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Jean Lallemand
Jean Lallemand (Dole 1470 - 18 septembre 1560 Bouclans)
Fils de Guillaume Lallemand et de Catherine Boudier, Jean Lallemand nait d'une vieille famille comtoise à Dole en 1470. Il commence sa carrière au parlement en 1507, d'abord comme clerc de Louis Barangier, secrétaire de Marguerite d'Autriche, avant d’être lui-même nommé secrétaire de l’archiduchesse le 21 juin 1517. La même année, Lallemand suit Charles Quint en Espagne, au service de Laurent de Gorrevod. Après son élection, Charles Quint le nomme secrétaire en 1520. Il sert également comme inspecteur général du Royaume d'Aragon. Souple, intelligent, Lallemand devient vite influent. Deux ans plus tard, il succède à Jean Hannart en tant que secrétaire « signant en finances », une position importante à laquelle s’ajoute celle de secrétaire du nouveau conseil d’Etat. Jusqu’en 1528, Lallemand est le premier secrétaire de l’Empereur, qui l'a créé comte palatin par diplôme du 9 juillet 1523.
En 1524, il épouse à Burgos Anne, riche héritière de Philippe Hanneton, comte d'Ascot, secrétaire et audiencier de l'Empereur, trésorier de la Toison d'or, et devient seigneur et baron de Bouclans au Comté de Bourgogne. La fortune de sa femme, jointe aux profits considérables de sa situation officielle, lui permettent d'acheter successivement de nombreuses seigneuries : Montigny, Augerans, Souvans, Belmont-lez-Dole et bien d'autres.
L'empereur ayant remarqué ses qualités de diplomate, il le nomme ambassadeur plénipotentiaire pour le traité de Madrid conclu avec François Ier après la bataille de Pavie, dont Lallemand est le rédacteur et l'un des négociateurs.
Par la suite, il se brouille avec Alfonso de Valdés et, s’il faut en croire ce dernier, prend part activement aux attaques contre son Dialogue de Lactancio. Cependant Lallemand est bientôt lui-même la cible d’intrigues. En 1528, il est accusé de trahison et trafic d’influence. Ses protecteurs d’autrefois Gorrevod et le chancelier Mercurino Gattinara ont changé de camp. En décembre 1528, Lallemand est démis de ses fonctions et, après un court séjour en prison, il est banni de la cour. Bien qu’une enquête le déculpabilise complètement, il ne regagne jamais la faveur de l’Empereur.
Il se retire alors en Franche-Comté, où il est nommé chanoine de Besançon le 21 janvier 1540. Il passe le restant de sa vie en grand seigneur dans ses châteaux comtois. Grâce à son opulence, il y élève neuf enfants (dont deux seuls ont fait souche masculine), que tiennent à l'envi, sur les fonts du baptême, le cardinal de La Baume, le maréchal de Bourgogne, les seigneurs et dames de la plus haute noblesse, dont l'amitié console l'ancien secrétaire d'Etat de la disgrâce impériale. Ses châteaux de Bouclans, de Belmont, de Montigny, de Vaite, rebâtis et embellis à grande dépense, lui servent tour à tour de résidence, et il y note, dans un Psautier transformé en livre de raison, les événements de sa famille.
Lallemand meurt en 1560 à Montigny et repose, avec son épouse, sous un magnifique mausolée en marbre (classé aux Monuments Historiques en 1908) dans l'église paroissiale de Bouclans, dont il avait financé la reconstruction de 1537 à 1541.
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