- Incontinence urinaire
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Classification internationale
des maladiesCIM-10 : R32 L'incontinence urinaire se définit par une perte accidentelle ou involontaire d'urine par l’urètre. Cette affection touche aussi bien les hommes que les femmes, et l’origine est souvent multifactorielle.
Sommaire
Prévalence
La prévalence de ce trouble représente environ 3 millions de personnes en France en 2007[1] et 1,5 million au Canada en 1998[2]. Elle est particulièrement fréquente chez la personne âgée, touchant près de 15 % des personnes de plus de 85 ans[3].
Mécanismes
la continence urinaire nécessite un plancher pelvien fonctionnant correctement (muscles du périnée), une intégrité des sphincters (muscle à la base de l'urètre) et des commandes nerveuses agissant sur ceux-ci et sur le détrusor (muscle de la paroi de la vessie dont la contraction aboutit à sa vidange). Toute altération de l'une de ces structures peut conduire à l'incontinence.
Formes et manifestations
On distingue classiquement plusieurs formes d’incontinence urinaire :
- L'incontinence urinaire d’effort, caractérisée par une fuite involontaire d’urine par l'urètre (le méat urétral), survenant à l’occasion d’un effort physique, à la toux et aux éternuements. Il s’agit d’une fuite en jet, peu abondante, survenue brutale au moment d’un effort, le plus souvent en position debout, sans sensation de besoin préalable.
- L’incontinence urinaire par urgences mictionnelles, caractérisée par une fuite involontaire d’urine, accompagnée ou immédiatement précédée d’un besoin urgent et irrépressible d’uriner aboutissant à une miction ne pouvant être différée et retenue. La terminologie d’incontinence par impériosités ou incontinence par hyperactivité vésicale peut aussi être utilisée.
- L’incontinence urinaire mixte combine les deux types d’incontinence prédéfinie.
- L'incontinence urinaire par regorgement, caractérisant une vidange incomplète de la vessie, observée notamment en cas d'affection de la prostate.
- L'incontinence fonctionnelle survenant chez les personnes présentant un déficit psychomoteur.
- L'énurésie nocturne se manifestant notamment chez l'enfant par des mictions involontaires survenant la nuit.
Conséquences
Outre la gène occasionnée, l'incontinence urinaire peut avoir des répercussions psychologiques (anxiété, dépression) et sociales (repli sur soi, peur de s'écarter du domicile...).
La perte d'urine peut provoquer une irritation de la peau en regard.
Facteurs favorisants
L'incontinence urinaire peut être favorisée par l'âge, l'anxiété, l'obésité, des troubles neurologiques, une infection (cystite), un prolapsus, ou encore un relâchement sphinctérien ou des muscles du plancher pelvien des suites d'une chirurgie abdominale ou d'un accouchement par exemple.
Une chirurgie d'ablation large de la prostate (prostatectomie peut se compliquer d'incontinence[4].
Le tabagisme et l'abus de caféine semblent prédisposants[5].
Diagnostic
Il est fait essentiellement par l'interrogatoire du patient.
Dans certains cas, une exploration urodynamique peut être proposée. Cette dernière consiste, entre autres, en la mesure de l'évolution des pressions dans la vessie et le rectum après certains stimulus, tentant de reproduire les fuites urinaires.
Prise en charge
La lutte contre les facteurs favorisants est proposée systématiquement : perte de poids si obésité, traitement d'une constipation si les efforts de poussées semblent provocatrices, arrêt du tabac et diminution de la caféine...
L'utilisation de protections (lingettes absorbantes, couches anatomiques ou changes complets (langes) selon la gravité de l'incontinence) s'avère souvent utile voire nécessaire.
Une rééducation périnéale, par entraînement des muscles périnéaux (exercices de Kegel, cônes vaginaux) est proposée en première intention en cas d'incontinence d'effort, avec une efficacité démontrée chez les femmes de moins de 50 ans[6].
La duloxétine, un inhibiteur de la recapture de la sérotonine-noradrénaline, a une certaine efficacité dans l'incontinence d'effort ou de stress[7].
Dans les cas rebelles et invalidants, une chirurgie peut être proposée[8].
Notes et références
- Op. cit. Rapport sur le thème de l'incontinence urinaire, p. 2
- (fr) Agence de la santé publique du Canada, « Une étude pour faire la lumière sur l'incontinence chez les aîné(e)s ». Consulté le 7 août 2008
- Health and disease in 85 year olds: baseline findings from the Newcastle 85+ cohort study, BMJ, 2009;339:b4904 Collerton J, Davies K, Jagger C,
- Urinary incontinence after radical prostatectomy: incidence by definition, risk factors and temporal trend in a large series with a long-term follow up, BJU Int, 2006;97:1234-41 Sacco E, Prayer-Galetti, Pinto T et Als.
- Are smoking and other lifestyle factors associated with female urinary incontinence? The Norwegian EPINCONT Study, BJOG, 2003;110:247-54 Hannestad YS, Rortveit G, Daltveit AK,
- Pelvic floor muscle training versus no treatment, or inactive control treatments, for urinary incontinence in women, Cochrane Database Syst Rev, 2006;1:CD005654 Hay-Smith EJC, Dumoulin C,
- Serotonin and noradrenaline reuptake inhibitors (SNRI) for stress urinary incontinence in adults, Cochrane Database Syst Rev, 2005;3:CD004742 Mariappan P, Alhasso AA, Grant A, N’Dow JMO,
- Managing urinary incontinence in older people, BMJ 2010; 341:c3835 Thirugnanasothy S,
Annexes
Articles connexes
Ressources documentaires
- François Haab, Rapport sur le thème de l'incontinence urinaire, Ministère français de la Santé et des Solidarités, avril 2007, PDF, 62 p. [lire en ligne]
Catégorie :- Maladie en urologie
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