- Le Vieux Cordelier Numéros 3 Et 4
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Le Vieux Cordelier numéros 3 et 4
Le Vieux Cordelier numéros 3 et 4 des 15 et 20 décembre 1793 (25 et 30 frimaire an II).
Camille Desmoulins n'a peut-être pas soumis à Maximilien de Robespierre les épreuves du n° 3 du journal Le Vieux Cordelier du 15 décembre 1793 (25 frimaire an II), à moins que ce dernier ait refusé de les lire, ou encore qu'il ne les ait désavouées qu'après coup.
Numéro 3 du 15 décembre 1793 (25 frimaire an II)
Le journal a changé de ton. Sous prétexte d'histoire, Camille Desmoulins, en évoquant à la manière de Tacite les fastes sanglants de la Rome impériale, dénonce les excès de la Terreur. Le texte de Camille Desmoulins a tourné à la satire anti-gouvernementale et, pour les lecteurs les plus pointilleux, anti-républicains. Derrière les Hébertistes, il y a « le sans-culotte Pitt » ; derrière Jean-Baptiste Bouchotte il y a François-Nicolas Vincent.
Numéro 4 du 20 décembre 1793 (30 frimaire an II)
Le quatrième numéro du Vieux Cordelier outre les attaques habituelles contre Jean-Baptiste Bouchotte et maintenant le général Charles Philippe Ronsin, Camille Desmoulins appellera franchement à l'ouverture des prisons, prélude évident à une politique de paix. Dans Le Vieux Cordelier, Camille Desmoulins tirait argument d'une proposition de Maximilien de Robespierre pour la dénaturer. Maximilien de Robespierre venait d'obtenir la création du Comité de justice destiné à réexaminer le cas des individus incarcérés à tort (mesure qui sera rapportée six jours plus tard). Camille Desmoulins en profite pour tresser des couronnes civiques à Maximilien de Robespierre, son « cher Robespierre », son vieux camarade.
« Souviens- toi, lui dit-il, que l'amour est plus fort, plus durable que la crainte... Déjà tu viens de t'approcher beaucoup de cette idée, dans la mesure que tu as fait décréter aujourd'hui, dans la séance du décadi 30 frimaire [dimanche 20 décembre]. Il est vrai que c'est plutôt un Comité de justice qui a été proposé. Cependant pourquoi la clémence serait-elle devenue un crime dans la République ? » Le mot est lâché. Les propositions de Camille Desmoulins ne laisse plus le moindre doute à ce sujet : « Ouvrez les prisons à ces deux cent mille citoyens que vous appelez suspects. », « Croyez-vous que ce soient ces femmes, ces vieillards, ces cacochymes, ces égoïstes, ces traînards de la Révolution qui sont dangereux? », « Les braves et les forts ont émigré. Ils ont péri à Lyon ou dans la Vendée; tout le reste ne mérite pas votre colère... »
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