Jacques Nikonoff

Jacques Nikonoff

Jacques Nikonoff, né le 27 janvier 1952 à Suresnes (Hauts-de-Seine), administrateur civil à la Caisse des dépôts, professeur associé à l’Institut d’études européennes de l’Université Paris 8, fondateur du mouvement « Un travail pour chacun » (UTC), membre fondateur de la Fondation Marc-Bloch et de l'association ATTAC. Porte-parole du Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP). Il réside à Enghien-les-Bains.

Sommaire

Parcours professionnel et politique

Jacques Nikonoff a débuté sa carrière professionnelle comme ouvrier pendant une dizaine d’années : d’abord dans l’imprimerie puis dans l’industrie chez Norton à La Courneuve en Seine Saint-Denis. Il y a exercé des responsabilités de délégué syndical à la CGT, (délégué du personnel, du comité d’entreprise, du CHS), puis a connu une période de chômage de plusieurs mois, à la suite d’un licenciement, qu’il a mise à profit pour engager des études.

Il a habité la cité des 4000 à La Courneuve pendant vingt-trois ans.

La réussite de l’examen spécial d’entrée à l’université pour les non-bacheliers lui permit d’entreprendre des études de sciences de l’éducation à l’université de Paris VIII (Saint-Denis), puis une spécialisation de formation de formateur au Conservatoire national des arts et métiers.

Parallèlement, il a orienté son activité professionnelle vers la formation et l’insertion sociale et professionnelle des jeunes en difficulté scolaire, et l’animation d’un comité local pour l’emploi dans une commune de Seine-Saint-Denis (Aulnay-sous-Bois).

Poursuivant ses études à l’Institut d'études politiques de Paris et au Centre de formation du ministère des finances, il est reçu au concours d’entrée à l’École nationale d'administration, qu’il intègre en 1984[1]. Administrateur civil, affecté, dès sa sortie, à la Caisse des dépôts, plus grande institution financière publique française, il a été son représentant aux États-Unis pendant plusieurs années puis attaché financier pour le Trésor.

Il a été également directeur de séminaire en économie à l’École nationale d'administration. Actuellement professeur associé en économie à l’Institut d’études européennes de l’université Paris VIII.

Il a été membre de la direction du Parti communiste français de 1999 à 2001.

Il est le fondateur du mouvement Un travail pour chacun UTC dont il a été le président pendant plusieurs années. Il a également été membre du Conseil scientifique d’Attac depuis sa création et président d’Attac de 2003 à 2006.

Controverses concernant le rôle de Jacques Nikonoff dans ATTAC

Bernard Cassen, le premier président fondateur d’ATTAC France a proposé en avril 2002 Jacques Nikonoff, alors membre de son conseil scientifique, comme successeur lors de la réunion du dit "Collège des fondateurs", lequel a vocation à désigner la majorité des candidats au Conseil d'administration de cette association[2]. Jacques Nikonoff, après avoir été élu en décembre 2002 par la majorité de ce conseil ainsi désigné, a de fait codirigé Attac jusqu'en 2006 avec Bernard Cassen qui était resté membre de son bureau.

Lors de cette période de quatre ans, la codirection d'Attac par Nikonoff et Cassen s'est traduite d'un côté par des succès importants en termes d'adhésions et en termes politiques, en particulier du fait de son rôle dans la campagne contre le traité constitutionnel européen rejeté lors du référendum de 2005. Mais d'un autre côté, l'autoritarisme de la direction aussi bien vis-à-vis de l'association que vis-à-vis des diverses tendances du mouvement altermondialiste a entrainé le développement de vives oppositions internes et externes, ce qui s'est traduit dans un premier déclin des adhésions après le sommet de la fin 2005. Jacques Nikonoff a néanmoins été réélu le 18 juin 2006 à la présidence d'ATTAC France après une assemblée générale houleuse, bien qu'il ait été en même temps l'objet de vives critiques au sein de l'association, ses opposants dénonçant certaines opacités du scrutin, l'accusant de fraudes[3] et dénonçant, de manière plus générale, son autoritarisme en tant que président.

Le 25 août 2006, un rapport de l'économiste René Passet a mis à jour la « manipulation » du scrutin qui l'avait élu trois mois plus tôt[4]. Jacques Nikonoff fut alors contraint de démissionner avant la tenue de nouvelles élections[5].

Fin août 2009, la plainte pour fraude aboutit à un non lieu[6],[7]. L'ordonnance fait cependant état d'une fraude « sans doute probable mais loin d'être certaine cependant ».

Contributions au débat sur les retraites et l'emploi

Il est spécialiste de l'emploi et de la question des retraites, favorable au maintien du système par répartition et totalement opposé aux fonds de pension.

Dans une tribune polémique du Monde daté du 23-24 mai 2005, il prône un nouveau mode de construction européenne, rejetant la structure actuelle dans ses évolutions récentes (ainsi que son approfondissement tel que proposé par le projet de Constitution européenne), et estimant que seuls le couple franco-allemand et le Benelux, « moteur de l'Union », disposent d'une réelle volonté de construction européenne. Il affirme que le Royaume-Uni est principalement atlantiste, laisse entendre que la Grèce, l'Espagne et le Portugal soutiennent l'Union européenne par intérêt économique et critique les dix nouveaux pays adhérents pour leur pro-américanisme.

L'analyse de Jacques Nikonoff est que la Banque mondiale a, la première, sonné la charge contre les systèmes de répartition, systèmes que les ultralibéraux veulent détruire et note que le signal du départ de cette campagne d’affolement de l’opinion publique a été donné en octobre 1994, dans un document devenu depuis la bannière des ultralibéraux dans le monde entier: World Bank, « Averting the Old Age Crisis : Policies to Protect the Old and Promote Growth » (en français: Prévenir la crise du vieillissement : politiques pour protéger les personnes âgées et promouvoir la croissance), Policy Research Bulletin, 5e volume, numéro 4, août-octobre 1994[8].

Création du M'PEP

Suite à un congrès fondateur le 24 mai 2008 en Seine-Saint-Denis[9], Jacques Nikonoff crée avec des militants et anciens militants de partis de gauche, d’associations, de mouvements altermondialistes ou de syndicats le Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP). Ce mouvement se situe entre le parti politique et l'organisme d’éducation populaire[10].

Œuvres

  • Existe-t-il des réservoirs d’emplois ?, Corlet, (1996)
  • Chômage - nous accusons !, sous la direction de, Arléa, (1998)
  • La Comédie des fonds de pension, Arléa, (1999)
  • Pour une économie humaine, ouvrage collectif, Mille et une nuits, (2001)
  • Vivent les impôts, sous la direction de, Mille et une nuit, (2005)
  • Constitution européenne : ils se sont dit oui, ouvrage collectif, Mille et une nuit, (2005)
  • Cette Constitution qui piège l'Europe, ouvrage collectif, Mille et une nuit, (2005)

Notes

  1. Précisons qu'il a intégré l'ENA via la troisième voie aujourd'hui supprimée et remplacée par le troisième concours
  2. Attac est dirigé par un conseil de trente administrateurs, élus pour trois ans et rééligibles. Parmi ces 30 personnes, 12 sont élues par l'assemblée générale des adhérents directs et 18 sont cooptées dans le Collège des fondateurs. Ce dernier est constitué de représentants des organisations syndicales, journaux et associations ayant participé à la création d'Attac ainsi que de nombreux membres, personnes physiques et morales, cooptés depuis
  3. Jean Tosti, « La preuve de la fraude », Associations solidaires de l'Yonne (89), 4 août 2006.
  4. René Passet, « Elections ATTAC : synthèse des rapports d’experts », Associations solidaires de l'Yonne (89), 28 août 2006.
  5. Sylvia Zappi, « La direction d'Attac ne survit pas à la confirmation d'une fraude électorale », Le Monde, 27 août 2006.
  6. Attac : non-lieu dans l'affaire de la fraude électorale de juin 2006, Le Nouvel Observateur, 5 septembre 2009
  7. ATTAC France, « Fraude, plainte contre X, non-lieu : épilogue », 7 septembre 2009
  8. http://www.m-pep.org/spip.php?article129#nb2
  9. « Déclaration d'intention politique du M'PEP », 24 mai 2008.
  10. « Le M'PEP : Une nouvelle catégorie d'organisation entre le parti politique et l'association », 25 mai 2008.

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