- Amédée ou Comment s'en débarrasser
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Amédée ou Comment s'en débarrasser est une pièce en trois actes d'Eugène Ionesco créée à Paris, au Théâtre de Babylone, le 14 avril 1954. La nouvelle Oriflamme (du recueil La Photo du colonel) constitua le point de départ de cette pièce.
- Mise en scène : Jean-Marie Serreau
- Décors : Jacques Noël
- Musique : Pierre Barbaud
avec
- Lucien Raimbourg
- Yvonne Clech
- Pierre Latour
- Jean Martin
- Dominique Dullin
- Jean Latour
- Jean David
- Janine Souchon
- Sergio Gerstein
Personnages
- Amédée, la quarantaine, écrivain dramatique
- Madeleine, son épouse
- Une dizaine de personnages secondaires : deux soldats, deux policiers, un homme et une femme, le facteur, le patron de bistrot, Mado. Les doubles d'Amédée et de Madeleine apparaissant dans une courte scène.
Argument
Un couple, Amédée et Madeleine, vit depuis 15 ans dans l'obsession du secret que renferme la chambre d'à côté. Amédée n'arrive plus à écrire et Madeleine s'est vue obligée à prendre du travail. Une paire de jambes énorme surgit de la porte d'à côté et révèle qu'un cadavre bien particulier était caché derrière elle. Ce dernier aurait attrapé la maladie incurable des morts : « la progression géométrique » et grandit inexorablement. Le couple s'affaire autour des jambes qui s'allongent par à-coups à travers la scène. Poussé par Madeleine, Amédée prend la décision de s'en débarrasser. Au troisième acte Amédée, portant un cadavre dégonflé, rencontre un soldat américain, puis surgissent les policiers. Amédée s'échappe en s'élevant dans l'air avec son cadavre magique, non sans avoir lancé d'en haut quelque répliques.
Pour la mise en scène une finale quelque peu différente a été écrite : l'échappée d'Amédée n'est pas montrée, mais seulement commentée par les personnages qui l'observent.
Par ailleurs, l'essentiel de l'histoire est repris dans un bref récit, Oriflamme, publié dans le volume La Photo du Colonel. Cette version laisse de côté les ambiguïtés de l'œuvre dramatique.
Analyse
Il est bien tentant de voir dans cette pièce une mise en scène amusante de quelques réflexions sur le remords. Amédée, d'abord abattu et résigné, décide d'assumer ses responsabilités et finit par échapper à ses problèmes en s'élevant au-dessus de tout. Le rôle féminin de Madeleine reste plus ambigu ; au début par ses récriminations et accusations elle pousse Amédée à agir, tandis qu'à la fin elle tente de le retenir. Toutefois l'hypothèse que la victime d'Amédée serait son amant est tournée en dérision. L'insistance à dater l'évènement de quinze ans auparavant (c'est-à-dire vers 1939) et la présence des soldats américains suggère une interprétation plus concrètement historique.
Il faut se garder d'une explication simpliste car le sous-titre de la pièce indique « comédie ». Ainsi on pourrait soupçonner que c'est une réflexion ironique portée sur la représentation naïve de faits qui relèvent autant de la psychologie que de la morale.
Catégories :- Pièce de théâtre d'Eugène Ionesco
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