- Insurrection du 1er prairial an III
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L'insurrection du 1er prairial an III (20 mai 1795) est une révolte parisienne dont l'échec mit fin aux volontés populaires et démocratiques pour imposer la réaction thermidorienne[1].
Sommaire
Insurrection
Entraînés par les sections jacobines de Paris (Faubourg Saint-Antoine et Saint-Marceau), les émeutiers, aux cris de « du pain et la Constitution de l'an I » (constitution de 1793) envahirent, le 20 mai 1795, la Convention. Ils assassinent Jean Bertrand Féraud, député des Hautes-Pyrénées, sa tête coupée est mise au bout d'une pique et présentée à Boissy d'Anglas, président de la Convention, qui la salue. Quelques Montagnards tentèrent de restaurer le gouvernement révolutionnaire, mais les troupes commandées par le général Jacques-François Menou refoulent les insurgés les 21 et 22 mai 1795 et les désarment. La majorité de la Convention fait arrêter les derniers montagnards (parmi lesquels Charles-Gilbert Romme et le chimiste Jean Henri Hassenfratz). Une dizaine de députés montagnards furent exclus de la Convention. La garde nationale fut épurée et ne compta plus que des bourgeois aisés, les sociétés populaires et les clubs furent fermés.
Témoignage
Lire à ce propos l'évènement relaté par Louvet dans le post-scriptum de sa lettre adressée au citoyen Villenave du 5 prairial an III (24 mai 1795), 4 jours après les faits À Mathieu-Guillaume-Thérèse Villenave
Représentation
Un tableau de Auguste Vinchon, réalisé entre 1833 et 1835 représentant la scène figure à l'Hôtel de Ville d'Annonay, salle des mariages. Un autre tableau, de Charles Ronot (1820-1895), Les Derniers Montagnards, réalisé en 1882 représente le suicide héroïque des députés condamnés pour avoir soutenu le peuple lors de l'insurrection.
Bibliographie
- E. Tarle, Germinal et Prairial, Moscou, 1959.
- Kåre Dorenfeldt Tønnesson, La défaite des sans-culottes : mouvement populaire et réaction bourgeoise de l'an III, Oslo/Paris, Clavreuil, 1959.
- Morris Slavin, « L'épuration de prairial an III dans la section des Droits de l'homme », Annales historiques de la Révolution française, n° 232, 1978, p. 283-304.
- Françoise Brunel, « Les derniers Montagnards et l'unité révolutionnaire », Annales historiques de la Révolution française, n° 229, 1977, p. 385-404.
- Françoise Brunel, « Pourquoi ces « six » parmi les « derniers montagnards » ? », Annales historiques de la Révolution française, n° 304, 1996, p. 401-413.
- Haim Burstin, « Échos faubouriens des journées de Prairial », Annales historiques de la Révolution française, n° 304, 1996, p. 373-385.
- Antoinette Ehrard, « La mémoire des « Martyrs de Prairial » dans l'espace public », Annales historiques de la Révolution française, n° 304, 1996, p. 431-446.
- Sergio Luzzatto, « Le rêve d'un « lit de justice » populaire au printemps de l'an III », Annales historiques de la Révolution française, n° 304, 1996, p. 361-372.
- Raymonde Monnier, « L'étendue d'un désastre : Prairial et la révolution populaire », Annales historiques de la Révolution française, n° 304, 1996, p. 387-400.
- John Renwick, « Les « Martyrs de Prairial » : légende bleue, légende blanche, légende rouge », Annales historiques de la Révolution française, n° 304, 1996, p. 417-429.
Notes et références
- Albert Mathiez dans La Réaction thermidorienne, 1929. Réédition avec présentation de Yannick Bosc et Florence Gauthier, La Fabrique, Paris, 2010. Selon l'expression d'
Catégories :- Événement à Paris pendant la Révolution de 1789
- Insurrection parisienne
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