- Le Roi de Kahel
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Le Roi de Kahel Auteur Tierno Monénembo Genre Roman Pays d'origine Guinée Éditeur Éditions du Seuil Collection Cadre Rouge Date de parution 30 avril 2008 Nombre de pages 261 ISBN 2020851679 Le Roi de Kahel est un roman de Tierno Monénembo publié le 30 avril 2008 aux éditions du Seuil et ayant reçu le prix Renaudot la même année.
Sommaire
Historique
Ce roman a remporté le Prix Renaudot le 10 novembre 2008 au 11e tour de scrutin par cinq voix contre quatre au roman Le Cas Sonderberg d'Elie Wiesel[1]. Ce prix Renaudot récompense pour la troisième fois[2] un auteur de l'Afrique francophone.
Résumé
L'histoire se déroule dans le royaume des Peuls : le Fouta-Djalon, un massif montagneux situé au centre de l'actuelle Guinée, surnommé « le château d'eau de l'Afrique de l'Ouest » parce que plusieurs fleuves de l'Ouest Africain y prennent source. Tieno Monénembo y décrit l'épopée africaine de l'aventurier lyonnais Aimé Olivier de Sanderval (1840-1919) qui ayant acquis de vastes terres sur le plateau de Kahel, en territoire Peul, tenta d'y édifier un royaume. L'action se déroule entre 1879 et 1919. En 1879, la France a déjà un pied en Afrique, elle occupe le Sénégal, tandis qu'une colonie portugaise s'est installée en Guinée Bissau et que le Royaume Uni tente d'asseoir son influence dans la région.
Sanderval a pour ambition de prendre possession pour lui-même et accessoirement pour la France de ce territoire. On le suit durant son expédition africaine, sa rencontre avec l'almâmi, son retour en France où il tente de faire valider ses traités. De retour au Fouta-Djalon, il brigue et obtient un terrain de 20 km de long en plein centre du Fouta Djalon : le Royaume de Kahel qu'il exploite et dans lequel il bat monnaie. Il en est chassé par les Français lorsque ceux-ci finissent par conquérir la Fouta-Djalon.
Quelques clefs
Ce roman de Tierno Monénembo s'inscrit dans la lignée de son précédent roman Peuls et de son prochain roman[3] relatant les aventures d'un jeune Guinéen Addi Bä né dans le Fouta-Djalon en 1923 et concerne la destinée du peuple Peul du Fouta-Djalon. Dans son précédent roman, Tierno Monénembo avait déjà évoqué le personnage de Sanderval mais, s'appuyant seulement sur les archives coloniales, le portrait en était caricaturé[4]. Pour écrire les aventures d'Aimé Victor Olivier de Sanderval, Tierno Monénembo a convaincu le petit-fils de celui-ci de lui ouvrir les archives familiales et c'est en s'appuyant sur les notes de voyage de Sanderval qu'il campe un portrait plus réaliste et plus nuancé de ce personnage. Idéaliste, fasciné par l'Afrique, il veut y apporter la culture européenne[5]. Excessif et excentrique[6], son obsession lui fera perdre tout crédit auprès des décideurs français.
Tierno Monénembo, en suivant ses pas, présente un autre visage de ce qu'aurait pu être la colonisation française[7]. Malgré ses ambitions, malgré ses idées préconçues sur les "nègres", Aimé (Yémé) de Sanderval cherche à découvrir et à comprendre le pays Peul. Il n'est pas dénué de cynisme car un des moteurs pour son étude de la civilisation peul est de pouvoir combattre les dirigeants en utilisant les mêmes armes qu'eux[8]. Tierno Monénembo n'est pas tendre dans la descriptions de ses ancêtres, manipulateurs et comploteurs, ils sont les rois du double langage[9].
Dans ce roman, riche en péripéties, Tierno Monénembo présente une Afrique pleine de relief. On y meurt de malaria, on y est empoisonné ou affamé, on doit lutter contre des insectes variés, on y souffre des diarrhées chroniques. L'Afrique n'est pas facile à apprivoiser mais réserve aussi à ceux qui prennent le temps de la connaître, la beauté de ses paysages, la richesse de ses odeurs[10] et la découverte de personnages attachants et complexes[11].
En opposition à ces périodes intenses, Tierno Monénembo décrit l'ambiance feutrée des cabinets parisiens où tout se fait lentement et en douce, où le seul vrai connaisseur du peuple peul est systématiquement écarté des décisions. Tierno Monénembo présente ainsi le second visage de colonisation, celui des bureaux et des politiques, là où la connaissance du peuple peul passe après des considérations stratégiques et économiques.
Éditions
- Le Roi de Kahel, éditions du Seuil, 2008, (ISBN 2020851679).
Annexes
Notes et références
- Le Prix Renaudot attribué à Tierno Monénembo dans Le Monde du 10 novembre 2008.
- Ahmadou Kourouma (Côte d'ivoire) est récompensé en 2000 et Alain Mabanckou (Congo) en 2006
- Note de lecture sur le Roi de Kahel dans le centre national du livre, Anne Princen
- Critique du roman par Valérie Marin La Meslée sur le site du Point
- « C'est à lui (le nègre) et à personne d'autre de transmettre et de faire fructifier les enseignements de Platon et de Michel-Ange », Le roi de Kahel, p 29
- interview à Lyonmag. "C'est un illuminé total", dit de lui Tierno Monénembo dans une
- Aimé Victor Olivier, roi des Peuls, Baptiste Leger parle d'une vision "équitable" de la colonisation. Dans la critique de Lire,
- « Il suffisait de faire comme les Peuls, de patienter de ruser et surtout de bien jouer ses pions », Le Roi de Kahel, p 146
- « Ici, tromper l'autre n'est pas considéré comme un défaut mais comme une prouesse qui forge votre renommée », Le Roi de Kahel, p 166
- « il s'enivrait de ses odeurs de fonio et de jasmin », Le Roi de Kahel, p 149
- « Un pays aux habitants si ambigus, si louvoyants qu'on en arrivait à les admirer », Le Roi de Kahel, p 149
Liens internes
- Aimé Olivier de Sanderval
- Fouta-Djalon
- L'Homme qui voulut être roi, Rudyard Kipling
Liens externes
- Critique de Valérie Marin La Meslée sur le site du Point
- Critique d'Anne Princen sur le site du centre national du livre.
- Critique de Baptiste Leger sur le site de Lire
- Critique de Tirthankar Chanda sur le site de RFI
Précédé par Le Roi de Kahel Suivi par Chagrin d'école de Daniel Pennac Prix Renaudot 2008 Un roman français de Frédéric Beigbeder Catégories :- Roman de langue française
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- Roman paru en 2008
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