- Larzac 2003
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Larzac 2003 est une manifestation qui s'est déroulée du 8 au 10 août 2003, sur le causse du Larzac, près de Millau en France. Ce fut un très grand rassemblement des altermondialistes, qui aurait réuni au moins 200 000 personnes, plus de 300 000 selon les organisateurs, voire plus de 500 000 pour certains[Qui ?], habitués à comptabiliser des foules[réf. nécessaire]. Des barrages ont été mis en place par les autorités officielles de l'Etat, pour arrêter l'arrivée de nouveaux manifestants trop nombreux pour la capacité d'accueil du lieu, évitant ainsi une potentielle catastrophe humaine. Larzac 2003 a eu lieu pendant la canicule de 2003 sans que des structures suffisantes de base aient été prévues (eau, nourriture, centre de secours, médicaux, etc.).
Le but annoncé de cet événement, proposé en 2002, par la Confédération Paysanne et par l'altermondialiste José Bové et organisé par l'Association pour l'aménagement du Larzac (APAL), était la préparation d'un contre-débat à la cinquième conférence ministérielle de l'OMC du 10 au 14 septembre 2003 à Cancún, Mexique.
Le choix du causse du Larzac était hautement symbolique puisqu'il correspondait aussi au 30e anniversaire d'une grande mobilisation de soutien aux agriculteurs du Larzac opposés à l'extension du camp militaire du Larzac. Qui plus est, l'incarcération de José Bové (en particulier après avoir été condamné pour des actions de fauchage d'OGM), figure historique de la lutte du Larzac, a assuré une importante promotion à l'évènement. José Bové a d'ailleurs été libéré quelque temps avant l'évènement et a ainsi pu y participer.
Les slogans (parmi d'autres) de l'événement était : « D'autres mondes sont possibles », et « le monde n'est pas une marchandise ».
Sommaire
La manifestation
Différents élus et représentants de mouvements sociaux (politiques, syndicaux, associatifs) y étaient présents.
Différents thèmes étaient abordés dans les débats :
- libéralisation des services ;
- privatisation de l'eau ;
- eau : pollution - conflits - alternatives ;
- OGM ;
- école et marchandisation, voir libéralisation de l'enseignement en France ;
- mondialisation ;
- décentralisation ;
- l'agriculture, l'accord de Marrakech, et les perspectives de Cancun ;
- politique culturelle des services publiques et intermittents du spectacle ;
- réformes des retraites ;
- énergie et services publics ;
- marchandisation de la santé, et sécurité sociale ;
- gestion coloniale et guerrière de la planète ;
- commerce équitable ;
- l'agriculture biologique dans les rapports Nord-Sud.
Des stands représentant différentes mouvances y étaient présents :
- un stand sur le logiciel libre, où l'ordinateur était alimenté par des panneaux de cellules photovoltaïques ;
- un stand anarchiste où l'on pouvait notamment trouver le livre Les Anarchistes et Internet, dont un chapitre est consacré à Wikipédia. Les anarchistes s'occupaient d'autres secteurs de cette rencontre et particulièrement se sont attachés à nourrir les participants ainsi que d'autres actions plus « toniques » ;
- la Confédération paysanne ;
- le Réseau Sortir du nucléaire ;
- Amnesty International ;
- l'union syndicale G10 Solidaires (devenue depuis l'Union syndicale Solidaires) ;
- le CIRC et différents produits légaux dérivés du chanvre ;
- France-Amérique Latine parlant des problèmes de l'Amérique du Sud et de l'Amérique centrale après le Plan Condor, et les dictatures imposées par les États-Unis, les problèmes qui persistent, ainsi que les différents moyens que trouvent les populations de ces pays pour se sortir de leurs calvaire ;
- un stand sur l'espéranto ;
- un stand sur l'énergie solaire ;
- des squatteurs de villages désertés ;
- accueil paysan ;
- etc.
La liste des stands, des actions revendicatives, des différents thèmes est impossible à énumérer ici.
L'intonnance générale était très largement festive et la moyenne d'âge très jeune. Cela a pu faire dire à certains que beaucoup étaient venu ici pour les groupes de musique et chanteurs. Ce n'est pas un problème, l'idée étant de s'éduquer dans une ambiance très largement festive.
Durant toute la rencontre, sur trois scènes officielles et une multitude de mini scènes, des concerts étaient données en permanence, nuit et jour. L'extrême chaleur rendit ces concerts difficiles sur tous les plans. Dormir ou se reposer sur place relevait de l'impossible, la chaleur perdurant le nuit et hors le bruit des groupes de musiques et des autres personnes qui faisait leur fête "dans la fête".
Sur la gigantesque scène principale, sur l'aérodrome du Larzac-Millau, des groupes très connus, particulièrement engagés étaient invités comme Asian Dub Fondation, le groupe de rap français « La Rumeur », ou le chanteur Manu Chao. La présence de Noir Désir fut empêchée par la mort de la compagne de Bertrand Cantat, quelques jours à peine avant l'événement. Il y eut des invités de marque, groupes ou chanteur connus, de dernière minute.
L’organisation
Les organisateurs furent vite, voire très vite, dépassés par le succès et l'ampleur insoupçonné de l'événement. La principale difficulté fut d'assurer l'approvisionnement en eau, durant cet été particulièrement chaud et sec : ces conditions donnèrent lieu à des files d'attente de plusieurs heures devant les citernes mises à disposition.
Le stand du Parti socialiste a été démonté par des militants de No vox, anarchistes et d'extrême gauche qui estimaient la présence du PS inopportune en ce lieu[1].
Ce rassemblement, exceptionnel, fut tout le temps dans la démesure. Il importe de visionner les photos faites par des amateurs et des professionnels et accessible sur de nombreux sites Internet.
Ce rassemblement faisait suite au grand rassemblement du G8 d'Evian la même année et peu de temps auparavant.
Cette rencontre faisait suite à plusieurs manifestations sur les mêmes thèmes, sur le Larzac, dans Millau, à Montpellier et aussi en soutien à José Bové, poursuivi, emprisonné, mis sous caution d'ampleur incroyable.
Notes et références
- Larzac 2003 Le stand du PS démonté », L'Humanité, 11 août 2003. «
Voir aussi
Article connexe
Lien externe
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