Hideyoshi Kinoshita

Hideyoshi Kinoshita

Hideyoshi Toyotomi

Hideyoshi Toyotomi

Hideyoshi Toyotomi (豊臣 秀吉, Toyotomi Hideyoshi ?) est né en 1536 et mort le 18 septembre 1598. Il est le deuxième des trois unificateurs du Japon durant la période Sengoku : Nobunaga Oda, Hideyoshi Toyotomi, et Ieyasu Tokugawa.

Daimyo, il vécut durant les périodes Muromachi (室町時代? 13361573) et Azuchi Momoyama (安土桃山時代? 15731600). Le terme Momoyama (la colline au pêcher) vient du lieu où il fit construire son dernier château. Il fit rédiger sa propre histoire de son vivant jusqu'en 1592. D'origines modestes, il atteint le pouvoir absolu sur l'ensemble du Japon (日本) en l'unifiant et en tentant de le pacifier.

Hideyoshi Toyotomi est égalemnent connu sous différents noms qu'il s'est octroyé lui-même:

  • Taiko ou Taiko Sama (titre honorifique donné à un kampaku en semi-retraite, qui exerce toujours la tutelle de son successeur) ;
  • Hiyoshi Maro (i.e. soleil bienfaiteur), nom que lui a donné son père le jour de sa naissance ;
  • Tokichi Takayoshi ;
  • Hideyoshi Kinoshita ;
  • Hashiba formé accolant les nom de deux de ses généraux, Niwa (Ha) et Shibata (1574).

Il est également connu sous les sobriquets de « Saru Kuanja » (i.e. « Le singe serviteur ») et de « Saru Kuanja » (I.E. « tête de singe » en raison de sa laideur[1].

Ses armoiries sont un kiri (Paulownia Imperialis)[1].

Sommaire

Biographie

Le jeune Hideyoshi dirigeant un petit groupe à l'assaut du château d'Inaba, « La Lune derrière la montagne Inaba », Cent aspects de la Lune n°7, par Yoshitoshi.

Hideyoshi Toyotomi est né sous le nom de Hiyoshi Maro en l'an 1536 à Naka, ville située à l'époque dans la Province d'Owari et l'actuelle Préfecture d'Aichi. Il est le fils d'un fermier nommé Yasuke. Il perd son père à l'âge de huit ans et est élevé par son beau-père, employé chez Nobunaga Oda. Trouvant l'enfant intelligent, il l'inscrit à l'école du village. A cette époque, au Japon, les écoles étaient situées dans les temples et l'enseignement prodigué par les moines bouddhistes. Mais le jeune Toyotomi en est rapidement renvoyé en raison de son indiscipline. Il est alors placé chez un forgeron et vite renvoyé pour le même motif. Toyotomi ira ainsi de place en place mais son caractère récalcitrant ne lui permet pas de rester plus d'un mois au même endroit[1].

A l'âge de 20 ans, il est le domestique de Matsushita Yukitsuna, un des lieutenants de Yoshimoto Imagawa qui lui accorde sa confiance[1]. Ambitieux, il entre ensuite au service de Nobunaga qui cherche un surveillant pour la construction de son château de Kiyosu qui traîne en longueur. Hideyoshi en fait activer la construction et rend la demeure habitable en quelques jours[1]. Il prend à cette occasion le nom de Hashiba Chikusen no Kami ou Tokichi Takayoshi[1].

En 1574, il se fait construire le château de Nagahama, prend le nom de Hashiba et adopte le kiri comme armoiries.

Carrière

La famille Saito est un ennemi juré de Nobunaga. Aussi, Hideyoshi propose-t-il à ce dernier de la réduire au silence. Il la soumet à la tête d'une troupe de bandits de grand chemin[1] et, en récompense, reçoit le nom de Kinoshita Hideyoshi[1].

En 1570, il combat Asakura Yoshikage avec succès. Il est récompensé par 30 000 koku de riz[1].

En 1573, il attaque le château d'Odani et capture Asai Nagamasa. À cette occasion, il reçoit 180 000 Koku représentant la totalité de la fortune de Nagamasa[1].

En 1581, il envahit Mori et soumet les cinq provinces de l'Ouest en cinq jours[1].

L'arrivée au pouvoir

En 1582 Hideyoshi s'empare de la forteresse de Takamatsu, fief du clan Matsudaira en l'inondant. Le même jour, le 21 juin 1582, il apprend la mort de Nobunaga: un de ses vassaux, Mitsuhide Akechi, profite d'une halte de Nobunaga dans le temple Honnō-ji et de la faiblesse de son escorte pour se révolter contre lui et l'oblige à se faire seppuku dans le temple en flammes. Nobunaga venait d'investir les possessions des Takeda et s'apprêtait à rejoindre Toyotomi, qui faisait campagne dans l'ouest et avait demandé des renforts. Rentré d'urgence des provinces de l'ouest (中国地方, Chūgoku-chihō), Hideyoshi, à la tête de 60 000 hommes, défait les troupes de Mitsuhide et fait exécuter ce dernier lors de la bataille de Yamazaki[1]..

La popularité d'Hideyoshi s'accroit. Il est baptisé « Shogun des trois jours ». Le titre envié de Lieutenant-Général lui est octroyé ainsi qu'une décoration. Mais, faisant fi des honneurs, il brigue le pouvoir, que se disputent les lieutenants de Nobunaga, dont Ieyasu[1].
Hidenobu, le fils aîné de Nobutada, succède à Nobunaga. Trop jeune pour régner, son oncle, Nobuo, est nommé régent mais les affaires importantes passent sous le contrôle d'Hideyoshi après la bataille de Shizugataké (1583)[1].
Il élimine Katsuie Shibata qui, avec le troisième des fils de Nobunaga, a comploté pour le supprimer, devient Dainagon (Conseiller d'Etat) 1583, et se fait construire un magnifique château qu'il habitera à Osaka.[1]. A cette époque, il est tout-puissant; même Ieyasu Tokugawa le craint.

En 1584, il affronte les troupes coalisées du fils de Nobunaga et d'Ieyasu à Komaki et à Nagakute. Enfin, ce fut le tour des moines guerriers de Negoro. Ieyasu, en fin politicien, préfère se soumettre à Hideyoshi en lui offrant son fils en otage.
La cour impériale lui donna le nom Toyotomi et il devient ministre des affaires suprêmes.

En 1585, il accède au second rang dans la hiérarchie du pouvoir en étant nommé Nadaijin. Il réduit Chokosabe à Shikoku, Sassa à Etchu, Uesugi à Echigo et se fait reconnaître par Tokugawa. Il tente, sans succès, de se faire adopter par le dernier Shogun Ashikaga. Il demande alors à l'Empereur de l'autoriser à reprendre son prénom d'origine Toyotomi[1].

Le Règne

En 1586, il est Premier Ministre (Kanpaku). Ce titre étant réservé aux personnes de la haute noblesse, il se heurte au refus de Yoshihisa Shimazu, puissant daimyo de Satsuma (partie du Kagoshima actuel)[1].
En 1587, à la tête de 150 000 hommes, il mène contre ce dernier une campagne militaire victorieuse dans le Kyūshū[1].
La même année, Il interdit le christianisme[2] et expulse les missionnaires jésuites tout en confisquant le port florissant de Nagasaki qui leur avait été attribué par son prédécesseur.
À son retour dans la capitale, il renforce le pouvoir des bushi en prohibant les armes chez les paysans (le katana-kari 刀狩り) et en réalisant des inspections cadastrales avec des mesures du sol. Les fondations du bakufu (gouvernement militaire) et des han (fiefs des daimyos) étaient posées.
Seul le Kantō (régions de l'Est) lui résiste encore. En 1590, il attaque les daimyos Hojo Ujimasa et Date Masamune et les soumet également[1].

En 1588, suprême honneur, il reçoit la visite de l'Empereur du Japon en personne[1].

La dernière étape de l'unification du Japon est le siège d'Odawara, en 1590. 200 000 hommes menés par Hideyoshi Toyotomi en tiennent le siège. Au bout de trois mois, les troupes s'infiltrent. Les dirigeants du clan Go-Hōjō se font seppuku.

En 1592, Hideyoshi cède la place à son fils adoptif, Toyotomi Hidetsugu, et prend le titre de Taikō (titre honorifique donné à un kampaku en semi-retraite, qui exerce toujours la tutelle de son successeur). A la tête de 500 000 hommes, il marche sur Nagoya (名護屋, nagoya?) située dans l'ancienne province d'Hizen (肥前国, Hizen no kuni?). L'unification du pays est achevée[1].

A son entrée dans Kamakura après son combat contre Date Masamune , on dit qu'il pénétra dans le temple qui abritait la statue de Minamoto no Yoritomo et, s'adressant à elle: « Mon cher ami, vous et moi avons tenu le Japon dans nos mains mais vous êtes né dans un palais et moi dans une hutte en ruines. Maintenant, que pensez-vous de moi; moi qui vais envoyer une armée contre l'Empire Ming? »[1].

En 1592, Hideyoshi envahit la Corée. Cette dernière demande l'aide de l'Empereur de Chine, Ming Shen Tsung. Mais l'Empereur redoute également Hideyoshi et lui promet la couronne des trois grandes Provinces (Do) Coréennes s'il les épargne. Hideyoshi ordonne alors à son armée de rentrer au pays. En 1596, il reçoit, par l'intermédiaire de l'ambassadeur, une missive[3],[1] de l'Empereur de Chine qu'il juge insultante. D'après le Taiko ki, il la déchire et chasse l'ambassadeur. Il réunit une armée pour châtier la Chine mais la maladie l'emporte le 18 septembre 1598, à l'âge de 61 ans, dans son château de Fishomo.

En 1593 naît son second fils, Hideyori. Hideyoshi accuse son fils adoptif, Hidetsugu, de trahison pour donner le pouvoir à Hideyori. Hidetsugu, déshonoré, se fait seppuku.

Épilogue

Les deux tentatives d'invasion de la Corée en 1592 et en 1597 (la guerre Imjin) échouèrent et son projet d'envahir la Chine ne verra jamais le jour.

Sentant sa fin proche et ayant peur pour la vie du jeune enfant qu'était Hideyori, Hideyoshi confie son fils qu'il avait désigné comme héritier exclusif, aux cinq sages (五大老, gotairō?), ses grands conseillers dont Ieyasu qui prendra le pouvoir peu après la bataille de Sekigahara en 1600.

La légende

On dit qu'Hideyoshi a pris modèle sur Moritsuna à la tête de ses troupes. Lorsqu'il marcha sur Hakone avec son armée, avant la bataille d'Ishikake yama, un chasseur lui indiqua le chemin. La légende rapporte qu'Hideyoshi tua le chasseur par mesure de sécurité. La chaîne de montagne située à cet endroit porte le nom de Taiko yama[1]. .

On apprend également que le Taiko avait dressé un singe domestique à sauter sur les visiteurs de manière effrayante. Un seul homme, Date Masamune - déterminé à ce que le Taiko ne se moque pas de lui - soudoya un domestique afin qu'il lui présente le singe avant son entrevue avec le Taiko. Il frappa alors le museau de l'animal de ses poings fermés jusqu'à ce que celui-ci ne montrât plus d'esprit combatif. Lorsque Date Masamune entra dans la salle d'audiences, le singe se cacha derrière Hideyoshi et rien ne le fit sortir de là. Taiko Sama, très impressionné et ne connaissant pas les faits antérieurs, conclut que Date était un homme solide, intrépide auprès duquel il vaudrait mieux composer amicalement[1].

Bibliographie

  • Henri L. Joly: Legend in Japanese ArtCharles E. Tuttle Compahy (Rutland, Vermont & Tokyo, Japan), 1967, 5° Edition, 1976, 298, pages 202-206, ISBN 0-8048-0358-7
  • BERTIN L. Les grandes guerres civiles au Japon, Paris, Leroux, 1894.
  • Manuel scolaire histoire de l'Empire du Japon. Enseignement de la fin du collège (Edition de 1998).
  • Papinot Dictionnaire Historique et Géographique du Japon.
  • Griffis, W. E; Religions of Japan (1901).
  • HAWLEY, W.M. Pictorial biography of Toyotomi Hideyoshi Estampes tirées de l'édition originale intitulée Ehon Toyotomi Kunkoki datant de 1855-1884 et illustrée par Ichiyusai Kuniyoshi (Edition de 1975)
  • ELISSEEFF, Danielle : Hideyoshi. Bâtisseur du Japon moderne, Paris, Fayard, 1986.
  • SHIBA, Ryotaö : Hideyoshi, seigneur singe, Paris, Editions du Rocher, 2008 (roman historique)

Notes

  1. a , b , c , d , e , f , g , h , i , j , k , l , m , n , o , p , q , r , s , t , u , v , w , x  et y Henri L. Joly: Legend in Japanese ArtCharles E. Tuttle Compahy (Rutland, Vermont & Tokyo, Japan), 1967. ISBN 0-8048-0358-7
  2. L'interdiction du christianisme restera en vigueur jusqu'à une époque récente puiqu'elle n'a été abrogée qu'en 1912. Les nombreux chrétiens qui avaient été baptisés par les pères jésuites devaient se cacher pour pratiquer leur religion dans des chapelles aménagées dans des caves ou des combles et soigneusement dissimulées au regards.
    Les chrétiens se reconnaissaient entre eux en portant des netsuke particuliers à l'obi de leur kimono.
    La « religion » officielle du Japon (qui est plus une philosophie qu'une religion) est actuellement encore le Shinto
  3. Cette lettre serait toujours dans une collection privée appartenant à un noble dont les ancêtres avaient servi Hideyoshi
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