- Judicaël Bérenger
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Juhel Bérenger de Rennes
Juhel ou Judicaël (forme hypocoristiques de Juhel) Bérenger comte de Rennes vers 930 à 970.
Sommaire
Origine
L’origine familiale du comte Juhel Bérenger est incertaine.
- Aux XIe et XIIe siècles déjà, la plus grande obscurité régnait sur ce point comme le démontre les approximations d’un tableau généalogique dressé à l’abbaye Saint Serge d’Angers qui indique que le père de Bérenger (père du duc Conan Ier de Bretagne) serait un Paswethen fils bien attesté, par ailleurs, en 903 d’Alain Ier de Bretagne.
Malheureusement rien ne permet de confirmer cette filiation ni d’expliquer l’apparition du nom de Bérenger à cette époque dans le dynastie des comtes de Vannes et roi de Bretagne.
- L’historien Pierre Le Baud dans la seconde rédaction des « Cronicques & Ystoires des Bretons » donne à Juhel Bérenger la généalogie suivante :
- I Modérand comte de Rennes au IXe siècle (?) et gendre (?) du roi Salomon de Bretagne.
- II Salomon comte de Rennes ( ?)
- III Bérenger
- IV Juhel Bérenger
Cette généalogie que n’appuie aucun document historique a été contestée dès le XVIIIe siècle par l’historien Dom Lobineau.
Le Savant bénédictin suivi en cela par Arthur de La Borderie considérait Juhel Bérenger comme le fils d’un comte Bérenger actif vers 890 qui aurait été frère de Judicaël et aussi le fils de Gurwant le gendre du roi Erispoë qui contrôlait une partie de la Bretagne après la mort du roi Salomon. Aucun document ne confirme non plus cette filiation.
Actuellement on peut constater que si Bérenger portait un nom d’origine germanique ce qui implique des liens avec la noblesse franque, ses descendants directs, qui ont contrôlé le comté de Rennes jusqu’en 1066 portaient des noms bretons.
Selon l’hypothèse avancée dès 1984 par Hubert Guillotel et André Chédeville et confirmée depuis par les études onomastiques effectuées par Christian Settipani et Katharine SB Keats-Rohan, Juhel Bérenger serait un petit-fils de Bérenger II de Neustrie dont une fille de nom inconnue aurait contracté un mariage dans une grande famille bretonne vraisemblablement apparentée au roi Erispoë et donc au « Princeps » Judicaël mort en 888.
L’intervention de ce facteur féminin dans sa généalogie permet d’expliquer le problème crucial pour l’époque et le milieu social de la transmission du nom. Le comte de Rennes s’appelait Bérenger comme son grand-père maternel mais ses descendants auraient privilégié les noms royaux d’origine bretonne pour justifier leurs prétentions au contrôle politique du pays.
Union et postérité
Le nom de l’épouse de Juhel Bérenger n’est mentionné dans aucun document contemporain pourtant certains avancent qu’il se serait marié avec « Gerberge de Nantes », une fille d’Alain Barbetorte et de Roscille d’Anjou[1] et que de cette union serait né son fils nommé Conan.
Il convient de souligner Conan Ier de Bretagne porte le même nom que le fils et héritier du roi Erispoë et que son petit-fils Geoffroi Ier de Bretagne est encore surnommé « Bérenger ».
Comte de Rennes
L’activité du comte Juhel Bérenger comme comte de Rennes se situe entre 922 et 970.
- 922/923 il se recommande au roi Robert Ier de France
- 931 il est mentionné dans une du cartulaire de l’Abbaye de Redon[2] avec le titre de « Consul ». Cette même année il aurait participe à la révolte des bretons contre l’envahisseur scandinave qui est réprimée par le duc Guillaume Ier de Normandie. Ce dernier était un petit-fils attesté du Marquis Bérenger ce qui peut expliquer la mansuétude dont bénéficia le comte de Rennes à cette occasion[3].
- 939 il participe au combat de Trans aux côtés du duc Alain II de Bretagne contre les normands de la Loire[4].
- 944 selon la Chronique de Flodoard, il se livre à une guerre fratricide avec Alain II de Bretagne Barbetorte que les scandinaves mettent à profit pour piller de nouveau la Bretagne[5].
- 945/950 le comte « Iudhael » est témoin d'une chartre d'Alain II de Bretagne [6].
- 952 après la mort du duc Alain II de Bretagne il entre dans la vassalité de Thibaud Ier de Blois oncle et tuteur de Drogon de Bretagne et contrôle pour son compte le nord-est de la Bretagne.
- 958 « Berengerii comitis » est présent lors d'une assemblée d'évêque et de seigneurs bretons en Anjou.
- vers 960 affaibli par l’âge il est lui-même mis en tutelle par l’entreprenant archevêque de Dol Wicohen qui contrôle la Domnonée.
- entre 965/972 le Pape Jean XIII adresse un message aux chefs bretons Berangarius et filius suus Conanus[7] .
Notes
- ↑ Généalogie Famille de Carné
- ↑ Cartulaire de Redon Chartre CCCV
- ↑ Chroniques féodales de Flodoard
- ↑ Chroniques féodales de Flodoard & Chronique de Nantes
- ↑ Chroniques féodales de Flodoard
- ↑ Cartulaire de Landévennec ;chartre "De Baht VVenrann" n°XXV page 156 & 157
- ↑ « Les Papes et les Ducs de Bretagne », B.A Pocquet du Haut-Jussé: Chapitre préliminaire, p. 37
Lien externe
Sources
- Pierre Le Baud « Cronicques & Ystoires » des Bretons Extraits de la seconde rédaction: Chapitre XVIII page 210 Réédition par la Société des Bibliophiles Bretons (1922)
- Arthur de La Borderie Histoire de Bretagne Tome II Page 546 Réimpression Joseph FLOCH Imprimeur Editeur Mayenne (1975)
- André Chédeville & Hubert Guillotel La Bretagne des saints et des rois Ve ‑ Xe siècle. Editions Ouest France (1984) ISBN 2 85882 613 7
- Christian Settipani et Katharine S. B. Keats-Rohan, Onomastique et Parenté dans l'Occident médiéval, Prosopographica et genealogica, Oxford, 2000, 310 p. (ISBN 1-900934-01-9), contenant, entre autres, les deux communications suivantes :
- Hubert Guillotel, Une autre marche de Neustrie
- Katharine S. B. Keats-Rohan, Poppa de Bayeux et sa famille
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