- Histoire de la presse francophone en Louisiane
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A partir de 1794 les journaux français se multiplièrent en Louisiane, portant parfois des noms pittoresques: La Lanterne magique (1798), La Trompette (1811), L'Ami des Lois (1809). Leur émergence est liée au doublement de la population en quelques années, grâce à l'arrivée massive de réfugiés français de Saint-Domingue en Amérique, chassés par la révolte des esclaves et l'abolition de l'esclavage par la Révolution française.
Louis Duclot imprimeur français, un des réfugiés français de Saint-Domingue en Amérique fonda le 23 avril 1794 Le Moniteur de la Louisiane. En 1796, il s'adjoignit comme rédacteur en chef un émigré royaliste, Jean-Baptiste Lesur-Fontaine.
L'Union fut créé en 1803 après la cession par la France de la Louisiane aux États-Unis, pour réaliser « l'entente entre les anciennes populations françaises et les Américains nouveaux venus », la Gazette de la Louisiane, dont la rédaction dans sa partie française était signée du pseudonyme «l'Hermite du Bayou» (1817) ; la Lyre louisianaise (1817), de Guillaume-Auguste Montmain. Le directeur de la Gazette de la Louisiane était un ami du pirate et négrier Jean Lafitte[1], et le journal relatait les exploits des contrebandiers en raillant les autorités[2].
Le Télégraphe, créé vers la même époque, fut bientôt bilingue, et devint The Telegraph avant de s'appeler plus tard The Advertiser. Mais d'autres journaux restaient résolument de langue française, comme L'écho, créé en 1809, et La Guêpe, fondée en 1817, organe républicain qui se faisait fort de « piquer » les Bourbons revenus sur le trône en France. C'est en 1826 que fut créé le grand journal qui allait être, à la Nouvelle-Orléans ce qu'était Le Courrier des États-Unis à New York ou le Courrier de la France et des Colonies à Philadelphie: L’Abeille, au début bonapartiste, tout comme l'était Le Courrier à ses origines, s'éleva très vite au-dessus du parti pris politique et cessa d'être napoléonien en 1870, devenant un grand organe de langue et littérature françaises.
Dans les paroisses louisianaises, bien des efforts furent tentés pour faire vivre des journaux français. Les trois premiers furent La Gazette de Bâton Rouge, fondée en 1819, Le Courrier de Natchitoches et La Gazette des Opelousas, qui tous deux remontent à 1824. Une centaine de ces publications furent éphémères, mais onze durèrent plus de 25 ans: Le Pionnier de I 'Assomption à Napoléonville, Le Meschacebé à Saint Jean-Baptiste, Le Méridional à Abbeville, Le Whig à Saint-Landry, La Gazette de Bâton-Rouge, La Sentinelle de Thibodaux, L'Observateur de Plaquemines, L'Avant-Coureur de Saint Charles, L'Etoile d'lbérie, L'lmpartial de Lafayette et le Courrier du Tèche.
L'un de ces réfugiés français de Saint-Domingue en Amérique, Tanguy de La Boissière est basé à Philadelphie, après avoir créé un journal à Saint-Domingue[3], d'où il contestait la compétence des États Généraux de France pour s'occuper de la colonie. « II est indispensable, dit-il, qu'il y ait un régime particulier pour un pays en tous points".
Il est l'éditeur du Journal des révolutions de la partie française de Saint-Domingue de 1793 à 1794, puis en 1794 d'un journal bilingue L'Étoile américaine, appelé aussi American Star en 1794[4]., qui attaque violemment la révolution française et son ambassadeur aux États-Unis, le "Citoyen Genêt"[5], accusé de "travailler de manière souterraine à détruire l'édifice des législateurs américains"[6]. Il édite ensuite jusqu'en 1796, Le Niveau de l'Europe et de l'Amérique[7], financé par l'ex juge colonial Egron, qui comporte aussi des informations commerciales ou météorologiques[8].
Voir aussi
Références
- 1815 Les naufrags de l'Empire aux Amériques, page 282
- http://books.google.fr/books?id=NCzim531ddcC&pg=PA112&lpg=PA112&dq=%22le+directeur+de+la+gazette+nomm%C3%A9+Leclerc%22&source=bl&ots=noZ95A9jyC&sig=kQ_C49X9LMpj_PsC9I3NBjkEC5Q&hl=fr&ei=-nNETOT6J4XLOIy84Uw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CBUQ6AEwAA#v=onepage&q=%22le%20directeur%20de%20la%20gazette%20nomm%C3%A9%20Leclerc%22&f=false
- Histoire de la révolution de Saint-Domingue Par Antoine Dalmas, page 127
- Homme libre de couleur de la Nouvelle-Orléans: nouvelles et récits Par Michel Séligny,Frans C. Amelinckx, page 23
- http://books.google.fr/books?id=Lu4PYiXynesC&pg=PA351&dq=tanguy+de+la+Boissi%C3%A8re,&hl=fr&ei=QYJWTJ-MNI714AafkcynBQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=9&ved=0CE0Q6AEwCDge#v=onepage&q&f=false
- Scandal & civility: journalism and the birth of American democracy Par Marcus Leonard Daniel, page 351
- http://books.google.fr/books?id=mXaX1kg2D50C&pg=RA1-PA47&dq=Vital+Marie+Garesch%C3%A9+du+Rocher&hl=fr&ei=W3xWTO3lDMyL4Qbm8ainBQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=5&ved=0CDsQ6AEwBA#v=onepage&q&f=false
- French Refugee Life in the United States 1790-1800 - Par Frances Sergeant Childs, page 236
Liens externes
- Petite histoire de la presse francophone en Amérique
- Bibliographie des journaux de langue française en Louisiane Edward Larocque Tinker
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