- Lanterne magique
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La lanterne magique est l'ancêtre des appareils de projection et particulièrement du projecteur de diapositives. Elle apparaît en Chine au IIe siècle av. J.‑C., mais sa paternité reste hypothétique. Elle constitue l'exemple type des instruments d'optique dits objectifs.
Sommaire
Description
La lanterne magique est formée de trois éléments : une source lumineuse, une plaque de verre peinte et un objectif (une lentille convergente). Elle fonctionne sur le principe de la camera obscura, où la source lumineuse (soleil) et les images projetées (paysages) sont remplacées par des éléments artificiels (lampe et plaque de verre peinte). La lumière passe par la plaque de verre, puis par la lentille, pour projeter l'image renversée (haut-bas) peinte sur la plaque.
On en trouve de nombreuses variantes : ajout d'un miroir concave et d'autres lentilles pour condenser la lumière ; source lumineuse de diverses natures (bougie, lampe à huile, ampoule) ; lanterne à double objectif permettant le fondu enchaîné entre deux plaques de verre pour deux images. Les plaques de verre sont parfois munies de petits mécanismes permettant d'animer partiellement l'image.
Applications
Spectacles
- Les spectacles itinérants de Thomas Walgenstein (1664)
- Les transparents de Carmontelle (1765-1805)
- Les fantasmagories de Robertson (1778)
- Les pantomimes lumineuses d'Émile Reynaud (1892)
Prosélytisme
Outil pédagogique
- Le comte de Paroy, précepteur du dauphin Louis XVII (1791)
- L'abbé François Napoléon Marie Moigno (1804-1884)
- Henry Clifton Sorby
- Émile Reynaud
Lanternes magiques en littérature
- Dans Faust, une lanterne magique fait apparaître héros de Troie et monstres de la mythologie, tentant de dévorer, avant de disparaître, quelques étudiants épouvantés.
- Balzac, qui a découvert avec émerveillement la lanterne magique chez sa grand-mère Sallambier vers 1805 alors qu'il n'avait pas encore sept ans[1], reproduira cette scène presqu'à l'identique dans Une double famille[2]. Plus tard cette magie des images aura un impact sur son œuvre monumentale la Comédie humaine ; « fasciné par le kaléidoscope, la lanterne magique, le panorama, le diorama, et toutes les fantasmagories en vogue à son époque, Balzac a cherché à introduire dans le roman l‘illusion d‘un spectacle polychrome et animé pour représenter la réalité sociale saisie en action[3]. »
- Marcel Proust évoque également la lanterne magique dans les premières pages de Du Côté de chez Swann.
Notes et références
- ISBN 2-7475-8188-2) Laure Surville, Balzac, sa vie et ses œuvres d'après sa correspondance, édition L'Harmattan, 2005, p.17 (
- 1830 chez Louis Haumann, Bruxelles, sous le titre Une femme vertueuse et signé M. Balzac, p. 142 Publié en
- Pierre-Georges Castex, L‘Univers de la Comédie humaine, La Pléiade, t.1, p. XVII
Voir aussi
Liens externes
- (fr) Laterna Magica - La Cinémathèque française - Les collections de plaques de lanternes magiques de la Cinémathèque française
- (fr) Lanternes magiques, « histoires animées » - Intervention d'Yves Rifaux au congrès de Valenciennes en 2001
- (en) (nl) Sité dédié à la lanterne magique
- (fr) De la camera obscura à la lanterne magique - Dossier « Effets spéciaux au cinéma » (approche historique)
- (fr) La lanterne magique - Exposition virtuelle
- (it) (en) La Luce e l'Ombra - Site d'un collectionneur italien
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