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I... comme Icare
Données clés Réalisation Henri Verneuil Scénario Henri Verneuil, Didier Decoin Acteurs principaux Yves Montand Sociétés de production Antenne 2 et V Films Pays d’origine France Genre Thriller Sortie 1979 Durée 126 Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
I... comme Icare est un film français d’Henri Verneuil sorti en 1979.
Sommaire
Résumé
L'ensemble du film se déroule dans un pays fictif qui évoque cependant fortement les États-Unis (notamment avec les drapeaux et la devise du pays, le dollar). On peut constater dans certains plans, l'insistance sur l’aspect international du scénario par la multitude des langues présentes, par exemple sur les panneaux indicateurs, et par un décor très neutre, rendant l'action possible dans n'importe quel pays.
À la suite de l'assassinat du président Marc Jarry récemment réélu, une commission d'enquête dirigée par le président de la Haute Cour de Justice, Frédéric Heiniger, est instituée afin d'élucider les circonstances de l'attentat. Le rapport final de cette commission précise qu'il n'y a eu qu'un seul tireur, Karl-Erich Daslow, ayant agi seul, par folie et avec préméditation. Ces conclusions ne satisfont pas le procureur Henri Volney, à qui sont remis les pleins pouvoirs afin de continuer l'enquête.
Avec l'aide de ses quatre collaborateurs, il récupère plusieurs films de l'assassinat lui permettant ainsi de retrouver un plan avec neuf témoins potentiels. À l'issue de recherches, il s'avère que huit des neuf témoins sont décédés, de causes très suspectes (plusieurs accidents de la route, un assassinat sous couvert de légitime défense, etc.). Le dernier témoin est finalement retrouvé à la suite d'un appel à la télévision, photographie à l'appui, par le procureur Volney ; il s'appelle Franck Bellony. Ce dernier témoin est sollicité pour identifier un deuxième tireur qu'il a aperçu. Passant en revue des photos de divers suspects, aucun d'eux ne correspond à l'homme qu'il a vu, mais il identifie néanmoins un personnage présent sur la scène du crime, dont il a remarqué qu'il tenait un parapluie: il s'agit de Carlos de Palma, un membre de la pègre.
Parallèlement, Henri Volney s'intéresse à Karl-Erich Daslow, le premier tireur, assassin présumé. Il découvre alors que l'assassinat est techniquement impossible à reproduire, à cause de l'emplacement où ont été retrouvées les douilles des munitions qu'aurait utilisées Daslow, accréditant ainsi l'hypothèse du second tireur. D'autre part, un an avant l'attentat, Daslow avait participé à une expérience, rappelant l'expérience sur la soumission à l'autorité menée par le psychologue américain Stanley Milgram. Volney comprend donc que Daslow peut se soumettre à une autorité s'il respecte celle-ci. Enfin, l'équipe comprend que la photographie montrant l'assassin présumé dans son jardin tenant le fusil du meurtre est un photo-montage. L'éclairage et la présence d'hortensias, qui ne fleurissent pas en mars, mois au cours duquel la photo aurait été prise, trahissent la photo.
Il s’approche progressivement de la solution de l'affaire en trouvant un lien entre le deuxième tireur (le tueur réel) vu dans un des films visionnés, Carlos de Palma, et Richard Mallory, directeur des activités secrètes aux services spéciaux qui a permis la grâce de ce dernier. Un de ses collaborateurs organise le cambriolage de l'appartement de Richard Mallory avec l'aide d'un cambrioleur à qui l'on a promis une réduction de peine. Il trouve durant l'action une cassette audio vraisemblablement codée pendant que le procureur Volney, afin de protéger son adjoint, discute avec le chef des activités secrètes jusqu'au retour des deux hommes.
Le procureur, après une nuit d'efforts, arrive à décoder la cassette. Volney comprend que l'enregistrement retranscrit les détails d'une opération nommée « Zénith » gérée par un groupe de pression appelé « Minos », opération consistant à discréditer, déstabiliser, engendrer des révoltes puis assassiner le chef d'État d'un pays imaginaire, Kawar. La fin de l'enregistrement contient les ordres de lancement d'une opération nommée I comme Icare devant se terminer le 17 à minuit (nous sommes alors le 17 à 6 heures du matin). À l'aide d'archives de presse, il arrive à retrouver le fil des événements tragiques de Kawar et il s'aperçoit que Minos avait pour objectif de placer à la tête du pays un dictateur militaire. Il découvre aussi que Carlos de Palma était rentré à Kawar, lors de l'élection du dictateur, recoupant ainsi toutes les pistes.
Se rendant compte de la gravité des faits pour le pays, Henri Volney enregistre un mémo pour le président décrivant les preuves trouvées. Lors des dernières minutes, il appelle son épouse, écrivain et philosophe, lui demandant ce qu'évoque le mythe d'Icare. Pendant que celle-ci se renseigne dans son dernier livre, le procureur Volney se rend devant la fenêtre de son bureau et est assassiné d'une balle dans le crâne. Son épouse répond alors à la question en précisant la nature du mythe : « Qui cherche à atteindre la vérité se brûle les ailes ». Le film finit sur un plan du bureau à travers un couloir dans lequel se trouve un ascenseur dont les portes s'ouvrent.
Fiche technique
- Réalisation : Henri Verneuil
- Scénario : Henri Verneuil et Didier Decoin
- Musique : Ennio Morricone
- Décors : Jacques Saulnier
- Photographie : Jean-Louis Picavet
- Montage : Henri Lanoë
- Directeur de production : Jacques Juranville
- Producteur : Henri Verneuil
Distribution
(Hormis Yves Montand, distribution par ordre alphabétique conformément au générique du film)
- Yves Montand : procureur Henri Volney
- Michel Albertini : Luigi Lacosta
- Roland Amstutz : Gregory
- Jean-Pierre Bagot : Michaël Mix
- Georges Beller : Sam Kido
- Maurice Bénichou : Robert Sanio, l'homme à la caméra
- Edmond Bernard : Le présentateur TV
- Françoise Bette : Mme Bellony
- Roland Blanche : Garcia Santos
- Benoît Brione : le reporter Bobino
- Jacques Bryland : Nicolas Rosenko
- Gabriel Cattand : le président Marc Jary
- Nanette Corey
- Jacques Denis : Despaul
- Erick Desmarestz : Bob Dagan
- Thierry Dewavrin : rédacteur du journal
- Étienne Dirand : le médecin de l'hôpital
- Henry Djanik : Nick Farnese, le faux témoin
- Michel Dussarat : Robert Kosheba
- Michel Etcheverry : Frédéric Heiniger, le président de la Haute Cour de Justice
- Joséphine Fresson : Marianne Delila
- Jean-François Garreaud : Vernon Calbert
- Jean-Claude Jay : Albert Philippe, le sénateur
- Brigitte Lahaie : Ursula Hoffman
- Bernard Larmande
- Daniel Léger : Guillaume Géménos
- Jean Lescot : Franck Bellony
- Jean Leuvrais : Robert Picard, le ministre de la Justice
- Gérard Lorin : Flavius, l'assistant de Naggara
- Marcel Maréchal : l'élève Rivoli
- Gérard Moisan : inspecteur au talkie-walkie
- Louis Navarre : Me Keller, l'avocat de Sanio
- Jean Négroni : Carlos de Palma
- Jean Obé : Hugues Adler
- Didier Obin-Labastrou : Serge Levis
- Alain Ollivier : le directeur du laboratoire Kodak
- Paco : le régisseur du Buffalo
- Robert Party : Général Anthony Baryn
- Michel Pilorgé : reporter TV
- Roger Planchon : Pr David Naggara
- Christian Remer : Charles Polodi
- Michel Raskine : Ramon Jimenez
- Didier Sauvegrain : Karl-Erich Daslow, le faux tueur
- Jacques Sereys : Richard Mallory, le chef des services secrets
- Georges Staquet : le gardien de l'immeuble
- Jacqueline Staup : Mme Lapierre, la secrétaire de Heiniger
- Georges Trillat : l'inspecteur au bar Manhattan
- Pierre Vernier : Charly Feruda
Lieux de tournage
- Cortège présidentiel au début du film : sur l'actuelle avenue Bernard-Hirsch à Cergy-Pontoise puis, après la sortie du tunnel, à La Défense vers le centre commercial des Quatre Temps.
- Palais du Gouvernement : préfecture de Cergy-Pontoise.
- Emplacement de Daslow au moment de l'assassinat : Tour EDF de Cergy-Pontoise.
- Expérience de Milgram : dans l'un des amphithéâtres de cours de l'ESSEC, à Cergy-Pontoise. Le procureur est raccompagné ensuite par le scientifique dans l'escalier principal de l'ESSEC.
Commentaires
Ce film imagine une situation fictive, fortement inspirée de la théorie d'un complot ayant conduit à l'assassinat de John F. Kennedy. Le nom du tueur, Daslow, est d'ailleurs l'anagramme du nom du tueur présumé de JFK, Lee Harvey Oswald. De nombreux autres éléments reprennent la thèse de Jim Garrison développée lors de son enquête sur l'assassinat de Kennedy.
Ainsi on retrouve pour l'assassin :
- la mise en scène possible de l'arme du crime,
- la photo truquée avec le fusil,
- le 22 du mois (JFK assassiné un 22 novembre et Jarry le 22 mai).
Mais sont également évoqués :
- la participation possible des services secrets,
- l'utilisation de la mafia comme intermédiaire,
- le rapport biaisé de la Commission Warren,
- la représentation probable de Jim Garrison dans le personnage du procureur Volney,
- le film de Zapruder,
- l'homme au parapluie (dans le film, le personnage de Carlos de Palma).
Le film s'appuie sur l'allégorie d'Icare : à vouloir trop s'approcher de la vérité, on se brûle les ailes. Mais d'une manière générale, ce film est une critique féroce du pouvoir dans les sociétés modernes et approche particulièrement la manière dont un pouvoir, quel qu'il soit, peut amener un quidam à effectuer des actes d'une grande cruauté.
Un passage du film recrée, à l'Université de Layé (anagramme de Yale), l'expérience de Milgram, qui fut conduite au début des années 1960. Un psychologue américain, Stanley Milgram, montra que deux volontaires sur trois peuvent être amenés, pour une somme dérisoire, à infliger un choc électrique dangereux, voire mortel, à une personne qu'ils ne connaissent pas, qui ne leur a rien fait et dont la seule faute est de s'être trompé dans un test de mémoire. Le cadre sérieux de l'université et l'autorité présumée des organisateurs de l'expérience suffisaient à légitimer, aux yeux des volontaires, une telle barbarie. L'expérience était truquée et aucune décharge électrique n'était réellement infligée. Cela n'empêcha pas les volontaires de croire sincèrement qu'ils punissaient les simulateurs.
On peut remarquer que dans le film, toutes les victimes par arme à feu sont tuées d'une balle dans la tête et plus précisément dans l'œil : le président Jarry, Daslow, Nicolas Rosenko, Luigi Lacosta et le procureur Volney.
Le film permet à Verneuil de mettre en scène les expériences de Milgram qui l'ont fasciné (ce dernier a d'ailleurs mis plusieurs années et plusieurs versions pour arriver au scénario final). Le film semble beaucoup reposer sur cette démonstration scientifique de la capacité humaine à se soumettre à l'autorité.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Catégories :- Film français
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- Thriller
- Film traitant d'un assassinat
- Assassinat de John F. Kennedy
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- Film dont l'action se déroule dans un pays fictif
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