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Jean-Baptiste Estelle
Jean-Baptiste Estelle né à Marseille en janvier 1662, décédé dans la même ville en janvier 1723, a été échevin de la ville de Marseille pendant la peste de 1720[1]..
Sommaire
Biographie
Le consul
En 1680, à tout juste 18 ans, il est appelé à Alger par son père Pierre Estelle qui y est consul depuis 1670. Après un retour à Marseille en 1683, il suit également son père en 1685 à Tanger puis à Tétouan (Maroc). En 1688 il est chargé par la chambre de commerce de Marseille de favoriser les échanges avec le Maroc. D’autres missions lui sont également confiées et en 1690 il est nommé consul de France à Salé (Maroc). A ce poste il développe les relations commerciales entre les deux pays et s’occupe du rachat des prisonniers chrétiens.
En 1699 il est muté au consulat de Seyde en Syrie où il pourra constater les ravages que fait la peste dans ce pays. En 1711 il abandonne ses fonctions pour rentrer à Marseille et se consacrer au négoce.
Le négociant
Il entre en relation avec la maison Guilhermy, Chaud et Cie qu’il avait connue au Levant. Il développe le commerce avec le Proche Orient, notamment avec Seyde. Il devient un notable de la ville de Marseille et le 28 octobre 1718 il est élu premier échevin de Marseille.
L’échevin et la peste
Le 25 mai 1720 le bateau « Le grand Saint-Antoine » qui vient d’Orient (Syrie- Chypre) s’ancre à l’île de Pomègues dans la rade de Marseille. La cargaison de ce navire appartient pour une part à Estelle et ses associés. D’après le règlement, ce bateau qui avait eu à son bord durant sa traversée 9 personnes mortes, aurait dû aller directement en quarantaine à l’île Jarre située à 15 km de la ville[2]. Or il n’en a rien été. Que s’est-il passé ? Quel rôle Estelle a-t-il joué ? Une controverse s’est ouverte sur le rôle exact de l’échevin. Certains pensent qu’il a joué de son influence pour que les intendants sanitaires autorisent un débarquement des riches marchandises pour une mise en quarantaine au Lazaret qui était situé à l’époque au nord de l’agglomération. La peste a été transmise à partir de ces locaux à toute la ville et au delà. D’autres estiment qu’Estelle, connaissant grâce à ses séjours au Proche Orient les risques encourus, n’aurait exercé aucune pression pour favoriser une commercialisation de la cargaison d’autant plus que les sommes en jeu n’étaient pas très élevées par rapport à sa fortune.
Quoi qu’il en soit, une fois la peste déclarée, Estelle se montre très courageux et à la hauteur de sa tâche. Il veille à l’évacuation des cadavres, recherche des médecins et s’inquiète du ravitaillement qui ne fit jamais défaut.
A son époque Estelle fut diversement jugé. Le gouvernement le croit tout d’abord coupable. La Cour ne tarde pas à revenir sur sa sévérité initiale. Le Maréchal de Villars écrit le 6 novembre 1721 : « S.A.R. elle-même m’a dit que le sieur Estelle auquel on avait voulu d’abord attribuer le commencement des malheurs, s’était bien justifié de cette fausse accusation et qu’il avait fort bien servi ainsi que ses confrères. »[3].
Le 19 janvier 1722, Lebret propose Estelle pour l’octroi de lettres de noblesse et d’une gratification de 6000 livres. Au mois de juillet le roi l’anoblit. Il meurt peu de temps après en janvier 1723.
Une rue de Marseille du 1er arrondissement porte son nom.
Bibliographie
: source utilisée pour la rédaction de cet article.
- Charles Carrière, Ferréol Rebuffat, Marseille ville morte, la peste de 1720, éditions Jean-Michel Garçon, Marseille, 1988 (ISBN 9-782950-284716)
- Paul Gaffarel et de Duranty, La peste de 1720 à Marseille & en France, librairie académique Perrin, Paris, 1911.
- Académie de Marseille, Dictionnaire des Marseillais, Édisud, Marseille, 2001, (ISBN 2-7449-0254-3)
- Ch. Mourre, « Jean-Baptiste Estelle, consul et échevin de Marseille de la fin du XVIIe au début du XVIIIe siècle », revue Marseille, N° 65 octobre-décembre 1966, pages 57-64
- Adrien Blés, Dictionnaire historique des rues de Marseille, Ed. Jeanne Laffitte, Marseille, 1989, (ISBN 2-86276-195-8).
Voir aussi
- Peste de Marseille (1720)
- rue Estelle
Références
- ↑ « Le roi guérisseur de la peste », Libération, 10 juillet 2007.
- ↑ Charles Carrière, Ferréol Rebuffat, Marseille ville morte, la peste de 1720, éditions Jean-Michel Garçon, Marseille, (ISBN 9-782950-284716) page 235
- ↑ Charles Carrière, Ferréol Rebuffat, Marseille ville morte, la peste de 1720, éditions Jean-Michel Garçon, Marseille, (ISBN 9-782950-284716) page 258
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