- Incidents du Golfe du Tonkin
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Incidents du golfe du Tonkin
Incidents du golfe du Tonkin
Peinture par E. J. Fitzgerald montrant le USS Maddox, le 2 août 1964, tirant sur trois torpilleurs P-4 nord-vietnamiens. Informations générales Date 2 août 1964 Lieu Golfe du Tonkin, Viêt Nam Issue Engagement américain renforcé Belligérants États-Unis République démocratique du Viêt Nam Commandants général Võ Nguyên Giáp Forces en présence 2 destroyers 3 canonnières Pertes aucune Guerre du Viêt Nam Batailles Opération Ranch Hand – Incidents du golfe du Tonkin – Bataille de la Drang – Offensive du Tết – Lang Vei (Tết) – Khe Sanh (Tết) – Huế (Tết) – Saïgon (Tết) – Opération Igloo White – Hamburger Hill – raid de Son Tay – Incident du Mayagüez –
Les incidents du golfe du Tonkin sont survenus les 2 et 4 août 1964. Des torpilleurs nord-vietnamiens et deux destroyers américains, le USS Maddox (DD-731) et le USS C. Turner Joy, ont échangé des tirs de canons. Cet affrontement a mené à la guerre du Viêt Nam[1].
L'existence de l'affrontement du 4 août a longtemps été controversée. Des éléments ultérieurs, dont un rapport rendu public en 2005 par la National Security Agency, indiquent qu'il n'y a pas eu d'attaque nord-vietnamienne le 4 août, mais que les équipages américains y ont cru de bonne foi[1].
Sommaire
Les incidents
Le 2 août 1964, le destroyer américain USS Maddox (DD-731), au cours d'une mission de reconnaissance dans le golfe de Tonkin commencée le 31 juillet, est attaqué dans les eaux internationales par trois canonnières nord-vietnamiennes. Le Maddox, après avoir seulement été atteint par une balle de mitrailleuse, se replie dans les eaux sud-vietnamiennes où il est rejoint par le destroyer C. Turner Joy.
Le 4 août, les deux destroyers américains entament une patrouille en direction de la côte nord-vietnamienne. Lors de la patrouille, le C. Turner Joy reçoit des signaux sonar et radio qui sont interprétés comme une autre attaque de canonnières nord-vietnamienne. Pendant près de deux heures, les navires américains ont fait feu sur des cibles détectées au radar. Il est très improbable qu'il y ait eu des forces nord-vietnamiennes dans ce secteur pendant leur combat. Le capitaine John J. Herrick a même admis que ce n'était rien de plus qu'un opérateur sonar « excessivement zélé » qui « entendait battre sa propre hélice ». Toutefois à ce moment, une grande partie de l'équipage croyait vraiment être sous le feu ennemi. En 1995, le général Võ Nguyên Giáp, à l'époque commandant en chef des forces nord-vietnamiennes, a confirmé l'attaque du 2 août mais a nié toute participation dans « l'incident » du 4 août.
Tout au long de 1964, la participation des États-Unis dans la guerre du Viêt Nam a augmenté. Un programme secret d'opérations sud-vietnamiennes, conçu pour imposer une "pression progressivement intensifiée" sur le Nord, est amorcé à une petite échelle en février. Le rôle actif des Américains dans le peu d’opérations secrètes qui ont été effectuées était essentiellement limité à la planification, l’équipement et l'entraînement des forces sud-vietnamiennes engagées. Malgré tout, la responsabilité américaine dans le lancement et la conduite de ces activités a été sans équivoque et s’est emportée dans une intensification de leur engagement implicitement symbolique et psychologique. Dans tous les cas, les faits étaient complètement en désaccord avec la déclaration du secrétaire à la Défense Robert McNamara, le 6 août 1964 : « Notre marine n’a joué aucun rôle, n’a pas été associée et n’est pas consciente des activités sud-vietnamiennes, s’il y en a. ». Quatre ans plus tard, McNamara admet au Congrès que les navires américains auraient en fait coopéré avec les attaques sud-vietnamiennes contre le Nord.
Le 30 novembre 2005, la National Security Agency rend publiques des centaines de pages de documents longtemps secrets sur l’incident du Golfe de Tonkin de 1964.
Bien que l’information obtenue bien après le soir du 4 août indique qu’il n’y a pas eu concrètement d’attaque nord-vietnamienne, les autorités américaines et tout l’équipage ont affirmé à l’époque qu’une attaque avait eu lieu. Par conséquent, des chasseurs des porte-avions Ticonderoga et Constellation ont été envoyés pour frapper des bases de torpilleurs et des installations de carburant.
En 1995, le général à la retraite Nguyen Giap dans un entretien avec l’ex-secrétaire à la défense Robert Mcnamara, dénie catégoriquement que les canonnières aient attaqué les destroyers américains le 4 août 1964. Une conversation enregistrée d’une réunion quelques semaines après la résolution du golfe de Tonkin, publiée en 2001, révèle que Robert McNamara a exprimé des doutes au président Johnson, sur la vraisemblance irréfutable des attaques.
Il est d'ailleurs établi aujourd'hui que les Incidents du Golfe de Tonkin ont été instrumentalisés pour permettre une escalade de l'intervention des USA dans le conflit indochinois. Les Papiers du Pentagone ont révélé que le texte de la Résolution a été rédigé par l'administration Johnson plusieurs mois avant que lesdits "incidents" aient eu lieu.
Travaux de Robert J. Hanyok
Le document le plus controversé est un article de 2001 dans lequel un historien de la National Security Agency, Robert J. Hanyok, soutient que des officiers de renseignement de l’agence "ont délibérément faussé" les preuves communiquées à la politique et au public, pour faussement sous-entendre que les navires nord-vietnamiens ont attaqué les destroyers américains le 4 août 1964. Hanyok affirme que 90 pour cent des interceptions de communications nord-vietnamiennes concernant l’attaque supposée du 4 août 1964, ont été omises dans les documents des agences majeures.
Dans le New York Times d’octobre 2005, Robert J. Hanyok conclut que la NSA a délibérément contrefait les rapports de renseignement concernant l’incident du 4 août. Il conclut que la motivation n’était pas politique mais probablement pour couvrir des erreurs "honnêtes" du renseignement.
Les conclusions de Hanyok étaient initialement publiées à l’intérieur de la NSA dans l’édition Hiver 2000 / Printemps 2001 du Cryptologic Quarterly, environ cinq ans avant d’être révélées dans l’article du New York Times. Selon les responsables du renseignement, les historiens du gouvernement voulaient que le rapport soit rendu public, mais ceci a été refusé par les politiciens concernés par crainte que des comparaisons puissent être faites avec les renseignements utilisés pour justifier la guerre en Irak en 2003[réf. nécessaire].
En réexaminant les archives de la NSA, Hanyok conclut que la NSA a initialement mal interprété les interceptions nord-vietnamiennes de façon à ce qu’elles apparaissent hostiles le 4 août. Des officiels de la NSA ont presque immédiatement découvert l’erreur, conclut-il, mais l’ont dissimulée en altérant les documents, de manière à faire apparaître que la deuxième attaque s’est produite. Robert McNamara, qui était secrétaire à la défense au moment de l’incident, déclare en octobre 2005 qu’il croit que les rapports du renseignement concernant l’incident du Golfe de Tonkin ont été décisifs dans l’expansion de la guerre.
Notes et références
- ↑ a et b (en) Scott Shane, « Vietnam Study, Casting Doubts, Remains Secret », dans The New York Times, 31 octobre 2009 [texte intégral (page consultée le 18 septembre 2009)]
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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