- Guerre de la hottée de pommes
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Pour les articles homonymes, voir siège de Metz.
Guerre de la hottée de pommes Informations générales Date 1428 - 1429 Lieu Metz et Pays messin Casus belli Droits seigneuriaux Issue Victoire des Messins Belligérants Mercenaires et soldoyeurs de la cité messine Troupes de Charles II de Lorraine, de René Ier d'Anjou et du margrave Bernard Ier de Bade Commandants Guillaume, seigneur de Châteauvillain Charles II de Lorraine Forces en présence 1 200 mercenaires + ? 10 000 cavaliers et 20 000 fantassins Guerres féodales en Lorraine modifier La guerre de la hottée de pommes est une guerre entre seigneurs lorrains, qui dure de 1428 à 1429.
Sommaire
Contexte
La Lorraine fut pendant le Moyen Âge, et notamment les XIVe et XVe siècles, désolée par les guerres. Les seigneurs lorrains (ducs de Lorraine, comtes puis ducs de Bar, comtes puis ducs de Luxembourg, comtes de Vaudémont, évêques de Metz, évêques de Toul et évêques de Verdun, cité de Metz) étaient perpétuellement en lutte. En 1427, les très nombreuses tensions accumulées éclatèrent à la suite d’un incident minime.
L’abbaye de Saint-Martin-lès-Metz dépendait du Duché de Lorraine. Or, en 1427, l’abbé de Saint-Martin y fit cueillir une hottée de pommes en son jardin et fit porter les fruits en la cité de Metz.
Le duc Charles II de Lorraine (1465-1431) réclama alors un droit sur ces fruits, que les magistrats de Metz se refusèrent à lui allouer, comme contraire aux franchises et privilèges de la cité.
" […]Les religieux de Saint-Martin en donnèrent avis aux officiers du duc de Lorraine, qui demandèrent plusieurs fois, au nom de leur maître, certains droits sur ces fruits, à raison de leur sortie des États de Lorraine pour entrer dans Metz. Les Messins refusèrent de payer, prétendant que cela était contraire à leurs franchises. La guerre naquit de cet incident, on appela pour cela la " Guerre de la hottée de Pommes[…]"[1].
Le conflit
Le duc déclara donc la guerre aux Messins, guerre amplifiée par le jeu des différentes alliances.
En effet, pour la circonstance, Charles II s’était allié avec ses gendres le duc de Bar, René Ier d'Anjou (bientôt aussi roi titulaire de Sicile) et le marquis Bernard de Bade, puis avec le duc de Bavière. Tous ensemble avaient sous leurs ordres une armée d’environ 10 000 cavaliers et 20 000 piétons.
De son côté, la ville de Metz a fait pacte avec un certain Guillaume, seigneur de Château Villain[2], qui s’était engagé à servir les Messins avec 1200 combattants, et avec d’autres capitaines qui s’étaient mis à la solde de la ville avec leur compagnie. Les paroisses, le clergé même, durent fournir des chevaux ; on arma les murs de la ville, on construisit des bombardes et on se prépara à la défense.
En 1428, le duc de Lorraine, après avoir défié la ville non seulement par lui-même, mais par tous ses chevaliers, se jeta sur le pays messin, qu’il ravagea et saccagea sans rencontrer de résistance. Voulant couper les voies de communications de la ville, il fait clore les chemins de toutes parts, sauf du côté du Luxembourg. En effet, l’issue était restée libre aux Messins, par ordre de la duchesse douairière de Brabant, Elisabeth de Görlitz, qui leur était favorable. Celle-ci avait des ennuis financiers avec le duc de Lorraine.
Le siège
Après moults escarmouches et sanglants pillages dans la campagne environnante, les Messins virent les troupes du duc arriver sous les murs de leur ville, et dresser contre eux les canons et les bombardes. Mais les Messins avaient eux-mêmes installé des bombardes sur leurs remparts, et celles-ci furent particulièrement efficaces. Elles semèrent le désordre parmi l’armée ennemie, si bien que quelques jeunes marchands de Metz, archers et arbalétriers firent une sortie, et par leur hardiesse, causèrent de grands dommages aux troupes de Charles II ; mais ils se laissèrent surprendre et plus de 36, dont Jean Hulot, furent fait prisonniers. Le duc de Lorraine, surpris par tant de résistance, préféra lever le siège pour de nouveau dévaster les campagnes.
La trêve
Le pays fut bientôt épuisé et les Lorrains fatigués, ce qui permit d’aboutir à une trêve, suivie de la paix, qui est publiée et proclamée dans Metz le premier jour de janvier 1430. Le Duc se désista de sa prétention sur la hottée de pommes, cause ou plutôt prétexte de tant de maux, et les prisonniers furent échangés de part et d’autre, non sans grande difficulté toutefois, car Charles II, mécontent de l’insuccès de son entreprise, apporta dans l’exécution de cette partie du traité beaucoup de mauvaise volonté.
Sa mort, arrivée en 1431, mit fin à tous les délais ; la pieuse Marguerite de Bavière, veuve du feu duc, relâcha tous les prisonniers et vint même rendre visite à la ville de Metz qui la reçut en grande pompe et lui fit des présents magnifiques.
En même temps, la paix fut signée entre les Messins et le duc de Bar René Ier d'Anjou, successeur de Charles II de Lorraine par son épouse Isabelle Ire de Lorraine et beau-frère du dauphin Charles, futur roi de France par sa sœur Marie d'Anjou.
Références
- D’après la Chronique du curé de Saint-Eucaire de Metz, dite du doyen de Saint-Thiébaut, écrite dans la première moitié du XVe siècle, Histoire de Lorraine, t. II, col. CXCVII et sq., texte revu sur les mss. et traduit.
- Peut-être s'agit-il de Guillaume, seigneur de Châteauvillain, de Grancey et de Pierre-pont, chevalier et chambellan du roi, gouverneur de Langres, chambrier de France en 1419, décédé en 1439. (Jean Baptiste Pierre Julien de Courcelles "Dictionnaire universel de la noblesse de France ", p 46)
Articles connexes
- Guerre des quatre seigneurs entre 1324 et 1326.
- Siège de Metz de 1444
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