Guy Allix

Guy Allix est un poète et un écrivain français né à Douai le 4 juin 1953.

Eléments biographiques

Enfance difficile dans le Nord de la France près des terrils et de la misère (Voir Maman, j'ai oublié le titre de notre histoire, recueil inclassable publié à la librairie-galerie Racine en 2008).

• A vécu à Rennes à partir de 1968 et jusqu'en 1975 où, après ses années de lycée, il exercera différents travaux : manutentionnaire, aide soignant, garçon de course, agent de tri, surveillant dans un lycée privé, courtier etc. La Bretagne sera pour lui la "terre d'éveil" où il écrira ses premiers poèmes. Une terre à laquelle il restera profondément attaché.
• Vit en Normandie depuis 1975 où il se considère comme "horsain".
• Ancien professeur de lettres à l'IUFM de Caen.
• A mené de nombreuses expériences pédagogiques autour de la poésie au collège Georges Lavalley de Saint-Lô (animation d'un club de poésie et publication d'une revue de poésie -Lavalley du poème- diffusée dans toute la France: les poèmes des élèves du club et un dossier spécial consacré à un poète contemporain étaient publiés dans cette revue. Lors de la parution de chaque numéro une rencontre publique était organisée par le club-poésie et animée par les élèves du club autour du poète présenté dans le dossier spécial de la revue. Ont ainsi été présentés et publiés par la revue: Hughes Labrusse, Marie-José Hamy, Jean-Luc Maxence, Pierre Dhainaut, le Professeur Jean Bernard de l'Académie française, Jamel-Eddine Bencheickh, François David et Jean-Pierre Siméon).
• A animé aussi le "club Bouquins" au lycée de Carentan (publication dans le cadre de ce club d'une revue "Le Sivard" et animation de rencontres avec des auteurs contemporains: premiers auteurs invités Gilles Perrault, René Rougerie, Louis Costel, Le Professeur Jean Bernard, Andrée Chedid, Rémy Desquesnes, Jan Wiese, Herbjorg Wassmo).
• Licencié en lettres modernes, a consacré une maîtrise et un D.E.A au poète Jean Follain.
• A fondé et dirigé la revue "La vie totale", un seul n° paru en 1977, (au sommaire des poèmes et textes de René Char, Guillevic, Luc Bérimont, Jean-Luc Maxence, Jacques Bertin, Ghislaine Amon, Jean-Louis Giovannoni...)
• A collaboré à Ouest-France, Normandie-Magazine et au Monde libertaire. Tient des chroniques régulières dans les "Cahiers du sens". Président-fondateur de l'association "Lire à Saint-Lô" en 1988. Co-organisateur du colloque "Poésie moderne : Paradoxes et conflits", Université de Caen, 1985.
• Intervient dans de nombreux ateliers d’écriture notamment dans le cadre de l’Education nationale.
• Lauréat de l'Académie française.
• Guy Allix est membre du groupe "Glenn-mor" avec le pianiste Olivier Mélisse : lectures de poèmes (Guy Allix, Jacques Prévert, Arthur Rimbaud, Paul Verlaine, Victor Hugo, Georges Brassens etc.) sur fond de musique bretonne adaptée pour le piano.

Œuvre poétique

• La Tête des songes, avec un frontispice d'Aldo Guillaume Turin, collection Présence et regards, éditions de l'Athanor, 1ère édition 1974, 2ème édition 1975.
• L'Eveil des forges, avec cinq illustrations d'Aldo Guillaume Turin, éditions de l'Athanor 1976.
• La grande forge, poème affiche, atelier La Feugraie, 1977.
• Mouvance mes mots, avec une préface d'Hubert Juin, éditions Rougerie, 1984.
• Fragments des fuites, éditions Rougerie, 1987.
• C'est quand rêve l'heure, Poème-affiche illustré par Janladrou, éditions Motus 1991.
• Lèvres de peu suivi de Le Nord avec une préface de Pierre Dhainaut, éditions Rougerie, 1993, (Prix Théophile Gautier 1994)
• Le Déraciné, éditions René Rougerie, 1997.
• Solitudes, avec une préface de Bernard Noël, éditions Rougerie, 1999
• Le poème est mon seul courage, éditions Le Nouvel Athanor, préface de Jean-Luc Maxence, 2004.
• Oser l’amour, Atelier du Groutel, tirage limité, 2007.
• Maman j’ai oublié le titre de notre histoire, nouvelles autobiographiques, Librairie Galerie Racine 2008.
• Oser l'amour (autres extraits), préface de Marie-Josée Christien, Atelier de Groutel, tirage limité, 2010.
• Le Nord , atelier de Groutel, tirage limité, 2010.
• Correspondances de Guy Allix et Marie-Josée Christien, éditions Sauvages, 2011
• Survivre et mourir, éditions Rougerie, 2011

Sur l'œuvre de Guy Allix, on pourra consulter la belle approche de Jean-Luc Maxence dans l'ouvrage suivant :

• Guy Allix, éditions du Nouvel Athanor, collection « poètes trop effacés », choix de textes et présentation par Jean-Luc Maxence, 2008.

Voir aussi les anthologies : Les poètes et la sang, par le professeur Jean Bernard, Odile Jacob. Anthologie de la poésie mystique contemporaine, Jean-Luc Maxence, Presses de la Renaissance. Les Riverains du feu, Christophe Dauphin, Le Nouvel Athanor.

L'œuvre de Guy Allix

Porté par la force souterraine qu’engendre l’incertitude, Guy Allix trace sa voie à l’écart, dans le dépouillement et le frôlement du silence. C’est une poésie qui saisit, fascine et délivre une secrète lumière, une poésie incarnée et physique où chaque mot est une nécessité. Chaque recueil prend sens à la lumière de l’ensemble et sans bruit accueille l’instant où vibrent les éclats d’un peu d’éternité. Il se dégage une force émotionnelle ardente de cette œuvre nourrie par le doute et la confiance en une existence humble et tenace.

Marie-Josée Christien (17/07/09)

Sa poésie du mouvement et de la blessure existentielle (Mouvance mes mots, Rougerie, 1984) s'est affirmée d'un recueil à l'autre (nommons ainsi Le Déraciné, Rougerie, en 1997, et Le poème est mon seul courage. Le Nouvel Athanor, en 2004). Cette année, la parution de Oser l'amour, ouvrage précieux, à tirage limité (Atelier de Groutel, chez Jacques Renou, typographe-artisan), confirme l'importance d'une voix déchirante et sobre, ramassée et secrètement tragique, illustrant un agnosticisme mystique à l'image d'un début de siècle en quête de profondeur.

Site "Бібліотека, Вірші, поезія. Клуб поезії", 2007

Ce qui nous attache à l'ensemble de l'œuvre de Guy Allix, c'est sa clarté, sa cohérence, sa « lisibilité » presque constante, une franchise absolue si rare aujourd'hui, perpétuelle tension qui ne cesse jamais de cracher le désespoir à la hâte. Guy Allix ne nous apparaît jamais aussi grand (dans le sens de « grand poète » trouvant sa place dans le tout premier rayon de la bibliothèque contemporaine) que lorsqu'il « oublie » les influences de son entourage d'antan. Guy Allix n'a besoin de nul salon littéraire pour imposer sa voix, sa conviction. Nous n'avons jamais cessé, quant à nous, de répéter à qui veut l'entendre: « Ce chemin d'humilité est celui des plus grands ». Désormais, nous ne sommes plus seuls à le prétendre.

Jean-Luc Maxence, Guy Allix, Le Nouvel Athanor, 2008

Il faudrait lire Mouvance mes mots comme les croyants font de leurs textes sacrés : à petites étapes, par bribes et morceaux, dans les temps creux comme dans les temps forts, pour y apprendre selon les heures la dérision de l'existence ou son exaltation. Guy Allix, dont on commence à savoir qu'il est un de nos meilleurs poètes, a porté là son écriture à un rare degré d'incandescence. Ses mots nous brûlent, terrible et bienfaisant embrasement puisqu'il détruit le cal des vaines quiétudes et cautérise la lancinante blessure d'exister. »

Gilles Perrault, Normandie-Magazine, 1984

Lien externe

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