Karbouka

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Kerbogha

Kerbogha (en arabe :كربغا, en turc : Kürboğa, francisé en Corbaran par un chroniqueur), mort en 1102 était un atabey de Mossoul de 1096 à 1102. C'était un chef de guerre qui jouissait d'une grande renommée mais qui subit une cuisante défaite à Antioche lors de la première croisade.

Sommaire

Biographie

Cest un officier du sultan seldjoukide Malik Shah Ier qui meurt en 1092 et à qui succède son fils Mahmud Ier qui meurt lui-même en 1094. Kergogha soutient alors un autre fils, Barkiyârûk, contre les frères de ce dernier et contre leur oncle Tutuş, sultan de Syrie, qui cherche à semparer des possessions de son frère. Tutuş doit renoncer à ses ambitions grâce à la défection des gouverneurs dAlep et dÉdesse, mais se retourne contre ces derniers et Barkiyârûk envoie Kerbogha à laide de lémir dAlep. La ville est cependant prise et les deux émirs sont capturés, puis Tutuch tente une nouvelle invasion de la Mésopotamie et de la Perse, mais est trahi, battu et tué près de Reys le 26 février 1095. Barkiyârûk ne tente pas de conquérir la Syrie, quil laisse aux fils du vaincu, Ridwan d'Alep et Duqâq de Damas mais obtient la libération de Kerbogha[1]. Libéré, Kerbogha attaque Mossoul, tenue parAlî ibn Muslim, le dernier émir oqailide, et prend la ville en novembre 1096 à lissue dun siège de neuf mois[2].

Lannée suivante, le 21 octobre 1097 les croisés arrivent devant Antioche devant laquelle il mettent le siège. Lémir dAntioche, Yâghî Siyân, demande laide de Ridwan dAlep, qui est vaincu le 9 février 1098 [3].

Yâghî Siyân demande alors laide du sultan Barkiyârûk, qui demande à Kerbogha dorganiser une expédition de secours. Au mois davril, il rassemble à Mossoul une armée de trente mille hommes[4],[5]. Mais Kerbogha ne se rend pas directement à Antioche, distante de deux semaines de marche, car il veut prendre Édesse dont un croisé, Baudouin de Boulogne, vient de se rendre maître. Il craint que ce dernier ne lattaque ensuite sur ses arrières et, malgré le conseil de ses officiers qui estiment que Baudouin ne dispose pas de troupes suffisantes, Kerbogha assiège la ville du 4 mai au 25 mai 1098[6],[7].

Il abandonne le siège au bout de trois semaines, délai qui a permis aux croisés de semparer de la ville dAntioche, le 3 juin 1098. Kerbogha, rejoint par les renforts de Duqâq de Damas, Soqman ibn Ortoq et Janah al Dawla, émir dAlep, natteint Antioche que le 5 juin ; seule résiste encore la citadelle, commandée par Shams al-Dawla, qui est contraint de la remettre à Kerbogha. Ce dernier tente de prendre la ville à partir de la citadelle, mais sans succès, et doit se résoudre à assiéger la ville[8].

Au sein des assiégeants, les dissensions commencent à diviser larmée. Lexigence de Kerbogha de se faire remettre la citadelle soulève les inquiétudes des émirs syriens qui craignent que latabeg nen profite pour simplanter en Syrie et ne la domine. Ridwan, qui na pas rejoint la grande armée seldjoukide, au contraire de son frère et ennemi Duqâq, et craint que se dernier ne complote avec Kerbogha attise les rivalités au sein de larmée[9].

Chez les croisés, la situation est critique et le moral est bas : Durant les deux jours qui séparent la prise de la ville de larrivée de latabeg de Mossoul, les Croisés nont pas pu reconstituer les réserves de vivres de la ville. Les désertions se multiplient, dont celle du comte Etienne II de Blois qui convainc lempereur Alexis Ier Comnène que tout et perdu et le dissuade de continuer vers Antioche. Mais un prêtre, Pierre Barthélémy prétend, grâce à une vision et la révélation de saint André, avoir découvert la Sainte Lance. Cette découverte redonne du courage à l'armée chrétienne. Fort de leur assurance retrouvée, Pierre lErmite et un certain Herluin qui parle le turc sont envoyés comme émissaires par les princes chrétiens afin de rencontrer Kerbogha pour proposer une entente entre les parties. Kerbogha, qui pensait avoir le dessus, refuse la proposition[10].

Les deux camps se préparent à la bataille qui a lieu le 28 juin, et Kerbogha, malgré les avis des émirs, attend la sortie de toute larmée croisée, au lieu de les attaquer au fur et à mesure de leur sortie. Il craint en effet que les survivants ne se replient dans la ville et sent que son armée se désagrège, ce qui ne lui permettrait pas la poursuite du siège. Alors que les émirs commencent à déserter le champ de bataille, les chrétiens chargent larmée musulmane et la mettent en déroute[11],[12].

Après la défaite, il doit battre en retraite et rentrer déconsidéré et brisé à Mossoul, il meurt en 1102, laissant la ville à des luttes de pouvoir entre ses lieutenants, jusquà la conquête de la ville par Jekermish[13].


Précédé par Kerbogha Suivi par
Alî ibn Muslim
Icone-Islam.svg atabeg de Mossoul Transparent.gif
1096-1102
Sonqorja, Mûsâ,
puisJekermish

Notes et références

  1. Grousset 1934, p. 58-61.
  2. Grousset 1934, p. 58 et 730.
  3. Grousset 1934, p. 152.
  4. Grousset 1934, p. 154 et 162-3.
  5. Maalouf 1983, p. 44.
  6. Grousset 1934, p. 163.
  7. Maalouf 1983, p. 46.
  8. Grousset 1934, p. 164-5.
  9. Maalouf 1983, p. 49-50.
  10. Grousset 1934, p. 169.
  11. Grousset 1934, p. 170.
  12. Maalouf 1983, p. 51-2.
  13. Grousset 1934, p. 438-9

Voir aussi

Sources

Articles connexes

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