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Grand Guignol
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Le qualificatif de Grand Guignol (adjectif grand-guignolesque) s'applique aux divertissements basés sur un spectacle d'horreurs macabres et sanguinolentes. Le terme est devenu péjoratif et désigne désormais, plus généralement, des situations exagérées, abusant d'effets spectaculaires démesurés.Le nom vient du théâtre situé à Paris dans le 9e arrondissement, qui s'était spécialisé dans ce type de spectacles. Il ouvre le 13 octobre 1897, au fond de l'impasse Chaptal, (dans une chapelle qui avait servi d'atelier au peintre Georges-Antoine Rochegrosse. C'est un certain Oscar Méténier, ancien homme à tout faire d'un commissaire de police, auteur de pièces refusées, familier de Maupassant et surtout d'André Antoine, créateur du théâtre naturaliste, qui lui souffla l'idée de créer une salle spécialisé, alternant courts drames horrifiques et saynètes comiques.
Dans cette salle de 280 places, tout en largeur, donc au cœur du spectacle, avec ses fauteuils verts et des loges et baignoires "grillées", un public très varié du quartiers et des beaux quartiers vient s'encanailler et frémir de plaisir. Mais la censure veille et interdit, dès les débuts, plusieurs pièces, dont "Lui" de Méténier qui met en scène, pour la première fois au théâtre, le huis clos entre une prostituée et son assassin.
Le changement de siècle et ses angoisses naissantes vont faire le succès du deuxième directeur, Marc Maurey, auteur lui aussi, qui va privilégier la mise en scène au texte, fabriquer un répertoire spécialisé, notamment sur les déséquilibres mentaux (y compris chez les soignants), commencer à utiliser des effets spéciaux et surtout faire appel à des auteurs qui écriront pour ce théâtre comme le prolifique André de Lorde, (plus de 70 œuvres à son acquis, Henri René Lenormand, Elie de Bassant, René Berton, Charles Foley et même le célèbre psychiatre, Alfred Binet. Les directeurs se suivent, améliorant les effets et variant les angoisses. Des stars se créent comme Paula Maxa et René Chimier.
Mais à partir de 1935, avec l'apparition du parlant et surtout des films de genre américains doublés comme "Frankenstein", "Docteur X", et "Crimes au Musée des Horreurs", la concurrence devient rude, et le répertoire s'affaiblit. Malgré tout, le Grand Guignol franchit tant bien mal que bien, la période de de l'Occupation et devient plus une scène de l'érotisme et l'exotisme.
Le théâtre ferma ses portes le 5 janvier 1963, ne pouvant soutenir la compétition avec le cinéma. Cette salle servit par la suite à l'École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre (ENSATT), pour ses travaux pratiques, et fut rebaptisée Théâtre 347. Depuis 2004, elle est le siège de l’International Visual Theatre (IVT) dirigé par Emmanuelle Laborit.Voir aussi
Livre de François Rivière et Gabrielle Wittkop "Grand Guignol" Éditions Henri Verrier 1979 Livre de Paul Fournel "L'histoire véritable du Grand Guignol" Editions Slakine Genève 1981 Livre "Le Grand Guignol, le théâtre des peurs de la Belle Epoque" anthologie et présentation sous la direction d'Agnès Pierron Éditions Bouquins Robert Laffont 1995 Livre d'Agnès Pierron "Les nuits blanches du Grand Guignol" Éditions du Seuil 2002
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