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La Disparition (roman)
Pour les articles homonymes, voir Disparition (homonymie).La Disparition est un roman en lipogramme écrit par Georges Perec en 1969 et ne comportant pas une seule fois la lettre e.
Sommaire
Genèse et thèmes du roman
Membre de l'Oulipo, Georges Perec considérait que les contraintes formelles sont un puissant stimulant pour l'imagination. Il a donc choisi dans ce roman l'utilisation du lipogramme pour écrire une œuvre originale, dans laquelle la forme est fortement liée au fond. En effet, la disparition de cette lettre e est au cœur du roman, dans son intrigue même ainsi que dans son interrogation métaphysique, à travers la disparition du personnage principal, au nom lui-même évocateur : Anton Voyl. Le lecteur suit les péripéties des amis d'Anton qui sont à sa recherche, dans une trame proche de celle du roman policier. Absence, vide, manque, virginité, silence, énigme, tels sont les thèmes principaux de ce livre fondé sur le jeu et le défi technique, au service d'une écriture extrêmement souple et littéraire.
Les thèmes de la disparition et du manque sont extrêmement liés à la vie personnelle de Georges Perec, particulièrement la perte de sa mère déportée lorsqu'il avait sept ans.
Cette même technique littéraire fut utilisée par Ernest Vincent Wright dans son roman Gadsby, publié en 1939. Ce roman ne semble pas avoir été traduit en français.
Réception de l'œuvre
À la sortie de l'ouvrage, aucune indication du procédé employé n'était fournie (le nom de l'auteur restant dans sa graphie normale). Il revenait au lecteur de comprendre ce qui avait disparu. Plusieurs indices le mettaient sur la voie, à commencer par la définition de la chose disparue : « un rond pas tout à fait clos, fini par un trait horizontal ». On trouve par ailleurs, sur la couverture de l'édition originale, un énorme « E » et, dans le livre, un pastiche du poème de Baudelaire Recueillement devenu Sois soumis, mon chagrin, et attribué à un fils adoptif du commandant Aupick.
D'ailleurs, Perec se joue des contraintes avec amusement et multiplie les clins d'œil : Ni une, ni deux devient Ni six moins cinq, ni dix moins huit, et prenant ses cliques et ses claques : ayant pris son clic sans pour autant qu'il omît son clac.
Références
- Georges Perec, La Disparition, Gallimard, coll. « Collection L'Imaginaire », Paris, 1989, 319 p. (ISBN 207071523X)
Antithèse
- Les Revenentes, (1972)
Traductions
- (de) Anton Voyls' Fortgang (Eugen Helmlé, 1986)
- (en) A Void (Gilbert Adair, 1995) ; Vanish'd! (John Lee) ; A Vanishing (Ian Monk)
- (es) El secuestro (Marisol Arbués, Mercé Burrel, Marc Parayre, Hermes Salceda, Regina Vega, 1998), qui ne contient pas de « a »
- (nl) t Manco (Guido van de Wiel, 2009)
- (sv) Försvinna (Sture Pyk, 2000)
- (tr) Kayboluş (Cemal Yardımcı, 2005)
Voir aussi
- Le Train de Nulle Part, un roman écrit sans verbe
Liens internes
- Oulipo
- Pastiche du présent article encyclopédique ne comportant pas une seule fois la lettre e
Liens externes
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