- Illectronisme
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L'illectronisme est un néologisme, traduction de information-illiteracy, qui transpose le concept d’illettrisme dans le domaine de l’information électronique : il s’agit d’un manque de connaissance des clés nécessaires à l’utilisation des ressources électroniques. On peut recenser deux types de difficultés éprouvées par le lecteur dans l’accès à ces ressources : celles qui sont liées à la pratique et à la manipulation de ces nouveaux outils et celles qui sont liées au contenu et à la vérification des informations véhiculées[1].
L'illectronisme résulte aussi de craintes ou aversions : pour certains l'internet reste une arme, pour d'autres des choix de vie furtifs les empêchent de connaître les réseaux sociaux et les privent des usages de partages d'informations. Sans compter la grande crainte en temps de crise que font planer sur les emplois les nouveaux usages de l'informatique et de l'internet. Ces réticences relativement fondées dépassent la simple ignorance ou incapacité à accéder aux informations numériques.
Le terme inverse, "lectronisme", est peu usité, sauf pour traduire information literacy.
Sommaire
Recherches sur l'illectronisme
Partant du constat que sans une compétence minimale, le multimédia devient source d’exclusion, l’ENA a organisé à Strasbourg, le 16 octobre 2008, la 2e rencontre européenne de la presse sociale, destinée aux acteurs de l’économie sociale, aux journalistes, aux enseignants et aux experts. Elle a pour titre « De l’illettrisme à l’illectronisme, une même exclusion ? »
Il s’agit d’identifier la nature des fractures numériques[2].
Selon une étude du Gartner Group, l'illectronisme menace 50 millions d`Américains. Alors que les milieux favorisés compteraient 83 % d`internautes, seulement 35 % des personnes des couches défavorisées ont accès à Internet. Ce serait une nouvelle cause d`inégalité sociale, culturelle ou économique[3].
L'APLIS Poitou-Charente s'interroge sur ce nouveau défi éducatif à relever : le nouveau cahier des charges des APLIS donne comme l'un des objectifs généraux « Une première approche de l'utilisation de l'outil informatique, pour les usages courants de la vie quotidienne et pour la formation. » Ceci pour éviter que les publics fragiles ne se retrouvent en situation d'exclus de l'utilisation des méthodes modernes de communication et d'accès à l'information, Internet en particulier[4].
Brest s'interroge sur les moyens de l'accessibilité des TIC pour tous. Les « Espaces Publics Numériques » ont été créés pour lutter contre la fracture numérique, mais pour développer les usages des TIC auprès de tous, il faut que chacun y trouve du sens et de l’utilité. Ils concluent qu'il faudra, par équité sociale aller à la rencontre des publics prioritaires[5].
Les Rencontres Mondiales du Logiciel Libre confrontent les différentes approches visant à réduire la fracture numérique mondiale autant que combattre l'illettrisme ; on peut noter que l'Inde développe pour ses associations des solutions "web 2.0" permettant de réduire l'analphabétisme tout autant que l'illectronisme pour aller jusqu'aux enseignements les plus poussés de l'informatique ; le projet OLPC visant à équiper tous les enfants du monde d'ordinateurs robustes, bas coût, basse consommation et pouvant communiquer en réseau sans infrastructure (i.e. "Wi-Fi mesh") est une approche complémentaire et totalement complémentaire des projets de partage "web 2.0" dans la mesure où toutes ses machines peuvent accéder à l'internet[6].
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- BIGOT Régis, Le fossé numérique en France, Cahier de Recherche, CREDOC, n° 177, novembre 2002, 87 p. [PDF] Lire en ligne.
Wikimedia Foundation. 2010.