- Indiction
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L’indiction romaine — du latin indictio, « annonce » —, correspond à une imposition en nature, puis sous le Bas-Empire à une période d'actualisation des bases fiscales, fixée à 15 ans.
Sous la république romaine, le terme d'indiction n'apparaît que rarement, il est évoqué dans les commentaires d'Asconius sur le discours In Verrem de Cicéron à propos des réquisitions de blé que dût fournir la Sicile[1].
La réforme de l’imposition dans l'Empire romain menée à la fin du IIIe siècle organise une base d'imposition selon les possessions et les revenus des contribuables. Le relevé fiscal de ces bases d’imposition devait être actualisé périodiquement. Après un essai selon une période de 5 ans (297-302 ; 302-307 ; 307-312)[2], la périodicité à 15 ans fut adoptée en 312 pour cette actualisation, réalisée sous la responsabilité des bureaux du préfet du prétoire. Par glissement de sens, le mot "indiction" ne désigna plus l'impôt, mais signifia cette période de 15 ans[3].
À partir de 312, l’empereur Constantin Ier rendit obligatoire la mention de l'année de l’indiction, c’est-à-dire le numéro d'ordre de l’année dans le cycle, pour qu’un acte juridique soit valide, créant un référencement des dates plus pratique que l’indication du nom des consuls de l’année. L'indiction commençait toutefois au 1er septembre, à la différence de l'année consulaire[3].
Cette méthode de datation persiste dans l'Empire byzantin, et est employé dans la Chronique de Théophane le Confesseur, qui couvre l'histoire romaine jusqu'en 813[4]. Charlemagne reprend ce mode de datation à partir de 800.
Il faut remarquer que dans l'usage, le mot « indiction » en est venu à désigner l'année occupant tel rang dans la période de quinze ans (par ex. : « en la huitième indiction » signifie en fait « en la huitième année de l'indiction en cours » ; en commençant donc en septembre 312, les « premières indictions » débutent en : 312, 327, 342, 357, 372, 387, 402, 417, 432, 447, 462, 477, 492, 507, 522, 537, 552, 567, 582, 597, 612, 627, etc., avec un retour aux années de même rang dans les siècles tous les trois cents ans).
Notes
- Asconius, Commentaire du In Verrem II, 2
- PUF, collection Nouvelle Clio – l’histoire et ses problèmes, Paris, 1964, 2e édition 1970, p. 292 Roger Remondon, La crise de l’Empire romain,
- Paul Petit, Histoire générale de l’Empire romain, Seuil, 1974, (ISBN 2020026775), p. 548
- ISBN 2228070610), p. 217-218 Georges Ostrogorsky, traduction française de J. Gouillard, Histoire de l’état byzantin, Payot, 1977, (
Voir aussi
Catégories :- Économie sous la Rome antique
- Institution de l'Empire byzantin
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