée en 2005. Son objectif est double : développer les échanges entre Strasbourg et l'Allemagne d'une part, et d'autre part franchir une nouvelle étape dans la construction de l'Europe en posant les jalons de ce qui pourrait être une métropole binationale de près d'un million d'habitants[74]. L'accord de 2005 vise en effet à développer des projets communs dans les principaux domaines (transports, urbanisme, éducation, santé, emploi, environnement). L'Eurodistrict regroupe notamment les villes de Strasbourg, Kehl, Offenbourg, Lahr et Achern[75]. Un arrêté préfectoral paru le 1er février 2010 rend officiel l'Eurodistrict dans sa forme de groupement européen de coopération territoriale (CEGT)[76]. Pour des raisons de rationalisation et d'internationalisation, le 1er janvier 2009 marque la fusion des trois universités strasbourgeoises : Louis-Pasteur pour les sciences, Robert-Schumann pour le droit, et Marc-Bloch pour les lettres. L'université de Strasbourg redevient ainsi un établissement unique tel qu'il avait été fondé au XVIe siècle[77].

Strasbourg, capitale européenne

En changeant quatre fois de nationalité en 75 ans (entre 1870 et 1945), Strasbourg est devenue la ville symbole de la réconciliation franco-allemande et, plus globalement, de l’unité européenne. Strasbourg est considérée comme capitale européenne du fait de la présence de nombreuses institutions de l'Union européenne mais également de l'Europe continentale, au même titre que Bruxelles, Luxembourg et Francfort-sur-le-Main. Par ailleurs, Strasbourg est la deuxième ville diplomatique française avec 1 ambassade, 41 consulats[78], 47 représentations permanentes d'États membres auprès du Conseil de l'Europe[79], ainsi qu'une centaine d'ONG à caractère international. Strasbourg est par ailleurs la seule ville française siège d’institutions européennes et une des rares villes avec New York et Genève à accueillir des institutions internationales sans être la capitale d'un État.

Strasbourg est, depuis 1920, le siège de la première institution intergouvernementale jamais créée, la Commission centrale pour la navigation du Rhin, à la suite du traité de Vienne. Auparavant, cette institution était basée à Mannheim. Elle regroupe cinq pays : la France, l’Allemagne, la Suisse, la Belgique et les Pays-Bas.

Institutions européennes

Le Conseil de l’Europe

Le palais de l'Europe, œuvre de l'architecte Henry Bernard, abrite le Conseil de l'Europe.

Créé en 1949, le Conseil de l’Europe a pour objectif la défense des droits de l’homme, la mise en valeur de l’identité culturelle de l’Europe, la recherche de solutions aux problèmes de société (notamment la discrimination, le terrorisme, la bioéthique…), le développement de la stabilité démocratique. Cette institution regroupe 47 États. Le budget 2007 du Conseil de l’Europe est de 197 millions d’euros[80].

Strasbourg regroupe d'autres administrations européennes comme le Secrétariat général du Conseil de l'Europe dont le rôle est d'assurer la préparation et le bon fonctionnement de ses travaux. Il conserve également les actes et archives du Conseil. La ville abrite le Comité des ministres du Conseil de l'Europe qui est l'instance décisionnelle du Conseil de l'Europe[81] et les 47 missions diplomatiques auprès du Conseil de l'Europe.

L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, dont la première session date du 5 mai 1949, est la plus ancienne assemblée pluraliste internationale. Elle se réunit quatre fois par an en sessions plénières au palais de l'Europe à Strasbourg afin d'examiner les rapports et les projets relatifs à l'actualité européenne[82]. Elle est ainsi un organe décisionnel, l'assemblée devant être consultée sur tous les traités internationaux émanant du Conseil de l'Europe.

Le Parlement européen

C’est l’organe parlementaire de l’Union européenne. Il regroupe 736 députés, depuis les élections de juin 2009, élus par les citoyens européens[83]. Il joue un rôle essentiel dans l'élaboration de la législation, notamment sur la protection de l'environnement, le droit du consommateur, le transport et la lutte contre les discriminations.

Lors du Conseil européen d'Édimbourg, les 11 et 12 décembre 1992, les gouvernements des États membres sont parvenus à un accord sur les sièges des institutions, aux termes duquel :

Cette décision a suscité des critiques de la part de certains députés partisans du siège bruxellois. Cependant la Cour de justice (arrêt du 1er octobre 1997 - C 345/95) a confirmé qu'elle fixe bien le siège du Parlement conformément à l'art. 289 CE. Le contenu de cette décision a été inclus dans le traité d'Amsterdam sous forme d'un protocole annexé aux traités communautaires, ce que le Parlement européen a regretté. Le calendrier des sessions est fixé chaque année par le Parlement sur proposition de la Conférence des présidents. Le 24 octobre 2006, le Parlement a officialisé l'achat de l'ensemble de ses bâtiments strasbourgeois, scellant par là son ancrage dans la ville[84].

La Cour européenne des droits de l’homme

Créée en 1959, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) est située dans le palais des Droits de l'Homme depuis 1998[85],[86]. Cette cour est un organe juridictionnel rattaché au Conseil de l'Europe qui est chargé de traiter les requêtes relatives à la violation de la Convention européenne des droits de l'homme.

Autres institutions et organismes européens

Strasbourg accueille d'autres institutions ou organismes européens :

Principaux écueils

La Pharmacopée européenne

Le contrat triennal instauré en 1980 sous l’impulsion de Pierre Pflimlin, a pour objectif d’accroître le rayonnement de la ville en finançant d’importants projets culturels, éducatifs ou d'infrastructures. Le contrat actuel, qui arrivera a échéance en 2011, pèse 244,5 millions d’euros[87]. 110,4 millions d'euros sont destinés à améliorer l'accessibilité de la ville (accélération des projets de ligne à grande vitesse, financement du déficit de certaines lignes aériennes notamment), 61,8 millions sont destinés à l'enseignement supérieur, la recherche et l'éducation et 72,1 millions sont consacrés au renforcement culturel de Strasbourg. La participation de l'État s'élève au total à 117,5 millions d'euros[88].

Depuis l’arrivée du TGV Est en juin 2007 l'accessibilité de la ville s'est améliorée, et devrait être complétée en 2011 d’une ligne en direction de Lyon. Strasbourg sera aussi reliée à Stuttgart, Munich et Zurich par l’ICE, le train à grande vitesse allemand, une fois que sera notamment achevée la reconstruction du pont ferroviaire sur le Rhin, à l'horizon 2010. Achevé en 2002, le pont Pierre-Pflimlin est tout un symbole puisque depuis le XIIe siècle, seuls huit ponts reliant la France à l’Allemagne ont été construits. Si l’idée d’un nouveau pont reliant les deux pays à hauteur de Strasbourg remonte aux années 1950, ce n’est qu’en 1996 que le projet a pris sa forme définitive[89]. Ce pont est un instrument économique important : il améliore sensiblement l’accessibilité de la ville depuis l’Allemagne, assurant une meilleure desserte du port autonome de Strasbourg et de l’aéroport de Strasbourg Entzheim.

Initiatives franco-allemandes

Passerelle Mimram, du côté français du Jardin des deux rives

Strasbourg est au centre de nombreuses initiatives franco-allemandes. Aménagé en 2004, le jardin des deux rives est un parc situé le long du Rhin. Il relie la France à la ville allemande de Kehl par une passerelle piétonne, la passerelle Mimram.

Autre initiative: le Forum franco-allemand créé en 1998, qui est à la fois un salon de recrutement et un salon de l’étudiant. Organisé tous les ans à l’automne par l’Université franco-allemande, le Forum a lieu à Strasbourg pendant deux jours. Son objectif est de réunir sous un même toit lycéens, étudiants et doctorants, entreprises, établissements d’enseignement supérieur français et allemands, ainsi que toutes les institutions engagés dans le rapprochement franco-allemand, afin de favoriser la prise d’information et les contacts en vue d’une formation binationale, d’un stage ou d’une embauche[90].

Lancé en 2007, le programme Gemeinsam mehr Chancen - Avancer ensemble vise quant à lui à intensifier les échanges scolaires franco-allemands.

La municipalité projette par ailleurs la construction d'une piscine franco-allemande, située sur la rive française du Rhin. Les rives du fleuve constituent en effet une zone vaste à fort potentiel, mais qui a été délaissée jusqu'au milieu des années 1990.

En 2010 est lancé un projet transfrontalier d´expérimentation de 100 véhicules hybrides rechargeables entre Strasbourg, Offenbourg et Karlsruhe[91].

Démographie

Article détaillé : Démographie de Strasbourg.

Évolution démographique

Strasbourg vue du Wacken avec, au premier plan, la cité Ungemach

Au 1er janvier 2008, la commune de Strasbourg comptait 272 116 habitants[92] répartis sur 78,26 km2. La ville se caractérise par une faible densité de population, à peu près équivalente à celle de Toulouse et presque trois fois moindre que celle de Grenoble. Entre 1990 et 1999, le taux de croissance annuel moyen était de 0,5 %. Ce taux est légèrement plus faible entre 1999 et 2008, avec 0,3 % par an.

Strasbourg est par ailleurs l'une des premières villes de France à avoir fusionné la majeure partie de son administration avec celle de la communauté urbaine, fusion motivée en 1966 par un souci d'efficacité et d'économie budgétaire et qui a donné naissance à la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS). Sur ses 306 km2, elle comptait 468 727 habitants en 2008[93].

L'unité urbaine de Strasbourg, c'est-à-dire l'agglomération au sens de l'Insee, comptait dans sa partie française 450 375 habitants au recensement de 2008[94].

L'aire urbaine de la ville a été évaluée en 2008 à 757 609 habitants sans la partie allemande, dans la nouvelle délimitation de 2010, ce qui en fait la 9e aire urbaine de France[95]. Avec une augmentation moyenne de 0,6 % par an entre 1999 et 2008, la croissance de la population de l'aire urbaine de Strasbourg est l'une des plus rapides du nord-est de la France. En 2005 la CUS a créé l'Eurodistrict Strasbourg-Ortenau, en partenariat avec les villes françaises et allemandes (notamment Kehl, Offenburg, Lahr et Achern). Il regroupe à ce jour 850 000 habitants et sera amené à remplacer la CUS à plus long terme[réf. nécessaire].

Structure de la population

Strasbourg est une ville jeune puisque les moins de 20 ans représentent 25,1 % de la population[96]. 46,2 % des Strasbourgeois ont moins de 30 ans. De fait, les petits ménages (une ou deux personnes) sont largement majoritaires puisqu'ils représentent 65,3 % des ménages[97]. Par ailleurs, même si l'écart tend à se résorber, l'espérance de vie en Alsace est légèrement inférieure à la moyenne nationale, et plus particulièrement celle des femmes[98].

La ville est également très cosmopolite puisqu'elle compte 12,9 % d'immigrés[99]. Elle se place donc loin devant les moyennes nationale (5,6 %) et régionale (7,2 %). La zone d'emploi de Strasbourg compte quant à elle 9,4 % d'immigrés. Ils sont essentiellement d'origine maghrébine (25 %), turque (13 %) et allemande (10 %). Les autres immigrés d'origine européenne représentent 31 % de cette population[100]. Les nouveaux immigrants originaires d'Europe méditerranéenne et d'Algérie sont de moins en moins nombreux (les italiens étaient majoritaires dans les années 1960). Depuis les années 2000, la majorité des immigrés viennent de Turquie, d'Allemagne et du Maroc. Enfin, la répartition des immigrés est très disparate. Ils représentent près de 40 % dans le quartier du Polygone, contre 3,6 % dans le quartier des Contades.

Administration

Strasbourg est le chef-lieu de la région Alsace et du département du Bas-Rhin. Elle est en outre le siège de l'académie de Strasbourg et de l'archidiocèse de Strasbourg. En 2010, la commune de Strasbourg a été récompensée par le label « Ville Internet @@@[101] ».

Vie politique

Le bâtiment de la communauté urbaine de Strasbourg.

Le conseil municipal strasbourgeois compte, en plus du maire et de son délégué, 49 conseillers municipaux et 14 adjoints au maire[102]. Suite aux élections municipales de mars 2008, Roland Ries (PS) devient maire de Strasbourg et succède à Fabienne Keller (UMP). Roland Ries avait déjà occupé cette fonction entre 1997 et 2000 suite à la nomination de Catherine Trautmann (PS) au sein du gouvernement Jospin.

Globalement, la gauche et la droite républicaines sont les deux forces politiques majeures à Strasbourg, le centre (Mouvement démocrate, UDF) et les Verts devancent habituellement le Front National et Alsace d'abord dans les urnes. Historiquement, Strasbourg n'a pas d'ancrage politique particulier au sein d'une région qui est pourtant traditionnellement de droite. Avant la seconde guerre mondiale, la ville était majoritairement de gauche, voire d'extrême-gauche avec l'élection de Charles Hueber en 1929. En 1935, la droite prend la tête de la ville avec Charles Frey, qui sera réélu à la fin du conflit, en 1945. Après le long mandat de Pierre Pflimlin qui dirigea la ville entre 1959 et 1983, les forces politiques se sont équilibrées.

Lors des élections présidentielles de 2007, le candidat Nicolas Sarkozy a remporté 51,08 % des suffrages contre 48,92 % pour la candidate socialiste Ségolène Royal. Quelques semaines plus tard, lors des élections législatives, le seul député PS d'Alsace est réélu dans la première circonscription (centre de Strasbourg) avec plus de 56 % des voix.

Jacques Bigot (PS), maire d'Illkirch-Graffenstaden est le président de la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS) depuis avril 2008.

Cantons de Strasbourg

Plan de la CUS

Strasbourg est divisée en 10 cantons[103] :

Jumelages

Strasbourg est jumelée avec les villes suivantes:

La commune entretient des coopérations avec les villes suivantes :


La Ville a aussi conclu des accords de coopération avec[104] :

Finances publiques et fiscalité

La capacité d'autofinancement de la commune de Strasbourg reste élevée en 2010 grâce à l'augmentation des recettes d'investissement (+37,8 millions d'euros) ainsi qu'à la baisse des dépenses (-69,1 millions d'euros).

En 2010, la dette représentait 4,7% du buget de fonctionnement de la communauté urbaine de Strasbourg, ce qui reste faible[105]. En revanche, la dette a tendance à augmenter du fait d'importants projets d'investissement (1 milliard d'euros sur la période 2011-2014). Les dépenses d'investissement étant sensiblement supérieures aux recettes, la capacité de désendettement de la communauté urbaine pourrait passer de 2,3 ans actuellement à environ 8,0 ans.

Le budget pour l'année 2009 est d'environ 340 millions d'euros pour le fonctionnement et de 103 millions pour l'investissement. Le buget de la communauté urbaine de Strasbourg est de 696 millions d'euros pour le fonctionnement et de 179 millions pour l'investissement[106].

Taux de fiscalité directe

Taxe 2003 2005
d'habitation 22,68 % 24,06 %
foncière sur le bâti 20,08 % 21,30 %
foncière sur le non-bâti 64,75 % 68,69 %
professionnelle 19,99 % 20,24 %
Sources des données : Site du ministère de l'Intérieur, Fiscalité locale[107] Taxes en pourcentage de la valeur locative cadastrale.

Santé

La ville de Strasbourg compte sept établissements publics (Hôpitaux universitaires de Strasbourg[108]) qui emploient 11 046 salariés pour un total de 2 540 lits. 83,0 % des patients sont d'origine Bas-Rhinoise. Les principaux sites sont l'Hôpital Civil (hôpital pavillonnaire d'une capacité de 889 lits et existant depuis 1398), l'hôpital de Hautepierre (1 021 lits) et l'hôpital de la Robertsau (395 lits)[109]. En avril 2008 a été mis en service le Nouvel Hôpital Civil (NHC) d'une capacité de 715 lits et places, il tend à moderniser la prise en charge médicale offerte par les Hôpitaux universitaires de Strasbourg; plus grand chantier hospitalier de France, le NHC a été conçu par l'architecte Claude Vasconi. Le budget 2006 des hôpitaux universitaires de Strasbourg est de 688 millions d'euros et 5,12 millions d'euros sont consacrés à la recherche et à l'innovation[109].

Outre la tradition hospitalière strasbourgeoise existant depuis le XIVe siècle, les hôpitaux universitaires de Strasbourg font partie des pionniers de la télé-chirurgie. En 2001, le chirurgien Jacques Marescaux opère de New York une patiente située à Strasbourg. La création du pôle de compétitivité consacré aux innovations thérapeutiques favorise les synergies entre les hôpitaux de Strasbourg et les entreprises impliquées dans le secteur de la santé. Le pôle compte en effet 27 000 employés en Alsace, répartis dans 300 entreprises[110] dont 22 % sont attribuées à la recherche médicale. Strasbourg compte également plusieurs centres de recherche et organismes spécialisés dans la santé, comme l'institut de recherche contre les cancers de l'appareil digestif (IRCAD), l’institut de Pharmacologie Clinique Roche. (IPCR), l'institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM, dont Strasbourg gère le quart nord-est de la France) et l'institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC, fondé par le généticien Pierre Chambon).

Ce pôle de compétitivité à vocation mondiale est implanté au cœur de la Biovalley, un espace tri-national (France, Allemagne, Suisse) très actif dans le domaine de la chimie, de la biologie et des technologies médicales[111].

Strasbourg dispose en outre de plusieurs cliniques (Adassa, Bethesda, Sainte-Barbe, Sainte-Anne, le Diaconat…) dont la plus renommée est la clinique de l'Orangerie.

Sécurité

Le taux de criminalité à Strasbourg est de 78,18 actes pour 1 000 habitants en 2009 et est donc sensiblement supérieur à la moyenne nationale (56,39 ‰). Nonobstant, la ville se place dans la moyenne basse des grandes villes françaises, à mi-chemin Nice (109,12 ‰) et Orléans (66,37 ‰)[112].

Le taux d'élucidation des crimes et délits est de 27,21 % soit légèrement sous la moyenne nationale (28,76 %) mais dans le peloton de tête des grandes villes de France. Au cours du mandat de Fabienne Keller, les caméras de vidéosurveillance se sont multipliées. Ce dispositif donne lieu à des controverses.

Économie

Repères

La CCI de Strasbourg et du Bas-Rhin

Strasbourg est le siège de la Chambre de commerce et d'industrie de Strasbourg et du Bas-Rhin. Elle gère l’aéroport international de Strasbourg-Entzheim. Elle est également le siège de la Chambre régionale de commerce et d'industrie d'Alsace et de la Chambre de métiers d'Alsace.

Grâce à son emplacement géographique, Strasbourg a toujours été un lieu de passage pour les biens et les personnes. Au centre de l’Europe, la ville se situe au carrefour d’un axe nord-sud historiquement très utilisé et d’un axe est-ouest. Son emplacement sur le Rhin favorise les échanges par voie fluviale. Comme toute grande ville, le secteur d’activité prédominant est le secteur tertiaire, bien que l’industrie représente encore une part non négligeable des emplois, notamment dans les communes alentour. Strasbourg accueille plusieurs grands sièges sociaux, notamment LIDL-France, Wienerberger France, le Crédit mutuel, Steelcase et les Brasseries Kronenbourg. La ville possède également deux pôles de compétitivité, l'un à vocation mondiale consacré aux innovations thérapeutiques, l'autre, à vocation nationale, aux véhicules du futur[113]. Ces pôles favorisent l'implantation d'entreprises des secteurs automobile et pharmaceutique.

En 2006, la commune de Strasbourg comptait 159 557 actifs dont voici la répartition :

Répartition des emplois par secteur[114]

Strasbourg France
Tertiaire 87,3 % 71,5 %
Industrie 9,4 % 18,3 %
Construction 3,0 % 6,1 %
Agriculture 0,2 % 4,1 %
Sources des données : INSEE

La CUS (Communauté urbaine de Strasbourg) comptait environ 212 000 actifs dont voici la répartition :

Répartition des emplois par branche d'activité[115]

Branche d'activité Emplois Part
Éducation et santé 41 500 19,6 %
Services aux entreprises 34 100 16,1 %
Commerce 32 000 15,1 %
Industrie 31 000 14,6 %
Administration 26 700 12,6 %
Transport 12 700 6,0 %
Finance 10 300 4,8 %
Construction 9 500 4,5 %
Autre 14 200 6,7 %
Sources des données : CCI de Strasbourg et du Bas-Rhin

Le taux de chômage a Strasbourg est, comme dans beaucoup de grandes villes françaises, supérieur à la moyenne nationale. Mais cela n'a pas toujours été le cas. Pendant longtemps, la ville s'est distinguée par un taux de chômage remarquablement faible, bien aidée par un secteur secondaire dynamique. Cependant, le recul des activités industrielles en France a progressivement réduit l'écart entre les moyennes strasbourgeoise, française[116] et régionale.

Évolution du taux de chômage

Année 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Strasbourg[117] 7,5 % 6,3 % 6,2 % 6,8 % 7,7 % 8,4 % 8,8 % 9,0 % 8,0 % 7,4 %
Sources des données : INSEE

Secteur secondaire

L'Ancienne Douane, vestige du commerce médiéval de la ville

Les activités industrielles à Strasbourg ont pour particularité d'être totalement diversifiées[7]. Elles représentent 14,6 % des emplois. Sur les 3 000 entreprises industrielles, plus de 30 % sont à capitaux étrangers, notamment allemands et américains. Les trois principaux secteurs sont l’automobile (General Motors, Delphi Corporation, Johnson Controls), l’industrie pharmaceutique (Lilly, Octapharma, Prestwick Chemical, Carex, Boiron) et l’agroalimentaire (les brasseries Fischer et Kronenbourg).

Depuis les années 1990, la création du pôle de compétitivité Alsace Biovalley a apporté de nombreux emplois dans l’industrie pharmaceutique. Outre les emplois de recherche créés par les laboratoires universitaires, avec la création de nouveaux centres de recherche comme l’institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire[118] ou l’institut clinique de la souris[119] sur le campus d'Illkirch, un certain nombre de multinationales se sont implantées à Strasbourg ou dans sa périphérie. Le point d’orgue de ce développement a été le transfert du siège social d’Aventis à Strasbourg en 2002, mais le rachat de la société par Sanofi-Synthélabo en 2004 a retransféré le siège social du nouveau groupe à Paris.

Le port autonome de Strasbourg et la facilité de transport des marchandises sur le Rhin ont joué un rôle important dans le développement économique de la ville. Avec 8,8 millions de tonnes marchandises en trafic fluvial en 2007[120], il est le deuxième port fluvial de France après le port de Paris. Aujourd'hui, certains des espaces du port autonome sont des friches industrielles ; les anciens bassins situés près du centre-ville sont ou vont être rapidement revalorisés. Il reste des aciéries de part et d’autre du Rhin, celles du côté français avaient tendance à péricliter avant la remontée du prix de l’acier dans les années 2000 ; celles du côté allemand (groupe BSW - Badische Stahlwerke) se sont muées en micro-aciéries très rentables, embauchant alors beaucoup de travailleurs frontaliers.

Secteur tertiaire

Commerce

L'activité commerciale représente plus de 30 000 emplois à Strasbourg. Deux énormes zones commerciales concentrent l'essentiel de l’activité commerciale : celle de la Vigie au sud et celle de Vendenheim au nord. Le centre-ville rassemble des boutiques de luxe ainsi que la Place des Halles, centre commercial abritant près de 120 boutiques et 8 restaurants. Au Neudorf, un nouveau centre commercial baptisé Rivétoile a ouvert ses portes en octobre 2008.

Finance

Strasbourg est l’une des premières places financière et bancaire de France[121] et jouit d'une spécificité importante dans ce domaine. La ville compte dix sièges sociaux de banques (notamment : le Crédit mutuel, le CIC Est, la Banque populaire d’Alsace, la Caisse d’épargne d’Alsace, le Crédit foncier et communal d'Alsace et de Lorraine), cinq salles de marchés et de nombreux établissements étrangers (UBS, Barclays, HSBC, Legal & General, Monte dei Paschi di Siena, etc.). Strasbourg s'est également doté en 1979 du premier World Trade Center de France[122]. Les activités financières emploient plus de 15 000 personnes sur Strasbourg, secteur immobilier inclus[123]. En 2009, la ville a lancée des études concernant deux quartiers d'affaires. Le premier se situerait au Wacken, et le second : au niveau de la Gare Basse, qui va faire l'objet d'une urbanisation d'ici à 2020.

Tourisme

Le grand sapin de Noël, Place Kléber en 2010 avec le village de Noël à ses pieds

Le tourisme est une activité importante pour l'Alsace. Le secteur y emploie près de 25 000 personnes dont 8 300 sur Strasbourg[124]. L'arrivée du TGV Est a permis d'enrayer la baisse des activités touristiques qui touchait la région depuis 2004[125]. En revanche, la part des touristes étrangers continue de baisser : ils représentaient 32 % en 2007 contre 38 % en 2004[126]. Par ailleurs, les touristes étrangers sont davantage présents l'été (environ 44 % des touristes) que l'hiver (environ 26 %). Chaque année, le célèbre marché de Noël (ou Christkindelsmärik) ouvert pendant le mois de décembre, draine un nombre considérable de visiteurs, les capacités hôtelières de la ville et de toute la région faisant le plein à cette période. Malheureusement, ces capacités d’accueil sont sous-utilisées le reste de l’année avec un taux d'occupation moyen des chambres de 54,7 % contre 60,4 % pour la France[127]. Située à la jonction des EuroVéloroutes EV5 (Via Francigena - de Londres à Rome/Brindisi) et EV15 (Véloroute Rhin de la source du Rhin à Rotterdam), Strasbourg, par ailleurs première ville cyclable de France, est visitée par de nombreux cyclistes de Pâques à fin octobre.

Restauration

La restauration est très développée à Strasbourg, notamment dans le centre-ville. Tous les types de restaurants sont représentés, depuis les très nombreux döner-kebaps jusqu’aux trois étoiles, en passant par la restauration régionale typique (winstubs et bierstubs).

Culture et patrimoine

Article détaillé : Strasbourg en images.

Le centre historique, la Grande île ou ellipse insulaire, a été classé patrimoine mondial par l’UNESCO en 1988[5]. Strasbourg est également labellisée ville d'art et d'histoire par le ministère de la Culture. Si les vestiges de la ville romaine ont quasiment disparu, Strasbourg conserve en revanche un patrimoine architectural remarquable qui s'étend du Moyen Âge à aujourd'hui.

Les ponts couverts du XIIIe siècle vus du barrage Vauban. En arrière-plan, la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg

Patrimoine architectural

Moyen Âge et Renaissance

Strasbourg abrite de nombreux témoins du Moyen Âge et de la Renaissance, notamment en son centre historique. Parmi les plus anciens vestiges de la ville, les ponts couverts, construits au XIIIe siècle avaient pour rôle de protéger l'accès fluvial. Le système défensif est revu à plusieurs reprises jusqu'à la fin du XVIe siècle. Les tours visibles encore aujourd'hui sont les dernières des 90 que comptaient les défenses de la ville jusqu'au XIXe siècle[128]. Le barrage Vauban est la suite logique du système défensif des ponts couverts. Écluse fortifiée construite à partir de 1685 par Vauban, ce barrage vise à renforcer les défenses de la ville. Il pouvait servir à inonder l'accès sud de la ville afin de ralentir (voire de stopper) la progression ennemie.

Strasbourg compte aussi de nombreuses maisons à colombages. La Maison Kammerzell est sans doute l'une des plus emblématiques. Construite au XVe siècle, elle prendra son aspect actuel en 1589 suite à d'importants travaux. Cette maison se distingue par sa structure originale : un premier niveau en pierres, puis trois niveaux en bois de type Renaissance rhénane, et enfin trois niveaux de combles[129]. Les ornements extrêmement nombreux et détaillés évoquent l'Antiquité, les cinq sens, le travail des hommes. On retrouve d'autres maisons à colombages dans le quartier de la Petite France. Miraculeusement épargné par les guerres, ce quartier implanté sur l'Ill offre un véritable panorama de la Renaissance rhénane. Les maisons les plus remarquables sont la maison des tanneurs (construite en 1572 et retouchée au début du XVIIe siècle par son propriétaire) et la maison Haderer.

Édifiée en 1358 le long de l'Ill, l'Ancienne Douane est l'un des rares témoins du commerce médiéval de la ville. Détruite par les bombardements de 1944, elle a été restaurée en 1956 et accueille aujourd'hui un restaurant traditionnel ainsi que des expositions temporaires[130]. Toujours le long de l'Ill se trouve l'ancienne boucherie. Construit entre 1586 et 1588, l'édifice en forme de « U » se caractérise par la sobriété de son architecture. Il n'abandonne sa fonction initiale qu'en 1859 et abrite aujourd'hui le musée historique[131].

La place du marché aux cochons de lait

Situé au sud du centre historique, l'hôpital civil est édifié à la fin du XIVe siècle. En 1716, un incendie le détruit partiellement. La construction d'un nouvel hôpital (encore visible aujourd'hui) commence dès 1717 sous le contrôle de l'architecte Rodolphe Mollinger. Ses immenses toitures abritent trois étages de greniers. L'édifice est agrandi en 1741[132]. Parmi les rares éléments ayant subsisté à l'incendie du XVIIIe siècle, la cave historique est sans doute le plus remarquable. Construite entre 1393 et 1395, elle est utilisée pour élever le vin servi aux malades. Cette cave abrite notamment un vin blanc de 1472. Ce nectar de plus de 500 ans n'a été servi qu'à trois reprises : en 1576, en 1716 ainsi qu'en 1944 aux libérateurs de la ville[133].

Sur la place Gutenberg, l'un des plus anciens sites de Strasbourg, se trouve la chambre de commerce et d'industrie. Construit à partir de 1582 sous l'impulsion d'entrepreneurs suisses, le bâtiment est représentatif du style Renaissance. Il fit notamment office d'hôtel de ville. Il a été agrandi en 1867 dans le respect du style originel[134],[135].

L'hôtellerie du Corbeau est un autre lieu intéressant. Fermée au XIXe siècle, elle a reçu des hôtes illustres tels que Frédéric le Grand, Jean-Jacques Rousseau ou encore Alexandre Dumas. Le lycée Fustel-de-Coulanges (anciennement collège royal, lycée impérial et école centrale sous la République), jouxtant la cathédrale, a d'abord été le petit séminaire pour les Jésuites après sa construction en 1685. Mais le lieu est surtout connu pour avoir abrité la première imprimerie de Strasbourg, dans la maison dite zum Thiergarten[136].

XVIIIe et XIXe siècles

Le Palais des Rohan

Strasbourg abrite plusieurs témoins de cette époque. L'Aubette, dessinée par l'architecte Jacques François Blondel est édifiée entre 1765 et 1778 dans un style néo-classique sur la place Kléber. Ce bâtiment qui utilise un grès rose très coloré, sert dans un premier temps de corps de garde. Endommagé en 1870, il abrite par la suite le conservatoire de musique. Ce bâtiment est, avec la place du Marché Gayot construite en 1769, la seule réalisation issue du plan d'embellissement Blondel qui prévoyait une restructuration complète de la Place Kléber. Un important projet de restauration a été achevé 2010. L'Aubette abrite désormais quelques commerces[137].

Le palais des Rohan est lui aussi remarquable. Il est notamment l'un des rares édifices de l'époque à utiliser un grès clair et non rose. Cet ancien palais épiscopal est construit entre 1728 et 1741 par l'architecte royal Robert de Cotte[138]. Sa façade est ornée de nombreuses sculptures que l'on doit à Robert le Lorrain, de personnages religieux ou mythiques[139]. Il accueille aujourd'hui trois musées : le musée archéologique, le musée des beaux-arts et le musée des arts décoratifs. Près de la place Broglie, on retrouve l'hôtel du préfet de région, imaginé par Jean-Pierre Pflug et construit entre 1731 et 1736 à la demande de François Joseph de Klinglin alors prêteur royal de la ville. Il accueille un temps la préfecture du Bas-Rhin. Détruit en 1870 pendant le siège de Strasbourg, il est rapidement restauré[140]. Juste à côté, le bâtiment de l'Opéra (où joue l'Opéra national du Rhin), est édifié entre 1804 et 1821 par l'architecte Villot. Il est partiellement détruit en 1870 à la suite de bombardements allemands. Lors de sa restauration en 1888, la façade arrière est enrichie d'un avant-corps circulaire[141]. Toujours aux abords de la place Broglie se trouve l'ancienne mairie, imaginée par Joseph Massol et achevée en 1736. Sa construction est financée par Régnier III de Hanau-Lichtenberg qui meurt avant la fin des travaux. Le bâtiment devient hôtel de ville en 1806. Aujourd'hui, il est principalement utilisé pour les célébrations de mariage[142].

Dans le quartier de la Robertsau, le château de Pourtalès est un monument remarquable. Construit au XVIIIe siècle, il a été remanié à plusieurs reprises au cours du XIXe siècle puis au début du XXe siècle. Les pavillons sont agrandis, un parc à l'anglaise est aménagé, un nouveau corps de bâtiment voit le jour. Ce château est aujourd'hui la propriété d'une université américaine, la Schiller International University[143].

Architecture impériale allemande

Le palais du Rhin
Le Palais universitaire
La bibliothèque nationale et universitaire
Carte postale montrant partiellement et en perspective la gare de Strasbourg, un imposant bâtiment de style wilhelmien, avec son entrée par la partie centrale et son aile droite. Ses façades, librement inspirées du style Renaissance, s'ouvrent par de grandes baies vitrées. Devant l'auvent de la gare stationnemnt plusieurs personnes et chevaux attelés ou montés. Les impressions en allemand Strassburg et Zentralbahnhoff figurent au-dessus de la gare parmi d'autres mots manuscrits.
La gare de Strasbourg au début du XXe siècle.

On prétend qu'après les destructions massives de la Seconde Guerre mondiale, où les grandes villes allemandes furent rasées par les bombardements alliés, c'est à Strasbourg qu'on peut admirer les plus beaux exemples de l'architecture wilhelmienne. Notamment dans le quartier bâti par les allemands, la Neustadt (nouvelle ville en allemand) dont le point central est la Kaiserplatz (place impérial) devenue la place de la République. C'est pourquoi récemment un projet de la communauté urbaine et de la région Alsace prévoit de proposer la Neustadt au patrimoine mondial de l'UNESCO[144].

On retrouve en effet sur la place de la République plusieurs bâtiments caractéristiques comme le palais du Rhin, un ancien palais impérial construit entre 1883 et 1888 par l'architecte Hermann Eggert dans le plus pur style germanique. Édifié pour accueillir l'empereur lors de ses visites à Strasbourg, il marque le rattachement de la ville à l'Allemagne, et s'inscrit dans un programme de rénovation urbaine de grande ampleur. Il abrite depuis 1920 la Commission centrale pour la navigation du Rhin. L'actuel Théâtre national de Strasbourg, dû aux architectes Hartel et Neckelmann, est un autre bâtiment important. Construit entre 1888 et 1899, il accueille dans un premier temps les sessions de la Délégation régionale. En 1911, il devient le Parlement d'Alsace-Lorraine jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale[145]. Rattaché depuis 1972 au Ministère de la culture, il est le premier théâtre national implanté en province[146].

On doit aussi à ces deux architectes la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg de style néo-renaissance, inaugurée en 1895. Elle est aujourd'hui, avec ses trois millions d'ouvrages, la deuxième bibliothèque de France[147].

Strasbourg abrite d'autres bâtiments publics remarquables construits à la même époque, comme la préfecture (ancien ministère d'Alsace-Lorraine), édifiée en 1911, mais aussi, l'hôtel des Postes dessiné par l'architecte Von Rechenberg dans un style néo-gothique. Édifié entre 1896 et 1899 par l'administration des Postes, ce bâtiment a été partiellement détruit en 1944. Lors de sa reconstruction, on utilisa du grès rose. Il s'agit encore aujourd'hui d'un centre de traitement postal[148]. Les bains municipaux imaginés par Fritz Beblo, construits de 1905 à 1908 s'éloigne des standards d'alors, avec son imposante façade rouge et son style néo-roman[149]. Le Palais de Justice, dû à Skjöld Neckelmann et construit entre 1894 et 1897 est aussi un témoin intéressant de l'époque. À l'instar de la plupart des édifices publiques construits sous l'ère allemande, ce palais utilise un grès gris clair[150].

Plusieurs bâtiments affectés à l'enseignement font également partie du patrimoine strasbourgeois, notamment le Palais universitaire « Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg » édifié en 1884 sous le contrôle du jeune et talentueux Otto Warth. Il accueille aujourd'hui encore certaines filières universitaires (histoire, histoire de l'art, arts plastiques, théologie)[151] et est considéré comme l'un des plus beaux monuments construits sous l'ère allemande. Le Lycée international des Pontonniers est un ex-lycée de jeunes filles inauguré en 1904 qui rompt clairement avec les tendances néo-renaissance allemandes[152].

La ville offre également d'autres bâtiments publics dont l'architecture est caractéristique comme la gare centrale, inaugurée en 1883. Elle est l'un des premiers édifices entrepris après le rattachement de l'Alsace à l'Allemagne. La façade du bâtiment n'a quasiment pas été retouchée, elle est aujourd'hui surmontée d'une cloche de verre. Le bâtiment « Gallia » (« Germania » à sa construction) achevé en 1885 est également typique de la ville et de l'époque. Il a d'abord abrité une compagnie d'assurances. Depuis les années 1920, il est le siège d'associations étudiantes (aujourd'hui le CROUS et l’Association fédérative générale des étudiants de Strasbourg)[153]. La caserne Stirn, que l'on doit à l'architecte Von Lilienstern. Construit entre 1884 et 1897, cet édifice est très moderne à l'époque. Il couvre une superficie de 4,0 hectares et peut accueillir trois bataillons d'infanterie[154]. Après la guerre de 1870, Strasbourg devient en effet une base importante de l'armée allemande.

Enfin, la ville offre quelques beaux exemples d'ensembles architecturaux Jugendstil, comme le 22, rue du général Castelnau (architectes F. Lütke et H. Backes), la villa Schützenberger, au 76, allée de la Robertsau (architectes : Berninger & Krafft) ou encore l'hôtel Brion, 22, rue Sleidan (architecte : Auguste Brion).

Architecture contemporaine

Strasbourg possède également de nombreux monuments plus contemporains comme le monument aux morts de Strasbourg, œuvre symbolique situé dans une zone qui fut tantôt allemande et tantôt française au gré de l'Histoire. Situé place de la République et inauguré en 1936 par le président de la République Albert Lebrun, il porte comme seule inscription « À nos morts » sans mentionner la patrie pour laquelle les soldats sont tombés. La sculpture représente une mère (symbolisant la ville de Strasbourg) tenant sur ses genoux ses deux enfants mourants, l'un allemand et l'autre français. Ils se sont combattus et devant la mort enfin ils se rapprochent. La sculpture a été réalisée par Léon-Ernest Drivier. C'est un des rares Monuments aux morts pacifistes français.

Plusieurs bâtiments modernes sont liés à l'administration européenne. Ainsi, la ville abrite le palais de l'Europe dessiné par l'architecte Henry Bernard et inauguré en 1977. Il abrite le Conseil de l'Europe. Le palais des Droits de l'homme dû à Richard Rogers accueille également depuis 1998 la Cour européenne des droits de l'homme. Le bâtiment épouse le cours de l'Ill, d'où sa forme en arc de cercle. Enfin, le parlement européen que l'on doit au cabinet Architecture Studio est un autre bâtiment remarquable. Inauguré en 1999, il fait suite au sommet d'Édimbourg qui, en 1992, fixe définitivement le siège du parlement européen à Strasbourg[155]. Sa surface totale est de 220 000 m2 pour 60 mètres de hauteur[156].

L'architecture contemporaine est également marquée par des édifices à vocation culturelle comme le musée d'Art moderne et contemporain dû à l'architecte Adrien Fainsilber. Inauguré en 1998 il est situé à proximité du barrage Vauban. Plus récemment, le Zénith de Strasbourg, imaginé par Massimiliano Fuksas a été achevé en 2008 après deux ans de travaux. D'autres bâtiments culturels sont intéressants comme la Cité de la musique et de la danse, qui, depuis son inauguration en 2006, est occupée par le pôle des écoles de musique de Strasbourg et principalement par le Conservatoire à rayonnement régional de Strasbourg. Enfin, la maison de la Radio-Télévision, inaugurée en 1961 et aujourd'hui siège de France 3 Alsace est un édifice qui abrite une mosaïque de 25 mètres de long imaginée par Jean Lurçat et intitulée La Création du monde[157]. Dans le domaine éducatif, on citera l'Escarpe, de l'université Robert-Schuman que l'on doit aux architectes Knecht et Schweitzer et surtout le Pôle européen de gestion et d'économie qui loge dans une ancienne manutention en brique rouge subtilement modernisée.

L'hôtel de région imaginé par le cabinet Chaix et Morel et construit entre 2002 et 2004 dans le quartier du Wacken est également intéressant. Plus controversée, l'immense verrière de 125 mètres de long et de 23 mètres de haut conçue par Jean-Marie Duthilleul recouvre l'ancienne gare historique depuis l'arrivée du TGV-Est.

Côté urbanisme, la Cité-jardin du Stockfeld et la cité ouvrière Ungemach ont été construites au début du XXe siècle selon un concept d'intégration d'un lotissement de logements sociaux dans des espaces verts. La passerelle Mimram, du nom de son architecte Marc Mimram est également une œuvre importante de l'urbanisme de strasbourgeois. Située dans le jardin des Deux Rives et exclusivement piétonne, elle relie Strasbourg à la ville allemande de Kehl. Sa fonction, essentiellement symbolique, traduit la volonté de rapprocher les deux rives du Rhin et donc les deux pays.

Édifices religieux

Vie culturelle

Théâtres et salles de spectacle

Le Théâtre national de Strasbourg (TNS), est l'un des hauts-lieux culturels de Strasbourg. C'est le seul théâtre national de France ne se trouvant pas à Paris. Descendant du Centre dramatique de l'Est, il obtient son statut de Théâtre national en 1968[158]. Idéalement implanté aux abords de la place de la République, il propose entre 15 et 20 pièces par saison. La programmation laisse une place importante aux œuvres européennes, souvent méconnues du public français. Premier établissement national décentralisé, le TNS est également membre de l'Union des théâtres de l'Europe dont l'objectif est de développer une action culturelle commune.

Strasbourg abrite d'autres structures, comme le Théâtre Jeune Public, fondé en 1974 par André Pomarat, et qui est spécialisé dans les pièces pour enfants de 4 à 16 ans. Aujourd'hui centre dramatique national, ce théâtre accueille environ 60 000 spectateurs par an[159]. Autre scène de qualité, Le Maillon est un théâtre à la programmation particulièrement contemporaine. Essentiellement basé au Wacken (deux salles : 600 et 150 places)[160] cette institution culturelle dispose aussi d'une salle (en travaux) à Hautepierre - son siège historique. Les scènes du TAPS (Théâtre Actuel et Public de Strasbourg), que l'on retrouve sur le site de la Laiterie (TAPS Gare) et dans le quartier de Neudorf (TAPS Scala) sont gérées par la direction des affaires culturelles de la ville. Pôle Sud, scène conventionnée pour la musique et la danse, se situe dans le quartier de la Meinau. Ce lieu peut accueillir 320 spectateurs[161].

Le Hall des Chars est un lieu interdisciplinaire géré par l'association La Friche Laiterie et consacré aux arts vivants. Il propose au public de découvrir la scène émergente du Grand-Est, sur ses trois espaces.

Le café-théâtre et l'humour sont représentés par le Kafteur ainsi que le Camionneur, tous deux situés dans le quartier de la gare. Le Cube noir du CREPS, à Koenigshoffen, est davantage tourné vers le théâtre amateur.

L'activité théâtrale de Strasbourg est aussi orientée vers les traditions régionales, avec la Choucrouterie, cabaret de Roger Siffer. Ce petit théâtre de 80 places accueille 20 000 spectateurs chaque année et propose des spectacles humoristiques sur le thème de l'Alsace[162]. Le théâtre alsacien de Strasbourg, créé en 1898 est lui aussi essentiellement réservé aux metteurs en scène épris de théâtre dialectal[163].

Musique

L'opéra national du Rhin

L'Opéra national du Rhin est né de la fusion des opéras municipaux de Colmar, Mulhouse et Strasbourg. Il a obtenu le statut d'opéra national en 1997 et propose plus de 130 représentations par an avec la collaboration de l'orchestre philharmonique de Strasbourg[164]. Fondé en 1855, ce dernier est composé de 110 musiciens et donne plus de 30 concerts par an à Strasbourg. L'orchestre se produit également à l'étranger et a obtenu plusieurs récompenses nationales et internationales[165]. La Cité de la musique et de la danse, consacré à la musique classique et contemporaine organise régulièrement des concerts. Son Festival de musique de Strasbourg, le plus ancien de France, y est organisé depuis 1932.

Les musiques d'aujourd'hui sont également très diffusées grâce à La Laiterie - salle des musiques actuelles. Ce lieu inauguré en 1994 sur une friche industrielle est devenue, malgré sa taille modeste (deux salles : 1 000 et 300 places), un lieu renommé avec 200 concerts et 100 000 spectateurs par an[166],[167]. Sa programmation est très éclectique. Strasbourg abrite d'autres petites salles, comme le Pôle Sud qui est essentiellement consacré au jazz et à la danse. Le Molodoï, centre autonome jeune crée en 1988, est pour sa part essentiellement tourné vers les musiques alternatives (hip-hop, punk, hardcore)[168]. Le centre culturel de Neudorf possède une salle de 700 places et accueille spectacles de danse, concerts et meetings politiques. La salle est également équipée d'un bar et offre occasionnellement des services banquet[169].

La ville compte aussi trois grandes structures. Le palais de la Musique et des Congrès qui s'étend sur 50 000 m2 et abrite notamment deux auditoriums (de 2 000 et 1 100 places), accueille des concerts de musique classique. Il s'y déroule environ 350 manifestations pour 320 000 participants chaque année[170],[171]. Le Rhenus est l'une des plus vastes salles de concerts de la ville. Ce hall peut accueillir 8 000 spectateurs et couvre 10 932 m2. Il n'est néanmoins pas adapté aux concerts, sa vocation première étant d'accueillir des manifestations sportives et des expositions temporaires[172]. D'où la construction du Zénith Europe à Eckbolsheim. Inauguré en janvier 2008, sa capacité maximale est de 12 000 spectateurs ce qui en fait le plus grand de France[173].

Dans un domaine plus éducatif, Les Percussions de Strasbourg, sont un groupe instrumental créée en 1962 par six percussionnistes et qui se produit régulièrement dans le cadre de manifestations musicales. Les percussions de Strasbourg proposent aussi des cours, des stages et des interventions scolaires[174].

Orgues

Strasbourg est également réputée pour la quantité et la variété de ses orgues baroques, néo-classiques, romantiques, germaniques, modernes et éclectiques, dont beaucoup sont classés monument historique. La présence d'organistes réputés comme Marie Joseph Erb, Albert Schweitzer et Helmut Walcha a contribué au renom des instruments de la ville et a favorisé la restauration des plus anciens de ceux-ci. Plusieurs dynasties de facteurs d'orgues sont représentés dans les églises mais aussi les salles de concert (Palais des Fêtes, ancien Conservatoire, Cité de la musique et de la danse) de Strasbourg : les Silbermann, André et Jean-André, (église Saint-Thomas, église Saint-Guillaume, église Saint-Pierre-le-Jeune protestante, église Sainte-Aurélie) ; les Schwenkedel, Georges et Curt (église Saint-Jean) ; les Walther ; les Roethinger, Edmond-Alexandre et Max (église Sainte Madeleine, église Saint-Pierre-le-Vieux catholique) ; les Kern, Alfred, Gaston et Daniel (cathédrale Notre-Dame). D'autres grands noms de la facture d’orgues incluent Joseph Merklin (Temple Neuf, chœur de la cathédrale Notre-Dame) et Eberhard Friedrich Walcker (église Saint-Pierre-le-Vieux protestante)[175].

Événements culturels

Musiques classiques et contemporaines

Strasbourg accueille plusieurs festivals musicaux. Le plus ancien d'entre eux est le Festival de musique de Strasbourg. Créé en 1932 par la Société des amis de la musique de Strasbourg, il est consacré à la musique classique et à l'art lyrique[176].

On doit aussi à cette société le Festival de jazz de Strasbourg, créé en 1987[177]. Le festival Jazzdor réunit lui aussi les passionné de musique jazz. Fondé en 1986, il organise environ 40 concerts à Strasbourg. Le festival produits également des concerts en Allemagne ; à Offenbourg depuis 2002 et à Berlin depuis 2007 avec son édition berlinoise jazzdor berlin[178]. Le Festival Musica, ou Festival international des musiques d'aujourd'hui, créé en 1982, réunit plus de 20 000 spectateurs chaque année. En 2007 58 compositeurs ont proposé une centaine d'œuvres contemporaines[179].

Les musiques actuelles sont représentées essentiellement par Le Festival des Artefacts, créé au début des années 1990. Il se déroule sur plusieurs jours au mois d'avril, au Zénith Europe et à La Laiterie[180]. Au mois de juin se déroule dans divers lieux de l'agglomération, le festival électro-groove et cultures urbaines Contre-Temps. La musique électronique est représentée par les Nuits électroniques de l'Ososphère, qui se déroulent chaque année en septembre à La Laiterie, à la Friche Laiterie et au Molodoï[181]. Enfin l'un des événements de la rentrée culturelle strasbourgeoise, est le festival des Nuits Européennes, investissant la communauté urbaine de Strasbourg en collaborant avec ses institutions culturelles et ses lieux de vie nocturne dans un dialogue constant avec les grandes cités européennes[182].

Danse et théâtre

Strasbourg accueille plusieurs festivals de danse et de théâtre, dont le festival Nouvelles Strasbourg Danse au mois de mai, qui investit les salles les plus importantes de la ville ainsi que les places et les rues; mais également au mois de juin le festival de théâtre Premières durant lequel de jeunes metteurs en scènes européens présentent leurs premièrs travaux.

La ville possède également une importante structure polyvalente : le parc des expositions du Wacken, qui regroupe quatre halls d'une superficie de 5 200 à 6 000 m2 pour un total 22 000 m2. Il accueille notamment la Foire européenne (1 100 exposants et 220 000 visiteurs par an) et le salon des vignerons indépendants[183],[184]. Strasbourg organise également la foire européenne d'art contemporain St-art. Créé en 1995, cet évènement accueille 30 000 visiteurs annuels et met l'accent sur l'ouverture européenne puisque près de 50 % des 95 galeries sont d'origine européenne[185].

Littérature et livre

Depuis 2005 ont lieu chaque année en mars les Rencontres Européennes de Littérature à Strasbourg[186], organisées par l'Association Capitale Européenne des Littératures (ACEL)[187] en partenariat avec l'Université de Strasbourg. C'est notamment dans le cadre de ces Rencontres que sont remis le Prix européen de littérature, le Prix de littérature francophone Jean Arp et le Prix du patrimoine Nathan Katz. Le but de ces Rencontres est de promouvoir, en collaboration avec l'ensemble des acteurs culturels locaux, nationaux et européens, la place de Strasbourg en tant que capitale européenne des littératures et de mettre en valeur, dans une perspective largement ouverte sur l'espace européen comme sur l'espace francophone, le très riche patrimoine littéraire de l'Alsace, qui reste largement encore à découvrir.

En septembre 2008, Strasbourg a accueilli la première édition de la manifestation consacrée au 9e art, StrasBULLES.

Cinéma

En matière de cinéma, l'association des Films du Spectre organise depuis 2006, le Spectre Film Festival, un événement annuel, se déroulant en septembre et consacré au cinéma de genre science fiction, horreur et fantastique.

Musées

L'ancienne boucherie, actuel musée historique

Depuis les années 1990, l'offre culturelle s'est développée et diversifiée. D'abord avec le Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg (MAMCS), inauguré en 1998 et qui expose sur ses 5 500 m2 des œuvres contemporaines de 1870 à nos jours[188]. Puis avec la réouverture du musée historique, situé dans le bâtiment de l'ancienne boucherie. L'édifice de 1586 nécessitait en effet d'importants travaux de stabilisation. Ce musée est essentiellement axé sur l'histoire urbaine, militaire et économique de la ville. On y découvre notamment une maquette à l'échelle 1/600e de Strasbourg en 1727[189].

La culture alsacienne est représentée par le Musée alsacien, des arts et traditions populaires. On y découvre notamment la vie rurale alsacienne entre 1750 et 1860 à travers des objets de toutes sortes : mobilier, jouets, documents, couverts et autres ustensiles[190]. Le musée des Arts décoratifs, situé dans l'enceinte du palais des Rohan nous fait également découvrir l'artisanat strasbourgeois du XVIIe siècle sous toutes ses coutures, ainsi que les appartements du palais[191]. Le Palais des Rohan abrite aussi le Musée archéologique, qui propose une importante collection d'objets anciens (de -600 000 à 800 ans après J.C.) découverts en Alsace et le musée des Beaux-Arts, qui retrace l'histoire de la peinture en Europe. Ce musée propose entre autres de nombreuses œuvres italiennes dont la plus ancienne, de Sandro Botticelli, est datée de 1485[192]. Le cabinet des estampes et dessins, fondé en 1890, abrite quant à lui environ 200 000 œuvres dont les plus anciennes datent du XVe siècle[193].

Non loin de là, face à la cathédrale de Strasbourg, le musée de l'Œuvre Notre-Dame déploie une riche collection d'œuvres anciennes, bien souvent à caractère religieux. On y retrouve notamment l'un des plus anciens vitraux de France[194], la tête romane de Wissembourg de 1060, ainsi que la statuaire du XIIIe siècle de la Cathédrale[195].

Plus ludique, le musée zoologique, rattaché à l'université Louis Pasteur, propose une collection impressionnante d'animaux, parfois rarissimes. Le musée abrite aussi une collection gigantesque d'un million d'insectes[196]. Le musée de minéralogie, lui aussi universitaire, abrite plus de 30 000 minéraux. S'y trouve notamment la deuxième collection de météorites en France (450 échantillons)[197]. L'Observatoire astronomique avec son Planétarium est un autre lieu intéressant. Sous sa coupole se cache la troisième lunette astronomique de France après celles de Meudon et de Nice. Le Planétarium propose de nombreuses séances destinées à la découverte de l'Univers[198].

Ouvert en 2005, le Vaisseau est un espace de découverte scientifique destiné aux enfants. Il propose au public jeune d'apprendre tout en s'amusant[199].

Inauguré en novembre 2007, le nouveau musée Tomi Ungerer - Centre international de l'Illustration présente la collection Tomi Ungerer, donation de l'artiste à sa ville natale. Il est désormais installé à la villa Greiner, à deux pas du centre historique. Ce musée possède un fonds de 8 000 dessins originaux et 6 000 jouets anciens[200].

Bibliothèques

La Bibliothèque nationale et universitaire (BNUS) est, avec sa collection de 3 millions de volumes la deuxième bibliothèque de France. Elle a été fondée suite aux bombardements de 1870 qui ont détruit l'ancien édifice et les 400 000 ouvrages qu'il abritait[201]. Reconstruite sous l'ère allemande, la bibliothèque obtiendra son statut de bibliothèque nationale en 1926[202]. Selon les chiffres de 2006, elle compte 16 488 lecteurs inscrits dont 64 % d'étudiants. La BNUS fait acquisition de 25 000 nouveaux ouvrages chaque année et se modernise profondément (bornes Wi-Fi, mise en ligne de documents)[203]. Les domaines favorisés par la BNUS sont l'Europe, l'Allemagne, l'Alsace, l'Antiquité et la religion[204].

La bibliothèque municipale de Strasbourg (BMS), moins élitiste, propose un fonds de 600 000 documents, dont 120 000 destinés au jeune public et 75 000 CD audio[205]. Bibliothèque de proximité, la BMS compte neuf succursales réparties dans la ville. Elle accueille également des rencontres, des conférences et des ateliers pour enfants. Enfin, la bibliothèque propose le service Bibliobus, un bus équipé comme une bibliothèque et qui s'arrête à certaines heures près des établissements scolaires.

La ville abrite dix médiathèques[206]. La plus importante est la médiathèque André Malraux, située près du Centre Administratif et du centre commercial Rivétoile, il s'agit d'une bibliothèque de la communauté urbaine, elle fait donc partie du réseau des Médiathèques de la Ville et Communauté Urbaine de Strasbourg. Elle regroupe 160 000 documents en accès libre ainsi que 200 000 livres anciens[207].

Incunables

En tant qu’un des premiers centres européens de l’imprimerie (Jean Mentel et autres), Strasbourg s’est longtemps enorgueilli d’une très importante collection d’incunables. Celle-ci cependant fut presque totalement anéantie suite au bombardement de la bibliothèque et des archives municipales, en 1870. D’importants efforts de reconstitution des fonds menés à partir de 1872 sous les auspices notamment de Rodolphe Reuss font que Strasbourg peut aujourd'hui se vanter à nouveau de posséder un nombre considérable d’incunables dans ses bibliothèques, nombre réparti comme suit : Bibliothèque nationale et universitaire, env. 2 300[208] ; Médiathèque de la ville et de la communauté urbaine de Strasbourg, 349[209] ; Bibliothèque du Grand Séminaire, 237[210] ; Médiathèque protestante, 66[211] et Bibliothèque alsatique du Crédit mutuel, 5[212].

Strasbourg dans la littérature

Au XVIIIe siècle

Au XIXe siècle

  • Honoré de Balzac cite cette ville comme le lieu de naissance des grands banquiers comme Aldrigger ou Frédéric de Nucingen dans La Maison Nucingen, 1837[214], comme un havre de sérénité et d'espoir pour l'aristrocrate émigré qui revient enfin en France dans Le Lys dans la vallée, 1836[215], comme la rivale de Besançon et de Dijon dans Albert Savarus, 1842[216].
  • Victor Hugo a consacré à la métropole alsacienne une pagination limitée dans Le Rhin, gros ouvrage mis en forme en 1841, qu'il corrigea et augmenta par la suite en utilisant les notes prises au cours de deux voyages et en se documentant. Il n'évoqua guère que "le Munster, véritablement une merveille" et Saint-Thomas, où le tombeau du maréchal de Saxe lui parut "une grande machine d'opéra en marbre, dans le maigre style de Jean-Baptiste Pigalle". À défaut de s'attarder dans la ville, dont il ne décrit aucunement la vie, il la découvrit presque du ciel : « Je n'aurais eu garde de manquer la plus haute flèche du monde (...). C'est une chose admirable de circuler dans cette monstrueuse masse de pierre toute pénétrée d'air et de lumière, évidée comme un joujou de Dieppe, lanterne aussi bien que pyramide, qui vibre et qui palpite à tous les souffles du vent (...). D'où j'étais, la vue est admirable. On a Strasbourg sous ses pieds, vieille ville à pignons dentelés et à grands toits chargés de lucarnes, coupée de tours et d'églises, aussi pittoresque qu'aucune ville de Flandre. L'Ill et le Rhin, deux jolies rivières, égaient ce sombre amas d'édifices de leurs flaques d'eau claires et vertes. (Le Rhin, Bueb et Reumaux éditeur, 1980) »
  • Gérard de Nerval évoque Strasbourg dans La Lorely.
  • Hippolyte Taine dans ses Carnets de Voyage.
  • Stendhal dans Mémoires d'un touriste et Le Rouge et le noir
  • Goethe dans Poésie et Vérité
  • Théophile Gautier dans Loin de Paris
  • Le chroniqueur Alfred Delvau tint le journal du voyage qu'il fit en 1865 avec Alphonse Daudet. Ils avaient pris le train : « Nous roulons vers Strasbourg à la vitesse qu'on connaît aux trains express. Cette vitesse est brutale. (Du pont des Arts au pont de Kehl, collection Duo, éditions le Grand Miroir, 2005). »

Médias

Le siège d'ARTE France
Chaines de télévision

Strasbourg est le siège de la chaîne culturelle franco-allemande ARTE depuis 1991 et de France 3 Alsace, qui diffuse notamment un journal en dialecte alsacien, le Rund Um. La ville abrite également Alsace20, chaîne locale privée (groupe Dernières Nouvelles d'Alsace).Par ailleurs, Strasbourg accueille l'antenne MEDIA Strasbourg, succursale d'information et d'assistance technique du programme MEDIA de l'Union européenne, ainsi que l'Observatoire européen de l'audiovisuel. Depuis septembre 2008, il existe également une web TV : www.StrasTV.com, qui propose des reportages d'actualités locales. La ville concentre l'essentiel des activités audiovisuelles de la région. Le secteur emploie en effet plus de 1 000 personnes à Strasbourg sur les 1 355 en Alsace[217].

Radios

Plusieurs radios sont installées à Strasbourg en plus des stations nationales. Les plus renommées sont :

Presse écrite

La presse locale est quant à elle dominée par le quotidien régional Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA), fondé en 1877 et dont le siège est à Strasbourg. Ce quotidien fait partie du groupe Est Bourgogne Rhône Alpes. Son tirage quotidien d'environ 200 000 exemplaires fait qu'il devance aisément l'autre journal régional L'Alsace implanté à Mulhouse[219].

Les quotidiens gratuits Métro et 20 minutes (qui offre une édition locale) sont diffusés depuis 2005. Le petit format hebdomadaire wik-Strasbourg (anciennement Repères) diffusé gratuitement sur papier et sur internet rapporte les programmations cinéma et culturelle de l'agglomération. Est également diffusé gratuitement dans les cafés et cinémas le mensuel CUT, revue de cinéma, placée sous le parrainage de Gustave Kervern.

La municipalité édite deux mensuels officiels gratuits et distribués dans les boites aux lettres : Strasbourg Magazine et CUS Magazine.

Cinémas

L'agglomération de Strasbourg compte 50 salles dans six cinémas. Le centre de la ville est investi par les petits cinémas indépendants à vocation culturelle, notamment l'Odyssée[220]. Ce petit cinéma situé dans les locaux d'un ancien théâtre cinématographique de 1913 propose par ailleurs une bibliothèque consacrée au cinéma (6 000 revues, 2 500 photographies). Strasbourg abrite en son centre deux autres cinémas d'art et d'essai, le Star (4 salles) et le Star Saint-Exupéry (5 salles, appelé Star Saint-Ex). Le Pathé Vox (6 salles) a une offre plus généraliste.

Enfin, on retrouve aux alentours deux multiplexes : le plus grand multiplexe UGC d'Europe (22 salles, 5 100 places, un écran de 23,5 mètres) situé dans le quartier de l'Etoile à Neudorf et un multiplexe Pathé (12 salles, 2750 places) situé dans la commune périphérique de Brumath à une quinzaine de kilomètres au nord de Strasbourg.

L'arrivée des multiplexes de cinéma a entraîné le déclin des salles en centre-ville, plus particulièrement dans la rue du Vieux Marché aux Vins : le Pathé Club a fermé ses portes en 1999, le Méliès en 2000, et enfin l'ancien UGC Capitole situé rue du 22 novembre en 2003. On trouvait également avant cela un cinéma dans le quartier du Neudorf, Le Scala, aujourd'hui reconverti en théâtre.

Gastronomie

Article détaillé : Gastronomie alsacienne.
Bretzels du marché de Noël

La ville s'enorgueillissait de deux restaurants triplement "étoilés" (macarons Michelin) au début des années 1980. Le Crocodile, qui a changé de propriétaire et de chef, perdit une "étoile", puis une seconde en changeant de mains (départ d'Emile Jung) ; le Buerehiesel a fait l'objet d'un reclassement au guide rouge quand Antoine Westermann annonça officiellement son départ pour Paris, son fils Eric devenant chef et seul responsable. Quatre restaurants sont signalés par un macaron au Michelin en 2010 : Le Buerehiesel, Au Crocodile, La Casserole, Umami.

Strasbourg rivalisa un certain temps avec Lyon, avec laquelle elle était souvent comparée dans les chroniques gastronomiques, mais est maintenant considérablement distancée dans le "Guide Rouge".

Antoine Westermann, qui conserva les trois macarons du Buerehiesel tant qu'il fut présent, a rénové et dirige Drouant, à Paris. Son fils, qui fut formé avec lui et dans de grandes maisons, préserve le cachet de l'établissement proche du quartier européen, plus convivial (magnifique terrasse d'été, cuisine très élaborée, mais avec des produits moins coûteux, vins beaucoup plus abordables). Ce restaurant quasi-emblématique, installé dans une ancienne ferme, remontée au parc de l'Orangerie, a récupéré un macaron rapidement.

Strasbourg fut longtemps célèbre pour ses winstubs, "bistrots à vins (d'Alsace)" typés et conviviaux auxquels une clientèle locale était très attachée. Cela notamment grâce à la présence constante de patrons au comportement familier, de personnages tels qu'Yvonne Haller, dont l'accueil marqua longuement un établissement de caractère, toujours existant : Chez Yvonne, dont le nom alsacien est S'Burjerstuewel. Le Clou, d'ancienne notoriété, le Coin des Pucelles, le Fink'Stuebel et quelques autres établissements perpétuent la tradition, bien que les étrangers à la ville y soient souvent beaucoup plus nombreux que les Strasbourgeois. L'Ami Schutz, dans le secteur ultra-touristique des Ponts-Couverts, entretient une atmosphère winstub appréciée de sa clientèle internationale... bien que son enseigne évoque la bière en perpétuant le nom d'une brasserie depuis un bon moment disparue (Schutzenberger).

Au Pont du Corbeau, près du Musée alsacien, garde un répertoire terroir-winstub.

Deux restaurants de renom sont installés dans des maisons historiques célèbres : la Maison Kammerzell, qui avait été reprise et a été cédée par Guy-Pierre Baumann (le créateur de la choucroute au poisson), à la fin des années 1960, et la Maison des Tanneurs.

Ville de winstubs plus que de "brasseries alsaciennes", Strasbourg n'affiche pas spécialement la culture de la bière que l'on prête volontiers à la région. Kronenbourg, qui s'est implanté à Obernai, garde le nom du quartier de ses origines — où l'on ne brasse plus la bière — mais ne revendique guère son '"alsacianité". La disparition de l'affaire familiale Schutzenberger, l'une des grandes entreprises de Schiltigheim, entraîna la fermeture de la très contemporaine Brasserie Schutz, immédiatement proche de la place Kléber. De gros investissements avaient été faits par Schutzenberger au cœur de Strasbourg, pour ce vaste établissement aux multiples niveaux, aménagé par Jean Nouvel, mais il ne connut pas le succès et demeure fermé depuis des années. Les restaurants-brasserie existants ne se différencient pas de ceux d'autres régions.

Pratique du dialecte alsacien

Article détaillé : Alsacien.
Signalisation bilingue du centre historique de la ville

L'alsacien est le nom donné aux variantes dialectales de l'allemand pratiquées en Alsace. Ces dialectes sont l'alémanique (du sud de la région jusque vers Haguenau) et un peu le francique (vers Wissembourg et la Moselle). Le parler strasbourgeois, bien qu'étant de l'alémanique, se différencie de ses alentours par une forte influence du francique qui marque son vocabulaire. En France, l'alsacien est la deuxième langue régionale après l'occitan[221], connu par quelque 39 % de la population de la région (beaucoup moins dans les villes, notamment Strasbourg). Comme pour toutes les langues non établies, l’orthographe n’est pas fixée, car la prononciation, en particulier, varie, ou variait, d’un secteur à l’autre, voire d’un village à l’autre... et même d'un quartier à l'autre. Les différences phonologiques, et dans une moindre mesure morphologiques, entre les parlers du nord au sud de l'Alsace sont importantes. Une méthode comme orthal tente de remédier à cet état des choses. De nombreux mots français ont été intégrés et ont enrichi le lexique alsacien au fil du temps. À l'heure actuelle, le dialecte est de moins en moins parlé à Strasbourg, surtout par les jeunes générations. A contrario, il est pratiqué encore par de nombreuses personnes d'un certain âge. Quelques expressions se perpétuent dans le langage courant, certains mots restent usuels (notamment sur les cartes des winstubs).

Personnalités liées à la commune

Rouget de Lisle chantant la Marseillaise, à Strasbourg

Plusieurs personnalités sont nées à Strasbourg, tels le général Jean-Baptiste Kléber et Gustave Doré. Le dessinateur, illustrateur et auteur Tomi Ungerer. l'ancienne maire de la ville et ministre de la culture Catherine Trautmann, l'écrivain Éliette Abécassis et l'acteur Claude Rich sont également d'origine strasbourgeoise.

La ville a accueilli des personnages historiques, comme Johannes Gutenberg qui y résida plus de dix ans. Il y conçut en partie l'impression à caractères mobiles[222]. De nombreux humanistes et propagateurs de la Réforme s'installèrent à Strasbourg, notamment Didier Érasme et Jean Calvin. Après le passage de Goethe qui suivit des études de droit et y élabora sa pensée, Strasbourg accueille Rouget de Lisle qui composera la Marseillaise.

Le XIXe siècle vit passer d'autres personnalités, comme Victor Hugo, celui-ci brièvement et ne s'intéressant qu'à "la munster" (la cathédrale), Louis Pasteur et Albert Schweitzer.

La dessinatrice Marjane Satrapi, le compositeur Jean-Louis Agobet et le rappeur et compositeur Abd al Malik ont également vécu à Strasbourg.

La deuxième moitié du XXe siècle restera marquée par Pierre Pflimlin et Germain Muller, le premier pour avoir défendu la cause alsacienne et strasbourgeoise tout au long de sa vie politique, le second pour avoir réconcilié les Alsaciens avec leur passé récent.

Plusieurs groupes de la scène musicale française actuelle, comme le Weepers Circus ou LéOparleur, sont basés à Strasbourg.

François Andrieux (1759 - 1833), avocat, poète et auteur dramatique y est né.

Vie religieuse

Autrefois, la ville méritait le surnom de « ville aux mille églises », avec ses nombreux couvents, congrégations, églises, temples et synagogues. Strasbourg fut d'ailleurs jusqu'au XVIIIe siècle un centre théologique important puisque les principaux acteurs de la Réforme y prêchèrent, notamment Calvin. Ainsi, Strasbourg possède toujours de nombreuses églises qui ont survécues aux guerres et aux destructions que la ville a subies.

Catholicisme

  • Strasbourg, archevêché

Strasbourg est le siège d'un évêché depuis le IVe siècle. Depuis 1988, la ville a été élevée au rang d'archidiocèse; l'archevêque actuel étant Mgr Jean-Pierre Grallet. La faculté de théologie catholique dispense ses cours aux séminaristes et aux laïcs intéressés.

Article connexe : Archidiocèse de Strasbourg.
  • Cathédrale Notre-Dame de Strasbourg

Strasbourg est connue notamment pour sa cathédrale. L'édifice se distingue aisément par sa couleur, due à l'utilisation de grès rose, et par sa tour unique. Les travaux commencent, en 1176, par le chœur, le transept et l'abside dans un style qui évoque le roman tardif. La construction de la façade ne débute qu'en 1276 dans un style clairement gothique qui s'apparente à la cathédrale Notre-Dame de Paris, avec notamment deux tours rectangulaires[223]. C'est au cours du XIVe siècle que la cathédrale va prendre progressivement son apparence définitive, avec l'arrivée de nouveaux architectes rhénans. Un beffroi est construit entre les deux tours, l'ensemble formant une immense façade rectangulaire. En 1439, la première tour est achevée[224]. Haute de 142 mètres, elle a fait de la cathédrale de Strasbourg l'édifice le plus haut de la chrétienté entre 1625 et 1847. La seconde ne fut jamais construite, même si plusieurs architectes ont dessiné les plans d'un tel projet au cours des XVe, XVIIe et XIXe siècles. Ces projets n'ont pas abouti d'une part pour des raisons financières mais aussi parce que l'édifice, construit sur un sol instable, risquait de s'effondrer[225].

La cathédrale de Strasbourg est aussi connue pour son horloge astronomique chef-d'œuvre de l'art et de la science, sa grande rosace de 12 mètres de diamètre et son rayon vert créé par le vitrail de Juda (patriarche) qui se manifeste aux équinoxes lorsque le soleil brille sur la ville. Aussi spectaculaire soit-il, ce rayon n'a pas cependant, selon André Heck, directeur de l'Observatoire astronomique de Strasbourg, de signification particulière : son origine est vraisemblablement accidentelle et très récente[226]. La cathédrale abrite en outre un impressionnant buffet d'orgue de 24 mètres de haut. La Fondation de l'Œuvre Notre-Dame suit et soigne l'édifice depuis 1246[227].

Protestantisme

L'église réformée Saint-Paul

La ville se caractérise, de par son histoire, par une forte implantation protestante. Strasbourg possède donc une faculté de théologie protestante qui, à l'instar de la faculté catholique, est intégrée au système d'enseignement public (dû au statut particulier du droit local, maintenant le régime concordataire catholique qui bénéficie également avec des aménagements aux protestants et juifs d'Alsace).
L'unité d'enseignement de théologie protestante est également, depuis toujours, une formation privée pour les élites intellectuelles de la ville. Ainsi, Catherine Trautmann, ancien maire socialiste de la ville, y a fait ses études de premier cycle. La communauté a, pour autorité reconnue, le président de l'Église protestante.

L'église Saint-Guillaume

L'église luthérienne Saint-Guillaume est, sans doute, la plus pittoresque de Strasbourg. Achevé en 1667, l'ouvrage se distingue en effet par une obliquité flagrante[232] et des vitraux pré-Renaissance. Cette église enferme également un exceptionnel tombeau à gisants du XIVe siècle exécuté par Woelflin de Rouffach. Le long de l'Ill, se dresse également L'église Saint-Nicolas, de style gothique. Sa construction commence en 1381 mais le clocher ne sera édifié qu'en 1585[233]. Cette église protestante présente des fresques médiévales. Albert Schweitzer y joua de l'orgue.
L'église Sainte-Aurélie abrite une nef baroque, un orgue d’André Silbermann et une horloge de Jean-Baptiste Schwilgué. Certains éléments de l'église originelle du XIIe siècle sont encore visibles aujourd'hui. Elle a cependant été remaniée à plusieurs reprises, notamment en 1765 (portail principal)[234]. Construite non loin du quartier de la Petite France, l'église Saint-Thomas, a été construite à la fin du XIIe siècle. Protestante depuis 1524, elle est d'un type architectural très particulier puisqu'il s'agit d'une église-halle à cinq nefs d'égale hauteur, s'opposant ainsi à la conception basilicale habituelle. Elle conserve dans son chœur le célèbre tombeau du Maréchal de Saxe, dont l'auteur est le sculpteur du XVIIIe siècle Jean-Baptiste Pigalle. Mozart et Albert Schweitzer ont joué sur son orgue Silbermann. L'église Saint-Pierre-le-Vieux, autre édifice religieux particulier, est constituée de deux édifices perpendiculaires : une église protestante et une église catholique. La partie protestante a été bâtie entre 1381 et 1428 et l'église devient catholique en 1683. De nouveaux aménagements sont entrepris en 1867 et d'autres travaux ont été effectués au début du XXe siècle[233]. L'église Saint-Pierre-le-Jeune protestante, abrite quant à elle un remarquable simultaneum (principe rhénan de tolérance religieuse exprimée dans l'architecture consistant à diviser une église en deux parties, une catholique, une protestante, afin d'éviter les conflits liés à son attribution à l'un ou l'autre culte), un cloître récemment rénové, des fresques du XIVe siècle et une sépulture mérovingienne du VIe siècle. L'édifice est commencé au milieu du XIIe siècle et sera remanié à plusieurs reprises. Devenue catholique en 1681 sous ordre de Louis XIV, l'église sera rendue aux protestants en 1893[235].
Le Temple Neuf, édifié en 1260 par les dominicains, est devenue la première paroisse réformée. En effet, dès 1538 cette église devient le lieu de culte des protestants et Jean Calvin y prêchera entre 1538 et 1541[236]. L'édifice est malheureusement détruit lors du siège de Strasbourg, en 1870. Une nouvelle église est construite par l'architecte strasbourgeois Émile Salomon entre 1873 et 1876, dans un style néo-roman. Son clocher culmine à 60 mètres de hauteur[237]. L'église réformée, dite du Bouclier, a elle aussi adopté la Réforme au cours du XVIe siècle.

L'église Saint-Jean

D'autres églises sont construites sous l'ère allemande, au sein des nouveaux quartiers qui voient le jour. La plus fameuse d'entre-elles est sans doute l'église Saint-Paul, anciennement Evangelische Garnisonskirche (église luthérienne de la garnison). Située avantageusement entre le Palais universitaire et la place de la République, elle est aujourd'hui vouée au culte réformé. Cette église aux proportions remarquables a été construite entre 1892 et 1897 dans un style néo-gothique par l'architecte Louis Muller. Ses flèches élancées, hautes de 76 mètres, en font l'église la plus haute de la ville. Le cœur comprend deux loges surélevées réservées à l'empereur et à l'impératrice[238],[239].

Orthodoxie

Un certain nombre d'églises orthodoxes y sont représentées, notamment de rite byzantin : églises serbe, russe, bulgare, roumaine, grecque.

Judaïsme

Strasbourg compte une importante communauté juive avec environ 2 000 familles, dont 60 % d'Ashkénazes[240]. Les juifs furent pourtant bannis de Strasbourg durant plus de quatre siècles (de 1389 à 1789), époque où ils s'installèrent dans les villages et petites villes des environs. Au XIXe siècle, l'Alsace était la région où habitait le plus grand nombre de Français de confession hébraïque. La ville est dotée de plusieurs synagogues, dont la vaste Synagogue de la Paix, d'une clinique privée (la clinique Adassa), d'un hospice pour seniors (le foyer Élisa) ainsi que de plusieurs écoles et établissements secondaires (école Akiba, école Yehouda Halévi, l'ORT) gérés par la communauté juive, elle-même guidée par le grand rabbin M. René Gutman. Il existe plusieurs cimetières israélites : à Cronenbourg, 3 route d’Oberhausbergen, à Koenigshoffen, à l’angle de la rue de la Tour (no 29) et du Breuscheckweg, Adath Israel, 5 rue Jean-Pierre Clause à Cronenbourg.

Islam

La ville compte également 35 lieux de cultes musulmans, mosquées et salles de prière[241] sous l'égide de M. Mohamed Lathay, le président du culte musulman du Bas-Rhin. La nouvelle grande mosquée de Strasbourg, d’une capacité de 1 500 places et située dans le quartier du Heyritz a été ouverte au culte le 1er août 2010 à l’occasion du Ramadan[242].

Bouddhisme

Enfin, la ville a également de forts liens avec le bouddhisme. Ainsi, l'association France Tibet Libre et le Lycée international des Pontonniers ont-ils organisés la venue du dalaï-lama, dans les années 1980, et des échanges réguliers avec des moines bouddhistes sont maintenus.

Transports

Dès l'origine, Strasbourg doit son nom à sa position ­ « à la croisée des chemins ». Encore aujourd'hui, la ville bénéficie d'une situation géographique privilégiée qui en fait un important carrefour européen, à l'intersection de quelques-uns des principaux axes de communication du continent.

Transport urbain

Rame du tramway à la station Homme de Fer

Le réseau moderne du tramway strasbourgeois, inauguré en 1994 et exploité par la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS), est aujourd'hui le plus étendu de France avec près de 70 stations et 53 kilomètres de lignes. Le maillage du réseau permet d'utiliser un tronçon pour plusieurs lignes. La capacité de transport est de 300 000 passagers par jour[243]. Un projet de tram-train doit permettre de relier la vallée de la Bruche et le piémont des Vosges via un tram-train desservant notamment l'aéroport de Strasbourg Entzheim ainsi que les villes de Molsheim, Rosheim, Obernai et Barr. On vise la réalisation de ce tram-train pour 2016.


En novembre 2010, la ligne F est inaugurée. Les prochaines extensions sont prévues à l'horizon 2014 : la ligne A sera prolongée au nord (vers le Zénith Europe) et au sud (vers le centre d'Illkirch) et la ligne D atteindra la gare de Kehl en Allemagne. Par ailleurs, deux lignes de BHNS sont prévues pour ce même horizon : l'une partant de la Gare Centrale pour rejoindre l'Espace Européen de l'Entreprise et une seconde desservant la route de Brumath et ainsi les communes de Schiltigheim/Bischheim/Hoenheim.


Un réseau de bus, également exploité par la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS) dessert l'ensemble de l'agglomération strasbourgeoise. Avec ses 320 kilomètres de lignes[244], il offre un maillage dense sur l'ensemble du territoire de la CUS et poussant même jusqu’à la gare de Kehl en Allemagne. Réorganisé avec l'arrivée du tramway et autour de celui-ci, il compte aujourd'hui 30 lignes urbaines et 11 interurbaines.

L'ensemble du réseau de la CTS (tram et bus) transporte 85 millions de voyageurs par an et parcourt 14,5 millions de kilomètres chaque année.

Réseau cyclable et location de vélos

Située à la jonction de deux EuroVelo routes EV5 et EV15, Strasbourg possède le premier réseau cyclable de France et l'un des plus importants d'Europe avec 536 kilomètres de bandes et pistes cyclables en 2011. Ce réseau se démarque par sa qualité, avec une signalétique forte, peu de pistes cyclables en bord de routes. Strasbourg est reliée à Rotterdam, au nord, et à Andermatt en Suisse, au sud, par la Véloroute Rhin (EuroVelo 15). Une jonction directe au réseau allemand s'effectue par le pont Pierre-Pflimlin emprunté par une piste européenne transfrontalière de près de 60 kilomètres de long qui relie Molsheim, sur la Route des Vins d'Alsace, à Offenbourg, étape du « Drei Täler Radweg » sur la Route des Vins badoise, en longeant le canal de la Bruche. Une autre piste revêtue de longueur similaire, partie intégrante de l'EV5 (Via Francigena de Londres à Rome/Brindisi), entre dans l'agglomération par le canal de la Marne au Rhin depuis la sortie du tunnel d'Arzviller à proximité du plan incliné de Saint-Louis-Arzviller via Saverne. À Strasbourg, l'EV5 fusionne avec l'EV15 (Véloroute Rhin) et quitte la capitale européenne vers le sud par le canal du Rhône au Rhin pour rejoindre la Suisse par Bâle.

La ville s'est dotée d'infrastructures adaptées et compte aujourd'hui plus de 7 700 arceaux[245]. Strasbourg compte également plusieurs parkings à vélos répartis en son centre. Le plus grand d'entre eux, couvert et sécurisé, est situé près de la gare et compte 850 places[246].

Inauguré le 23 septembre 2010, la Communauté Urbaine de Strasbourg propose un service de location de vélos, le Vélhop. Basé sur la technologie Smoove et géré par la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS), il permet de louer une bicyclette pour une courte (heure, journée) ou longue durée (semaine, mois, trimistre, année)[247]. Ne permettant pas de trajets occasionnels d'une station à une autre (« one way »), le Vélhop n'est pas un service de vélos en libre-service.

Enfin, la Fédération française des Usagers de la Bicyclette (FUB), qui fédère plus de 170 associations locales de promotion du vélo en tant que mode de transport au quotidien, s'est implantée à Strasbourg à sa création en 1980.

Réseau routier

Les principaux axes routiers.

Strasbourg se situe sur un axe est-ouest qui la relie d'une part à Paris via Reims et Nancy/Metz (autoroute A4/RN4) et d'autre part à Munich via Stuttgart (E52). La ville est également placée sur un axe nord-sud qui la relie d'une part au sud de la France via Lyon (autoroute A6, autoroute A7) et d'autre part à Francfort-sur-le-Main via Karlsruhe (E35). Strasbourg est par ailleurs reliée à l'Allemagne par deux ponts : le pont de l'Europe, situé à l'est de la ville et le pont Pierre-Pflimlin, situé dans l'agglomération sud et qui permet une meilleure desserte des villes d'Offenbourg et de Fribourg.

Du fait de la conception des autoroutes - comme étant à la fois des voies de transit et des voies de desserte des grandes agglomérations - qui prévalait dans les années 1970 et 1980, Strasbourg voit son agglomération traversée par des voies autoroutières portées aujourd'hui à deux fois trois voies (deux fois quatre voies sur un court tronçon prolongeant un tronçon surélevé condamné à rester en deux fois deux voies), et ce à moins d'un kilomètre du centre-ville. Il en résulte de fortes nuisances dans certains quartiers (Gare, Cronenbourg). L'autoroute A35, avec environ 170 000 véhicules/jour à hauteur de Cronenbourg[248], est en effet la plus saturée de France après le périphérique parisien. Entre 1990 et 2000, le trafic a en outre augmenté de 40 %[249].

D'où le projet de construction d'une nouvelle autoroute de deux fois deux voies (Autoroute A355), dite grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg qui est en cours de réalisation. Il a pour objectif de capter le trafic de transit nord-sud et de délester la rocade ouest. Il permettra une réduction de la pollution et des nuisances sonores à proximité de la ville. Le tracé prévoit de relier l'échangeur de Hœrdt au nord, à Innenheim au sud. L'ouverture est prévue fin 2017 pour un trafic envisagé de 40 000 véhicules par jour. Les estimations de la DDE (maître d'ouvrage) laissent cependant planer quelques doutes sur l'intérêt d'une telle infrastructure, puisqu'elle ne capterait qu'environ 10 % du trafic. Le projet a de nombreux opposants qui craignent un effet d´aspirateur du trafic nord-sud européen et un accroissement des nuisances[250].

Réseau ferroviaire

TGV et TER 200 en gare de Strasbourg

Strasbourg est l'une des étapes de la « Magistrale européenne », principal axe ouest-est de l'Europe, de Paris à Budapest (soit le trajet de l'actuel Orient-Express), qui doit à long terme devenir la LGV Est européenne. La première étape reliant Paris-Est à Strasbourg a été mise en service le 10 juin 2007, ramenant le temps de trajet vers Paris de 4 heures à 2 heures 20. Les travaux de la seconde phase entre Baudrecourt et Vendenheim ont commencé en juillet 2010 pour un achèvement en mars 2016. Le temps de parcours entre Paris et Strasbourg sera alors de 1 heure 50.

Par ailleurs, l'agglomération, par l'intermédiaire de la gare de Kehl, se situe également sur l'un des principaux axes nord-sud, de Hambourg à Milan via Francfort et Bâle. L'ouverture du TGV Rhin-Rhône fin 2011 devrait la placer sur un deuxième axe à grande vitesse entre mer du Nord et Méditerranée.

Le trafic de la gare de Strasbourg était d'environ 35 000 passagers par jour en 2006[115] mais l'arrivée du TGV Est a porté ce chiffre à 55 000 passagers. La gare est prévue pour accueillir 50 TGV par jour. La plupart des grandes villes sont desservies directement : Lyon (4 h 38), Marseille (6 h 32), Bordeaux (6 h 45), Nantes (5 h 10), Rennes (5 h 15), Lille (3 h 20).

Trafic fluvial

Bateau mouche sur l'Ill

Strasbourg a été fondée sur l'Ill et les activités batelières y ont toujours été très importantes vu la densité du réseau hydrographique. Aujourd'hui on compte plus de 705 000 visiteurs annuels sur les bateaux-omnibus et la ville est également un haut lieu du tourisme fluvial, sur le canal de la Marne au Rhin, et surtout sur le Rhin. CroisiEurope, numéro un du secteur, y a d'ailleurs son siège.

La ville possède également d'importantes installations portuaires sur le Rhin, qui constitue la première voie navigable d'Europe et le premier fleuve commercial du monde. En 1920, le siège de la Commission centrale pour la Navigation du Rhin (voir supra, « autres institutions européennes ») fut transféré de Mannheim à Strasbourg et logée dans l'ancien palais impérial, rebaptisé palais du Rhin. Le port autonome de Strasbourg est le deuxième port fluvial de France et le quatrième d'Europe (après Duisbourg, Paris et Liège) avec en 2010 9,22 millions de tonnes de fret fluvial, 360 938 conteneurs, 2,1 millions de tonnes de fret ferroviaire et environ 18 millions de tonnes de fret routier[251].

Durant les élections municipales de 2008, la candidate Fabienne Keller avait évoqué la création d'un système de transports en commun sur l'eau inspiré de Voguéo à Paris. C'est le candidat Roland Ries qui a remporté les élections, et il n'a pas souhaité réaliser ce système qui reste ainsi à l'état de projet[252].

Trafic aérien

Article détaillé : Aéroport de Strasbourg Entzheim.

L'aéroport international de Strasbourg, situé à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de la ville, à Entzheim, est le 17e de France par le nombre de passagers en 2009. Son trafic s'était stabilisé depuis 1996, oscillant autour de 2 millions de passagers annuels (avec un pic à 2,2 millions en 1999)[253]. L'arrivée du TGV-Est a provoqué une baisse de 14,8 % du trafic, le nombre de passagers s'établissant à 1,73 million sur l'année 2007[254]. L'aéroport de Strasbourg souffre également de la proximité des aéroports de Bâle-Mulhouse (137 kilomètres), de Stuttgart (149 kilomètres) et de Francfort (175 kilomètres). Une cinquantaine de destinations sont desservies, essentiellement en Europe. En août 2009, afin de faciliter les déplacements des députés européens, le gouvernement français a durci les obligations de service public concernant les liaisons aériennes entre Strasbourg et 4 métropoles européennes (Amsterdam, Copenhague, Madrid et Prague) : ces modifications qui imposent des fréquences, des horaires et des capacités adaptés aux sessions du Parlement européen doivent intervenir en mars 2010[255].

Une navette effectue la liaison avec la station Baggersee du tram en attendant la liaison directe par le tram-train. Pour les vols long courrier, un service de bus réguliers effectue la liaison avec l'aéroport de Francfort qui est l'un des principaux hubs européens avec plus de 300 destinations autour du monde. Les anciennes bases aériennes canadiennes de Lahr (durant les travaux à Entzheim en 2000) et Söllingen (qui accueille Ryanair contraint de quitter Entzheim par Air France) servent également d'aéroports de complément.

L'aéroport souffre de plus en plus de la concurrence des aéroports voisins ainsi que de celle du TGV Est. Son trafic est ainsi toujours en baisse en 2008 avec 1 330 000 passagers, et 1 109 378 passagers en 2009, alors que la capacité de son aérogare est de 3 000 000 de passagers par an. La faible surface disponible (270 ha), qui est la plus petite de tous les grands aéroports français, réduit les possibilités de développement. A ce jour, des dispositions prévoient une nouvelle marche vers le point d'équilibre de l'aéroport, soit 1 750 000 passagers par an, telles que l'implantation de 3 à 5 liaisons régulières low-cost, l'ouverture de lignes régulières estivales vers des destinations à fort potentiel telles que Rennes ou Montpellier, ainsi que le développement de vols charters/vacances. Ceci suppose une baisse des taxes d'aéroport pour atteindre la valeur de 10 à 12 € par passager au départ (valeur des principaux aéroports concurrents), contre 27 € aujourd'hui. Cette baisse des taxes nécessiterait l'intervention de l'État par des subventions, à l'instar des aéroports allemands où le Land responsable de l'aéroport prend en charge une partie des taxes aéroportuaires, notamment celles concernant la sécurité[256].

Enseignement

Enseignement primaire et secondaire

Article détaillé : Lycées de Strasbourg.
Le lycée des Pontonniers

Pour l'année 2004-2005, la ville comptait 128 écoles maternelles (17 325 élèves), 116 écoles élémentaires (26 842 élèves) et 43 collèges (21 655 élèves). Strasbourg comptait aussi 18 731 lycéens répartis dans 38 établissements[257].

À la rentrée 2008, la première école européenne de France est inaugurée à Strasbourg, accueillant une école maternelle et les deux premières années du cycle primaire et secondaire; elle est destinée en priorité aux enfants du personnel des institutions européennes siégeant à Strasbourg[258].

Le lycée Kléber, fondé en 1871 et reconstruit entre 1955 et 1959, est l'un des plus grands établissements publics d'Alsace. Il accueille chaque année plus de 2 000 élèves dont 900 étudiants en classes préparatoires. Le taux de réussite au baccalauréat oscille entre 90 % et 94 % suivant les années, dont 45 % de mentions[259]. Le lycée Kléber dispose de plus de 250 chambres d'étudiants individuelles.

Le lycée international des Pontonniers qui est une ancienne école de jeunes filles fondée en 1815, est le plus réputé. Il occupe un édifice du tout début du XXe siècle et propose un enseignement résolument tourné vers l'international et les activités artistiques (théâtre, histoire des arts). Son taux de réussite au baccalauréat était de 100 % en 2006[260] et de 99,6 % en 2007. Le lycée international est par ailleurs le dixième mieux coté de France[261].

Le lycée Fustel-de-Coulanges, situé en plein cœur de Strasbourg, jouxte la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg. C'est l'ancien Collège Royal de Jésuites construit en 1685 par Louis XIV quand la ville de Strasbourg est devenue française. C'est l'un des 39 lycées impériaux que Napoléon Ier crée en 1804. Il accueille des classes du second cycle, de la seconde à la terminale, ainsi que des classes préparatoires aux grandes écoles littéraires. Le lycée est d’ailleurs l’un des trois lycées de France préparant à l’École des chartes, sections classique et moderne.

Par ailleurs Strasbourg accueille le plus grand établissement privé protestant de France, le pôle Comenius qui regroupe les classes de la première section de maternelle à la Terminale. Cette école est le résultat de la fusion entre les lycées Gymnase Jean-Sturm et Lucie-Berger.

Enseignement supérieur

Repères

Avec plus de 53 000 étudiants en 2009[262], Strasbourg est une ville étudiante importante. Mais elle est surtout résolument tournée vers l'international. En effet, plus d'un étudiant sur cinq n'est pas de nationalité française (21,9 % des étudiants universitaires en 2005[8]), près de la moitié d'entre eux étant originaires d'Europe. Un tiers de ces étrangers vient d'Afrique. Au total, ce sont plus de cent nationalités qui sont représentées. 96 % des étudiants sont localisés à Strasbourg (75 % à elle seule) et Mulhouse. Viennent ensuite par ordre décroissant Illkirch, Colmar, Schiltigheim et Haguenau.

Les étudiants en Alsace sont majoritairement des filles : elles représentent 56 % des inscrits. Elles sont sur-représentées dans les langues (73 %), les lettres et arts (69 %) ou encore le droit et Sciences-Po (63 %). En revanche, dans les sciences dites « dures », elles n'y sont plus que 26 %. Près de 70 % des étudiants en Alsace ont obtenu leur bac dans la région (et même 78 % à l'UHA qui a un recrutement clairement plus local).

Université

Le Pôle européen de gestion et d'économie qui abrite la faculté de sciences économiques et l'école de management
Article détaillé : Université de Strasbourg.

L’origine de l’Université de Strasbourg[263] remonte à 1538, avec la création d’un gymnase protestant, transformé en académie en 1566 par l’empereur Maximilien II, puis en université luthérienne en 1621. Après le rattachement de Strasbourg à la France, Louis XIV transfère en 1702 dans la ville l’ancienne académie catholique de Molsheim, qui devient université épiscopale. La Révolution supprime les anciennes structures, d’obédience religieuse, et les remplace par deux écoles spécialisées : l’école de santé en 1794, qui deviendra école de médecine en 1802, et l’école d’accouchement en 1796. En 1803, Napoléon met sur pied un enseignement universitaire cohérent fondé sur des facultés et entretenu par l’État. L’université impériale perdurera jusqu’en 1870 et s’illustrera par des savants tels que Fustel de Coulanges, Louis Pasteur ou encore Charles Frédéric Gerhardt, inventeur de l’aspirine.

Après la défaite de 1870, l’Alsace et une partie de la Lorraine sont annexées à l’empire allemand. Un décret impérial de 1871 conduit à la création de la « Kaiser Wilhelm Universität » à Strasbourg. La volonté politique des gouvernements successifs, allemands et français, d'ancrer l'Alsace dans leurs espaces respectifs les conduit à investir Strasbourg en tant que pôle scientifique et universitaire. Dès la création de l'université allemande, un ensemble complet de nouveaux bâtiments sont érigés en quelques années et l'Université est dotée de 124 postes d'enseignants, dont 62 professeurs en chaire, alors que Berlin et Leipzig n’en comptent à l'époque que 102[réf. nécessaire]. Après 1918, la reconstitution d'une université française passe par la création de 150 postes de professeurs et de maîtres de conférences, ce qui fait de Strasbourg une université mieux dotée que la plupart des autres universités de province.

Ces enjeux ont particulièrement marqué, davantage que d'autres disciplines, les sciences sociales naissantes de l'époque[264]. La chaire de sociologie qui est occupée jusqu'en 1918 par Georg Simmel, un père fondateur de la discipline côté allemand, est maintenue après la guerre de sorte que, jusqu'en 1945, Strasbourg est la seule autre université en France, avec la Sorbonne, à bénéficier d'un enseignement de chaire professorale en sociologie. Le poste est occupé successivement par Maurice Halbwachs et Georges Gurvitch.

En 1970, l'université de Strasbourg est scindée en trois établissements :

L'Université Louis Pasteur (ULP) - Strasbourg-I (sciences)[265], meilleure université française de province selon le classement de Shanghaï et quatrième française qui couvre l'ensemble des domaines scientifiques, de la médecine aux sciences économiques en passant par la physique-chimie. Cette université dépense 11,8 millions d'euros dans des contrats de recherche et compte 1 237 enseignants-chercheurs sur un total de 1 546 enseignants. Son budget total pour l'année 2007 s'élève à 211,61 millions d'euros[266].

L'université Marc-Bloch (UMB) - Strasbourg-II (nommée auparavant université des sciences humaines de Strasbourg, USHS)[267] dont les filières sont essentiellement consacrées aux sciences humaines et sociales. Cette université regroupe 510 enseignants dont 385 enseignants-chercheurs. Son budget pour l'année 2007 est de 60,86 millions d'euros[266].

L'Université Robert Schuman (URS) - Strasbourg-III (droit, sciences politiques, gestion)[268] qui est spécialisée dans les sciences politiques et juridiques. Elle compte 421 enseignants dont 281 enseignants-chercheurs pour un budget 2007 de 48,85 millions d'euros[266].

Les universités strasbourgeoises sont regroupées au sein du pôle universitaire européen qui forme, avec celles de Mulhouse, Colmar, Bâle, Fribourg-en-Brisgau et Karlsruhe, la Confédération européenne des universités du Rhin supérieur (EUCOR). Elles font partie des 20 futures universités autonomes de France.

Le 1er janvier 2009, ces trois entités ont fusionné pour constituer l'Université de Strasbourg désormais connue sous le nom d'Unistra.

Autres établissements

Vue sur les bâtiments de l'INSA de Strasbourg, boulevard de la Victoire.

La plus ancienne des grandes écoles d'ingénieurs de Strasbourg a été fondée en 1875. Il s'agit de l'INSA de Strasbourg (anciennement ENSAIS, École nationale supérieure des arts et industries de Strasbourg). C'est la plus importante de toutes les grandes écoles de Strasbourg avec ces 1300 élèves et ces 8 spécialités (du génie-civil à la plasturgie, en passant par le génie électrique). Elle est à l'origine du réseau Alsace Tech, qui regroupe les 9 grandes écoles d'ingénieurs d'Alsace. L’INSA de Strasbourg est également une des grandes école d'architecte en France. Elle est la seule école française à délivrer les deux diplômes et l’habilitation à exercer la maîtrise d’œuvre en son nom propre.

Créé en 1919, l'Institut européen d'études commerciales supérieures (IECS) est une école supérieure de commerce tournée vers l'international (cursus grande école de trois ans, dont un à l'étranger) et membre de la conférence des grandes écoles. L'IECS est à l'origine du réseau HERMES, projet coopératif basé sur le principe du double diplôme[269]. L'IECS publie par ailleurs le Strassbuch, guide gratuit des bonnes adresses de Strasbourg réactualisé chaque année[270]. L'IECS est devenue en 2007 l'Ecole de Management Strasbourg en fusionnant avec l'IAE.

Au niveau du centre-ville, on compte aussi la présence de l'Institut supérieur européen de gestion Group. L'ISEG Group propose trois écoles en 5 ans : ISEG Marketing & Communication School, ISEG Business School et ISEG Finance School[271]. Concernant l'école ISEG Business School, la valeur ajoutée de l'école est Sports, santé et loisirs[272]. Le groupe se situe au sein d'un ancien hôtel particulier près de la place Broglie, en marge donc du Campus central de l'Esplanade.

Strasbourg abrite plusieurs autres écoles d'ingénieurs, membres de la Conférence des Grandes Ecoles. La ville bénéficie par ailleurs d'une spécialisation dans les secteurs de la chimie, des biotechnologies et de l'environnement avec l'école européenne de chimie, polymères et matériaux[273] (ECPM), l'école nationale du génie de l'eau et de l'environnement de Strasbourg[274] (ENGEES), l'école supérieure de biotechnologie de Strasbourg[275] (ESBS) et l'École et observatoire des sciences de la Terre (EOST). Enfin, l'école nationale supérieure de physique de Strasbourg[276] (ENSPS), école associée de l'Institut Télécom[277] offre une formation généraliste dans les domaines des TIC, et de la physique. L'établissement propose 7 options à ses élèves ingénieurs: Acquisition et traitement des images, Génie logigiel, systèmes et réseaux, Ingénierie des systèmes, automatique et vision, Ingénierie et sciences physiques du vivant, Micro et nanoélectronique : du composant au système sur puce, Physique et modélisation, Physique et technologies photoniques, ainsi qu'un master, Master IRIV (Images, Robotique et Ingénierie pour le Vivant), proposé aux élèves ingénieurs et à tout autre élève ayant validé les acquis nécessaires dans les matières concernées. L'école ne compte pas moins de 7 laboratoires : LSIIT, InESS, SERTIT, LSP, IPCMS, IREPA LASER, IMFS. Un partenariat avec l'école supérieure des arts décoratifs de Strasbourg[278] (ESAD) existe également, et permet à certains élèves des deux écoles de travailler ensemble sur des projets communs.

Vue sur les bâtiments de l'ENA et du musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg depuis les ponts couverts, dans le quartier de la Petite France.

Créée en 1921, l'École Hôtelière de Strasbourg connut plusieurs dénominations et changements depuis sa création. Elle est aujourd'hui installée aux portes de Strasbourg à Illkirch-Graffenstaden, s'appelle "Lycée des Métiers de l'Hôtellerie et du Tourisme Alexandre Dumas[279]" et offre des formations à plusieurs niveaux (CAP cuisine et Service, BEP, BTH, BTS).

Depuis 1992, Strasbourg accueille les étudiants de l'École nationale d'administration (ENA) sous l'impulsion d'Édith Cresson. Si les cours sont répartis entre Paris et Strasbourg, l'essentiel des formations de l'ENA est actuellement dispensé dans les locaux de la capitale alsacienne. La ville abrite d'autres établissements spécialisés dans les fonctions politiques et géopolitiques, notamment l'Institut d'études politiques de Strasbourg (« Sciences Po Strasbourg »), l'Institut national des études territoriales[280] (INET) et le Centre universitaire d'enseignement du journalisme (CUEJ). Enfin, Strasbourg accueille deux universités étrangères : l'université anglo-saxonne spécialisée dans le domaine spatial, l'International Space University[281] (ISU) et la Schiller International University.

Les arts graphiques sont représentés par l'école supérieure des arts décoratifs de Strasbourg[278] (ESAD) et l'Institut Supérieur des Arts Appliqués[282] (LISAA) et l'école nationale supérieure d'architecture de Strasbourg[283] (ENSAS). Enfin, l'école supérieure d'art dramatique, implantée au sein du Théâtre national de Strasbourg, assure une formation théâtrale de grande qualité[284].

Sport

Généralités

Avec plus de 73 300 licenciés (soit 26,9 % de la population) répartis dans 220 clubs, Strasbourg est une ville résolument tournée vers le sport et dotée d'un équipement de qualité. La ville abrite 27 stades (dont le stade de la Meinau), 46 gymnases, 7 piscines et une patinoire de 1 500 places[285]. De plus en 2003 a été inauguré le Rhénus Sport, un hall à vocation sportive d'une capacité de 8 000 places (6 200 places assises)[286]. La plupart des sports sont représentés dans l'agglomération tandis que la proximité du massif des Vosges permet la pratique du ski en hiver.

Selon le classement du journal L'Équipe, Strasbourg est la sixième ville sportive de France. La part du budget des sports s'élève à 6,3 %, soit 111 euros par habitant[287]. La ville propose aux seniors des activités sportives gratuites.

Strasbourg a par ailleurs déposé sa candidature au Championnat d'Europe de football de 2016.

Principaux clubs

Le stade de la Meinau

Strasbourg abrite plusieurs clubs de renommée nationale. En football d'abord, avec le Racing Club de Strasbourg. Ce club, fondé en 1906[288] est basé au Stade de la Meinau. En basket-ball, avec le club Strasbourg Illkirch-Graffenstaden Basket qui évolue en Pro A. En hockey sur glace, avec l'Étoile noire participe au championnat de Ligue Magnus, élite du hockey français. L'équipe évolue dans la nouvelle patinoire de l'Iceberg.

D'autres sports sont représentés au niveau national comme le handball avec l'équipe de la Robertsau qui est l'unique représentant de la ville au niveau national après la rétrogradation financière du Racing. Le water-polo est représenté par la SNS qui évolue au sein de la division Élite. Elle compte également dans ses rangs des nageurs de niveau national. En badminton, la ville est représentée par trois clubs évoluant en Nationale 1 : l'ASPTT, la Robertsau et le CEBA (champion de France en 1993). En rugby à XV, le Racing Club Strasbourg Rugby évolue en Fédérale 1 pour la saison 2010-11. Les Kangourous de Strasbourg représentent le football australien, un sport encore peu connu en France. En 2006, l'équipe a participé au championnat d'Allemagne et décroché la cinquième place. En 2009, les Kangourous prennent la deuxième place du premier championnat de France. Le CES Cercle d'Echecs de Strasbourg de la rue des Glacières, avec 15 coupes de France et 3 champions de France en individuel, est certainement l'un des clubs sportifs Strasbourgeois le plus titré.

Événements sportifs

Depuis 1987, Strasbourg accueille au mois de mai les Internationaux féminins de Strasbourg, ce tournoi de tennis est le deuxième du circuit féminin après l'Open de Paris. Également au mois de mai, la ville organise les Courses de Strasbourg-Europe au cours desquelles a lieu le semi-marathon dont le parcours traverse en partie la ville allemande voisine de Kehl. Enfin, Strasbourg est régulièrement traversée par le tour de France.

Strasbourg ville candidate pour accueillir l'Euro 2016 de football

Le maire de Strasbourg, Roland Ries, et le président de la communauté urbaine de Strasbourg, Jacques Bigot, ont annoncé au début du mois de juillet 2009 la candidature de Strasbourg pour l'organisation de l'Euro 2016[289]. Mais la ville a finalement renoncé sa candidature en raison de problèmes financiers[290] et des difficultés que traverse actuellement le football professionnel dans la ville (le RC Strasbourg étant relégué en national)[291].

Annexes

Liens internes

Liens externes

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Plans et vues satellites

Bibliographie

Histoire
  • Collectif d’historiens sous la direction de Georges Livet et Francis Rapp : Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, quatre volumes (env. 2000 pages), 1982, (ISBN 2-7165-0041-X)
  • Centre national d'archéologie urbaine, Strasbourg, Association pour les fouilles archéologiques nationales, Paris, 1992, 285 p. (ISBN 2-906796-09-3) ;
  • Collectif, Strasbourg : fouilles archéologiques de la ligne B du tram, Musées de la ville de Strasbourg, Strasbourg, 2000, 74 p. (ISBN 2-901883-46-2) ;
  • Michel Bertrand, Histoire secrète de Strasbourg, Albin Michel, 1984, 326p. (ISBN 2-2602-0462-X) ;
  • Christian Lamboley, 40-45, Strasbourg bombardé, Contades, Strasbourg, 1988, 158 p. ;
  • Bastien Gissinger, Recherches sur le site fortifié de Strasbourg durant l'Antiquité tardive : le castrum d'Argentoratum, J. et E. Hedges, Oxford, 2002, 204 p. (ISBN 1-84171-303-1) ;
  • Benoît Jordan, Histoire de Strasbourg, Gisserot-Histoire, 2006, 128p. (ISBN 2-8774-7870-X) ;
  • Paul Greissler, La Classe politique dirigeante à Strasbourg (1650-1750), le Quai, Strasbourg, 1987, 302 p. (ISBN 2-903548-03-X) ;
  • Stéphane Jonas, Annelise Gérard, Marie-Noële Denis, François Weidmann, Strasbourg, capitale du Reichsland Alsace-Lorraine et sa nouvelle université. 1871-1918, Strasbourg, Oberlin, 1995 ;
  • Jean-Marie Mantz (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, la Nuée bleue, Strasbourg, 1998, 799 p. (ISBN 2-7165-0219-6) ;
  • Jean Rahn, Martin Grunenwald, 50 ans d'histoire au Centre régional d'éducation populaire et de sport d'Alsace, Le Verger, Illkirch-Graffenstaden, 1996, 235 p. (ISBN 2-908367-63-7) ;
  • Revue des sciences sociales, no 40, 2008, « Strasbourg, carrefour des sociologies » ;
  • Jean-Louis Schlienger, André Braun, Le Mangeur alsacien : histoire de l'alimentation en Alsace de la Renaissance à l'annexion, la Nuée bleue, coll. « la Bibliothèque alsacienne », Strasbourg, 1990, 254 p. (ISBN 2-7165-0277-3) ;
  • Bernadette Schnitzler, -12 : aux origines de Strasbourg, Musées de la Ville de Strasbourg, Strasbourg, 1988, 184 p. ;
  • Eugène Seinguerlet, Histoire de Strasbourg, Dinali, Strasbourg, 1988, 78 p.
  • Régis J. Spiegel, Strasbourg romantique. Au siècle des peintres et des écrivains voyageurs, La Nuée Bleue, Strasbourg, 2010, 215 p.
  • Guy Trendel, Racontez-moi Strasbourg, la Nuée bleue, 2006, 411p. (ISBN 2-7165-0606-X)
Économie
Patrimoine architectural
  • Suzanne Braun, Églises de Strasbourg, Oberlin, Strasbourg, 2002, 217 p. (ISBN 2-85369-237-X) ;
  • Lucie Maechel, Strasbourg, insolite et secret : deux mille ans de métamorphoses, J.-P. Gisserot, Paris, 1999, 126 p. (ISBN 2-87747-428-3) ;
  • Étienne Martin (dir.), Le Palais Rohan, Musée des arts décoratifs, Musées de Strasbourg, Strasbourg, 1998, 68 p. (ISBN 2-901833-41-1) ;
  • Roland Recht, Georges Foessel et Jean-Pierre Klein : Connaître Strasbourg, 1988, (ISBN 2-7032-0185-0)
Urbanisme
  • Agence d'urbanisme pour l'agglomération strasbourgeoise, Le Projet urbain dans l'histoire de Strasbourg : colloque des 30 et 31 octobre 1981, Agence d'urbanisme pour l'agglomération strasbourgeoise, Strasbourg, 1981, 31 p. ;
  • Dominique Badariotti, Richard Kleinschmager, Léon Strauss, Géopolitique de Strasbourg : permanences, mutations et singularités de 1871 à nos jours, la Nuée bleue, coll. « la Bibliothèque alsacienne », Strasbourg, 1995, 260 p. (ISBN 2-7165-0362-1) ;
  • Jean-Jacques Blaesius, Pascale Gérard, Le tram de Strasbourg : un chantier et des hommes, la Nuée bleue, Strasbourg, 1994, 143 p. (ISBN 2-7165-0353-2) ;
  • Collectif, Strasbourg : panorama monumental et architectural des origines à 1914, Contades, coll. « Le Temps des cités », Strasbourg, 1984, 499 p. ;
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  • Collectif, Atlas de la région de Strasbourg : réalités d'aujourd'hui, idées pour demain, la Nuée bleue, Strasbourg, 1996, 262 p. (ISBN 2-7165-0410-5) ;
  • Collectif, Strasbourg-Kehl am Rhein (1900-2000), Gallimard, coll. « Guides Gallimard », Paris, 1998, 93 p. ;
  • Communauté urbaine de Strasbourg, 2e projet d'agglomération, 2000-2010 : « construire ensemble un développement durable et solidaire » : document annexe à la délibération du Conseil de Communauté, 14 avril 2000, Communauté urbaine de Strasbourg, Direction études et prospective, Strasbourg, 2000, 123 p. ;
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  • Richard Kleinschmager, Strasbourg : une ambition européenne, Anthropos, coll. « Villes », Paris, 1997, 216 p. (ISBN 2-7178-3362-5) ;
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  • François Petrazoller, L'urbanisme à Strasbourg au XVIe siècle : la pierre et l'idée, Société savante d'Alsace, Strasbourg, 2002, 311 p. (ISBN 2-904920-29-3).

Notes et références

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  44. Benoît Jordan, op. cit., p.18 et p.21
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  47. Benoît Jordan, op. cit., p.32
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  49. Maurice Moszberger & Théodore Rieger & Léon Daul, op. cit., p.22
  50. Benoît Jordan, op. cit., p.30
  51. Benoît Jordan, op. cit., p.41 et p.47
  52. Benoît Jordan, op. cit., p.59 et p.60
  53. Benoît Jordan, op. cit., p.58 et p.61
  54. Michel Bertrand, op. cit., p.200, p.201 et p.202
  55. Benoît Jordan, op. cit., p.67 et p.68
  56. Benoît Jordan, op. cit., p.69 et p.70
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  63. Benoît Jordan, op. cit., p.93 et p.94
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  160. Site internet du Maillon
  161. Site du Pôle Sud, Historique
  162. Site de la Choucrouterie, Descriptif
  163. Site du théâtre alsacien de Strasbourg, accueil
  164. Site de l'opéra national du Rhin, Histoire
  165. Site de l'orchestre philharmonique de Strasbourg, L'orchestre
  166. Site internet de la Laiterie
  167. Site internet Concert Live
  168. Site du Molodoï, Historique
  169. STRASBOURG-SALLES : location de salle, organisation de séminaires et d’événements professionnels
  170. Site de la CUS, Musique
  171. Site Strasbourg Meeting
  172. Site de Strasbourg, le Rhenus Sport
  173. Site du Zénith de Strasbourg, Informations techniques
  174. Site des percussions de Strasbourg, Présentation
  175. Répertoire complet des orgues de Strasbourg
  176. Site du festival de musique de Strasbourg, Présentation
  177. Site du festival
  178. Site Jazzdor
  179. Site du festival Musica
  180. Site du festival des Artefacts, Accueil
  181. Site des nuits électroniques de l'Ososphère, Accueil
  182. Site officiel des Nuits européennes de Strasbourg
  183. Site Strasbourg-meeting, le parc des expositions
  184. Site de la Foire européenne de Strasbourg
  185. Site de St-art, accueil et présentation
  186. Site officiel des Rencontres Européennes de Littérature à Strasbourg
  187. Présentation de l'Association Capitale Européenne des Littératures
  188. Site des musées de Strasbourg, MAMCS
  189. Site des musées de Strasbourg, Musée historique
  190. Site des musées de Strasbourg, Musée alsacien
  191. Site des musées de Strasbourg, Musée des Arts décoratifs
  192. Site des musées de Strasbourg, Musée des beaux Arts
  193. Site des musées de Strasbourg, Cabinet des estampes et des dessins
  194. Le patrimoine des communes du Bas-Rhin, Édition Flohic, p.1305
  195. Site des musées de Strasbourg, musée de l'Œuvre Notre-Dame
  196. Site des musées de Strasbourg, musée zoologique
  197. Site du musée de minéralogie, Dossiers
  198. Site du planétarium de Strasbourg
  199. Site du Vaisseau, Historique
  200. Site des musées de Strasbourg, Centre Tomi Ungerer
  201. Lucie Maechel & Théodore Rieger, op. cit., p.26
  202. Site de la BNUS, qui sommes nous ?
  203. Site de la BNUS, à propos
  204. Site de la BNUS, pôles d'excellence
  205. Site de la BMS, Accueil
  206. Médiathèques de Strasbourg
  207. Médiathèque André Malraux
  208. Les incunables
  209. Le fonds patrimonial des Bibliothèques de la Ville et de la Communauté Urbaine de Strasbourg
  210. Supplément au catalogue des incunables et livres du XVIe s. (jusqu'en 1530) de la bibliothèque du grand séminaire de Strasbourg
  211. La Médiathèque Protestante
  212. Bibliothèque Alsatique du Crédit Mutuel
  213. Texte intégral
  214. édition dite Furne, 1852, vol.XI, pp.10, 21, 24, 25, 28, 30
  215. Furne, vol.VII, p. 283
  216. Furne, vol.I, p 428
  217. Site de l'INSEE, les activités audiovisuelles en Alsace [PDF]
  218. Site de Radio Bienvenue Strasbourg
  219. Site des DNA, informations légales
  220. Site de l'Odyssée
  221. Site de l'INSEE, langue alsacienne [PDF]
  222. L'histoire n'a conservé aucune trace des activités de Gutenberg entre 1444, date où il semble avoir quitté Strasbourg et 1448, date de son retour à Mayence
  223. Lucie Maechel & Théodore Rieger, op. cit., p.15 et p.16
  224. Le Patrimoine des communes du Bas-Rhin, Édition Flohic, p.1298-1299
  225. Lucie Maechel & Théodore Rieger, op. cit., p.19 et p.20
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  234. Ibid., p.1308
  235. Ibid., p.1310
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  240. ARTE, Histoire du peuple juif
  241. Annuaire musulman
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  266. a, b et c Site des universités d'Alsace, chiffres 2007-2008[PDF]
  267. Université Marc-Bloch - Strasbourg 2
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  269. Site de l'IECS, Réseau HERMES
  270. Site de l'IECS
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  272. École de commerce ISEG : 7 écoles de commerce à Paris, Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Strasbourg, Toulouse
  273. ECPM - Ecole de Chimie, Polymères, Matériaux de Strasbourg
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  277. Institut Télécom
  278. a et b ESAD, école supérieure des arts décoratifs de Strasbourg
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  280. INET : Bienvenue sur le site du Institut national des études territoriales
  281. ISU - Home-Latest News
  282. LISAA - école supérieure des arts appliqués.
  283. Site officiel de l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Strasbourg (ENSAS)
  284. école supérieure d'Art dramatique du Théâtre National de Strasbourg (TNS)
  285. site de l'internaute, équipements sportifs
  286. Union pour Strasbourg, Sport
  287. Site de l'équipe magazine, les villes les plus sportives 2006
  288. Racing club de Strasbourg
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  290. Strasbourg se retire de l’organisation de l’Euro 2016 sur France Info. Mis en ligne le 29 juillet 2010, consulté le 30 juillet 2010
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