- Histoire de Gotton Connixloo
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Histoire de Gotton Connixloo Auteur Camille Mayran Genre Roman Pays d'origine France Éditeur Plon-Nourrit et Cie Date de parution 1917 (en revue)
1918 (en volume)Nombre de pages 56 (en revue)
186 (en volume)Histoire de Gotton Connixloo est un roman de Camille Mayran, paru dans la Revue des Deux Mondes au mois d'août 1917, puis publié en librairie par Plon-Nourrit et Cie en février 1918[1]. Le 6 juin suivant[2], le roman fut couronné par l'Académie française, qui lui décerna son premier Grand Prix du roman nouvelle formule.
Sommaire
Présentation
La parution d'Histoire de Gotton Connixloo dans la Revue des Deux Mondes des 1er et 15 août 1917 avait été précédée le 15 juillet par celle d'un autre récit de Camille Mayran intitulé L'Oubliée. Ils étaient tous deux sur-titrés Récits de l'invasion. La librairie Plon-Nourrit les réédita en inversant leur ordre et en omettant leur sur-titre, le tout formant un volume de 283 pages au format in-16°. L'ouvrage était dédié au romancier et académicien français Paul Bourget, qui avait encouragé les débuts littéraires de l'auteur[3].
Il s'agit à la fois de la première publication de Camille Mayran, alors âgée de 28 ans, et de la deuxième œuvre féminine distinguée en 1918 par l'Académie française, qui avait attribué une semaine auparavant son Grand prix de littérature pour l'ensemble de son œuvre à Marie de Heredia, écrivant sous le pseudonyme de Gérard d'Houville. Le Grand Prix du roman était doté cette année-là d'un montant de 5 000 francs[2].
Résumé
L'Histoire de Gotton Connixloo se déroule en Flandre pendant la Première Guerre mondiale. Fille unique du brutal sacristain Connixloo, Gotton est une jeune Flamande rustique et primitive, aux sentiments violents. Elle s'éprend d'un forgeron boiteux, qui abandonne pour elle femme et enfants. La femme du forgeron est tuée lors de l'invasion allemande. Gotton se dévoue et recueille les enfants. Un jour, un soldat allemand est abattu dans une rixe. Gotton est innocente, mais elle se dénonce et se laisse fusiller pour expier sa faute.
Réception
Le roman fut dans l'ensemble accueilli favorablement par la critique, en particulier dans les milieux catholiques auxquels appartenait l'auteur. L'un de ses partisans les plus enthousiastes fut Maurice Barrès qui s'écriait : « Cette jeune fille nous apporte le sentiment d'une prodigieuse renaissance des lettres françaises[4]. »
Du fait que Camille Mayran n'était autre que la petite-nièce de l'académicien Hippolyte Taine, la sélection de son roman par l'Académie française ne fut pas « sans provoquer quelques grognements dans la grande presse et dans les petites revues[5] ». Certains critiques exprimèrent aussi des doutes quant à l'exemplarité morale du roman, qualité que l'Académie était censée défendre. L'un d'eux écrivait ainsi : « Le récit est émouvant, bien conduit, débordant de vie. Mais ces scènes d'amour tout animal, le rôle d'un vieux curé, l'intervention d'un dévot brutal ne permettent pas à tous d'en goûter l'intérêt sans malaise[4]. » Un autre chroniqueur écrivait : « Histoire d'amour et de sang, dont le grand ancêtre eût sans doute félicité sa petite-nièce pour le talent vigoureux qui s'y révèle, mais qu'on n'imagine pas, sans un peu de gêne, écrite par une jeune fille, ou lue par d'autres[6]. »
Tous les chroniqueurs s'accordèrent cependant pour dire qu'il s'agissait d'un récit émouvant, écrit dans un style irréprochable. « Le sujet, en lui-même n'a rien d'étourdissant », écrivait Fernand Vandérem dans la Revue de Paris. « Au premier abord, ainsi que vous voyez, c'est une idylle et voilà tout, que Maupassant eût incluse dans dix pages bien tassées. Mais à la lecture, c'est autre chose. Le style surtout sort de l'ordinaire. Il est d'une simplicité, d'une limpidité, je dirai même d'une diaphanéité étranges. Aucune surcharge de coloris et pourtant nulle grisaille. Le minimum de mots abstraits. Un dessin ferme et sans bavures. Et quel sens de la nature, des paysages ! [5] » En 1925, un autre critique qualifiait le talent de Camille Mayran de « volontaire, et à peine féminin, comme sa sensibilité ». Elle n'a, disait-il, « pas de charme, mais elle a de la force, de la certitude[7]. »
La plupart des critiques s'accordèrent aussi sur le fait que ce début littéraire annonçait « un très beau talent d'écrivain[6] ». Pour Vandérem, « ce début méritait plus qu'un encouragement. Il contient des traces de maîtrise. Il promet une vraie romancière. Autant de gages que si l'avance consentie par l'Académie à Gotton a pu sembler un peu forte, madame Camille Mayran ne tardera pas à s'en libérer[5]. »
Postérité
L'ouvrage édité par Plon-Nourrit connut au moins dix réimpressions entre 1918 et 1925[8], ce qui atteste de son succès auprès des lecteurs.
En 1920, il fut traduit en anglais par le critique littéraire américain Van Wyck Brooks et publié aux États-Unis par E. P. Dutton sous le titre The Story of Gotton Connixloo. Followed by Forgotten. Le livre fut salué par le critique du New York Times en des termes très semblables à ceux employés par ses confrères français, soulignant le côté poignant du récit et vantant les mérites de son style[9]. Cette traduction figura dans une liste des meilleures nouvelles publiées aux États-Unis en 1920[10].
En France, une troisième édition d'Histoire de Gotton Gonnixloo, illustrée de lithographies, fut publiée par la librairie Auguste Blaizot en 1930. Là encore, le roman fut qualifié de « magnifique et poignant récit » par un chroniqueur[11]. Après cette date, il ne fut plus réédité.
Éditions
- Récits de l'invasion. II. Histoire de Gotton Connixloo dans La Revue des Deux Mondes des 1er et 15 août 1917 Texte en ligne 1 2 [précédée de Récits de l'invasion. I. L'Oubliée dans La Revue des Deux Mondes du 15 juillet 1917 Texte en ligne]
- Histoire de Gotton Connixloo, suivie de l'Oubliée, Paris : Plon-Nourrit et Cie, 1918, in-16, 283 p. (notice BNF no FRBNF36566851v)
- Traduction en anglais : The Story of Gotton Connixloo. Followed by Forgotten. Translated by Van Wyck Brooks, author of "Letters and Leadership", "The Ordeal of Mark Twain," etc. New York: E. P. Dutton & Company, 160 p., 1920 Texte en ligne
- Histoire de Gotton Gonnixloo, lithographies originales de Jeanne Thil, Paris : imprimerie Maurice Darantière (typographie) ; lithographie Edmond Desjobert (illustrations) ; les Cent femmes amies les livres ; libraire-dépositaire, Auguste Blaizot, in-4, 186 p., 1930 (notice BNF no FRBNF324356197)
Notes et références
- Le Figaro du 27 février 1918, p. 3, col. 6. Sa publication fut annoncée par un encart de l'éditeur inséré dans
- Le Figaro, 7 juin 1918, p. 3, col. 1.
- Louis Chaigne, Anthologie de la renaissance catholique. Tome II. Les Prosateurs, Paris, Éditions Alsatia, 1946, p. 218.
- Charles Bourdon dans Romans-Revues : Revue des lectures, n° 10, 15 octobre 1919, p. 72.
- Fernand Vandérem dans La Revue de Paris, 25e année, t. 4, juillet-août 1918, p. 414-420.
- Louis des Brandes dans Études : Revue fondée en 1856 par des Pères de la Compagnie de Jésus, Paris : Bureau des Études, vol. CLV, 5 juin 1918, p. 634.
- Eugène Montfort, Vingt-cinq ans de littérature française : Tableau de la vie littéraire de 1897 à 1920, Paris : Librairie de France, 1925, t. 2, p. 92.
- Maurice Barrès, on trouve la mention d'une « 11e édition » de Gotton. Dans l'extrait du catalogue de la librairie Plon-Nourrit inséré en 1925 à la fin de Pour la haute intelligence française de
- The New York Times, 20 août 1920. On y trouve notamment les termes suivants : « very moving... sympathetic quality... deep, strong feeling... beautifully written... lovely style and fine artistery ».
- Edward J. O'Brien, Best Short Stories of 1920, Boston : Small, Maynard & Company, 1921, p. 417.
- Le Figaro, 5 janvier 1931 p. 5, col. 4.
Précédé par Histoire de Gotton Connixloo Suivi par Charles Géniaux pour l'ensemble de son œuvre Grand Prix du roman de l'Académie française 1918 L'Atlantide de Pierre Benoit Catégories :- Roman français
- Grand Prix du roman de l'Académie française
- Roman paru en 1917
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