- Hypersexualisation des jeunes filles
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Hypersexualisation
L’hypersexualisation, ou la sexualisation précoce, désigne le fait que les enfants des années 2000 sont appelés à prendre des raccourcis vers l’âge adulte sur le plan de la sexualité, selon Jocelyne Robert, sexologue et auteure. Elle résume l’idée en la qualifiant de « représentation de l’enfant comme une sorte d’adulte sexuel miniature »[1]. Ce phénomène s’observe surtout dans les sociétés occidentales. Certains sexologues s’entendent pour dire que l'hypersexualisation se définit par deux principaux volets, soit celui de la mode vestimentaire et celui des moeurs sexuelles des jeunes.
Sommaire
Causes
La révolution sexuelle a amené les résultats escomptés, soit la libération des anciennes mœurs sexuelles, davantage axées sur la procréation, ainsi que l'égalité entre les sexes, pendant un certain temps, mais a tôt fait de conduire les gens vers une régression.«Les jeunes adultes sont de plus en plus troublés, c’est-à-dire qu’ils éprouvent un malaise, voire une souffrance sexuelle. La faute sans doute à une société plus perturbée, qui a une image du sexe basée sur l’instinct, dans laquelle il faut correspondre aux normes véhiculées dans ce sens"[2]. « Les Cendrillon obéissantes, soumises au ménage et au récurage, se sont converties en petits chaperons de chair ferme et lustrée à exhiber, à remodeler, à botoxer, à plastifier, à dégraisser »[3].
Pour le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF), l’origine de l’hypersexualisation ne se situe pas en la jeune fille elle-même. Bien au contraire, les adolescentes seraient tout à fait impuissantes devant la voix des médias, sans cesse axée sur le sexe et la commercialisation de celui-ci[4]. Ainsi, ces médias conduisent irrévocablement les jeunes filles à une consommation sexuelle. Lydya Assayag, directrice du RQASF, précise que cette consommation sexuelle précoce est provoquée par les médias : « Ce qu’il est important de comprendre est que ce phénomène découle directement d’intérêts commerciaux qui visent tout simplement la vente de produits et de services »[5] . En effet, cette omniprésence de l’hypersexualisation dans les médias découle du fait que les années de révolution sexuelle, vers 1960, ont amené la société vers une banalisation du sexe. On entend par ce terme les contenus médiatiques contenant plusieurs références sexuelles, de l'érotisme à la pornographie. En ce sens, une étude faite par le sociologue Richard Poulin (Université d'Ottawa, Canada) dénombre jusqu'à 14 000 références sexuelles par année, seulement à la télévision, en Occident[6].
Donc, les jeunes sont confrontés à maintes images stéréotypées à caractère sexuel basées sur le rêve et l'illusion. À l'adolescence, les individus sont à la recherche de modèles pour se définir. « Les influences sont nombreuses, de la mode vestimentaire aux contenus médiatiques en passant par la musique, les vidéoclips et la pornographie facilement accessibles sur le net »[7] . Les concepteurs publicitaires axent leurs publicités sur la sexualité et le corps de la femme est véhiculé comme un objet, ce qui donne une opinion néfaste de la femme [réf. nécessaire]. Également, en concevant des publicités comme tel, ils profitent de la naïveté des fillettes qui, à 4 ans seulement, n'ont point d'esprit critique et sont interpellées par ces publicités qui leur sont destinées [réf. nécessaire]. Les vidéoclips montrent des images à saveur sexuelle débordante : « quand les paroles des chansons ne rabaissent pas les femmes à des esclaves sexuelles, comme dans la chanson de Britney Spears I’m a slave for U (Britney, 1999), elles sont centrées sur un besoin, présenté comme vital, de connaître l’amour ou, du moins, d’être en relation avec un garçon »[8] . Cela se rapproche un peu du concept de Girl power, où le pouvoir d’une personne dépend de l’image qu’elle envoie.
L'hypersexualisation comme mode vestimentaire
Les modèles sexuels véhiculés dans les médias incitent les jeunes à se vêtir comme les vedettes [réf. nécessaire]. À l'adolescence, les jeunes cherchent à se rassembler. Ils veulent faire partie d'un groupe et se définissent par celui-ci. En ce sens, suivre la mode a toujours été une façon d'être reconnu par ses pairs. L'hypersexualisation se caractérise par un style vestimentaire composé de chandails bedaine, en Amérique, ou haut court, en Europe, de string ou slip brésilien, devenant visible par le port de la mini-jupe taille basse. Pour les jeunes hommes, on le reconnait au port des pantalons taille basse laissant voir le boxer.
L'hypersexualisation comme moeurs sexuées
Ce début de XXIe siècle est teinté de nouvelles pratiques sexuelles chez les jeunes, telles les pénétrations par les trois trous, les copains de baise (fuck friends), les expériences à trois, les concours de fellation, les attouchements entre filles afin d'émoustiller les garçons, la danse sandwich [9], de même que les exhibitions sur internet, qui caractérisent bien ce phénomène de sexualisation précoce chez les jeunes [10][11].
Polémiques
L'hypersexualisation de la mode vestimentaire ne peut être qu'un phénomène passager, étant donné que la mode vestimentaire varie en fonction des époques. En effet, le principe même de la mode est de changer afin de faire vivre l'industrie [réf. nécessaire]. Si ce n'est en effet qu'une mode, on peut donc penser que nous sommes devant un phénomène qui peut s'éteindre avec la venue de nouveaux représentants de la mode.
En ce qui concerne l'hypersexualisation comme moeurs sexuelles, on ne peut passer sous silence le fait que les mœurs des adultes ont énormément changé. " [...] Pourquoi les adolescents garçons et filles se limiteraient-ils aux pratiques qui avaient cours il y a 30 ans"[12]?
Solutions
Nathalie Trépanier, sexologue, se penche sur le sujet depuis quelques années et fait des campagnes de sensibilisation auprès des jeunes dans les écoles du Québec. Comme solution, elle suggère aux parents de conscientiser leurs jeunes face à la sexualité[13]. Ainsi, la communication entre un enfant et ses parents en ce qui a trait à l’hypersexualisation véhiculée dans les médias peut atténuer le phénomène chez les adolescents. Il est important de leur rappeler que le contenu des médias n’illustre pas nécessairement la réalité.
Notes et références
- ↑ ROBERT, Jocelyne, cité par BERGERON, Ulysse, « De la jeune fille « modèle » », Le Devoir, samedi, 4 mars 2006, CAHIER SPÉCIAL, p. g8.
- ↑ EBRAHIMI, Medhi, Les pratiques sexuelles sont en phase de régression, http://www.lanouvellerepublique.fr/dossiers/actu/index.php?dos=sexe86&num=71602&PHPSESSID=e91ec52cd7e876224592dd7da5531344.
- ↑ ROBERT, Jocelyne, Le sexe en mal d'amour - De la révolution sexuelle à la régression érotique, p. 95
- ↑ Réseau québécois d'action pour la santé des femmes, cité par ANGELI, Johanne, Une angoisse à relativiser, Le Devoir, jeudi, 9 mars 2006, p. a7.
- ↑ ASSAYAG, Lydya, cité par BERGERON, Ulysse, « De la jeune fille « modèle » », Le Devoir, samedi, 4 mars 2006, CAHIER SPÉCIAL, p. g8
- ↑ POULIN, Richard, La Mondialistaion des industries du sexe, Éditions Imago, 2005, ISBN:2-84952-013-6.
- ↑ BERGERON, Ulysse, Op. cit., p. g8
- ↑ BOUCHARD, Pierrette, BOUCHARD, Natasha et BOILY, Isabelle, La sexualisation précoce des filles, p. 17
- ↑ CHOUINARD, Marie-Andrée, Petit lexique cochon pour parents avertis, Le Devoir, éditions du samedi 16 et dimanche 17 avril 2005.
- ↑ Hypersexualisation, érotisation et pornographie chez les jeunes
- ↑ Hypersexualisation : plus qu'un phénomène vestimentaire (site de l'UQAM)
- ↑ ANGELI, Johanne, L'hyperseuxalistaion des filles - Une angoisse à relativiser, Le Devoir, Montréal, édition du jeudi 9 mars 2006.
- ↑ TRÉPANIER, Nathalie, Hypersexualisation des jeunes, www.tqs.ca
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