- Le joueur (roman)
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Le Joueur (roman)
Le Joueur Auteur Fedor Dostoïevski Genre Roman Version originale Titre original Igrok Éditeur original Stellovski Langue originale Russe Pays d'origine Russie Version française Fedor Dostoïevski a dicté Le joueur en trois semaines à Anna Grigorievna Snitkina (qui deviendra sa femme) en octobre 1866. Écrit dans l'urgence, pressé par son éditeur Stellovski à qui il avait promis ce roman, contemporain de Crime et Châtiment, il aura néanmoins su en faire une œuvre marquante.
Sommaire
L'histoire
Alexeï Ivanovitch fait partie de ces hommes qui commencent et qui ne s'arrêtent plus. Il joue dans la passion, dans la folie, dans la déraison, cette folie que possèdent les personnages de Dostoïevski.
Nous sommes en Allemagne, dans une ville d'eaux imaginaire, Roulettenbourg, dont le casino attire maints touristes, mais Alexeï Ivanovitch, lui, ne possède rien ; précepteur dans une famille hétéroclite composée d'un général vieillissant amoureux fou d'une jeune Française au passé trouble, des deux jeunes enfants dont il est le maître et de Pauline Alexandrovna, jeune fille dont il est follement amoureux. Autour d'eux évoluent également Mr Astley, un riche Anglais franc, honnête et timide également amoureux de Pauline et le Marquis des Grieux (nom emprunté à Manon Lescaut, de l'Abbé Prévost), Français pique-assiette aimé de Pauline. Cette famille est au bord de la ruine et attend la mort de la "Baboulinka" pour en percevoir l'énorme héritage. Mais la vieille grand-mère débarque, comme une apparition relevant ni plus ni moins du fantastique, en plein milieu du roman. Il commence à jouer pour la Baboulinka ainsi que pour Pauline, à qui il a promis une totale dévotion et obéissance. Il le fait à contrecoeur, car ce n'est pas ainsi qu'il en avait décidé : il est convaincu que lorsqu'il se mettra à jouer pour lui-même, il gagnera. Et il gagnera, pour son plus grand malheur.
Mais, au-delà de la question du jeu, qui apparaît comme une métaphore structurant l'ensemble du texte, on découvre un homme tel que Dostoïevski savait seul les inventer; un être de désir, qui ira jusqu'au bout et qui saura prouver qu'il est, selon le mot de l'auteur lui-même, "un homme et non un rouage".
Une oeuvre autobiographique
Si Le joueur n'est pas le roman le plus important de Fedor Dostoïevski, il permet néanmoins de mettre en lumière des aspects importants de la personnalité de l'écrivain russe. Dostoïevski, en effet, fut comme son personnage principal un joueur maladif, qui perdit des sommes considérables à la roulette, dans les villes d'eaux allemandes, suisses ou françaises. Pendant des années, le romancier ne parvint pas à se défaire de ce que lui-même nommait une maladie et ce n'est qu'en 1871 qu'il renonça à la roulette. Le roman constitue donc une analyse redoutable, implacable de l'addiction au jeu, à un moment où l'auteur était lui-même en pleine crise. Autre aspect autobiographique du roman, Alexeï Ivanovitch est amoureux de Paulina, comme Dostoïevski le fut de Pauline Souslova, qui fut sa maîtresse, avant qu'il n'épouse Anna Grigorievna Snitkina, la jeune femme qui prit en sténo la rédaction du roman. Un point important encore, le roman est l'occasion pour Dostoïevski de fustiger, à travers des portraits acides, les nations européennes qu'il détestait, et en particulier la France , et l'Allemagne, . C'est là toute l'ambiguité du récit : si le romancier analyse implacablement sa maladie du jeu et la dénonce, son protagoniste n'en est pas moins l'occasion de vanter le caractère russe, qui vit de passion, plutôt que de se livrer à des calculs froids, tels que sont supposés les faire les personnages issus de l'Europe occidentale.
Citations
Pour moi, j’aimerais mieux errer toute ma vie et coucher sous la tente des Khirghiz que de m’agenouiller devant l’idole des Allemands.
la négligence des Russes n’est-elle pas plus noble que la sueur honnête des Allemands ?
j’aime mieux faire la fête à la Russe, ajoute encore Alexeï, je ne veux pas être Hoppe et Cie dans cinq générations.
Source
- Nunzio Casalaspro, Le Joueur de Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski, CRDP de Paris, collection Parcours littéraires européens. http://crdp.ac-paris.fr/parcours/europeen/index.php/category/dostoievski
- Joseph Frank, Dostoïevski, les années miraculeuses (1865-1871), , traduit de l'américain par Aline Weil, éd. Actes Sud, 1998, 768 pages.
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