- La villa Susini
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Villa Susini
La Villa Susini (Alger) était un centre de détention et de torture pendant la guerre d'Algérie. C'est le QG des légionnaires du 1er REP, [1], le 1er REP, et comptant en ses rangs le commandant Hélie Denoix de Saint Marc ainsi que Jean-Marie Le Pen.
Sommaire
L'historienne R. Branche
Analysant une lettre du procureur Jean Reliquet, envoyé au ministre de la Justice François Mitterrand, l'historienne R. Branche écrit :
« Certains signes montrent que Paris a peut-être davantage l’oreille ouverte aux violations des droits de l’homme que par le passé. Dans cette lettre, par conséquent, Jean Reliquet revient avec insistance à la question des tortures [...] Autrement dit, il ne connaît que la partie émergée de l’iceberg car il ne dispose que des informations qui lui parviennent en sa qualité de procureur général [...]. Pourtant, à cette époque, la torture est massivement pratiquée à Alger et pas uniquement en vue d’obtenir des renseignements, comme on l’a souvent dit, mais bien pour terroriser la population [...] elle touche désormais tout le monde, « sans distinction de race, ni de sexe ». Autrement dit, des Européens aussi sont torturés par l’armée française. Et l’ampleur prise par la pratique de la torture « pour tous » dans ces mois-là est bel et bien une nouveauté. Des communistes, des progressistes, des membres des centres sociaux ont été arrêtés, détenus au secret, torturés à Alger dans les premiers mois de l’année 1957, par le 1er RCP[2] mais aussi par d’autres. Un régiment en particulier semble d’ailleurs s’être « spécialisé » dans les Européens : le 1er REP, des légionnaires basés à la villa Susini [...]. Aucune distinction de sexe n’est opérée : les femmes aussi sont détenues puis torturées, ce qui constitue là encore une nouveauté.[3] »Témoignages
L'ancien appelé Henri Pouillot
La villa Susini est un bâtiment situé à Alger qui a servi comme lieu de torture et d'internement des membres présumés du Front de libération national.
Henri Pouillot, un appelé, a été affecté dans cette villa pour effectuer la fin de son service militaire, pendant la Guerre d'Algérie, de juin 1961 à mars 1962. Il décrit son expérience dans un livre intitulé La villa Susini[4], et dans un autre intitulé Mon combat contre la torture[5].
Le témoignage de Louisette Ighilahriz
Louisette Ighilahriz fut une combattante algérienne arrêtée puis torturée par les forces françaises. Victime de plusieurs viols, elle témoigna avec Henri Pouillot contre la torture[6],[7].
Notes et références
- ↑ Robin-Escadrons, chap. XIII, p. 180
- ↑ 1er Régiment de chasseurs parachutistes
- ↑ Raphaëlle Branche et Sylvie Thénault, « Justice et torture à Alger en 1957 : apports et limites d’un document » in Enseigner la guerre d'Algérie et le Maghreb contemporain, actes de la DESCO Université d'été octobre 2001, p. 44-57
- ↑ Henri Pouillot, La villa Susini, Tirésias, Paris, 2001 (ISBN 290852788X)
- ↑ Henri Pouillot, (préf. Georges Doussin, post. Mouloud Aounit), Mon combat contre la torture, éd. Bouchène, coll. Escales, (ISBN 2-912946-90-5) [présentation en ligne]
- ↑ Voir France 2, Envoyé spécial, 7 février 2002.
- ↑ nouvelobs.com, « Justice, Guerre d'Algérie : un viol en appel » Consulté le 1er juillet 2008
Sources bibliographiques
- Henri Pouillot, La villa Susini, Tirésias, Paris, 2001 (ISBN 290852788X)
- Louisette Ighilahriz, Algérienne, Fayard, 2001 (ISBN 978-2213609423)
Articles connexes
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