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JR (photographe)
Pour les articles homonymes, voir JR.JR est un photographe clandestin. JR peut être considéré comme un artiviste (contraction des mots - artiste - et - activiste -) pour qui la rue est une galerie d'art universelle et la ville le terrain d'actions de grande ampleur. Depuis 2001, de Paris à Los Angeles en passant par Montfermeil-Clichy-sous-Bois ou Jérusalem, JR est auteur de nombreuses expositions « sauvages » (ou EXPO 2 RUE), qui consistent à coller ses photos sur les murs sous la forme d'affiches grand format.
Sommaire
Œuvre
Le nom « JR » correspond aux initiales de l’artiste, qui a choisi de ne pas réveler son identité. Il apparaît toujours masqué lors de ses interventions publiques, à la manière de la plupart des artistes urbains underground qui cultivent l’anonymat et l’emploi du pseudonyme par crainte de la répression et pour conserver leur indépendance.
JR débute la photographie en 2000 lorsqu'il trouve un appareil perdu dans le métropolitain parisien. Il commence par photographier les graffiteurs en action, puis décide à son tour d'investir les murs de la capitale française : « Lorsque je faisais les photos sur les graffiteurs, je ne pouvais pas me permettre de leur filer des vrais tirages de mes photos, j'en avais pas moi-même d’ailleurs. Donc je faisais des tirages photocopiés et je leur passais. Comme des fois j'en tirais trop, je remplaçais les pubs dans les panneaux « insert communication ville » par mes photos. J'ai eu beaucoup de retour de ces affichages, j'ai alors commencé à réaliser la force de la rue et je me suis dit qu'il fallait aller plus loin. Je suis rapidement passé à la colle et la bombe de peinture pour bien démarquer ma démarche de celle des publicitaires. » [1]. Les premières EXPO 2 RUE sont posées sur les murs de Paris en 2001.
« Le concept d’expo 2 rue est né d’un constat très simple : la photographie, un art universel, est enfermé dans les galeries et les musés.
Si beaucoup de gens s’y intéressent de près ou de loin, de moins en moins font la démarche d’aller voir des expos… En exposant dans la rue je touche tout le monde et ma galerie est ouverte 24h sur 24… par contre je ne peux pas assurer la date de fin… » [2]Depuis 2001, il a braqué son objectif sur différentes communautés de styles (graffiteurs, breakdancers, freeriders...), prêté son œil à Vincent Cassel (Sheitan), à Kourtrajmé ou au Gotan Project. A partir de 2004, il travaille sur 28 millimètres dont le premier opus - portrait d'une génération - lui offre la Une du New-York Times. Les portraits GRANDS FORMATS des jeunes de Montfermeil et de Clichy-sous-Bois sont notamment exposés sur les murs de la Maison Européenne de la Photographie et sur le parvis de l'Hôtel de Ville à Paris.
Alors que ses photos commencent à se vendre à l'Hôtel Drouot, il continue de développer des projets d'expositions sauvages GRAND FORMATS comme à Rome et à Wuppertal (Allemagne). Il termine actuellement la seconde étape du projet 28 millimètres au Proche-Orient et prépare la suivante au Brésil.
JR réfléchit à de nouveaux modes d'exposition incluant systématiquement l'espace urbain, dont le choix des rues et des emplacements doit révéler le sens des photos qu'il y colle. Il se tient volontairement à l'écart des institutions culturelles qu'il ne sollicite que lorsqu'elles donnent une valeur ajoutée aux projets (vidéos, installations...). [3]
Travaux
Clichés de Ghetto
En septembre 2004, JR est invité à Montfermeil par Ladj Ly, un ami acteur et réalisateur du collectif d'artistes Kourtrajmé, à placarder sans autorisation sur les murs de la Cité des Bosquets une vingtaine d’affiches grand format représentant des habitants du quartier. Il décide d’organiser un vernissage de l'exposition qu’il signale à la presse, pied-de-nez adressé aux parisiens habitués à peu quitter la capitale pour la banlieue. La mairie de Montfermeil, d'abord réticente, porte plainte contre X mais la retire devant le succès de l’événement. Les affiches sont encore visibles, seulement dégradées par les intempéries et l'usure naturelle du papier.
Carnet de rue
Carnet de Rue est un livre de photographies paru en 2005 aux éditions Free Press, qui regroupe des clichés d'activistes urbains de plusieurs pays en action (États-Unis, France, Allemagne, Pays-Bas, Italie, Espagne…). La vidéo qui retrace ce périple de 6 mois est visionnable sur son site.
28 millimètres
28 millimètres est un concept que JR adapte aux contextes qu’il rencontre dans les pays où se déroulent ses projets. À l’aide d’un objectif 28 millimètres, il réalise des portraits grimaçants des populations locales, qu’il développe et colle dans les rues sous la forme d’affiches GEANTES. L’objectif revendiqué est de combattre les clichés entretenus par l’imaginaire collectif et relayés par notre société de l’information.
28 millimètres – portrait d’une génération (2006) constitue la première étape du projet. Suite à la première exposition sauvage sur les murs de la Cité des Bosquets JR s’installe en plein cœur de ce quartier et de la Cité voisine de La Forestière à Clichy-sous-Bois, épicentres des événements survenus dans les banlieues françaises en novembre 2005. Rapidement, les premiers portraits sont exposés sur les murs de l’est parisien, derniers quartiers populaires aujourd’hui lieux de résidence et de villégiature des bobos à l’abri des flammes. Le livre 28 millimètres – portrait d’une génération, publié aux Editions Alternatives (2006) rend compte de la démarche. De plus, le projet a été présenté sur les murs de la Maison Européenne de la Photographie et sur le parvis de l’Hôtel de Ville à Paris, ainsi que dans plusieurs lieux à Stockholm, Los Angeles et au Canada.
Ce travail a inspiré l'exposition « Clichy sans clichés », qui a rassemblé les grandes figures de la photographie actuelle telles que William Klein, Jean-Louis Courtinat, Yann Arthus-Bertrand, Paolo Roversi, Sarah Moon...
28 millimètres – Face2Face, Israelis and Palestinians – Portraits of twins brothers (2007) est également terminé. Pour ce nouveau volet du projet conçu avec Marco, JR réalise des portraits d’israéliens et de palestiniens exerçant le même métier pour les exposer face à face, des deux côtés du mur de séparation/clôture de sécurité. De la même manière, ces portraits sont collés dans plusieurs villes des territoires palestiniens, de Cisjordanie et d’Israël (Ramallah, Bethléem, Jérusalem, Tel Aviv, Haïfa…). Cette action n’a fait objet d’aucune autorisation de la part des autorités palestinienne et israélienne. À travers cette démarche, JR et Marco agissent en faveur d'une solution dans laquelle deux États, Israël et la Palestine, vivraient en paix à l'intérieur de frontières sures et internationalement reconnues.
Un nouveau livre aux Editions Alternatives est en préparation (juin 2007), ainsi qu'un documentaire qui reviendra sur cette étape du projet.
Notes et références
Liens externes
- Site officiel
- carnet2rue
- Site officiel du projet 28 millimètres
- « JR sort son 28 millimètres » - Un article de France Info illustrés par deux documentaires sonores, « Une aventure photographique » et « Pas d'étiquettes » dans le cadre d'un dossier sur les banlieues (« Les yeux dans les banlieues »)
- JR Uses Images to Challenge Stereotypes - Article du Washington Post
- Le pool « JR » sur Flickr
- site phoxinusvairon.hautetfort
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Catégorie : Photographe français
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