Haniwas

Haniwas

Haniwa

Haniwa en forme de maison (ère Kofun)

Les haniwa (埴輪, cylindres de terre cuite) sont des figurines funéraires japonaises. On les a retrouvés dans de nombreuses tombes du Kofun (古墳時代, kofun jidai, IIIe siècle au VIe siècle) parmi tout le Japon. Ils sont le sujet de recherches scientifiques et archéologiques depuis l'ère Edo (江戸時代) mais sont manipulés le moins possible car ils sont très fragiles et facilement cassables.
Les sources anciennes évoquant les haniwa sont peu nombreuses. On compte parmi elles le Nihon Shoki (日本書紀, Annales du Japon, début du VIIIe siècle).

Sommaire

Technique de fabrication

Haniwa de bateau trouvé au kofun de Takaraduka, Matsusaka-shi, préfecture de Mie

Les haniwa sont des figurines d'argile non vernissées fabriquées principalement selon la technique dite wasumi (ou colombin) qui n'utilise pas le tour mais qui consiste à empiler des rouleaux de terre.
Au VIe siècle, des regroupements de potiers spécialisés firent leur apparition, ce qui centralisa en quelque sorte la fabrication. Les haniwa partaient ensuite vers des sites différents. Cependant, quelle que soit leur provenance, toutes les figurines sont creuses, au même titre que les yeux et la bouche des personnages et animaux qu'elles représentent.
Les haniwa étaient également peints, au même titre que les parois des chambres funéraires et même des ossements. Ils portent notamment des traces de peinture rouge (extraite du fer), en particulier les traits des personnages anthropomorphes. Ils étaient aussi décorés avec des pigments blancs (argile) et noirs (tirés du manganèse) qui se conservent d'ailleurs mal.

Situation géographique

La plus grande partie des haniwa a été trouvée au sud de Honshû (本州) - plus particulièrement dans le Kinai (畿内), près de Nara (奈良) - et au nord de Kyûshû (九州).

Diversité des formes

La forme des offrandes haniwa des tombes évolua progressivement. Les plus anciens (IVe - Ve siècle) étaient de forme cylindrique, semblables à de grands vases et cuits dans de petits fours voisins du monument. Puis ils se mirent progressivement à représenter divers objets caractéristiques d'une aristocratie militaire : armures, boucliers, armes, bateaux, bâtiments... A partir de la seconde moitié du Ve siècle apparurent des haniwa de formes animales et humaines : chiens, chevaux, oiseaux, cerfs mais aussi, pouvant parfois dépasser 1,30 mètres de haut, guerriers, musiciens, danseurs, prêtresses...

Les formes anthropomorphiques, témoignage de leur société

La diversité, notamment des costumes, met en avant la hiérarchisation de ces sociétés. Pendant la période des kofun (古墳), une société de haute aristocratie avec des dirigeants militaires se développe. Ses cavaliers portent des armures de fer et des armes, notamment des épées, et ils utilisent des techniques militaires avancées semblables à celle de l'Asie du nord-est. Bon nombre d'entre eux sont représentés en haniwa dans un but funéraire.

Utilisation des haniwa

Haniwa en argile en forme de cheval du VIe siècle, Tôkyô National Museum

Les haniwa sont disposés en cercle, généralement plantés en alignement serré, autour des tertres et sur leur sommet. En dehors de l'aspect décoratif et des raisons spirituelles consistant à protéger l'empereur dans sa vie dans l'au-delà, ces statues servaient également comme renfort aux pentes du tumulus. Ceux qui évoquent des personnages et des animaux se trouvent généralement à l'extrémité de l'avant-corps et font ainsi obstacle au profane et au maléfique.

Fin de la période Kofun et des haniwa

L'arrivée du bouddhisme au Japon entraînera la disparition de cette forme de statuaire en apportant de nouveaux modes d'inhumation.

Cependant, même si le mot haniwa définit des statues d'argile (qui sont de loin les plus nombreuses), on en a élargi le sens à son utilisation. En effet, des sculptures de chevaux de pierre (石馬, sekiba), d'hommes (石人, sekijin) ou de boucliers ont été trouvées dans le nord de Kyûshû (北九州), taillées dans la lave du mont Aso (阿蘇山) , ainsi que des objets en bois (木製品, mokuseihin), très rares à cause de la difficile conservation du bois, dans le Kinai, et portent également le nom de haniwa.

Voir aussi

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Bibliographie

  • Haniwa - Gardiens d'éternité des Ve et VIe siècles, Maison de la culture du Japon à Paris, 152 p. (2001) ISBN 2-913278-06-X
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