- Lampadédromie
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Les lampadédromies (λαμπαδηδρομία) ou lampadéphories (λαμπαδηφορία) sont des courses aux flambeaux qui faisaient partie du programme de certaines festivités de l’Antiquité grecque. Il semble que l’institution des lampadédromies est ancienne et qu’à l’origine elles avaient lieu lors de fêtes dédiées à des divinités liées au culte du feu. À Athènes, il y en avait donc primitivement trois, une lors des Prométhéennes (fête en l’honneur de Prométhée), une lors des Héphaisties (en l’honneur d’Héphaistos) et une dernière lors des Panathénées (en l’honneur d’Athéna).
On en connaît assez bien le déroulement à l’époque classique à Athènes. C’était une compétition entre les tribus issues de la réforme de Clisthène. Les tribus participantes, probablement cinq à chaque fois, choisissaient un gymnasiarque (appelé lampadarque dans les autres cités de Grèce[1]). Ce dernier était chargé de recruter, à ses frais, les coureurs parmi les éphèbes et les néoi[2] de sa tribu. La course se déroulait entre l’Académie située au nord-est d'Athènes et la porte Dipyle, la distance étant d’environ six stades. Chaque tribu alignait quarante coureurs et chacun parcourait environ 25 m avant de transmettre le flambeau (lampas), qui devait rester allumé, au coureur suivant. La victoire était collective.
La signification des lampadédromies est hypothétique : on ne sait s'il s’agit d’honorer le don du feu aux hommes et ses bienfaits, ou plutôt d’une purification rituelle par le feu.
Les lampadédromies, très appréciées, vont évoluer au cours des temps. Dès le Ve siècle av. J.‑C. on commence à assister à une multiplication des courses. Après la victoire de Marathon, les Athéniens en ajoutent une quatrième en l’honneur du dieu Pan. Ces courses ont lieu pendant les Théséennes, les Herméennes, les Bendideia et même à l’époque impériale en l’honneur de chefs militaires romains. Les règles se modifient et les courses deviennent parfois individuelles et non plus collectives. Des lampadédromies avec des cavaliers ou des enfants apparaissent.
Les lampadédromies avaient lieu dans toutes les régions de Grèce et de Grande Grèce au moins jusqu’à l’époque romaine. Elles restèrent néanmoins un phénomène culturel purement grec, les Romains ne les pratiquant pas.
Il se pourrait que les lampadédromies antiques aient inspiré Carl Diem lorsqu’il introduisit à partir de 1936 dans les jeux olympiques modernes la course-relais de la flamme olympique de Grèce à la ville hôte.
Notes et références
- Claude Vial, Lexique de la Grèce ancienne, 2008, p. 113
- Claude Vial, Lexique de la Grèce ancienne, 2008, p. 131
Sources
- Eschyle, Agamemnon [détail des éditions] [lire en ligne] (312-14)
- Hérodote, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne] (VIII,98)
- Platon, La République [détail des éditions] [lire en ligne] (I,328a)
- Aristophane, Les Grenouilles [détail des éditions] [lire en ligne] (1089-98)
- Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] (I,30,2)
- Souda [(en)(grc) lire en ligne] (lamda,88)
- Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, C. Daremberg, E. Saglio ; article: Lampadedromia
- (en)Dictionary of Greek and Roman Antiquities,W. Smith ; p.666
Articles connexes
Catégorie :- Manifestation religieuse de la Grèce antique
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