- György Cziffra
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György Cziffra (Georges Cziffra) né à Budapest le 5 novembre 1921 et mort le 17 janvier 1994 à Morsang sur Orge est un pianiste virtuose hongrois naturalisé français (1968).
Biographie
Issu d'une famille de musiciens Roms (György Cziffra père était cymbaliste et a joué durant les années 1910 à Paris dans les restaurants et cabarets), il montre dès son enfance un don particulier pour la musique. Son père lui donne ses premières leçons de piano, et à l'âge de quatre ans, il reproduit à l'oreille ce que joue sa sœur aînée. À cinq ans, il donne son premier concert dans un cirque. Il est accepté à neuf ans dans la prestigieuse Académie Franz Liszt de Budapest où son professeur est Ernst von Dohnányi. À 13 ans, il finit l'opérette d'un autre compositeur en un temps record. Dès l'âge de seize ans il débute les tournées à travers l'Europe, notamment en Hongrie, Pays-Bas et Scandinavie. La guerre l'appelle, il doit donc cesser d'étudier la musique, puis il est fait prisonnier en 1941. Il rejoint sa famille et son fils — György Cziffra également —, et continue son étude du piano un an plus tard en 1947, auprès de György Ferenczy, tout en gagnant sa vie en jouant dans des bars de Budapest mais aussi en Autriche avec son ami Elek Bacsik. Très opposé au régime communiste hongrois, il est fait prisonnier politique de 1950 à 1953, et est soumis aux travaux forcés, comme porteur de pierres, ce qui lui vaudra à sa libération de longs mois de rééducation et des douleurs persistantes aux articulations.
En 1955, après avoir recommencé à donner des concerts, il obtient pourtant le prix Franz Liszt, le grand prix de la virtuosité pianistique, remis pour la première fois à un pianiste qui n'est pas lui-même compositeur. Il décide en 1956 de fuir le régime communiste et de s'exiler en France avec sa famille, profitant d'un concert donné à Vienne. Il est apprécié par le public dès son arrivée à Paris (« Pianiste du siècle, réincarnation de Liszt, pianiste des pianistes, virtuose au bracelet de cuir.. »), et il enregistre en 1956 sa fameuse interprétation des Rhapsodies hongroises de Liszt, Liszt qui restera son compositeur de prédilection.
Certains critiqueront à ses débuts l'étroitesse d'un répertoire de saltimbanque. À cette époque, Liszt n'était pas considéré comme un compositeur suffisant pour remplir une carrière de pianiste. Cziffra s'essaiera, avec brio, à de nombreux autres compositeurs : Chopin bien sûr, Beethoven, et aussi Bartók, Ravel, Prokofiev, Rachmaninov, Balakirev, Grieg, Rameau, Couperin...
Cziffra dans de nombreuses œuvres, allait plus loin que l'interprétation, il s'est aussi prêté au jeu de l'arrangement, par exemple avec les Danses Hongroises de Brahms, dont il a fait beaucoup plus qu'une simple transcription pour piano à deux mains, ou encore avec Le vol du bourdon (extrait de l'opéra Le Conte du tsar Saltan de Rimsky-Korsakov). On lui a souvent reproché son excentricité, l'influence de son humeur sur son jeu lors de ses concerts, sa recherche d'un public populaire, avec le côté « classiques favoris » de ses récitals. En fait, son immense talent, sa virtuosité hors du commun, avaient réussi à le propulser au premier plan, mais en dehors des chemins traditionnels qui mènent les pianistes au panthéon de la renommée... Quoi qu'il en soit, on peut légitimement le considérer comme l'un des plus grands pianistes du XXe siècle.
En 1966, il fonde le festival de musique de La Chaise-Dieu en Auvergne, et donne l'impulsion nécessaire pour restaurer les grandes orgues Marin Carouge de l'abbaye. Il est naturalisé français en 1968 et devient Georges Cziffra. En 1975, il crée la fondation Cziffra pour soutenir des jeunes talents donnant naissance à des pianistes talentueux comme Jean-Gabriel Ferlan, fondation toujours en activité. En 1981, la mort de son fils, chef d'orchestre, eut des répercussions très négatives sur ses apparitions en public. Les concerts se firent de plus en plus rares.
Dans son livre Des canons et des fleurs, il retraçait les étapes significatives de sa vie mouvementée, avec à la fois beaucoup d'émotion, de simplicité, d'authenticité et de ferveur. On y découvre comment il s'en est fallu de peu que le destin ne prive la communauté musicale du XXe siècle d'un de ses plus grands interprètes.
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Dessin de Georges Cziffra par le peintre Serge Tziganov (collection particulière Jean-Luc Perrot)
Liens externes
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