Jeanne des armoises

Jeanne des armoises

Jeanne des Armoises

Jeanne des Armoises, auparavant Jeanne ou Claude du Lis, est, d’après une source tardive (trouvée en 1686 à Metz[1]) une femme qui se fît connaître le 20 mai 1436 dans la région de Metz en se faisant passer pour Jeanne d'Arc qui aurait échappé au bûcher. Elle se présenta aux frères de Jeanne d'Arc qui la reconnurent pour leur sœur.

Cette Jeanne, qu’on dit être la fille adultérine d’Isabeau de Bavière et de Louis d’Orléans, donnée en nourrice à des laboureurs de Domrémy, épousa un chevalier désargenté, Robert des Hermoises ou des Armoises, proche parent de Robert de Baudricourt, à Arlon, au Luxembourg, où elle aurait rencontré Madame de Luxembourg.

Suite à cette nouvelle du retour de La Pucelle, la ville d’Orléans interrompit les services funèbres à la mémoire de Jeanne d’Arc durant trois ans. Jeanne des Armoises obtint même en 1439 que Gilles de Rais, maréchal de France et ancien compagnon d'armes de la vraie Jeanne, lui confia des soldats de sa troupe avec lesquels elle combattit à ses côtés en Poitou.

Elle se serait entretenue avec Charles VII par courrier pendant quatre ans. Vers 1440, elle obtint finalement une audience. D'après une relation tardive du chambellan de Boisy, le roi lui demanda quel était le secret qu’il partageait avec elle. Elle se rétracta, disant ne pas connaître le roi, et demanda grâce. Certains historiens dénient toute rencontre de cette Jeanne avec le roi.

Elle réussit jusqu'en 1440 à donner le change, mais à cette date, soumise à une enquête de l'Université et du Parlement de Paris, elle fut démasquée. Elle admit ensuite publiquement son imposture. Son cas n'était, à l'époque, pas isolé, un grand nombre de fausses Jeanne d'Arc apparurent dans les années qui suivirent la mort de la Pucelle sur le bûcher de Rouen.

Sommaire

Jeanne des Armoises et le mythe de la Pucelle

L'histoire officielle affirme que Jeanne de Domrémy et Jeanne des Armoises sont deux personnages radicalement différents. « Claude-Jeanne » ne serait qu'une imposture fondée sur une vague ressemblance avec l’héroïne du siège d’Orléans, et aurait fait selon les archives amende honorable en 1440 devant le Parlement de Paris pour éviter les foudres royales. Le propre frère de la Pucelle et quelques membres de l’aristocratie messine auraient feint de la « reconnaître », plusieurs personnages naïfs ou douteux auraient pu être dupés ou vouloir devenir les complices de l'aventurière pour tirer quelque subside de l'escroquerie, en premier lieu Robert des Armoises. Ce présumé châtelain de Jaulny (Meurthe-et-Moselle) la prend en mariage en novembre 1436. Selon les archives, il est issu d'une lignée de fidèles vassaux de Bar et de Lorraine remontant à la fin du XIIIe siècle. Il apparaît comme un exemple du chevalier mercenaire, personnage courant à l'époque. À l'époque où il est censé épouser « Jeanne », il est jugé pour félonie par le Roi René, héritier du duché de Bar. Il est quinquagénaire et compte tenu des conditions de vie comme de la longévité de l’époque, son âge fait de lui un vieillard.

L'histoire de Jeanne des Armoises telle qu'elle est relatée dans la Chronique du Doyen de St Thiébault de Metz, des doutes émis par des chroniqueurs des XVe siècle et XVIe siècle quant à la réalité du supplice de la Pucelle et des textes littéraires de la fin XIXe siècle ne se prétendant pas forcément historiques ont contribué à l'émergence d'une théorie  : si Jeanne la Pucelle était parvenue là où l’on sait, ce serait parce qu’elle était une bâtarde royale mise en scène à dessein[2], dont la mère aurait été Isabeau de Bavière et le père Louis d'Orléans.

Au XXIe siècle, au visiteur du château de Jaulny, on montre les armes de la Pucelle peintes sur une muraille : une épée pointée vers le haut, cernée de deux fleurs de lys, pénétrant une couronne royale, et les « authentiques portraits de Jeanne et de son mari », le célèbre Robert des Armoises, tous deux seigneurs de Jaulny, peints dans les caissons d'une cheminée du XVIe siècle.

Notes et références

  1. Chronique du Doyen de St Thiébault de Metz.
  2. Roger Senzig et Marcel Gay, L'Affaire Jeanne d'Arc, Florent Massot, septembre 2007.

Voir aussi

Lien externe

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