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Howdah
Un howdah est une sorte de palanquin, très généralement porté par un éléphant et non plus par des hommes, et positionné sur le dos de l'animal. Les howdah étaient utilisés la plupart du temps pour transporter des personnes fortunées,à les porter pendant la chasse, ou encore pour faire la guerre. C'était également un symbole de richesse pour son propriétaire, et le howdah était par conséquent décoré richement, parfois avec des pierres précieuses.
On peut rencontrer parfois des howdah plus légers, fixés cette fois sur le dos de chameaux ou de dromadaires, en particulier dans le monde musulman.
Sommaire
Origine
Le terme howdah vient du mot hindi हौदा (haudā), lui-même dérivé du mot arabe هودج (hawdaj), qui désigne « une litière porté par un chameau ».
Le mot apparait en français dès 1875[1].
Description
Un howdah, tel que ceux utilisés par les princes de l'Inde, est un siège de bois formant deux compartiments, recouvert de feuilles d'argent et d'or, et fixé solidement sur le dos de l'éléphant. Le compartiment avant, qui offrait plus d'espace pour les jambes et une sécurité accrue offerte par une feuille de métal servant de protection, étaient en principe destiné aux rois ou aux altesses ; le compartiment arrière, plus petit, hébergeait des gardes du corps de confiance.
Le dessous du howdah, qui repose sur le dos de l'éléphant, en épouse la forme, et repose sur une protection matelassée, destinée à protéger l'éléphant du frottement. Le howdah est solidement arrimé à l'éléphant par des sangles.
Utilisation
À la chasse
Les howdah furent, à l'époque des maharadjah, un moyen parfaitement adapté à la chasse au tigre pratiquée à dos d'éléphant. Outre le confort ainsi procuré pour se déplacer dans la jungle, ainsi que la possibilité d'avoir plusieurs personnes ensemble sur le même éléphant, la taille même et la force de l'éléphant procurait une protection importante contre les attaques du tigre, par rapport à la même chasse pratiquée à pied ou à cheval.
Il n'était pas rare cependant que les tigres attaquassent l'éléphant, tentant de grimper jusqu'au howdah pour s'en prendre directement aux chasseurs. Aussi était-il bon de disposer d'une arme de dernier recours pour tirer sur le tigre s'il venait à atteindre le howdah : c'est ce que l'on appelle un howdah pistol, un « pistolet de howdah », imprécis, mais de très gros calibre[2].
À la guerre
Dans l'Inde d'autrefois, où furent employés des éléphants de guerre pour la première fois, la force d'un prince s'évaluait au nombre d'éléphants de guerre dont il disposait, car les éléphants étaient l'équivalent de nos tanks modernes, écrasant l'armée ennemie, et enfonçant les défenses adverses. Les éléphants de guerre portaient sur leur dos un howdah, d'où des archers tiraient des flèches enflammées sur les troupes ennemies.
De l'Inde, l'usage des éléphants de guerre s'étendit à la Perse, et Alexandre le Grand dut affronter, pour la première fois pour une armée occidentale, 15 éléphants de guerre placés au centre de l'armée perse.
Mais les guerres les plus connues impliquant des éléphants furent les guerres puniques, au cours desquelles s'affrontèrent l'Empire romain et Carthage. Lors de la seconde guerre punique, le général carthaginois, Hannibal, combattit les Romains avec des éléphants de guerre amenés d'Afrique, auxquels il fit franchir les Alpes[3].
Howdah célèbres
- Le musée de Mehrangarh, à côté de Jodhpur, abrite le howdah d'argent offert au maharadjah Jaswant Singh Ier (1638-1678) par le grand empereur moghol Shah Jahan, le bâtisseur du Taj Mahal[4].
- Le Howdah d'or est un howdah d'or massif, d'un poids de 750 kg, utilisé pendant la « procession des éléphants » de la Jamboo Savari, la grande fête annuelle de Mysore, qui s'étend sur dix jours. Ce howdah comporte deux larges sièges, plus grands que l'intérieur d'une voiture familiale. Les radjah de Mysore utilisaient ce howdah pendant la procession de Dasara, qui traversait la ville chaque année pendant les festivités. Mais depuis la disparition des maharadjah en tant que souverains régnants, c'est la statue de Chamundeshwari que l'on place dans le Howdah d'or.
- Le howdah d'Aisha, la veuve du prophète Mahomet, était, lui, porté par un chameau ; c'est de là que Aisha dirigea ses troupes pendant la bataille de Bassorah, qui l'opposait à Ali, le gendre du prophète, en 656. C'est pourquoi cette bataille, perdue par Aisha, est depuis lors appelée aussi La Bataille du chameau.
Les howdah au cinéma
- Le film de Michael Curtiz de 1936, La Charge de la brigade légère, dans lequel joue Errol Flynn, comporte au début une longue chasse à dos d'éléphant.
- Le film de Peter Jackson de 2003, Le Seigneur des anneaux : Le Retour du roi, met en scène de gigantesques howdah, véritables tours de guerre, portés par des mûmakil[5], utilisés comme des éléphants de guerre lors de la bataille des champs du Pelennor ; ces howdah abritent des archers haradrim.
Voir aussi
Notes et références
- ↑ XMLittré v1.3, version en ligne du Littré
- ↑ Présentation d'un howdah pistol
- ↑ Article sur les éléphants de guerre (site du zoo de Portland, Oregon, USA)
- ↑ Musée de Mehrangarh : description des howdah
- ↑ Note : Nous connaissons les mûmakil sous le nom d'« oliphants » ; ils ressemblent à de gigantesques éléphants, dont ils seraient d'ailleurs les ancêtres
Bibliographie
Articles connexes
Liens externes
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