- Hugh Mundell
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Hugh Mundell Surnom Jah Levi Naissance 14 juin 1962
KingstonDécès 13 octobre 1983 (à 21 ans)
KingstonActivité principale Auteur-compositeur-interprète Genre musical Roots reggae, dancehall Années d'activité 1975 - 1983 Hugh Mundell était un chanteur de reggae, né le 14 juin 1962 à l'est de la ville de Kingston (Jamaïque) et mort assassiné le 13 octobre 1983 à Kingston.
Sommaire
Biographie
Hugh Mundell était un jeune prodige, il débute dans la musique a l'âge de 13 ans, en 1975, avec le titre Where is natty dread qui ne vit cependant jamais le jour. La même année, il est invité par Augustus Pablo à chanter dans son sound. Après avoir fait ses preuves en enregistrant plusieurs titres deejays pour Pablo sous le nom de Jah Levi, celui-ci produit en 1978 l'album Africa must be free by 1983. Hugh Mundell a 16 ans. Sa voix originale séduit le public, l'album reçoit un très bon accueil. L'artiste fera une carrière certes courte mais très productive ; cinq albums et de nombreux singles.
Le 13 octobre 1983, il meurt prématurément, à l'âge de 21 ans, assassiné dans sa voiture sur Grant's Pen Avenue.
Dans une interview de Junior Delgado publiée sur le feu site Soundicate.com, le chanteur avait dit de Mundell qu'il était " un chanteur béni, un enfant béni ". C'est des mots de Delgado qu'est tiré le titre d'un disque : " l'enfant béni ", " the Blessed Youth ". Titre que l'on pourrait comprendre, dans un contre sens francisé, comme " l'enfant blessé ". Contre sens qui a tout son sens puisque cet enfant, plus précisément ce jeune (youth) a été blessé en plein envol, trop grièvement pour échapper à l'appel de la rude faucheuse. Ce disque, plus qu'un hommage, est une révérence à l'artiste Mundell. Il rassemble toutes les autoproductions du chanteur - dont certaines ont été co-produites avec Augustus Pablo - enregistrées entre 1978 et 1981. Ces morceaux ne se trouvaient jusqu'alors que difficilement et séparément, sur les disques " Time & Place " et " Blackman's Foundation " respectivement parus en 1980 et 1983 sur les labels Munrock/MuniMuzyk et Shanachie.
Hugh Mundell est né le 14 juin 1962 à East Kingston, en Jamaïque ; c'est aussi dans cette ville qu'il est mort. Issu de la classe moyenne, fils d'un avocat bien connu en Jamaïque, Alvin Mundell, il a grandi successivement dans plusieurs quartiers résidentiels de la capitale ; la famille Mundell déménageait souvent. Sa mère qui chantait à la maison en vacant à ses activités ménagères fut sa première inspiration musicale ; elle reprenait des airs de ballades soul d'artistes américains tels Brook Brenton, Solomon Bruke, Nat King Cole, ou encore Frank Sinatra. De déménagement en déménagement, de East Kingston à Queen's avenue, de Queen's avenue à King's avenue, de King's à Princess' avenue, puis de Princess à Washington boulevard, la famille Mundell finit par se poser dans le quartier de Redhills. C'est à l'Ardenne High School, à l'âge de douze ans, qu'il commence à écrire ses premiers textes et à chanter. Sa sœur aînée, Joanna, était inscrite à l'Excelsior High School, que fréquentaient aussi Wayne Wade, Winston McAnuff, et Earl Daley (Earl Sixteen). Les trois garçons se rendaient souvent dans la maison des Mundell et il se lièrent rapidement d'amitié avec le jeune Hugh. Ils vivaient tous dans le même quartier comme s'en souvient Winston McAnuff : " La famille Mundell vivait alors dans la maison d'en face de celle de ma sœur chez qui j'habitais. Wayne était dans la maison voisine des Mundell ".
Parmi tous ces chanteurs en herbe, c'est Wayne qui passa le premier derrière un micro de studio, chez le producteur Vivian " Yabby You " Jackson. C'est chez le producteur Joe Gibbs que les autres inaugurèrent leur voix au micro. Winston McAnuff et Franklyn " Bubbler " Wall avaient obtenu une audition chez ce vieux loup de la production, avec en poche le titre " Malcolm X ". Errol T, l'ingénieur du son et l'arrangeur de Gibbs, ne voulut pas enregistrer McAnuff. Il n'aimait pas sa voix. Sixteen, qui était du mouvement, en interpréta sa première version, aujourd'hui rééditée en 10' inch sur son propre label Merge Production. (Il la réinterprétera quelque temps après, dans une version plus aboutie, pour Derrick Harriott - cf. le deuxième disque du label Makasound " A place called Jamaïca ").
Ce même jour de l'année 1975, Mundell qui était avec eux, enregistra lui aussi son premier titre " Where is Natty Dread ". Joe Gibbs n'a malheureusement jamais pressé le disque dont Winston McAnuff se rappelle ces deux phrases : " Natty Dread is not on first street, Natty Dread is not on second street...So where is Natty Dread ?".
Il faut en fait attendre 1976 pour que sorte le premier single du chanteur béni, " Day of Judgement ", produit par celui qui va le prendre sous son aile, feu Horace Swaby, plus connu sous le nom d'Augustus Pablo. Il y a quelques années, quand l'animateur de l'émission Roots Rock Reggae demanda à Augustus Pablo d'où venait la force mystique de jeunes artistes comme Mundell, comment il l'expliquait, le producteur répondit laconiquement : " La force vient de Sa Majesté Impériale l'Empereur Haile Selassie I. J'ai connu Mundell alors qu'il était encore un enfant. Il avait de bons morceaux et un flot d'inspiration. Je ne peux expliquer comment ni pourquoi. L'inspiration ne s'explique pas. Nous avons travaillé ensemble, des années durant, dans la spiritualité. C'était le temps de la musique consciente ". Un temps révolu. C'est peu de temps après cette première session pour Gibbs que Mundell se lia à Pablo. Mundell passait quotidiennement au studio Aquarius dont le propriétaire, Mr Chin Loy, le réprimandait de ne pas être à l'école. C'est au cours d'une de ces visites qu'il obtint une audition avec Augustus Pablo. Le légendaire instrumentaliste fut si impressionné, tant par sa voix que par ses paroles, qu'il le fit répéter toute la journée. Il lui fit enregistrer cinq titres la semaine suivante. Puis d'autres suivirent. D'une série de singles enregistrés entre 1975 et 1977 naîtra le premier opus, le légendaire " Africa must be free by 1983 ", sortit en 1979 sur le label Message. En 1978 sont enregistrés des titres comme " Great Tribulation " et " Short Man ", toujours sous la direction artistique d'Augustus Pablo. Dès 1979, Hugh Mundell a la possibilité de se produire lui-même. Ces premières autoproductions sont les morceaux " Stop'em Jah " et " Blackman's Foundation ". Son premier album entièrement autoproduit, " Time & Place ", fut financé partiellement par des avances qu'il toucha en Angleterre et par une aide paternelle. Ce disque fut édité en Jamaïque sur son label Muni-Muzyk, et en Angleterre sur son autre label Munrock, en 1980. L'édition anglaise possède deux pochettes différentes. Dans le même temps, Mundell produit son tout premier artiste, Little Junior Reid, avec le morceau " Speak the Truth ".
Au début de l'année 1980, Mundell s'aiguille vers d'autres producteurs. C'est ainsi que sort en décembre de la même année le " Jah Fire (will be burning) ", un disque fondamental et devenu rarissime, produit par Prince Jammy. Ce Jah Fire n'est pourtant pas véritablement un album de Mundell - même si sa pochette l'annonce comme tel - puisque une seule face lui est dédiée. L'autre l'est à un chanteur méconnu, Lacksley Castell, qui possède une voix à l'identique de celle de Mundell, au point de s'y méprendre. Ce n'est qu'en 1982 qu'est édité le dernier opus du grand Mundell. Produit par Henry "Junjo" Lawes et accompagné par des Roots Radics en grande forme dans ces années de l'explosion du Rub-a-Dub, ce disque est considéré par certains mélomanes comme le meilleur de l'artiste. L'année suivante, Mundell disparaît tragiquement, stoppé net dans son ascension. Quelques années après, en 1986, sera édité un album post-mortem, " Arise ", moins bon que tous les autres.
Mais si l'on entend peu parler de ce chanteur passé dans la légende du reggae roots, c'est qu'il est mort il y a bien longtemps déjà, en 1983, l'année de son 21ème anniversaire et l'année de la prophétie biblique de libération de l'Afrique qu'il a si bien chantée. Tragique fin pour cet artiste qui a tout de même réussi à laisser dans l'histoire de la musique jamaïcaine une emprunte indélébile de plusieurs albums majestueux. Le pire est que Mundell est tombé pour des futilités. Une histoire raconte qu'après s'être fait cambrioler par une connaissance, il s'est rendu le lendemain chez le cambrioleur pour récupérer le butin. Le frère du cambrioleur l'aurait abattu, par derrière, d'une balle dans la nuque. L'autre histoire, plus connue, raconte que Mundell avait vendu un appareil électroménager défectueux à un type de son quartier. Furieux, le type armé a cherché Mundell. Il l'a trouvé et abattu d'une balle dans le cou alors que le chanteur se trouvait au volant d'une voiture aux côtés du tout jeune Junior Reid...
Discographie
- 1978 : Africa must be free by 1983
- 1980 : Time and place
- 1980 : Jah fire
- 1982 : Mundell
- 1983 : Arise
Compilations
Sources
Biographie tirée du site makasound.com
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