- Joël Sternheimer
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Évariste (chanteur)
Évariste (de son vrai nom, Joël Sternheimer) est un chanteur et un chercheur, né le 31 janvier 1943 à Montluel (Ain).
Sommaire
Le chanteur
En 1966, les frais de la guerre du Viêt Nam amènent des suppressions de postes dans les universités américaines. Un Français, Joël Sternheimer, docteur en physique théorique de 23 ans, voit son poste d’assistant à Princeton (chez le professeur Wigner) dans la liste de ces suppressions.
À cette époque, en France, le phénomène Antoine prend l'allure d'une véritable révolution, son diplôme d'ingénieur le met à part du monde classique de la pop. Joël ne pourrait-il faire à son tour un disque, lui « par rapport à qui Antoine n'a qu'un bagage de collégien » ?
Revenu en France pour les vacances de Noël, il passe avec succès une audition chez Disc’AZ (obtenue via un ami rencontré au restaurant de l'École normale supérieure), et enregistre en quelques jours, sous le pseudonyme d’Évariste (référence à Évariste Galois), un disque en forme de dialogue surréaliste entre un oiseau de nuit et un saurien rugissant, qui, dans le sillage d’Antoine et de ses élucubrations, connaîtra lui aussi un vif succès : Connais-tu l’animal qui inventa le calcul intégral ?.
Ce canular se voulait au départ sans lendemain. L’année suivante éclata cependant en France Mai 68, qui poussa le chanteur à reprendre la guitare pour enregistrer, en autogestion cette fois — avec l'aval du patron de Disc'AZ, Lucien Morisse — un disque aux accents plus clairement politiques :
« Si j’suis tombé par terre
C’est la faute à Nanterre
Le nez dans le ruisseau
C’est la faute à Grimaud… »Il se retrouve vite adopté par la bande d’Hara-Kiri, à commencer par Georges Wolinski qui dessinait dans Action, et écrira plus tard quelques articles politiques et épistémologiques assez abstraits dans Hara-Kiri Hebdo.
Il est séduit pour sa part par la série Je ne veux pas mourir idiot de Wolinski, et quand Claude Confortès se propose d'en faire un spectacle, c'est tout naturellement à Évariste qu'il demande d'en écrire et interpréter les chansons.
Par la suite, le chercheur Joël Sternheimer — chercheur indépendant, car ses disques lui ont donné une certaine autonomie financière — prendra le pas sur le chanteur Évariste. Entouré d'un groupe de fans, pour qui il reprend parfois la guitare, il s'intéresse aussi aux relations possibles entre la croissance des plantes (et plus généralement la synthèse de protéines) et leur exposition à des séquences musicales, assisté par sa jeune épouse japonaise.
Fidèle à son côté provocateur, il a épousé celle-ci dans la ville de Seix (Ariège).
Discographie
- 1967 : 45 tours (4 titres)
- La Chasse au boson intermédiaire
- Wo i nee
- Ma mie
- Les Pommes de lune
- 1967 : 45 tours (4 titres)
- Connais-tu l'animal qui inventa le calcul intégral ?
- Si j'ai les cheveux longs c'est pour pas m'enrhumer ATCHOUM
- Dans la lune
- Evariste aux fans
- 1969 : 45 tours (2 titres)
- La Révolution
- La faute à Nanterre
Le chercheur
Diplômé en 1967 de l'université de Princeton (physique théorique), il a par la suite travaillé en tant que chercheur indépendant sur le sujet controversé de la stimulation de la croissance des plantes par des séquences musicales, sur lesquelles il a déposé un brevet en 1992. Ses travaux lui ont valu en 1985 un poste de conseiller scientifique à la Cité des Sciences et de l'Industrie de la Villette. Ayant remarqué que les longueurs d'onde associées par la relation de Louis de Broglie aux masses des particules évoquent une sorte de gamme, il met en place un stand de la Cité des Sciences à la Villette qui se nomme Le piano des particules. Il obtient ensuite le prix Philips en 1999.
Ses recherches sont mentionnées dans l’ouvrage de Jean-Marie Pelt, Les Langages secrets de la nature (rééd. Livre de poche, Paris, 1998). Elles ont également inspiré la nouvelle La Ferme enchantée de Jonas Lenn parue dans le recueil Moissons futures - 2050 : La SF française se met à table de Daniel Conrad (éd. La Découverte, Paris, 2005).
Son thème de recherche
Joël Sternheimer avait observé que les fréquences propres des particules d'une stabilité supérieure au tiers de picoseconde (10-12,5 s environ) étaient toutes accordées sur une même gamme. Il l'interpréta comme un phénomène de synchronisation (effet Huyghens) universel et le publia aux Comptes-rendus de l'Académie des Sciences, vol. 297, p. 829, 1983. Ce fut la base du brevet FR 2541024 déposé en 1983, mis en application dans le piano des particules, et de son certificat d'addition FR 2565016 pour une application de type guitare.
Remarquant qu'il s'agissait là d'une durée caractéristique de l'accrochage des acides aminés sur leur ARN de transfert, il émit l'hypothèse que le même phénomène de synchronisation s'y produisait. Cela lui donna un code pour les acides aminés, qui est celui sur lequel se fonde la régulation de la synthèse des protéines (brevet FR 2691976 déposé en 1992).
Il ne s'agissait plus là de musique, raison pour laquelle il forgea un mot nouveau: Protéodie. Cette musique biologique agit, selon lui, non par l'effet mécanique des sons, mais par sa « reconnaissance » par le sujet intégré où est synthétisée la protéine, qui n'a lieu que s'il y a aval des autres échelles (résonance) : il s'agirait en fait d'une action ciblée.
Son témoignage a été entendu à ce sujet lors d'une affaire juridique concernant l'éradication du varron.
Voir aussi
Liens externes
Musique
- Page Myspace d'un fan
- Pochettes et paroles sur le site « Bide et musique »
Science
- Une expérience typique (potager)
- Autre expérience, au Sénégal
- Lien vers quelques travaux
- (en) Plant songs sur le site Earthpulse
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