L'idiot de la famille

L'Idiot de la famille est un ouvrage inachevé en trois volumes de Jean-Paul Sartre. L'Idiot de la famille est la suite de Questions de méthode. C'est par l'étude de Flaubert, que Sartre veut montrer comment la méthode progressive-regressive, exposée dans Questions de méthode, opère dans un cas concret. "Qu'est ce qu'on peut comprendre d'un homme aujourd'hui" est la question que Sartre se pose.

Un intéret depuis la jeunesse

L'intérêt de Sartre pour Flaubert date de sa jeunesse. Il lisait vingt fois la fin de Madame Bovary sans comprendre pourquoi Charles Bovary laissait pousser sa barbe, pourquoi il mourait, pourquoi on faisait une autopsie (voir Les Mots). Dans l'Être et le Néant (1943) Sartre annonce une étude sur Flaubert dans le chapitre sur la psychanalyse existentielle. C'est seulement après 1960 et après Les Mots, que Sartre commence enfin son magnum opus sur Flaubert. Après l'étude sur Baudelaire (1946) et celle sur Saint-Genet (1952), déja plus de cinq cent pages, le Flaubert avec ses milliers de pages est le résultat d'un travail acharné de dix ans de recherches. Pendant que les études sur Baudelaire et Genet étaient des essais de psychanalyse existentielle, le Flaubert pousse plus loin cette approche en ne plus faisant abstraction de l'histoire objective, influencent Flaubert et d'autres écrivains.

La névrose subjective

Les deux premiers tomes traitent de la genèse de Flaubert depuis sa tendre enfance jusqu'à la chute à Pont-l'Évêque en 1844 (la fameuse crise) et la maladie (épilepsie, hystérie?) qui en suit. Sartre utilise les écrits de jeunesse du futur écrivain pour reconstruire la jeunesse de Flaubert, ses rapports avec les membres de sa famille, tel son père sévère (chef-chirurgien à Rouen) et son frère aîné Achille (le futur chef), sa relation difficile avec sa mère, aimant surtout la soeur cadette de Gustave, Caroline. La maladie permet à Flaubert de rompre avec ses études de droit et de se vouer complètement à l'écriture.

La névrose objective

Le troisième tome a pour thème la névrose objective. Sartre montre que tous les auteurs dans l'ère de Flaubert étaient névrosés. C'est la société avant 1870 qui ne leur autorisait seulement de prendre la voie de l'art pour l'art, pas un engagement tel que Zola, après 1870, le montrait et plus tard Sartre lui-même le montre dans la période dans laquelle il écrit le Flaubert.

Lien interne

• maison natale de Flaubert à Rouen

Bibliographie

• Jean-Paul Sartre. L'idiot de la famille : Gustave Flaubert de 1821 à 1857. Paris : Gallimard, 1971-1972, 3 tomes.
• Jean-Paul Sartre. Sur «L’Idiot de la famille». Situations X, p. 91-115. Paris: Gallimard, 1976.

Voir aussi

• Julie Anselmini et Julie Aucagne (dir.), «L’Idiot de la famille» de Jean-Paul Sartre, revue Recherches & Travaux, n^o 71/2007 [lire en ligne]
• (en allemand) Traugott König (dir.), Sartres Flaubert lesen: Essays zu «Der Idiot der Familie». 1980. Reinbek (Hamburg): Rowohlt.

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