Gérard Enault

Gérard Enault

Gérard Enault, né le 18 juin 1943 à Cherbourg (Manche), est un haut fonctionnaire français, ancien directeur général de la Fédération française de football.

Sommaire

Biographie

Administration civile

Issu d'une famille ouvrière, Gérard Enault devient apprenti charpentier-tôlier de marine, spécialité sous-marins, à l'Arsenal de Cherbourg, en 1958. Changeant de métier, il parviendra ensuite à devenir directeur d'hôpital. Se réorientant à nouveau quelques années plus tard, il entre à l'ENA. Il sera de la promotion Malraux en 1975. Son parcours l'amène d'abord à être sous-préfet à Gap. Puis, entre 1984 et 1986, il est tour à tour directeur du cabinet de Georgina Dufoix, alors ministre des affaires sociales et de la solidarité nationale, puis conseiller technique de Charles Hernu en pleine Affaire du Rainbow Warrior et, enfin, de Paul Quilès, toujours au ministère de la défense.

Conséquence de la première alternance politique gauche/droite, Gérard Enault est nommé à la direction de la jeunesse et des Sports entre 1986 et 1988. Alors que François Mitterrand est réélu Président de la République, Gérard Enault est détaché par le ministère de la jeunesse et des sports auprès de la Fédération française de football le 1er novembre 1988 en tant que chargé de mission et directeur général du Comité de candidature de la France à la Coupe du Monde 1998[1]. Le 2 juillet 1992, la FIFA en attribue l’organisation au Comité FFF de Fernand Sastre. "La compétence de cet énarque a été appréciée de tous" écrit France Football au sujet de Gérard Enault, dans son édition du 7 juillet 1992. C'est pourtant le préfet Jacques Lambert qui est désigné directeur général du Comité français d'organisation (CFO) de France 98, mis en place le 10 novembre 1992.

Administration sportive

Lorsque Michel Cagnion, directeur général de la FFF, est rattrapé par un mal incurable mais aussi l'âge de la retraite, Gérard Enault est nommé DG intérimaire de la Fédération, le 1er janvier 1993. La FFF est à cette époque secouée par la Catastrophe de Furiani (5 mai 1992)[2] puis ébranlée par l'Affaire VA-OM (20 mai 1993)[3]. Six mois plus tard, l’invraisemblable élimination de la France de la World Cup 1994 provoque un nouveau séisme à la FFF : le président, Jean Fournet-Fayard, préfère démissionner. Le pouvoir est alors doublement vacant... bien qu'un autre intérimaire en reprenne la présidence, Jacques Georges en l'occurrence. Gérard Enault se retrouve alors seul aux commandes et va saisir les rênes d’un pouvoir absolu qu’il exercera de fait au quotidien pendant onze ans. Début 1994, il est nommé titulaire au poste de directeur général de la FFF par Claude Simonet, président fraîchement élu (19 février 1994) à la tête de la FFF et que toute la France du football prend aussi, à tort cette fois ci, pour un intérimaire[4]. A la FFF, Gérard Enault est en charge du budget et de la gestion, mais également du marketing et de tous les contrats, dont les incontournables droits télévisés. À partir de la victoire de Zidane & Co. en Coupe du Monde 1998, La FFF va multiplier ses revenus. Mais l'élimination de 2002 marquera la fin d'une époque alors que le train de vie de l'institution restera exponentiel.

Un déficit de 13.9 millions d'euros dissimulé

Gérard Enault est toujours directeur général lorsque Claude Simonet est soupçonné d’avoir dissimulé un déficit de 13,9 millions d’euros sur le bilan comptable de la Fédération française de football en 2002-2003. Compris dans ce déficit, se trouve une opération hasardeuse : Avant le match amical Australie–France, disputé à Melbourne le 11 novembre 2001, le directeur général de la FFF avait signé un contrat pour le compte de sa fédération avec une agence australienne, en l’occurrence la Société International Entertainment Corporation (IEC), pour la prise en charge des frais de transport aérien entre la France et l’Australie, pour toute la délégation française (45 personnes). L’agence IEC travaillait certes à l’occasion pour la Fédération Australienne mais n’était pas titulaire de la licence officielle FIFA d’agent organisateur de matches[5]. Car au bout du compte IEC se déroba et Gérard Enault ne pu s’appuyer sur l’intervention de la justice sportive de la FIFA – ni sur aucune autre juridiction sportive – pour recouvrer cette créance de 236.140 Euros (soit 1.548.977 Francs). Cette affaire, bien que située dans un contexte différent, n'était pas sans rappeler une dette plus modeste (213.123,03 Francs soit 32.488 Euros) envers la FFF, de la Fédération Camerounaise, datant de 1994 et que Gérard Enault mis cinq ans à récupérer, seulement sur compensation de la FIFA[6]. Enfin, l'affaire du Contrat à Durée Déterminée du sélectionneur Roger Lemerre grossira elle aussi le déficit fédéral. Le contrat de ce dernier courait jusqu’en 2004 et était donc d’une valeur estimée à près de 2 millions d’euros. Cette somme fut finalement réduite à 536.000 euros après la signature, en l’occurrence providentielle, de Lemerre avec la Fédération Tunisienne de Football.

La justice se charge de faire l'état des lieux

Début 2005, Claude Simonet est remplacé à la présidence de la FFF par Jean-Pierre Escalettes, mais Gérard Enault reste en place. « Depuis le 12 février 2005, Jean-Pierre Escalettes se trouve constamment confronté à des dossiers qui furent autant de surprises désagréables, sinon nauséabondes », écrit le quotidien L'Équipe en page 2 de son édition du 13 janvier 2006. « Au point qu'il va bien falloir finir par se demander pourquoi les responsables de cette gabegie ne se sont pas encore expliqués. Ces erreurs sont-elles la conséquence du goût trop prononcé pour le pouvoir personnel de Claude Simonet et Gérard Enault ? Était-ce de l'incompétence ? Que ce débat-là (et même ce déballage), au moins, ait lieu. Comment vivre sinon avec ces fautes qui font des trous aussi considérables dans un budget ? II n'y a pas eu d'audit commandé. Dommage. C'est la justice qui se charge de faire l'état des lieux. Quand même, on reste pantois quand Jean-Pierre Escalettes affirme découvrir tant de problèmes, dossier après dossier. II est membre du Conseil fédéral depuis 1984... Si on le croit – et tout porte à le croire – cette Fédération a fonctionné telle une république bananière. Alors voilà, ce mode de pouvoir, ces comportements ne sont plus possibles. Nulle part, dans aucun domaine. La FFF est une grosse entreprise, peut-être exige-t-elle des gestionnaires de haut niveau, quelques économistes qui possèderaient un système de valeurs qui soit celui du sport. Jusque-là, on ne résiste pas à dire : ça fait amateur. »

Départ de la FFF

Finalement, deux mois plus tard, Gérard Enault est poussé vers la sortie. Le 15 avril 2005, Jacques Lambert lui succède au poste stratégique de directeur général de la FFF. « Quand l'heure de la retraite aura sonné, mon idée est de partir pendant deux ans. Pour faire le tour du monde, avec des haltes chez des amis. Après, je ferai le point… » avait déclaré Gérard Enault à France Football le 26 février 1999. Il parcouru ensuite les allées du pouvoir de certains pays, notamment ceux d'Afrique de l'ouest francophone, étant recruté au début de l'année 2008 comme manager général de l'Africa Sport National...

Gérard Enault réclama 618.912 euros à la FFF pour son départ. Cette somme correspondait à deux ans de salaire. Enault percevait 22.104 euros brut par mois et, comme tous les salariés de la FFF, il était rémunéré sur quatorze mois. Son contrat de directeur général, signé en 1995, stipulait que, s'il était remercié avant son départ à la retraite (théoriquement en juin 2008), Enault avait droit à deux ans de salaire. D'où ces 618.912 euros, soit 4,05 millions de francs. "J'ai un contrat et je demande l'application de mon contrat" indiqua-t-il[7]. A l'été 2002, lorsqu'il avait fallu se séparer de Roger Lemerre, après le fiasco du Mondial 2002 en Corée et au Japon, la Fédération avait versé 536.000 à l'ex-sélectionneur dont le contrat avait été rompu. Par avocats interposés, Enault obtint les indemnités qu'il réclama. Lemerre et Enault, originaires de la Manche et très proches l'un de l'autre, auront coûté la bagatelle de 1.15 million d'euros à la FFF en l'espace de trois ans.

L'Autorité de la concurrence sanctionne la FFF

La gestion défectueuse de Gérard Enault (également directeur du marketing à la FFF) est revenue sous les feux de l'actualité le 1er octobre 2009, lorsque l'Autorité de la concurrence annonça avoir sanctionné d'une amende de 6,9 millions d'euros la FFF et la société Sportfive pour entente illicite dans la commercialisation des droits marketing de la Fédération, la FFF devant payer 900.000 euros, tandis que l'amende infligée à Sportfive, société de marketing, s'élevait à six millions d'euros. L'Autorité de la concurrence expliqua que la FFF et la société Sportfive avaient "noué des accords exclusifs de très longue durée sans faire appel à la concurrence pour la gestion des droits marketing de l'équipe de France et de la Coupe de France".

Certains des contrats concernés coururent de 1985 à 2002, sans être soumis "au libre jeu de la concurrence". L'Autorité estima que la FFF et Sportfive s'étaient concertées pour éliminer la concurrence, lorsque la Fédération a lança un appel d'offres pour l'attribution de nouveau contrats en 2001, notamment "en empêchant un concurrent (Havas Sports) d'obtenir les informations nécessaires au chiffrage de sa proposition. Ces pratiques ont faussé l'appel à la concurrence organisé par la FFF en confortant les droits exclusifs de l'opérateur en place et en fermant le marché à toute concurrence extérieure", conclut l'Autorité de la concurrence[8].

Notes

  1. Coupe du Monde de football 1998
  2. « M. Cagnion n’a aucun pouvoir décisionnaire, son rôle se limite à la correspondance. Il sert aussi de liens entre les différentes commissions. »
    Déclaration de Jean Appietto, avocat de la FFF, à la Cour, lors de l'audience du procès de la Catastrophe de Furiani (France Football, 23 janvier 1995).
    « A la FFF, on a eu un délire de confiance et d’aveuglement qui m’épouvante. »
    Déclaration de Roland Mahy, procureur de la République, à la Cour, lors de l'audience du procès de la Catastrophe de Furiani (France Football, 23 janvier 1995).
  3. « Monsieur Fournet-Fayard, la façon dont vous avez géré cette affaire est inacceptable. Vous l’avez laissé échapper à votre contrôle. Vous avez fait preuve de lâcheté. Vous avez eu peur de prendre des sanctions, laissant l’UEFA les prendre à votre place. […] Si la FFF n’assume pas ses responsabilités avant le 23 septembre, faisant en sorte de régler une fois pour toutes, sur le plan sportif, ce dossier, elle sera suspendue en tant que membre associé de la FIFA. »
    Déclaration de Joaõ Havelange, président de la FIFA, le 6 septembre 1993, au sujet de l’affaire de corruption du match Valenciennes–Marseille du 20 mai 1993 (France Football, 14 septembre 1993). La FIFA indiquait qu’elle envisagerait d'exclure la France du Mondial 1994 si elle se qualifiait, voire de lui retirer l'organisation de la Coupe du monde 1998, si l'Olympique de Marseille ne retirait pas sa plainte contre l'UEFA devant la justice civile suisse, contre son exclusion de la Ligue des champions.
  4. « On le dit dur. Lui préfère se définir comme exigeant. Vis-à-vis de lui-même, « et donc, nécessairement, à l'égard des autres, de tous ceux qui m'entourent ». On le dit aussi sévère, méchant à l'occasion. Lui se voit « ferme » et « compréhensif », ne faisant jamais cas « du facteur humain ». Il rejette l'intolérance et la violence « sous toutes ses formes », mais admet « se laisser, parfois, emporter par ses pulsions ». Gérard Enault, cinquante-six ans en juin prochain, directeur général de la FFF, est un personnage aux contours flous, à l'image difficile à fixer. […] Il a, depuis, suffisamment bien tissé sa toile avec toute la détermination, la patience, la souplesse et la finesse du politique qu'il est quelque part, même s'il s'en défend, pour être devenu le vrai - le seul? - patron des lieux. Avec toutes les répercussions qu'on peut imaginer. Rien ne se fait, ne se décide au 60 bis, avenue d'Iéna sans qu'il en soit informé, sans qu'il en ait sa part. Et Claude Simonet, le président en poste de la FFF, comme son prédécesseur Jean Fournet-Fayard, écoute d'une oreille plus qu'attentive et bienveillante ses conseils « souvent avisés ». « J'ai un rôle de conseiller auprès des instances décisionnaires et je gère les décisions prises par ces mêmes instances. Mais le pouvoir appartient à d'autres », aime-t-il à dire. Sans rire. […] Sur la grosse console en marbre, à droite en entrant dans le grand bureau parisien de cet hôtel particulier cossu qui lui sied bien, se côtoient la panoplie miniaturisée du parfait samouraï, une assiette souvenir de Guadeloupe, un tableau d’Indochine, une plaquette de Nouvelle-Calédonie. Objets hétéroclites, cadeaux reçus ici ou là, bric-à-brac étonnant […] ».
    « Gérard Enault, taille patron », article de Laurent Wetzel (France Football, 26 février 1999)
  5. Selon le « Règlement d’application des statuts de la FIFA » (§ VII, art. 16), l’instance suprême du football mondial « ne pourra intervenir pour faire respecter les engagements pris entre agents ou intermédiaires et équipes qui leur sont liées contractuellement que si l’agent ou l’intermédiaire impliqué est en possession d’une licence FIFA. »
  6. Jean Fournet-Fayard, l’ancien Président de la FFF, et Erwin Schmidt, Directeur Financier de la FIFA, furent dépêchés par la FIFA à Yaoundé le 24 juillet 1995 afin de contrôler les comptes de la Fédération Camerounaise et d’enquêter sur les 10 millions de Francs perçus de la FIFA à la World Cup 1994. Malgré la présence de son Président d’honneur sur le sol même du Cameroun, la FFF ne trouva pas le moyen de recouvrer sa créance. (France Football, 1er août 1995)
    Le 20 octobre 1997, le Cameroun rencontra la Martinique (Ligue placée sous la juridiction de la FFF) en Haïti mais la FFF ne trouva pas, à nouveau, le moyen de recouvrer sa créance. Entre le 11 mai 1998 et le 24 février 1999, l’équipe nationale du Cameroun séjournera en tout 36 jours sur le sol français sans que sa dette de 1994 ne soit exigée par voie de huissier à la Fédération Camerounaise par la FFF. Suite à son élimination de France 98, le Cameroun avait notamment perçu 12 millions de Francs de la FIFA (soit 1,82 million d’Euros).
  7. "Le coûteux départ de Gérard Enault", article de Dominique Sévérac (Le Parisien, 3 mars 2005).
  8. [1] FFF : Amende de 6,9ME avec Sportfive !

Références

  • « Les pouvoirs respectifs des élus et des salariés doivent être clairement définis. Cela devrait ouvrir les yeux à ceux qui nous gouvernent. J’ai, par exemple, une énorme confiance envers mon directeur général (Gérard Enault) et mon directeur technique national (Aimé Jacquet), mais elle reste basée sur un lien de subordination. »

Claude Simonet, entretien avec le journaliste Eric Mazet – France Football, 26 mars 1999.

  • La chronique du foot à la FFF assure que le vrai patron de la Fédération n’est pas Simonet, mais son directeur général, Gérard Enault. « Je sais bien ce qu’on raconte, tout comme je me souviens parfaitement que, le jour de mon élection, on ne m’a pas pris au sérieux. Mais Gérard, lui, sait qui je suis réellement et sait aussi que je suis plus déterminé qu’il n’y paraît. Enault est un DG avisé, qui se souvient aussi que c’est moi qui ai bien voulu qu’il prenne ce poste, alors qu’il n’était qu’adjoint en 1994 et susceptible de ne pas rester à la FFF. »

Article de Patrick Dessault, « Simonet, bâti pour durer » – France Football, 8 octobre 1999.

  • Gérard Enault et Jean Verbeke, respectivement directeur général et vice-président de la Fédération française, qui ont le malheur de passer dans les couloirs de l'hôtel, répondent au pied levé aux questions de journalistes remontés. Des réponses plates, sans intérêt. Liberté de la presse contre liberté individuelle. Fameux, fumeux, pompeux débat. Ça cafouille, ça patauge.

Article de Dominique Sévérac, « Quand les Bleus ne répondent plus », sur le boycott de la presse par l’équipe de France lors de l’Euro 2000 – L’Humanité, 14 juin 2000.

  • « La neutralisation de ces quelques fauteurs de troubles aurait été certainement aisée si le mouvement associatif avait été mis à contribution dès les préparatifs de cette rencontre amicale. Sur les conseils de Claude Simonet, nous avons vainement essayé de prendre rendez-vous avec M. Enault (directeur général de la FFF), car, par nos connexions, nous entendions des choses. Il ne nous a jamais reçus. »

M. Mazar, président du conseil national des footballeurs professionnels algériens après les incidents du match France–Algérie du 6 octobre 2001 – France Football, 16 octobre 2001.

  • Selon Gérard Enault, directeur général de la FFF, qui avoue « ne pas avoir vu le dernier contrat signé » mais qui est « bien sûr au courant des précédents », « le nouveau ne doit pas être différent ; il n’y a rien d’indiqué de particulier. » A savoir, pas de clauses singulières liées à une obligation de résultats. Il ne s’agit donc pas d’une convention d’objectifs, « si ce n’est que nos accords, depuis l’Euro 96, avec Aimé Jacquet, ont toujours été sous-tendus par les succès et les défaites de l’équipe de France », ajoute Enault. […] « C’est la première fois personnellement, que je risque de faire face à ce genre de situation », reconnaît Enault, qui ajoute qu’il s’agit là « d’une bonne leçon » et qu’à l’avenir le contrat liant la FFF au sélectionneur sera autrement bétonné.

Article de France Football du 2 juillet 2002 concernant le CDD de Roger Lemerre.

  • Claude Simonet devrait se souvenir que la Fédération n’a pas vraiment traité son DTN comme elle l’aurait dû pendant la Coupe du Monde. Pour le match d’ouverture France – Sénégal, Aimé Jacquet, champion du monde en titre, était ainsi placé tout en haut d’un virage, au beau milieu des supporters français. Lors de Portugal–Pologne, la FFF lui avait trouvé un billet derrière un but, sous la pluie. Délaissé par ses dirigeants, Gérard Enault ou Jean Verbeke (chef de délégation) notamment, il a obtenu davantage d’égards de la part de ses hôtes coréens. […] S’il ne s’est jamais ouvertement plaint de ces conditions très spéciales, l’ex-sélectionneur goûte assez peu le manque d’éducation et de manières de ses dirigeants.

Article de Fabrice Jouhaud, « La lassitude de Jacquet » – L’Équipe, 5 juillet 2002.

  • L’on reproche aujourd’hui à Claude Simonet de gouverner un peu trop seul, avec pour unique bras droit le directeur général de la FFF, Gérard Enault, que certains surnomment avec un rien d’acidité « le tireur de ficelles ».

Article de Guy Sitruk après le Conseil Fédéral du 6 juillet 2002 – France Football, 9 juillet 2002.

  • En s’abstenant de voter le budget 2002-2003 de la Fédération, samedi dernier, lors de l’assemblée fédérale de Lyon, les dirigeants du foot amateur ont fait trembler le pouvoir en place. Sans l’intervention de Jean-François Lamour, le nouveau ministre des Sports, c’est un administrateur provisoire qui tiendrait aujourd’hui les rênes de la FFF.

Article de Régis Testelin & Richard Porret, « Quand la base se révolte » – L’Équipe, 10 juillet 2002.

  • On lui reproche (à Claude Simonet) de prendre les décisions seul ou sous l’influence de Gérard Enault. Cet énarque est le directeur général de la FFF, dont il est le salarié. Ses compétences et son statut de permanent à la Fédération, alors que Simonet navigue entre Nantes et Paris, font de lui le vrai patron. D’autant qu’il règne sur l’administration, un rôle essentiel au sein d’une telle structure. Parce qu’il dirige la manœuvre depuis l’arrière sans jamais communiquer (il n’a pas dit un mot durant l’assemblé fédérale de samedi dernier), il est devenu la cible des amateurs. Ces derniers lui reprochent d’être à l’origine de la nouvelle attitude, jugée distante et autocrate, de Claude Simonet, dont il aurait fait sa marionnette, et d’inciter le président à un train de vie princier. Selon les intégristes amateurs, pour lesquels la révolte du 6 juillet était en partie dirigée contre le DG, le départ de Gérard Enault, jugé autoritaire et discret, simplifierait bien des choses. En attendant, ce dernier a toujours pris ses distances avec les médias et n’a aucun dossier contre lui. Pour l’anecdote, sa note « d’extras » à l’hôtel Sheraton de Séoul, où il passa quinze jours du 25 mai au 12 juin durant la Coupe du Monde, n’excède pas 1 500 euros (1 705 623 wons exactement)…

Article de Régis Testelin & Richard Porret, « Quand la base se révolte » – L’Équipe, 10 juillet 2002.

  • Il semble que le litige entre la FFF et IEC, une entreprise détenue et gérée par Dominic Galati, membre du comité directeur de la fédération australienne, concernant une dette de 500.000 dollars australiens datant de novembre 2001, fasse l’objet d’une enquête de la FIFA. La fédération australienne a refusé de présenter ses observations sur le fait qu’elle ait donné son approbation à IEC comme garant d'une tournée du Cameroun en Australie cette année. Les règlements de FIFA stipulent que seuls les agents de matches FIFA peuvent mettre sur pied des matches internationaux, un statut que IEC ne possède pas à moins qu’il ne soit accordé par la fédération du pays. Le seul agent de matches FIFA d'Australie, Ian Scott, basé à Sydney, échoua dans sa tentative d’amener l’Uruguay en tournée en Australie le mois dernier, après que IEC eut également revendiqué détenir des droits sur la tournée envisagée / The French Football Federation's dispute with IEC, the company owned and operated by Soccer Australia board member Dominic Galati, over an alleged unpaid $500,000 bill from November 2001 is understood to be under investigation by FIFA. Soccer Australia refused to comment on its approval of IEC as underwriter of a proposed tour of Australia by Cameroon this year. FIFA regulations state that only licensed FIFA match agents may arrange international games, a statut IEC does not hold unless approved by the national association. Australia's only FIFA-licensed match agent, Sydney-based Ian Scott, failed in a bid to bring Uruguay to Australia last month after IEC also claimed rights to the proposed tour.

Article de Matthew Hall – Sydney Morning Herald, 13 juillet 2003.

  • Il faut croire que les deux matches souhaités par la FFF constituaient un cap infranchissable pour une conciliation. En réalité, le commissaire-instructeur avait, semble t-il, expliqué qu’il n’avait pas le pouvoir de transiger sur cette base, puisqu’il proposait, lui, de ramener la suspension à quatre matches. Il allait donc falloir plaider et tenter d’obtenir des trois membres du jury d’appel ce que la transaction n’avait pu offrir à Cissé. C’est donc vers midi que Djibril Cissé allait apprendre par un coup de téléphone du directeur général de la FFF, très marqué par ce coup de massue, que sa sanction avait été maintenue à cinq matches.

Article de Richard Porret, « Pas d’Euro pour Cissé » – L’Équipe, 31 janvier 2004.

  • Le jury d’appel de l’UEFA n’a pas désavoué la première instance – quand bien même une médiation avec le commissaire instructeur du dossier aurait pu déboucher sur une sanction diminuée d’un seul match – si le camp français, en la personne de Gérard Enault, n’avait réclamé davantage.

Article de Vincent Machenaud, « Le vain appel de Cissé » – France Football, 3 février 2004.

Sources


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Gérard Enault de Wikipédia en français (auteurs)

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