Incendie au TVCC à Pékin

Incendie au TVCC à Pékin

Incendie du TVCC

Le TVCC en feu.
Le bâtiment avant l'incendie

Le 9 février 2009, le Television Cultural Center (TVCC), un bâtiment du centre de Pékin en cours de construction, fut ravagé pendant six heures par un incendie d'origine accidentelle. Le TVCC faisait partie du projet de construction du CCTV Headquarters. La Télévision centrale de Chine en est le propriétaire, et l'achèvement des travaux était prévu pour mai 2009.

A environ 20 h 27, au soir du 9 février 2009, l'ensemble du bâtiment prit feu pendant les feux d'artifice marquant le dernier jour du nouvel an chinois. L'incendie fut provoqué par des feux d'artifice lancés sans autorisation.[1] L'intensité du feu nécessita six heures d'efforts des pompiers.

L'incident, ainsi que sa couverture par les médias chinoises, fut sujet d'un grand débat en Chine. Les dirigeants de la CCTV auraient autorisé des feux d'artifice puissants, lancés sans permission du gouvernement local. Ils auraient ignoré plusieurs avertissements de la police. Le bureau de propagande chinois donna par la suite des consignes pour censurer le reportage direct de l'incendie.

Sommaire

Histoire

La construction avait commencé en 2004 et devait être terminée en mai 2009.[2],[1] Le bâtiment devait être nommé le Television Cultural Center, TVCC, l'hôtel Beijing Mandarin Oriental devant être son principal occupant.

Il était surnommé la termitière ou la botte, en raison de son aspect architecture radical. Comme le bâtiment principal du CCTV Headquarters, il avait été construit avec moins d'acier que les gratte-ciel traditionnels[réf. souhaitée] et conçu pour résister à des tremblements de terre importants.[3] La structure originale donne leur forme aux deux tours.[4] Au total, 140 000 tonnes d'acier furent utilisées pour sa construction.[5]

Le budget de construction de la tour est réputé de presque 730 millions de US$.[6] Le bâtiment aurait comporté un studio de télévision pouvant recevoir 1500 spectateurs, des studios d'enregistrement, des salles de cinéma digital, des installations pour l'actualité, ainsi qu'un hôtel cinq-étoiles de 241 chambres devant être géré par Mandarin Oriental.[4] Sa hauteur totale était de 159 m (34 étages).[1],[7] Il était l'œuvre de l'architecte néerlandais Rem Koolhaas et de sa firme Office for Metropolitan Architecture. L'entreprise chargée de la construction était Arup East Asia.[3]

L'incendie

L'incendie. On aperçoit au premier plan le bâtiment principal du CCTV Headquarters.

Il a été causé par des feux d'artifices très importants tirés sur le site pour le nouvel an chinois avec l'autorisation de CCTV, mais sans celle de la police, du département de lutte contre l'incendie ou du gouvernement de la ville de Pékin, ni d'aucun autre organisme officiel[8],[9]. CCTV aurait ignoré trois avertissement successifs de la police ; il avait placé quatre caméras de télévision pour filmer le feu d'artifice, comportant près de 700 pièces et d'un coût de plusieurs millions de yuans.[5]

Six cent pompiers participèrent à la lutte contre le sinistre[10], qui dura cinq heures et causa un mort et sept blessés. Les médias chinois ont rapporté qu'un pompier (secrétaire de la branche du parti communiste du département de lutte contre l'incendie) mourut asphyxié par la fumée ; parmi les blessés, six étaient d'autres pompiers.[1] Les médias chinois nommèrent la victime un "martyr de la révolution"(革命烈士).[11] China Free Press estima les dégâts à 4 milliards de yuans (soit environ 588 millions de US$).[12]

L'agence Chine nouvelle rapporta, et le bureau municipal de la sécurité publique confirma, que la police de Pékin détenait un cadre de CCTV. Xu Wei (徐威), responsable du chantier de construction, fut conduit dans un commissariat du quartier des affaires de l'est de Pékin, suspecté d'être l'organisateur du spectacle pyrotechnique.[13] CCTV publia plus tard des excuses publiques :[14]

« Le feu a causé de sérieux dommages à la propriété d'état, et CCTV en éprouve de profonds remords. Il a aussi créé des problèmes aux gens des alentours et causé des embouteillages, et CCTV présente ses sincères excuses. »[15]

Cause

La brigade municipale de lutte contre l'incendie de Pékin a confirmé que la cause du sinistre était l'emploi illégal de pièces d'artifice de forte puissance sur le chantier. Elle déclara que le feu commença sur le toit du bâtiment, avant de s'étendre aux étages inférieurs grâce à des vents violents. Des fumées toxiques et le manque de sprinklers en état de marche entravèrent les efforts pour éteindre l'incendie.[16]

Une vidéo amateur diffusée Internet montre le début du feu après la chute d'une fusée d'artifice sur le toit du TVCC.[16] Un reportage de CNN affirme que "le toit du bâtiment explosa". Un autre remarque que le feu se propagea rapidement et que la tour tout entière fut en feu en moins de 13 minutes. « Il est évident qu'il y avait de nombreux débris sur place, [qui] prirent feu très vite. »[17]

Enquête

Aucune estimation détaillée des dommages n'a encore été publiée[Quand ?]. L'hôtel était assuré pour 220 millions de US$, le montant réel du remboursement devant être décidé après l'enquête de police.[18] Dix-sept personnes furent détenues, dont le chef de chantier du CCTV Headquarters, trois autres employés de CCTV, le conducteur qui transporta les feux d'artifices, quatre personnes qui l'aidèrent à éviter les points de contrôle de la police et huit employés de l'entreprise pyrotechnique qui installèrent le dispositif.[18]

Selon l'éditeur économique Caijing le coût réel du spectacle était de 350 000 yuan, mais le montant facturé à CCTV depuis une société contrôlée par Xu Wei, responsable du chantier de construction, s'élève à 1 million; Xu aurait reçu une commission de 80 000 yuan.[18]

Censure

Un mémo gouvernemental, posté sur internet, a démontré que les autorités étaient désireuses de diminuer l'importance du sinistre, « une gêne colossale que beaucoup considèrent de mauvais augure pour l'année nouvelle » selon le The New York Times.[16] Le mémo déclare : « pas de photos, pas de clips vidéo, pas de reportage en profondeur » et, plus loin, « La nouvelle doit être diffusée seulement sur l'espace de l'actualité et l'espace des commentaires doit être fermé. »[16]

Aucune image de l'incendie ou du bâtiment ne fut diffusée sur le réseau d'état et le site web de l'agence Chine nouvelle ne cita l'affaire qu'en passant.[16] CCTV rendit compte de la nouvelle avec une vidéo sur son site, après l'incendie.[19]

Li Xiguang, professeur de journalisme à l'Université Tsinghua de Pékin, a déclaré que la décision de ne pas traiter l'événement "à chaud" fut « stupide » et a diminué la crédibilité de CCTV.[20]

Liens externes

Notes et références

  1. a , b , c  et d (en)Andrew Jacobs, Fire Ravages Renowned Building in Beijing, New York Times, 9 février 2009
  2. (en)OMA CCTV - Television Cultural Centre, China, Beijing, 2002
  3. a  et b (en)Television Cultural Centre Hotel, Arup East Asia
  4. a  et b (en)Jonathan Glancey, "Beijing's newest skyscraper survives blaze", The Guardian, 11 février 2009
  5. a  et b Credibility of CCTV tarnished by big fire, Straits Times, The Malaysian Insider (16 février 2009). Consulté le 14 février 2009.
  6. Who will pay the bill for the massive CCTV fire?, Xinhua, 18 février 2009
  7. (en)Emporis.com - TVCC building
  8. (en) CCTV hotel fire caused by fireworks: official, Xinhua, China Daily, 10 février 2009
  9. (zh) 央视新址文化中心火灾引发原因初步查明
  10. (en) CCTV Fire: The Aftermath, CBN, 10 février 2009
  11. (en) AFP, "CCTV inferno fireman given hero's burial", The Standard, 16 février 2009
  12. (en)Why Reporting on CCTV Complex Fire Censored?, Boxun.com (10 Feb 2009). Consulté le 13 février 2009.
  13. (en) CCTV official detained over massive fire www, Xinhuanet (12 février 2009). Consulté le 11 février 2009.
  14. (zh) 视频:中央电视台就在建新址配楼发生火灾真诚道歉, Sohu, 10 février 2009
  15. (en) Quentin Sommerville, Beijing party that went horribly wrong, BBC, 12 février 2009
  16. a , b , c , d  et e (en) Andrew Jacobs, China TV Network Apologizes for Fire, New York Times, 10 février 2009
  17. (en) Witness: Top of Beijing luxury hotel 'exploding, CNN (9 février 2009). Consulté le 11 février 2009.
  18. a , b  et c (en) "5 more suspects detained in Beijing hotel fire", The Associated Press, International Herald Tribune, 19 février 2009
  19. (en) 中央电视台新大楼北配楼发生火灾
  20. (en) Calum MacLeod, China plans media empire to boost image, USA Today, 18 février 2009
  • Portail du monde chinois Portail du monde chinois
  • Portail des gratte-ciel Portail des gratte-ciel
Ce document provient de « Incendie du TVCC ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Incendie au TVCC à Pékin de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужен реферат?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Incendie du TVCC — 31°14′08″N 121°26′23″E / 31.23556, 121.43972 …   Wikipédia en Français

  • Février 2009 — Années : 2006 2007 2008  2009  2010 2011 2012 Décennies : 1970 1980 1990  2000  2010 2020 2030 Siècles : XXe siècle  XXIe siècl …   Wikipédia en Français

  • CCTV Headquarters — Localisation Localisation Pékin Coordonnées …   Wikipédia en Français

  • CCTV HQ — CCTV Headquarters CCTV Headquarters Usage(s) Bureaux Localisation Pékin, Chine Dates 2004–2009 Hauteur …   Wikipédia en Français

  • Cao ni ma — Cheval de l herbe et de la boue Caonima (déclinaison peluche). Le Cheval de l herbe et de la boue (Cao Ni Ma, chinois : 草泥马) est un mème répandu sur l Internet chinois et un symbole de la résistance contre la Censure de l Internet en Chine.… …   Wikipédia en Français

  • Caonima — Cheval de l herbe et de la boue Caonima (déclinaison peluche). Le Cheval de l herbe et de la boue (Cao Ni Ma, chinois : 草泥马) est un mème répandu sur l Internet chinois et un symbole de la résistance contre la Censure de l Internet en Chine.… …   Wikipédia en Français

  • Cheval de l'herbe et de la boue — Caonima (déclinaison peluche). Le Cheval de l herbe et de la boue (Cao Ni Ma, chinois : 草泥马) est un mème répandu sur l Internet chinois et un symbole de la résistance contre la Censure de l Internet en Chine. Il fait partie des dix animaux… …   Wikipédia en Français

  • Cheval de l’herbe et de la boue — Cheval de l herbe et de la boue Caonima (déclinaison peluche). Le Cheval de l herbe et de la boue (Cao Ni Ma, chinois : 草泥马) est un mème répandu sur l Internet chinois et un symbole de la résistance contre la Censure de l Internet en Chine.… …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”