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Kassia
Kassia (aussi Kassiane, Kassiani, Casia, Ikasia, Cassia, Kassiana, Cassienne ou Eikasia; née entre 805 et 810 ; morte avant 867) était une abbesse, une poétesse, une compositrice et une hymnographe de l'Empire byzantin. Elle est un des premiers compositeurs du moyen âge dont les partitions ont été conservées et qui peuvent être interprétées par des musiciens modernes. Une cinquantaine de ses hymnes ont été conservés et 23 font partie des livres liturgiques de l'Église orthodoxe. Le nombre exact est difficile à donner car plusieurs hymnes sont attribués à plusieurs auteurs ou sont anonymes.
En outre, 789 de pièces en vers non liturgiques ont été conservées. Beaucoup sont des maximes, comme
Je hais le riche qui se plaint comme s'il était pauvre
Elle naquit entre 805 et 810 à Constantinople dans une famille riche et passe pour avoir été exceptionnellement belle et intelligente. Plusieurs chroniqueurs byzantins, dont Syméon Métaphraste, rapportent qu'elle participa au concours de beauté organisé pour le jeune empereur Théophile par sa belle-mère, l'impératrice, Euphrosyne. Frappé par la beauté de Kassia, l'empereur lui dit en se référant au péché originel et à Ève :
"Εκ γυναικός τα χείρω." (De la femme, le pire)
À quoi Kassia répondit en pensant au Christ né de la Vierge Marie :
"Kαι εκ γυναικός τα κρείττω." (Et de la femme, le meilleur)
Blessé dans sa fierté, l'empereur lui préféra Theodora.
On reparle de Kassia en 843 quand elle fonda un couvent à l'ouest de Constantinople et devint sa première abbesse.
Elle écrivit de nombreux hymnes pour la liturgie ; le plus fameux étant l'Hymne de Kassia, basé sur le passage de l'Évangile selon Luc (7 : 36-50), relatif à la pécheresse pardonnée et aimante, chanté chaque mercredi saint, en fait dans la soirée du mardi saint.
La légende dit que l'empereur Théophile, encore amoureux d'elle, voulant la voir encore une fois avant de mourir, se rendit au monastère. Kassia écrivait son Hymne quand elle réalisa que l'empereur arrivait. Encore amoureuse de lui mais consacrée à Dieu, elle se retira en laissant son travail. Théophile le trouva et ajouta la ligne "ces pieds dont Ève entendit le son au crépuscule au Paradis et qui se cacha par crainte". Kassia sortit de sa cachette après le départ de l'empereur et termina l'hymne :
- Percevant Ta Divinité, ô Seigneur, une femme aux nombreux péchés,
- décida de devenir porteuse de myrrhe ;
- en larmes elle T'apporta les huiles parfumées
- anticipant ta sépulture. Criant :
- "Malheur à moi ! car la nuit est pour moi une frénésie de luxure,
- un amour sombre et sans lune de péché.
- Reçois le flot de mes larmes,
- Toi qui rassembles les eaux des océans dans les nuages.
- Penche-Toi sur les soupirs de mon cœur,
- Toi qui courbes les Cieux dans Ton ineffable incarnation.
- J'embrasserai Tes Pieds immaculés
- et les essuierai avec les cheveux de ma tête ;
- ces pieds dont Ève entendit le son au crépuscule au Paradis
- et qui se cacha par crainte.
- Qui peut compter la multitude de mes péchés,
- et les abîmes de Ton Jugement, ô Sauveur de mon âme ?
- N'ignore pas Ta servante,
- ô Toi dont la Miséricorde est infinie."
Liens externes
- (en) Diane Touliatos-Miles : Women composers in Byzantium
- (en) Other Women's Voices
- Vie de Sainte Cassienne de Constantinople
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