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Le Juif Süss (1925)
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Portail littérature Le Juif Süss est un roman historique de Lion Feuchtwanger publié en 1925 et basée sur la véritable histoire de Joseph Süss Oppenheimer. Il connaît un succès phénoménal dès sa parution en 1925 en Allemagne, puis dans le monde entier. Plus de 100 000 exemplaires ont été vendus en Allemagne en 5 ans. À la fin de la guerre, 2 millions d'exemplaires ont été vendus dans le monde entier. Il a été publié pour le première fois en France en 1929 aux éditions Albin Michel dans une traduction de Maurice Rémon.
Sommaire
L'intrigue
Joseph Süss Oppenheimer, dit le Juif Süss, est l'un des plus fameux « Juifs de cour », conseillers et intermédiaires indispensables aux princes allemands du XVIIIe siècle. Lion Feuchtwanger le présente comme un homme ayant une intelligence hors du commun, une formidable habileté financière et politique lui permettant une ascension fulgurante. Joseph Süss est déjà connu dans toute l'Allemagne du Sud pour ses talents de financier lorsqu'il rencontre en 1732 le duc de Wurtemberg au service duquel il se place. Le pouvoir qu'il détient et le luxe dont il s'entoure lui valent la haine du peuple et de la cour. Il utilise aussi sa position pour protéger ses coreligionnaires.
Mais le duc s'éprend de la fille de Süss et la déshonore. Alors, Süss œuvre en secret à la perte du duc scellant du même coup et consciemment son propre destin tragique. Lorsque cela pourrait lui sauver la vie, Süss refuse de se convertir. Emprisonné, il redécouvre la sagesse juive qui proclame la vanité de tout pouvoir[1]. Sa mort est mise en scène comme un parcours d'expiation et une purification. Une poignée de membres de la Communauté juive dérobe son cadavre sous le gibet pour l'enterrer rituellement.
Commentaire
Lion Feuchtwanger n'est pas le premier auteur à s'être intéressé au juif Süss. De 1737 à 1739, les pamphlets contre le juif Süss ont été nombreux. Wilhelm Hauff, un auteur protestant, lui a consacré une nouvelle en 1827. L’auteur y fait un portrait peu sympathique de Joseph Süss Oppenheimer, présenté comme un étranger aux mœurs dissolues. Le juif Süss fait ensuite l'objet de nombreux romans de la communauté juive visant à le réhabiliter. Parmi les plus notable, il faut citer le roman du rabbin Markus Lehmann en 1872, celui de l'écrivain Salomon Kohn en 1886. En 1874, l'historien Manfred Zimmermann lui consacre un thèse et s'efforce de donner une image impartiale de Joseph Süss Oppenheimer[2]. Lion Feuchtwanger dispose donc de nombreuses sources quand il commence à s'intéresser au personnage en 1916. Mais pour lui, la nouvelle de Wilhelm Hauff était caractéristique de l’antisémitisme allemand. Issu d'une famille juive de Bavière assimilée, l'auteur a rompu avec le judaïsme, mais n'est pas insensible à l'antisémitisme. Il écrit d'abord un drame en trois actes joué à Munich à partir d'octobre 1917. La pièce reçoit une critique très défavorable. Dans un premier temps, Lion Feuchtwanger, qui est devenu pacifiste au cours de la Première Guerre mondiale cherche à faire une parabole sur la guerre. Il veut opposer à l'action qui aboutit à des compromissions et des comportements inhumains, l'Esprit, à l'Occident destructeur, l'Orient et sa tradition de méditation. Süss représente dans un premier temps l'action qui conduit à l'aveuglement du héros sur ses compromissions. après s'être tourné vers la vie spirituelle, Süss accepte sa mort avec sérénité.
Lion Feuchtwanger décide de retravailler sur le personnage à partir de 1920, mais cette fois-ci sous une forme romanesque. Il s'attache à reconstituer les éléments économiques politiques, religieux et culturels de l'époque. la thèse philosophique s'efface alors peu à peu au profit du récit historique. Lion Feuchtwanger qui a été témoin d'incidents antisémites en 1919, s'attache à décrire l'antisémitisme du XVIIIe siècle. A la fin du roman, il montre que Süss est en fait un bouc émissaire qui masque les difficultés sociales de la période[3].Il cherche aussi à décrire à travers son personnage le cheminement mystique qui pouvait conduire un homme de la volonté du pouvoir à la doctrine du non-vouloir. Cependant Claude Singer, dans son ouvrage d'analyse Le Juif Süss et la propagande nazie, L'Histoire confisquée[4], montre qu'on y trouve des notations absolument conformes à l’imaginaire antisémite. Cela donne une idée de la pénétration de ces représentations dans la société allemande du début du siècle.
Anecdotes
Orson Welles a débuté au théâtre en 1932, par le rôle du duc Charles-Alexandre, dans une adaptation du Juif Süss.
Voir aussi
Références
Bibliographie
- Le Juif Süss, Traduit par Serge Niémetz, Belfond, 1999
- Lionel Richard, Nazisme et barbarie, 2006, Éditions Complexe, (ISBN 2804800741) disponilble sur Google livres [1]
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