- Jean-Marie Gros
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Joseph-Marie Gros
Joseph-Marie Gros est un religieux français né le 23 mai 1742 à Lyon, mort le 3 septembre 1792 à Paris, député du clergé aux États généraux de 1789.
Sommaire
Biographie
Entré dans les ordres, il est reçu docteur en théologie et enseigne au collège de Navarre à partir du 10 mai 1785. Curé de Saint Nicolas du Chardonnet, les philanthropes le surnomment « le nouveau saint Vincent de Paul ». Sa notoriété l'amène à être élu le 30 avril 1789, député de Paris aux États Généraux de 1789 en quatrième lieu, derrière son archevêque, Mgr De Juigné, l'abbé de Montesquiou-Fézensac et l'abbé De Chevreuil, chancelier de l'Université, devant dom Ambroise Chevreux et l'abbé Dumonchel, recteur de l'université de Paris. Siégeant à droite de l'Assemblée, il y défend l'Ancien régime, et prend la parole sur les biens du clergé.
« Remplacé en 1791 à Saint Nicolas, après son refus de prêter le serment civique dans lequel il entraîne tous les prêtres de sa paroisse, il est emprisonné en janvier 1791 à la prison des Carmes comme contre-révolutionnaire, où il est victime des massacres de Septembre 1792. Pie XI le béatifie parmi les « Bienheureux martyrs » le 17 octobre 1926[1]
La mort de l'Abbé Gros par Restif de la Bretonne
« Mais ce n’était pas tout. Vers les deux heures, j’entends passer sous mes fenêtres, une troupe de cannibales, dont aucun ne me parut avoir l’accent du Parisis ; tout était étranger. Ils chantaient ; ils rugissaient ; ils hurlaient. Au milieu de tout cela, j’entendis : «Allons aux Bernardins !...Allons à Saint-Firmin ! » (Saint-Firmin était une maison de prêtres : les galériens étaient alors dans le premier endroit.) Quelques-uns de ces tueurs criaient : « Vive la Nation ! » Un d’entre eux, que j’aurais voulu voir, pour lire son âme sur son exécrable visage, cria forcènement : « Vive la mort !...» Je ne l’ai pas ouï dire ; je l’ai entendu, et j’en frissonnai…Ils allèrent tuer, et les galériens, et les prêtres de Saint-Firmin. Parmi ces derniers, était l’abbé Gros, ex-constituant, autrefois mon curé, à Saint-Nicolas-du-Chardonnet, chez lequel j’avais soupé avec deux dames d’Auxerre : il me reprocha même ce soir-là, d’avoir dit un mot, dans La Vie de mon père, improbatif du célibat des prêtres. Cet abbé Gros vit, parmi les tueurs, un homme avec lequel il avait eu quelque rapport. « Ha ! mon ami ! te voilà ! hé ! que venez-vous faire ici, à l’heure qu’il est ! – Ho ! répondit l’homme, nous venons ici, à la male heure… – Vous m’avez fait du bien…Aussi, pourquoi avez-vous rétracté votre serment ? » Cet homme lui tourna le dos, comme autrefois les rois et Richelieu à leurs victimes, et fit un signe à ses camarades. L’abbé Gros ne fut pas poignardé ; on lui donna une mort plus douce ; il fut précipité par la fenêtre…Sa cervelle jaillit du coup ; il ne souffrit pas…Je ne parlerai point des forçats : ces malheureux virent abréger une vie, qui n’était pas même à regretter… » [2]
Article connexe
Lien externe
Source
- « Joseph-Marie Gros », dans Adolphe Robert, Edgar Bourloton et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français (1789-1891), XIXe siècle [détail de l’édition] (Wikisource)
- [2] Sur Gros et l'Assemblée :Histoire du clergé de France pendant la révolution, Volume 1 Par Hippolyte François Regnier-Destuurbet pages 98 et sq.
Conférence audio
- [3]DPN - Rencontres spirituelles •?• Catalogue alphabétique : FR, MAR, J, Jean-François Gros, Bx Jean-François Gros, né à Lyon, curé de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, tué à Saint-Firmin à 50 ans.
Notes et références
- ↑ Dès que furent connus les massacres, les fidèles considèrent les victimes comme des martyrs et recueillent leurs reliques, même au péril de leur vie comme c'est le cas pour Geneviève Barbe Goyon, couturière de 77 ans, qui habite rue Neuve Saint Etienne (rue Rollin actuelle, V° Arr) ; elle est mise en demeure d'expliquer au Comité de la Section des Sans-Culottes « d'où lui provenaient ces précieuses reliques trouvées chez elle et dont la liste y était et dont il y en avait entre autre de M. Gros, Curé de Saint-Nicolas-du-Chardonnet et des autres martyrs des journées des 2 et 3 septembre ». Elle est condamnée à mort le 22 floréal an 2 (11 mai 1794) par le Tribunal Révolutionnaire de Paris comme « Complice d'un complot tendant à fanatiser le peuple, à allumer la guerre civile et à anéantir le gouvernement républicain ». Voir la béatification.
- ↑ [1] Blog du Figaro Oublier le génocide vendéen?
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