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Alexandra Kollontaï
Alexandra Kollontaï Nom de naissance Alexandra Mikhaïlovna Kollontaï Naissance 1872 Décès 1952 (à 80 ans) Nationalité Russe, puis soviétique Profession(s) militante communiste et féministe Alexandra Mikhaïlovna Kollontaï (en russe Александра Михайловна Коллонтай) est une communiste et féministe russe, née en 1872 et décédée le 9 mars 1952.
Sommaire
Biographie
Fille d'un général de l'armée impériale, issue de l'aristocratie, Alexandra Domontovitch reçoit une éducation soignée et polyglotte. Ses origines partiellement caréliennes lui permettent d'acquérir une bonne connaissance de la culture et langue finnoises, ce qui orientera sa carrière à partir de 1939. Brièvement mariée à un officier, qui lui donnera son nom (1893), elle rompt avec son milieu d'origine et part étudier l'économie politique à l'université de Zurich.
Alexandra Kollontaï adhère au marxisme, et au POSDR en 1898. En 1903, c'est la scission entre bolcheviks et mencheviks : rejetant l'organisation militarisée des bolcheviks, elle rejoint les mencheviks.
En 1914, elle s'oppose à la Première Guerre mondiale, et pour cette raison rejoint les bolcheviks en 1915. Elle participe à la révolution de 1917, et devient commissaire du peuple dans le gouvernement des soviets, ce qui lui vaut d'être la première femme au monde à faire partie d'un gouvernement.
Alexandra Kollontaï est rapidement en désaccord avec la politique du parti bolchevik, d'abord avec l'étatisation de la production au lieu de la collectivisation, puis avec la réduction des libertés politiques, les conditions du traité de Brest-Litovsk, et la répression contre les autres révolutionnaires. En 1918, elle fait partie de la tendance « Communiste de gauche » qui publie Kommunist. Elle fonde en 1920 une fraction interne au Parti, « l'Opposition ouvrière » (qu'elle dirige avec Alexandre Chliapnikov) qui réclame plus de démocratie et l'autonomie des syndicats. En 1921, lors du passage à la NEP, elle accuse Lénine d'être devenu un défenseur du capitalisme.
Le droit de fraction est supprimé en 1921 dans le parti bolchevik (qui est devenu le parti unique de Russie), et l'Opposition ouvrière est dissoute. Kollontaï fait cependant partie des signataires d'une lettre ouverte écrite par Alexandre Chliapnikov en 1922.
Alexandra Kollontaï devient ambassadrice de l'Union soviétique à partir de 1923, ce qui revient à un exil de fait et lui empêche toute action dans la vie politique russe. Il est à noter que cela fait d'elle la première femme ambassadrice. Cette absence d'URSS lui permettra cependant d'échapper aux « purges » staliniennes, qui touchent notamment les anciens de l'Opposition ouvrière entre 1927 et 1929 (déportations au Goulag, assassinats).
Alexandra Kollontaï est nommée ambassadrice en Suède en 1939 et mènera la négociation pour les deux armistices entre l'URSS et la Finlande (1940 et 1944). Des hommes politiques finlandais la proposeront comme prix Nobel de la paix en 1946.
Féminisme
Comme beaucoup de socialistes ou de communistes, Kollontaï condamne le féminisme, le taxant de "bourgeois", puisqu'il détourne la lutte des classes en affirmant qu'il n'y a pas qu'une domination économique, mais aussi une domination des genres.
Elle sera cependant au cœur de nombreuses polémiques sur la place des femmes dans la société soviétique. En effet, elle pose la question de ce que sera la famille une fois que la famille ne reposera plus sur les liens économiques. Ainsi, elle estime que le mariage et la fidélité sont appelés à disparaître. Ainsi, elle veut éviter ce qu'elle appelle la "captivité amoureuse", qui crée la jalousie pour atteindre une "monogamie successive". Les liaisons hommes/femmes devront être axées autour d'une attirance sexuelle naturelle. Elle sera critiquée par Lénine comme Trotsky, plus prudes, qui estiment le couple fidèle comme la forme naturelle de famille. Lénine condamne ainsi la vision de Kollontaï comme décadente.
L'action des femmes et de Kollontaï leur permet d'obtenir le droit de vote et d'être élues, le droit au divorce, l'accès à l'éducation, un salaire égal à celui des hommes, des congés maternités. Le droit à l'avortement est obtenu en 1920 (il sera supprimé en 1936 par Staline).
Citations
- « Lors des conflits et des grèves, la femme prolétaire, opprimée, timide et sans droits, d’un coup apprend à se tenir debout et droite... la participation au mouvement ouvrier rapproche l’ouvrière de sa libération »
- « Il ne peut y avoir d'activité en soi sans liberté de pensée et d'expression, pour qu'elle se manifeste non seulement dans l'initiative, l'action et le travail, mais aussi dans la pensée indépendante » (L'Opposition Ouvrière[1], 1921)
- « Pour supprimer la bureaucratie nichée dans les institutions soviétiques, nous devons d'abord nous débarrasser de la bureaucratie dans le parti lui-même » (L'Opposition Ouvrière[2], 1921)
Bibliographie
- Alexandra Kollontaï, L'Opposition ouvrière, Le Seuil, 1974.
- Alexandra Kollontaï, Marxisme et révolution sexuelle, La Découverte, 2001.
- Arkadi Vaksberg, Alexandra Kollontaï, Fayard, 1998.
- George Duby et Michelle Perrot, Histoire des Femmes au XXe siècle
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