- Guy d'Amiens
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Guy d'Amiens (vers 1014 – 22 décembre 1074 ou 1075[1]), fut évêque d'Amiens de 1058 à sa mort.
Sommaire
Biographie
Guy d'Amiens est le deuxième fils connu d'Enguerrand Ier, comte de Ponthieu, et d'une femme inconnue[1]. Adélaïde de Frise, veuve de Baudouin II de Boulogne, semble n'avoir été que sa belle-mère[1]. La date de naissance probable d'Hugues II de Ponthieu montre qu'il est né d'une première épouse d'Enguerrand, probablement issue de la maison de Vexin. La chronologie suggère que Guy est issu du second mariage, mais Amiens est un comté tenu par la maison de Vexin, et il est probable que ses comtes aient voulu faciliter l'arrivée de l'un des leurs sur le siège épiscopal. D'ailleurs, les deux prédécesseurs de Guy à l'évêché étaient de la maison du Vexin.
Destiné à une carrière religieuse, son père l'envoie être éduqué à l'abbaye de Saint-Riquier, avec son cadet Foulque[1]. D'après Hariulf, un moine chroniqueur de l'abbaye, il en est l'un des plus brillants élèves[1]. L'un de ses mentors est l'abbé Enguerrand[1] (dit le Sage, mort le 9 décembre 1045). Guy devient chanoine à la cathédrale d'Amiens, probablement alors que Foulques (II) y est évêque (1030-1058)[1]. Il est nommé archidiacre (probablement de Ponthieu) vers 1045, et devient très proche de l'évêque[1]. En 1056, il est, avec le comte Harold Godwinson (le futur roi Harold II d'Angleterre), l'un des témoins d'une charte de Baudouin V de Flandre. À la mort de Foulques (II), en 1058, il lui succède sur le siège épiscopal[1], mais restera un bienfaiteur de l'abbaye[1].
L'une de ses premières actions est d'assister à Reims au couronnement du très jeune Philippe Ier de France, le 23 mai 1059. Par la suite, il est régulièrement présent à la cour du roi de France[1]. Mais il est aussi en bonne relation avec la cour d'Angleterre, et obtient un parement précieux pour l'abbé de Saint-Riquier Gervin (I), de la part de la reine Édith de Wessex[1]. Le chroniqueur médiéval Orderic Vital, écrivant environ un demi-sècle plus tard, relate que Guy aurait accompagné la duchesse Mathilde de Flandre en Angleterre pour qu'elle y soit couronner en mai 1068, après la conquête normande[1]. Pour l'historien britannique Frank Barlow, bien que ce soit possible, il n'en existe aucune preuve écrite dans les chartes et autres documents légaux dont il aurait pu être le témoin[1].
Durant son épiscopat, il est en conflit avec les moines abbaye voisine de Corbie[1], qui se considèrent comme échappant à sa juridiction ecclésiastique[2]. Il meurt un 22 décembre de l'année 1074 ou 1075, âgé d'environ 60 ans[1].
L'auteur du Carmen ?
Article détaillé : Carmen de Hastingae Proelio.Le chroniqueur Orderic Vital relate dans sa chronique Historia ecclesiastica que Guy est l'auteur d'un poème sur la bataille d'Hastings (1066)[1]. Il écrit :
- « Guy, évêque d'Amiens, composa un poème métrique, dans lequel, à l'imitation de Virgile et de Stace, qui chantèrent les exploits des héros, il fit la description de la bataille de Senlac[3], blâmant et condamnant Harold, mais louant beaucoup et glorifiant Guillaume[4] ».
- « [Mathilde de Flandre] passa la mer avec un grand concours d'hommes et de femmes nobles [pour se faire couronner reine d'Angleterre en 1068]. Parmi les clercs qui remplissaient auprès d'elle les fonctions du culte divin, on remarquait le célèbre Guy, évêque d'Amiens, qui déjà avait mis en vers le récit de la bataille d'Harold contre Guillaume[5] ».
Quand, en 1826, Georg Heinrich Pertz découvre un long poème en latin incomplet et non signé, correspondant à cette description, dans un manuscrit daté d'environ 1100, le rapprochement est rapidement fait[1]. Cela est d'autant plus convainquant que le prologue du poème est adressé de la part de W. à L., et que les historiens ne trouvent alors pas d'alternative crédible à Guy (Wido) pour Lanfranc, archevêque de Cantorbéry à partir de 1070[1]. Toutefois, depuis sa découverte, son attribution à Gui a toujours été contesté, et l'est toujours aujourd'hui[1]. Pour l'historien britannique Frank Barlow, le ton légérement anti-Normands et la mise en valeur exagérée des contributions des princes de Picardie à la conquête normande de l'Angleterre, font de l'évêque d'Amiens un bon candidat[1].
Voir aussi
Notes et références
- Frank Barlow, « Gui (c.1014–1074/5) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
- M.J. Corbet, « Notice sur Guy, 33e évêque d'Amiens », Revue des sociétés savantes des départements, 1869, p. 145.
- Nom sous lequel Vital désigne la bataille d'Hastings. Il aurait emprunté le terme à Gui d'Amiens.
- Orderic Vital, Histoire de la Normandie, Éd. Guizot, 1826, tome 2, livre III, p.151-152.
- Orderic Vital, ibid, tome 2, livre IV, p. 173.
Bibliographie
- Le Carmen de Hastingae Proelio of Bishop Guy of Amiens, édité et traduit par Frank Barlow, Clarendon Press, Oxford, 1999.
Sources
- Frank Barlow, « Gui (c.1014–1074/5) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
Catégories :- Maison de Ponthieu
- Évêque d'Amiens
- Date de naissance inconnue (XIe siècle)
- Date de décès inconnue (XIe siècle)
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