- GÉNÉPI
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Groupement étudiant national d'enseignement aux personnes incarcérées
Pour les articles homonymes, voir Genepi.Le Groupement étudiant national d'enseignement aux personnes incarcérées (GENEPI) est une association loi de 1901, à but non lucratif, sans affiliation politique et non confessionnelle. Elle regroupe exclusivement des étudiants bénévoles intervenant en prison.
Cette association a été créée en 1976 suite aux grandes mutineries du début des années 1970.Sommaire
Objectifs
Son objectif est double :
- « Collaborer à l'effort public en faveur de la réinsertion sociale des personnes incarcérées par le développement de contacts entre les étudiants de l'enseignement supérieur et le monde pénitentiaire. » (Article 3 des statuts)
- Ouvrir l'univers carcéral sur le monde extérieur, donner la possibilité à des étudiants d'intervenir en prison, sensibiliser directement une partie de l'opinion aux problèmes des prisons en particulier et de la justice en général.
Les génépistes ont un rôle important de témoignage et de réflexion sur l'Institution pénitentiaire.
Le GENEPI regroupait en 2007, plus de 1300 membres répartis dans une soixantaine de groupes locaux à travers toute la France.
Les interventions en détention
Les interventions en détention du GENEPI sont de différents types :
- Les étudiants proposent ainsi des activités scolaires (FLE, soutien scolaire, préparation aux différents diplômes, langues étrangères, sciences)
- D'autres étudiants interviennent pour des activités socio-culturelles (dessins, revue de presse, philosophie, langue des signes, information santé, BD, ciné-débats, code de la route, théâtre…)
- Les bénévoles du GENEPI organisent également des actions ponctuelles qui, occasionnellement, permettent des animations comme des projections de films, des concerts, des rencontres sportives ou des stages de théâtre au sein d'établissements pénitentiaires.
Les actions d'information et de sensibilisation du public
Afin de « participer à l'amélioration du contexte économique, social et psychologique de la réinsertion des personnes incarcérées en France » (art.4 des statuts), le GENEPI organise des actions d'information et de sensibilisation du public. Il s'agit alors de lutter contre les préjugés, les réflexes de peur et d'exclusion qui existent vis-à-vis des sortants de prison.
Pour cela des centaines d'événements s'organisent chaque année (expositions, ciné-débats, conférences, concerts, reconstitution de cellule). Au mois mars-avril a lieu ainsi le Printemps des Prisons et à l'automne les Journées nationales prison organisé avec d'autres associations (Croix Rouge, Secours Catholique, FNARS, ANVP, FARAPEJ…).
Les bénévoles du GENEPI interviennent aussi en milieu scolaire, auprès des élèves en collèges et lycées.
Une revue sur la prison, le Passe-Murailles est également diffusée.
Son origine
Suite à de violentes émeutes dans les prisons durant les étés 1974 et 1975, les pouvoirs publics décident d'ouvrir les prisons et font appel à des intervenants extérieurs. C'est dans ce contexte que M. Lionel Stoléru, alors conseiller économique à la présidence de la République, est chargé de solliciter les étudiants.
Il organise une rencontre entre étudiants et l'Administration pénitentiaire qui aboutira au dépôt des statuts du GENEPI le 26 mai 1976.
Une association citoyenne
L'association prend depuis 1981 (A propos de la Loi Sécurité et Liberté) des positions sur la prison, la justice et sur son propre fonctionnement, affirmant ainsi son indépendance vis-à-vis de l'administration pénitentiaire.
Le GENEPI lance régulièrement des campagnes sur la prison auprès de divers public : campagne en détention pour informer sur le droit de vote, campagne auprès des parlementaires pour qu'ils exercent leur droit de visite (Journée Parlement Prison), enquête auprès des Français sur les opinions et représentations portées sur la prison faites en collaboration avec des chercheurs (enquête À l'ombre du savoir).
Les Positions du GENEPI
Les AdAGes (Actes des Assises du Genepi) réunissent toutes les positions qui ont été prises par le GENEPI depuis 1981. Les dernières prises de position du Genepi concernent :
- Le travail[1], Assemblée générale de juin 2005.
- Le sens de la peine et la place de la victime[2], Assemblée générale de juin 2005.
- Le contrôle extérieur des établissements pénitentiaires[3], Assemblée générale de juin 2006.
- Du danger de l'utilisation politique de la notion de dangerosité[4], Assemblée générale de juin 2007.
- Les évolutions récentes de la Justice des mineurs[5], Assemblée générale de juin 2007.
- Les Etablissements Pénitentiaires pour Mineurs (EPM)[6], Assemblée générale de juin 2007.
- Les relations familiales et la sexualité en détention[7], Assemblée générale de juin 2007.
- Le corps en détention, Assemblée générale de juin 2009.
- L'intervention du GENEPI auprès des mineurs, Assemblée générale de juin 2009.
- La mixité en prison, Assemblée générale de juin 2009.
Le GENEPI prend aussi régulièrement position dans l'actualité, par la signature d'une pétition, la rédaction d'un communiqué de presse ou d'une lettre ouverte, la publication d'un article...L'association s'est par exemple récemment associée avec le Syndicat de la Magistrature et le SNEPAP-FSU, sur un texte commun contre la rétention de sûreté. La loi instaurant une "rétention de sûreté" est entrée en vigueur le 26 février 2008[8] après avoir été partiellement censurée par le Conseil constitutionnel[9]. Celle-ci permet après l’exécution de la peine de prison, de prolonger - sans limitation de durée et sans infraction - l’enfermement des personnes considérées comme d’une «particulière dangerosité».
Dans leur appel, le GENEPI, le Syndicat de la Magistrature et le SNEPAP-FSU estiment que la mise en place de ce dispositif "relève d’une philosophie de l’enfermement qui s’inscrit dans la culture du « risque zéro » qui (...) impose, depuis plusieurs années, des législations de plus en plus répressives et attentatoires aux libertés publiques". Ils considèrent que cet enfermement préventif traduit "une logique d'élimination qui s'apparente à une mort sociale"[10].
La Charte du GENEPI
La Charte du GENEPI fixe les valeurs de l'association, que chaque génépiste s'engage à respecter.
- La vocation du GENEPI est de participer au décloisonnement de la prison en établissant un lien entre les détenus et le monde extérieur.
- Le GENEPI est sans affiliation politique ni religieuse. Il est indépendant de toute institution quant à sa réflexion et ses prises de position.
- Le GENEPI, association citoyenne, attachée au respect des Droits de l’Homme, a le devoir de rendre compte de leurs violations éventuelles.
- Le GENEPI est constitué d’étudiants y exerçant leur citoyenneté. La Justice étant rendue notamment en leur nom, le GENEPI se réserve le droit de faire part de ses réflexions auprès des citoyens et de leurs représentants.
- Le GENEPI considère que toute peine doit nécessairement permettre la réinsertion dans la société.
- Le GENEPI est opposé à toute peine et tout traitement inhumains ou dégradants. Il est opposé à la peine de mort.
- Le GENEPI contribue à l’exercice du droit au savoir des détenus.
- Dans toutes ses activités, le GENEPI est indifférent au passé pénal des détenus.
- La qualité des interventions du GENEPI nécessite la plus grande concertation avec les différents partenaires concernés.
- Dans le cadre de l’information et de la sensibilisation du public, le GENEPI rappelle que son devoir de témoignage s’accompagne du souci de la plus grande honnêteté.
- La diversité de provenance des étudiants qui composent le GENEPI est un atout majeur de la qualité de son action.
- L’action du GENEPI nécessite la formation des membres de l’association.
- L’action au sein du GENEPI est indissociable d’une réflexion sur le système pénal et judiciaire.
- La réflexion sur l’action et la politique du GENEPI doit être permanente et menée par ses membres.
(nouvelle version adopté le 15 juin 2008)
Personnalités de l'association
Les bureaux depuis la création
Année Président Secrétaire Trésorier Vice-Président chargé de la communication Vice-Président chargé de la formation 1975-1976 Jean-Michel Gouzon 1976-1977 Dominique Armbrust 1977-1978 François-Xavier Barrière 1978-1979 François Gomez 1979-1980 Gilles Jeannin 1980-1981 Jean-Michel Segui 1981-1982 Renaud Paul 1982-1983 Gérard De Moura 1983-1984 Thaddée In 1984-1985 Stéphane Martin 1985-1986 Jean-André Lasserre 1986-1987 Jean-Charles Paras 1987-1988 Bruno Shoen 1988-1989 Eric Lenoir 1989-1990 Phillipe Mouly 1990-1991 Olivier Galan 1991-1992 Patrick Lavoisier 1992-1993 François-Mathieu Poupeau 1993-1994 Laurent Poncelet 1994-1995 Sandrine Van Nieuwenhuyse 1995-1996 Sandra Rudelle 1996-1997 Laurent Rouziere 1997-1998 Grégory Doucet 1998-1999 Béatrice Delpech 1999-2000 Cécile Rucklin 2000-2001 Aida Moumni 2001-2002 Romain Malvoisin 2002-2003 David Maligorne 2003-2004 Galatée De Laubadère 2004-2005 Galatée De Laubadère 2005-2006 Alexis Saurin Élise Duchiron Julian Martinez Carine Navaro 2006-2007 Clémence Patureau Quentin Duru Guénolé Carlier Pierre Januel Camille François 2007-2008 Pierre Méheust Quentin Duru Camille François Eve Fitoussi Audrey Lachuer 2008-2009 Arnaud Philippe Catherine Puig Thomas Huet Elodie Conan 2009-2010 Chirine Heydari Marianne Roussel Gaspard Chevallier Adélaïde Météreau |- | | |} |- | | |} |- | | |}
Membres d'honneur
- Robert Badinter (ancien Garde des Sceaux et ancien Président du Conseil constitutionnel)
- Pierre-Victor Tournier (chercheur au CNRS)
- Lionel Stoléru
- Joël Gard (Directeur des Services pénitentiaires d'insertion et de probation du Calvados)
Anciens membres
- Jean-Michel Apathie, journaliste
- Cécile Duflot, secrétaire générale des Verts
- Michel Muller, humoriste[11]
- Loïc Wacquant, sociologue
Liens
- Le site officiel de l'association
- Le site du groupement de Lille
- Le site des génepistes toulousains
- Site de l'appel contre la loi de rétention de sûreté
Références
- ↑ http://www.genepi.fr/UPLOAD/mediaRubrique/file/Dossiers_assises/position_travail.pdf
- ↑ http://www.genepi.fr/UPLOAD/mediaRubrique/file/Dossiers_assises/position_victime.pdf
- ↑ http://www.genepi.fr/president/Position_Controle_Exterieur.pdf
- ↑ http://www.genepi.fr/ag/positions/prise_de_position_dangerosite.pdf
- ↑ http://www.genepi.fr/president/justice-mineurs.pdf
- ↑ http://www.genepi.fr/president/EPM.pdf
- ↑ http://www.genepi.fr/president/sexualite.pdf
- ↑ Loi n° 2008-174 du 25/02/2008 parue au JO n° 0048 du 26/02/2008. Texte de loi consultable sur legifrance
- ↑ Décision n° 2008-562 DC - 21 février 2008 - Loi relative à la rétention de sûreté et à la déclaration d'irresponsabilité pénale pour cause de trouble mental
- ↑ http://www.genepi.fr/actualites/texte_retention_surete.pdf
- ↑ Michel Muller Candidat de la " farce tranquille ", Macha Séry, Le Monde, 10/02/07
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