- L'Esprit De La Révolution Et De La Constitution De France
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L'Esprit de la Révolution et de la Constitution de France
L'Esprit de la Révolution et de la Constitution de France est un manuscrit écrit par Louis Antoine Léon de Saint-Just pendant le second semestre de l'année 1790.
D'après l'explication de Louis Antoine Léon de Saint-Just ce manuscrit fut rédigé afin d'analyser la Révolution française dans ses «causes, sa suite et son terme».
Sommaire
Contenu du manuscrit
Dans les premières pages de son manuscrit L'esprit de la Révolution et de la constitution de France, Louis Antoine Léon de Saint-Just critique le trône. Mais ces propos ont perdu de leurs rugosités provocatrices présentes dans l'écriture de son poème Organt. «Charlot» devient «Louis» et «Cunégonde» laisse la place à une «Marie-Antoinette» «plutôt trompée que trompeuse, plutôt légère que parjure». On devine même une sympathie plus grande pour le couple royal que pour la «multitude» complice des excès de 1789. Une élite doit donc conduire sa marche pour que la Révolution ne soit pas «une guerre d'esclaves impudents qui se battent avec leurs fers et marchent enivrés». Mais, pour Louis Antoine Saint-Just, les affaires publiques doivent être gérées avec un large concours : un peuple qui serait plus le bas peuple dangereux des rues de Paris lui semble comme un suprême retour à la démocratie. La noblesse est exclue et l'Église remise à sa vraie place. Louis Antoine Léon de Saint-Just se montra un partisan presque sans condition de la monarchie constitutionnelle, opta pour le veto suspensif et pour les citoyens actifs et passifs, il fait l'éloge de l'Assemblée législative dont la «prodigieuse législative ne pêche que dans quelques détails». Il désire une France pacifique, en État ayant de la commisération pour les malheureux, des lois douces. La peine capitale l'horrifie et malgré son admiration pour Jean-Jacques Rousseau il lui déclare : «Je ne te pardonne pas, ô grand homme, d'avoir justifié le droit de mort». La notion de la vertu imprègne déjà ce manuscrit. À la première page, par quatre fois, Louis Antoine Léon de Saint-Just parle de la vertu et insiste sur les «forces nouvelles» dont elle est porteuse. Elle répond à presque toutes les questions que se pose le régime en gestation. La noblesse est une iniquité car «la loi n'a point proscrit la vertu sublime ; elle a voulu qu'on l'acquit soi-même». En ce qui concerne les divorces et les enfants né hors mariage : «les séparations outragent non seulement la nature mais la vertu». Quant à la justice, il faut «arrêter l'injustice» car «c'est inspirrer la vertu». Le message laissé par l'Évangile a été déformé, pense Louis Antoine Léon de Saint-Just par l'Église, mais il faut protéger la morale «elle est la foi fondamentale de la vertu».
Sources du manuscrit
Dans son manuscrit L'Esprit de la Révolution et de la Constitution de France Louis Antoine Léon de Saint-Just s'est inspiré de sources diverses. œuvres philosophiques, journaux, réflexions sur la vie quotidienne.
Mais Montesquieu (philosophe) eut une influence prédominante dans l'écriture de cet ouvrage, comme le prouve cette réflexion de penseur de La Brède dans cette courte citation : « Si je pouvais faire en sorte que tout le monde eût des nouvelles raisons d'aimer ses devoirs, son prince, sa patrie, ses lois, qu'on put mieux sentir son bonheur... Je me croirais le plus heureux des mortels » Entre L'Esprit de la Révolution et de la Constitution et l'Esprit des lois, le lien filial est visible à la fois dans le titre, la présentation, la formulation et la façon d'aborder les grands problèmes, ainsi que les réponses. Louis Antoine Léon de Saint-Just puise dans son modèle l'idée de la séparation des pouvoirs, le refus du despotisme et du fanatisme religieux, et la fixation profonde de la morale dans son caractère abstrait. De même, comme son modèle, il rêve à des relations si possible contractuelles entre les hommes et les pouvoirs.
Montesquieu conseillait au novice qu'était Louis Antoine Léon de Saint-Just une pensée, un comportement et un ton modérés, inconnus de sa nature.
Malgré cela, la lecture de Louis Antoine Léon de Saint-Just est sélective, arrangée au goût du moment. Les formules originales concernant la propriété, les représentants politiques ou de l'État sont présentes dans ce manuscrit, mais n'ont que peu d'intérêt tant elles font allusion et ont recours à des idées ressassées - du reste souvent mises en application par le nouveau régime.
Lorsqu'il se confie à Beuvin, Louis Antoine Léon de Saint-Just se fait quelques d'illusions : « J'ai traité de grandes choses et je suis entré quelquefois dans des routes nouvelles où la lecture ne m'aurait pas conduit ».
Finalement que retient le lecteur de cet ouvrage ? les thèses que Louis Antoine Léon de Saint-Just approuve bien, davantage que les propositions qu'il avance.
Sources
Saint-Just de Bernard Vinot
Lien externe
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