- Imrou'l Qays
-
Imrou'l Qays mourut probablement en 525. (en arabe : امرؤ القيس بن حجر بن الحارث الكندي) est un poète arabe de l'époque de la Jahiliya, poète préislamique donc. Tantôt considéré le plus poète des arabes, tantôt le plus poète absolument, il a précédé les poètes futurs et ses contemporains à de nombreuses images et métaphores. Ému par la halte d'Ibn Hizam sur ses ruines, il l'utilisa comme introduction à plusieurs de ses poèmes, dont notamment son Poème suspendu, ce qui lui dut sa renommée poétique.
Sommaire
Sa naissance
Narrateurs et historiens divergent quant au lieu de sa naissance, les uns affirmant qu'il naquit à Nadjd, d'autres que ce fut plutôt à Al-Yamâma (en). Quant à la date de sa naissance, l'orientaliste Louis Cheikhô ainsi qu'Armand Pierre Caussin de Perceval dans son ouvrage "Essai sur l'histoire des Arabes avant l'islamisme" l'estiment aux environs de l'année 500.
Sa jeunesse
Imrou'l Qays était le fils de Houjr, dernier roi du royaume de Kinda. Il est dit que ce fut son oncle Muhalhil ibn Rabiʿa, ayant vu en lui les signes précoces d'un grand poète à venir, qui l'initia à la poésie et la lui inculqua. Imrou'l Qays composa des poèmes dès son plus jeune âge. Il y chanta ses errances, ses idylles adolescentes et son amour du vin. Parmi les femmes dont il était épris : Fatima bint ʿOubaïd à laquelle la majeure partie de son Poème suspendu est consacrée. Son père, irrité par ses actes indignes d'un prince, le chassa.
Sa vie
La vie d'Imrou'l Qays ne fut aucunement longue mais fut très chevaleresque et très riche en poésie. En effet, durant l'exil auquel il fut forcé, il apprit que son père avait été assassiné et décida alors de le venger. Commença sa vie de héros guerroyeur et vagabond, prêt à tout pour vaincre et triompher. Ce qui lui dut le surnom d'el-Malik ed-dilil, (Roi toujours errant). Imrou'l Qays visita maintes tribus arabes et ses voyages le menèrent même loin de l'Arabie, jusques à Constantinople dans le but d'obtenir un soutien de Justinien pour restaurer son royaume. Arrivé à Ancyre aux environs de 540, il mourut d'une espèce de variole. Imrou'l Qays fut l'un des premiers poètes les plus prolifiques, sa poésie couvrant presque toute sa vie.
== Son Poème suspendu ==
Son Poème suspendu est le premier des Mu'allaqât. En voici l'introduction, traduite en français par Pierre Larcher [1]:
قفا نبك من ذِكرى حبيب ومنزل *** بسِقطِ اللِّوى بينَ الدَّخول فحَوْملِHalte, et pleurons au rappel d'une aimée, d'un camp *** Au déclin de la dune entre Dakhoul, Hawmal
فتوضح فالمقراة لم يَعفُ رسمهاَ *** لما نسجتْها من جَنُوب وشمالِToûdih et Miqrat, dont la trace ne s'efface *** Grâce à la navette des vents, du sud, du nord;
وُقوفاً بها صَحْبي عَليَّ مَطِيَّهُمْ *** يقُولون لا تهلكْ أسى ً وتحمّلMes amis arrêtant, là, sur moi leurs montures, *** Diront : « de chagrin point ne te consume ! Assume ! »
وإنَّ شفائي عبرة ٌ مهراقة *** فهلْ عند رَسمٍ دارِسٍ من مُعوَّلِMa guérison serait une larme versée... *** Mais trace qui s’efface, est-ce le lieu de gémir ?
Notes et références
- Les Mu 'allaqât. Les Sept poèmes préislamiques, collection Les immémoriaux, Fata Morgana, Saint-Clément de Rivière, 2000, p. 47
Catégorie :- Poète arabe
Wikimedia Foundation. 2010.