- Gryllus campestris
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Gryllus campestris
Grillon champêtreGrillon champêtre Classification classique Règne Animalia Embranchement Arthropoda Super-classe Hexapoda Classe Insecta Ordre Orthoptera Sous-ordre Ensifera Super-famille Grylloidea Famille Gryllidae Sous-famille Gryllinae Genre Gryllus Nom binominal Gryllus campestris
Linnaeus, 1758Parcourez la biologie sur Wikipédia : Sommaire
Description
Le grillon champêtre est un orthoptère appartenant à la famille des Gryllidae. Les mâles atteignent la taille de 18 à 26 millimètres, les femelles de 19 à 27 mm. Le grillon a un corps très rond et trapu. Mis à part la base de ces élytres qui est un peu plus claire et quasi jaune, il est presque totalement noir. Le prothorax du grillon champêtre est bien visible mais contrairement au grillon provençal Gryllus bimaculatus il est plus étroit que la tête. Vue de façe, cette dernière ressemble à un casque et est brillante. Le grillon champêtre est pourvu d'ailes mais vit exclusivement au sol et se déplace très rapidement en préférant la course au saut. Les femelles se distinguent des mâles par leur oviscapte bien visible. Les cerques à l'extrémité de l'abdomen sont longs et filamenteux aussi bien chez le mâle que la femelle.
Répartition
Europe occidentale.
Biotope
Le biotope du grillon champêtre est un terrain ensoleillé, sec et peu pourvu de végétation. Dans son aire de répartition septentrionale ce grillon est presque exclusivement présent dans des prairies oligotrophes et les plaines de bruyère. Le grillon champêtre aime la chaleur et son habitat naturel se situe sur le sol. Il ne vole ni ne grimpe. Pour se protéger, il se construit lui-même un terrier qui consiste en un conduit cylindrique de 15 mm de diamètre. A l'extrémité de ce conduit qui a souvent une longueur de 20 à 30 cm, est une chambre un peu plus spacieuse où le grillon se réfugie lorsqu'il est en danger, les jours de pluie et de froid, et pour y passer l'hiver.
Reproduction
Après sa dernière mue, à partir du mois d'avril, le mâle se fabrique une sorte de plate-forme, juste devant l'entrée du souterrain, où la terre est battue et débarrassée de tout obstacle. Si la présence de la végétation environnante est plus importante, cette plate-forme se prolonge souvent par un couloir, caché entre les herbes, à droite ou à gauche. C'est sur cette plate-forme que le grillon se chauffe au soleil et chante pour attirer les femelles. Ces dernières creusent aussi une galerie, mais ne tardent pas à la quitter au premières chaleurs printannières, afin d'aller à la rencontre des mâles. Après la parade nuptiale la ponte à lieu généralement en juin, parfois encore en juillet. La femelle enfonce son oviscapte dans la terre meuble et y dépose une trentaine d'oeufs. Elle répète cette opération plusieurs fois. Après deux semaines, ces oeufs donnent naissance à de petites nymphes d'un millimètre de long, semblables pour la couleur et la forme aux adultes, et qui restent d'abord plus ou moins en troupe, se dissimulant ici ou là dans des trous, sous les pierres ou les feuilles. Comme les grillons meurent tous pendant l'été, les nouveaux venus issus de la ponte de l'année et grandissant rapidement, trouvent à leur disposition de nombreux trous préparés par leurs prédécesseurs. Chaque année cependant, d'autres se creusent un nouveau terrier, se servant pour cela de leurs mandibules grosses et robustes.
Comportement
Le grillon adulte s'observe de mai à juillet. Le mâle chante par stridulation dès que la température le lui permet, bien souvent entre onze heures du matin et une heure de la nuit. Pour ce faire il soulève soudain ses deux ailes supérieures et les referme rapidement en frottant les deux bords internes l'un sur l'autre pour les ouvrir encore et recommencer. L'élytre droit chevauche toujours sur la gauche. Contrairement aux criquets, le grillon n'emploie donc pas ses pattes pour striduler. Le bord externe des élytres étant replié à angle droit de la partie supérieure, il forme, avec cette dernière et l'abdomen, une boîte de résonance faisant un cri.. cri.. cri.. caractéristique.
Nutrition
Le grillon champêtre se nourrit de racines et de végétaux de tout genre, mais il complète volontier son menu de protéines sous forme d'autres arthropodes rencontrés au hasard, comme par exemple des pucerons ou même un petit animal mort.
Menaces et mesures de protection
En Belgique et en France l'espèce est en régression et n'est plus commune comme autrefois à cause de la disparition de son biotope, essentiellement menacé par la fragmentation écopaysagère et l'eutrophisation du sol dû à un engraissage trop copieux provoquant une végétation plus haute qui empêche la chaleur du soleil de pénétrer jusqu'au sol. Pour restaurer le biotope, il y aura lieu d'ôter la couche supérieure fertile du terrain visé, afin de faire réapparaître le sol pauvre en sels minéraux.
En Basse-Saxe, Allemagne, il n'y avait plus qu'une dizaine de populations de grillons connues vers les années 1990. Comme le grillon ne se déplace que très lentement, ne sachant ni voler ni grimper, un nombre limité de nymphes dans un stade avancé de leur développement fut capturé et délocalisé vers d'autres réserves naturelles. Ces individus ont formé avec succès la base de nouvelles populations florissantes. Le même procédé est utilisé dans l'état fédéré de la Hesse.
En Grande-Bretagne, à la fin du siècle passé, il n'y avait plus qu'un seul endroit connu qui était peuplé d'un centaine de grillons seulement, et ceci dans le comté du Sussex de l'Ouest. Il n'est pas encore établi si cette population isolée sur l'île brittannique ne forme pas une sous-espèce. Ici les grillons sont élevés ex situ au Zoo de Londres et les nymphes sont relâchées au début de l'automne. Au total plus de 15.000 nymphes ont été libérées dans des biotopes conformes à leurs exigences. Ce programme d'élevage a sauvé l'espèce d'une disparition certaine et la population britannique atteint à présent le millier d'adultes pendant la bonne saison.
Sources- Paul-A Robert, (1972) Les Insectes I, Aptères, Archiptères, Orthoptères, Coléoptères, Névroptères. Les beautés de la nature. Delachaux & Niestlé S.A., Neuchatel (Suisse) 125-128
- Kleukers R, Nieukerken Ev, Ode´ B, Willemse L, Wingerden Wv (1997) De Sprinkhanen en Krekels van Nederland (Orthoptera). Nederlandse Fauna I, KNNV Uitgeverij & EIS-Nederland, Leiden
- Pearce-Kelly P, Jones R, Clarke D, Walker C, Atkin P, Cunningham AA (1998) The captive rearing of threatened Orthoptera: a comparison of the conservation potential and practical considerations of two species’ breeding programmes at the Zoological Society of London. J Insect Conserv 2:201–210
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