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Joaquim José da Silva Xavier
« Tiradentes » redirige ici. Pour les autres significations, voir Tiradentes (homonymie). Joaquim José da Silva Xavier, surnommé Tiradentes, (Pombal, 16 août 1746 — Rio de Janeiro, 21 avril 1792) était un activiste politique brésilien. Il exerça les divers métiers de d'arracheur de dents, de tropeiro, d'exploitant minier, de commerçant et de militaire.
Sommaire
Sa jeunesse
Né dans la zone rurale du district de Pombal, à l'époque sur le territoire de la municipalité de São José del-Rei (aujourd'hui Tiradentes), dans l'État du Minas Gerais, Tiradentes était fils du portugais Domingos da Silva Santos, propriétaire terrien, et de la brésilienne Maria Antônia da Encarnação Xavier, le quatrième de quatre frères. En 1755, après la mort de Maria Antônia, il suit son père à Vila São José. Deux ans plus tard, à l'âge de 11 ans, il perd également son père. Le jeune Joaquim ne fait pas d'études et reste sous la tutelle de son parrain qui était chirurgien. Il travaille alors dans l'exploitation minière puis s'associe à un office d'assistance publique à Vila Rica et se consacre à la pratique de la pharmacie et à l'exercice de la profession de dentiste, ce qui lui vaut le surnom de "Tiradentes" ("arracheur de dents" en français).
Au service de la couronne portugaise
Grâce à ses connaissances acquises dans le travail des minerais, il commence ensuite à travailler pour l'administration portugaise dans la prospection et la reconnaissance du sertão brésilien. En 1780, il rejoint la milice de la capitainerie du Minas Gerais. En 1781, il est nommé, par la reine Marie Ire, commandant de la patrouille de Caminho Novo, la route menant à la ville de Rio de Janeiro. Il avait pour fonction de garantir la sécurité des convois d'or et de diamants extrait dans la capitainerie jusqu'à la capitale. Confronté dans son travail au volume des richesses accaparées par les portugais et à la pauvreté du peuple brésilien, il commence à critiquer l'exploitation du Brésil par la métropole portugaise. Déçu de ne pas obtenir de promotion dans la carrière militaire, il démissionne de la cavalerie en 1787.
Les débuts d'un mouvement pour l'indépendance
Il habite alors environ un an à Rio de Janeiro et cherche à développer des projets d'amélioration de l'alimentation en eau de la ville, comme la canalisation des cours d'eau rio Andaraí et rio Maracanã. Il n'obtient cependant aucun crédit pour l'exécution de ses projets de travaux. Cet échec accentue son désir de liberté pour la colonie.
De retour au Minas Gerais, il commence à prêcher, à Vila Rica et dans les environs, en faveur de l'indépendance du Brésil. Il organise un mouvement en faveur de sa cause et s'alliant à des membres du clergé et de la haute-société, comme Cláudio Manuel da Costa, ancien secrétaire du gouvernement, Tomás Antônio Gonzaga, ex-magistrat supérieur et Inácio José de Alvarenga Peixoto, exploitant minier. Le mouvement reçoit un renfort idéologique avec l'indépendance des colonies anglaises d'Amérique du Nord et la formation des États-Unis d'Amérique. Des facteurs régionaux et économiques contribuent également à la popularité du mouvement, comme la baisse de la production de minerais dans la capitainerie. Les habitants de la région, n'arrivant pas à payer les cent arrobas d'or dues annuellement à la couronne portugaise, adhèrent d'autant plus facilement à la propagande contre l'ordre colonial.
L'insurrection
Le sentiment de révolte atteint son paroxysme avec l'instauration d'un nouvel impôt, la derrama, recouvrement de 538 arrobas d'or en arriérés d'impôts depuis 1762, immédiatement payable au nouveau gouverneur de la capitainerie, Luís Antônio Furtado de Mendonça, vicomte de Barbacena. Nourrie également par les idéaux des Lumières, le mouvement, appelé conjuration Mineira (ou Inconfidence minière), se forme dans la nuit de l'insurrection: les leaders du mouvement sortent dans les rues de Vila Rica réclamant l'instauration d'une République ce qui leur vaut l'adhésion immédiate de la population[1]. Cependant, avant que la conspiration ne se transforme en révolution, elle est dénoncée au pouvoir portugais par le colonel Joaquim Silvério dos Reis, le lieutenant-colonel Basílio de Brito Malheiro do Lago et l'açorien Inácio Correia de Pamplona, en échange de l'effacement de leurs dettes vis-à-vis de la couronne. Le vicomte de Barbacena suspend alors la derrama et ordonne l'arrestation des insurgés (1789). Prévenus, les conjurés se cachent chez des amis à Rio de Janeiro, mais sont découverts par Joaquim Silvério dos Reis.
Parmi les conjurés, on trouve les pères Carlos Correia de Toledo e Melo, José de Oliveira Rolim et Manuel Rodrigues da Costa; le lieutenant-colonel Francisco de Paula Freire de Andrade; les colonels Domingos de Abreu et Joaquim Silvério dos Reis (un des délateurs du mouvement); les poètes Cláudio Manuel da Costa, Inácio José de Alvarenga Peixoto et Tomás Antônio Gonzaga.
Leurs principaux objectifs étaient d'établir un gouvernement indépendant du Portugal, de créer une université à Vila Rica, développer l'industries et faire de São João del-Rei le nouveau siège de la capitainerie.
La mort de Tiradentes
Joaquim José da Silva Xavier, "Tiradentes", était probablement, parmi les membres de la conspiration, celui à la position sociale la plus basse. Il fut cependant le seul à assumer sa responsabilité au sein du mouvement. Niant tout d'abord toute implication, Tiradentes assume ensuite toute la responsabilité de la conjuration, innocentant ses compagnons. Les conjurés attendent trois ans en prison leur procès et leur jugement. Certains sont condamnés à mort et d'autres à l'exil. Plus tard, sur ordre de la reine Marie Ire, toutes les peines sont commuées en exil, sauf pour Tiradentes, qui reste condamné à la peine capitale.
Le dimanche 21 avril 1792, au matin, Tiradentes parcourt en procession les rues du centre ville de Rio de Janeiro, jusqu'au lieu de son supplice. Exécuté puis écartelé, sa mémoire est déclarée infame une fois la sentence accomplie. Sa tête est alors montée sur un poteau à Vila Rica, ses restes dispersés le long du Caminho Novo (à Cebolas, Varginha do Lourenço, Barbacena et Queluz où il prononça des discours appelant à la révolte) et sa maison rasée.
La mémoire de Tiradentes
Après l'indépendance du Brésil, Tiradentes reste longtemps une personnalité relativement obscure. En effet, pendant l'Empire, les deux monarques, Pierre Ier et Pierre II, appartiennent à la lignée masculine de la maison des Bragance et sont, respectivement, neveu et petit-neveu de Marie Ire de Portugal, qui avait émis la condamnation à mort de Tiradentes. Tout change avec l'avènement de la République, et surtout l'arrivée des idélogues positivistes qui présidèrent à sa fondation et qui cherchèrent dans la figure de Tiradentes une personnification de l'identité républicaine du Brésil. De là vient l'iconographie traditionnelle le présentant en robe et avec une barbe, à côté de l'échafaud, vaguement assimilé à Jésus Christ.
Tiradentes ne se maria jamais mais eut deux fils, João avec Eugênia Joaquina da Silva et Joaquina avec Antonia Maria do Espírito Santo.
Tiradentes est aujourd'hui considéré comme le patron civil du Brésil. La date de sa mort, le 21 avril est célébrée tous les ans par un jour férié.
Voir aussi
- Conjuration Mineira
- (pt) AQUINO, Rubim Santos Leão de; BELLO, Marco Antônio Bueno; DOMINGUES, Gilson Magalhães. Um sonho de liberdade: a conjuração de Minas. São Paulo: Editora Moderna, 1998. 176p. il. (ISBN 8-51602-100-9)
- (pt) CHIAVENATO, Júlio José. As várias faces da Inconfidência Mineira. São Paulo: Contexto, 1989. 88p. il. (ISBN 8-58513-442-9)
- (pt) JARDIM, Márcio. A Inconfidência Mineira: uma síntese factual. Rio de Janeiro: Biblioteca do Exército Editora, 1989. 416p. (ISBN 8-57011-141-X)
- (pt) Tiradentes: a sentença. Rio de Janeiro: ALERJ, 1992. 54p.
- (pt) Tiradentes: os caminhos do ouro. Brasília: Imprensa Nacional, 1992. 26p. il.
Notes et références
- ↑ Tout a commencé à Porto Alegre, Bernard Cassen, Paris, éditions 1001 nuits, 2003.
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